
photo perso :cascade de Déroc – Aubrac
C’est un peu une frontière incertaine,
où se dispute un sable noir,
proche de la vase ;
des plantes spongieuses,
et l’illusion de solide,
que des pierres symbolisent.
Aussi, si je risque quelques pas,
sur les pierres découvertes,
ce serait comme un gué,
permettant de passer
de l’autre côté.
Mais ce sont des rêves mouillés,
qui peuvent à chaque instant glisser,
sous la plante des pieds .
On imagine ces roches comme un mensonge,
venu se plaindre aux eaux .
Peut-être n’ont-elles aucune consistance,
et elles peuvent disparaître,
comme elles sont venues,
trichant , en quelque sorte,
prêtes à se dissoudre,
si besoin est .
Le petit ruisseau qui sourd,
ne les écoute pas,
juste le cri des grenouilles,
qui ne croient pas en leurs histoires.
Car des pierres, il y en a plus bas.
Elles ont chuté,
basculé du plateau,
hexagones de basalte
à la géométrie trompeuse,
entraînant une partie du ciel,
chute vertigineuse .
Là s’interrompt l’horizontale :,
tout est en suspens,
quelques instants,
avant que l’eau ne chute à son tour,
et s’évade en cascade blanche .
RC- oct 2017
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09/11/2018 | Catégories: photography, self creation | Tags: Aubrac, basalte, cascade, chute, Déroc, disparaître, eau, frontière, grenouilles, gué, hexagones, horizontale, mensonge, pieds, pierres, plateau, ruisseau, vase | Poster un commentaire
–
C’est sec, épineux, et ici on mange des pierres .
On survit comme on peut .
Et puis ceux qui ne peuvent pas,
Mangent leur désespoir.
–
Ils se décident alors, à franchir le mur.
Un mur différent des autres.
Pas de béton, ni de barbelés.
Il s’étend à l’horizontale, liquide.
–
Tes frères ont embarqué
Dans des bateaux si lourdement chargés,
Qu’ils penchent de leur poids de misère .
La mer, puisque c’est elle,
–
Se termine dans les esprits, quelque part,
Bien au-delà de l’horizon ,
Par des pays que l’on dit riches .
C’est ce que dit la télévision,
–
Le rêve est à portée de mer.
On ne sait ce qui est vrai,
( Ceux qui sont partis ne sont pas revenus ) ,
Le rêve entretient l’illusion,
–
Nombreux sont les candidats,
Ils ont misé leur vie pour un voyage
qui n’a rien d’une croisière :
Ils ont chèrement payé les passeurs
–
Comme en jouant à la roulette :
Faire confiance au destin, aveugle
Sans savoir où il mène.
Les dés jetés sur le tapis bleu :
–
Avec la question
« Coulera, coulera pas ? »
Cela ne dépend plus de toi
Le mur d’eau reste à franchir :
–
C’est un espace sauvage,
Avec tous ses dangers
La progression est lente ;
Elle n’en finit pas
–
On dit qu’il y eut de nombreux naufrages,
On dit, ( car les morts ne parlent pas ) ,
Mais les cris, avec le gémissement du vent,
Ou les vagues hostiles,
–
Qui se lancent avec fracas
Contre la frêle coque .
Si tu vois un jour les îles,
Des pays étrangers,
–
Tu auras eu la chance, beaucoup de chance,
– remercie les dieux –
De voir de tes yeux
Cette carte postale ! –
–
Que tu pourrais envoyer,
– Si tu survis,-
Une fois arrivé ,
A ceux de ton pays natal.
–
Maintenant, il te faut plonger,
Nager, nager jusqu’à épuisement
Car la traversée ne comprend
pas de canots pour les naufragés.
–
Après cette épreuve redoutable,
Migrant, si ton corps
T’as permis d’arriver à bon port,
Te voilà sur le sable .
–
Mendiant de la vie
Avec une dizaine de rescapés.
Ils ont eu comme toi la chance,
Que le hasard leur ait souri,
–
Touristes malgré eux, arrivés
Dans un club de vacances .
D’autres se sont échoués,
Dans la nuit, dans ce havre.
–
Mais ils sont immobiles,
Sur la plage lisse.
Ce sont des cadavres,
Que vient compter la police.
–
Au concert des nations,
Le mur de la mer,
Est aussi une frontière ,
D’où suinte la misère,
–
Celle des pays en guerre.
Un mur des lamentations .
–
RC – juin 2015
Au sujet des touristes « malgré eux »…on pourra se reporter au film de Costa-Gavras, « Eden à l’Ouest »
ainsi qu’à cet article tout récent relatant la juxtaposition des « vrais » touristes, aux migrants, sur l’île de Kos ( Grèce )
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06/26/2015 | Catégories: actualités, photography, self creation | Tags: îles, barbelés, carte postale, chabriere, chance, coque, croisière, frontière, guerre, hasard, horizontale, illusion, lamentations, liquide, misère, mur, naufrages, passeurs, port, roulette, sable, tapis, télévision, vacances, vagues, voyage | Poster un commentaire
extrait du site de la « petite librairie des champs » ( Sylvie Durbec)

installation – sculpture animée: Rebecca Horn
–
Je tombai aux lignes d’une lettre comme un miroir
Je tombai très vite cheveux volant au ciel
Chauve-souris en fuite heurtant le vent
Je tombai poings ouverts et pieds en avant
Je tombai les falaises et espaces libres
Je tombai mille crabes en dessous du sable
Je rencontrai des télégrammes en tchèque
Je lus des messages dans des bouteilles
Je rêvai avec les frères Montgolfier
Je tombai et installai une tente en Mongolie
Arrivée dans un kit cinématographique
Chien jaune
Toiles
Chèvres
Bols
Plateaux
Charrettes
Tout ça miniature
Et démontable
Je tombai à l’horizontale
A travers des plaines vertes sans fin
Je tombai en suivant l’ horizon
Zig zag zag zig
Je tombai de toute la largueur du ciel
Et à l’envers.
–
Karla Olvera – trad. sylvie durbec (fragment)
–
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09/27/2012 | Catégories: Art, auteurs étrangers, d'images, sculpture | Tags: bouteille, chauve-souris, crabe, horizon, horizontale, Karla Olvera, message, Mongolie, pieds, poings, vent, zig-zag | Poster un commentaire

photos et montage perso… viaduc de Douvenant, st Brieuc, Côtes d’Armor août 2012
Des verticales rares, fichées au sol,
suivent les partitions lentes,
celles des portées électriques,
Celles des portées électives,
Je me souviens, comme elles dansaient
Lorsque le regard restait sur l’horizontale
Et que défilait le paysage du point de vue ferroviaire
Au « Cloc-loc », régulier, des interstices des rails.
Je vois maintenant le plateau
Caressé par la lumière du soir
Qui déborde des stries des plantations
Et prend vie des ondulations douces,
Presque un soupir, au sens musical
Quand la terre reprend son souffle
Après une journée torride, juste apaisée
Par un léger mouvement des airs.
Il y a l’ombre portée des arbres
Sur le sol, qui s’allonge démesurément.
Il y a encore, plus loin l’étendue qui varie
Et qui d’une autre lumière aussi, se marie
Et qui fait suite, avec ,on s’en doute,
Des transitions brusques, celles, qu’on ne voit pas
Qu’on ne vit pas avec nos yeux,
Car buvant une ombre déja profonde.
Puis, les messagers ailés, tirent des traits
En s’appuyant sur l’air, ne craignent pas la chute
Et encore viennent, virevoltent et volutent
Franchissant d’élans plus faciles
Espaces et distances que de plus audacieux ouvrages
Appuyés sur le sol, l’épaule des rochers,
Quelque part, au souvenir des courbes et des contours,
En progression obstinée, dans la paume d’ocre,
Le pays, sans doute s’arrondit plus loin
Au vécu tragique, d’un ciel antique
Lorsque le disque solaire
Masqué de temps en temps par les collines
Qui dansent aussi, à notre trajectoire
Finit par quitter la scène
Et que les oiseaux fuient
Au prélude à la nuit .
RC – 8 aout 2012
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08/11/2012 | Catégories: d'images, photography, self creation | Tags: électrique, chabriere, ferroviaire, horizontale, nuit, ocre, ondulation, ouvrage, paume, profonde, rochers, scène oiseaux, solaire, soupir, torride, verticales | Poster un commentaire