L’infini ne reconnaît pas les créatures de l’esprit – ( RC )

Tout glisse entre leurs mains ouvertes,
et peut-être les transperce,
Ils sont sans doute
des créatures de l’esprit,
qui ne connaissent pas le poids des choses,
et peuvent marcher sur l’eau
sans qu’elle ne s’en aperçoive…
J’en ai vu qui ont traversé les façades,
ignorant les habitants,
mais chargés de la couleur des murs.
Les plus audacieux se sont risqués
à escalader le ciel
sur une échelle
allant vers l’infini,
mais ils ont présumé de leur force,
car l’infini ne reconnaît pas
les créatures de l’esprit.
Ils ont chuté
comme Icare en son temps,
pour se dissoudre
comme un songe, au réveil,
dès qu’arrive le soleil…
Ange empêché – ( RC )
peinture: Odilon Redon ( l’ange déchu )
L’ange s’est , d’un coup de prière
Déplacé du vitrail,
Accompagnant de rayons,
Les âmes sombres,
Là où la lumière renonce,
A aller plus loin….
Car la porte du ciel était close,
Sur ce qui suinte,
Davantage que les larmes,
– celle des cierges –
Vite figées comme ce qui transpire
Des confessionnaux.
L’ange assistant aux offices,
Aux cérémonies,et rites
N’émit pas d’opinion,
Sur ce qui est factice
Dans la religion,
Et sa pratique hypocrite,
La crainte des démons,
La morale et ses sermons,
Contrition et pénitence…
Malgré une infinie patience,
Finit par abdiquer,
Et, de guerre lasse,
–
Voulut reprendre sa place,
En laissant à d’autres,
La lourde tâche
De laver les péchés
– et autres tâches-
méritant l’absolution,
celles dont les prêtres s’acquittent,
avec l’habitude,
qui sied à leur profession.
Notre ange fut pourtant empêché,
De rejoindre dans l’air pur,
( peint d’un traditionnel azur ),
Les autres figurant
Un saint Sacrement,
porté dans les airs,
dessiné sur le verre…
Le vitrail étant fêlé,
Peut-être par un jour de tempête ,
Ou bien une figure ailée,
L’ayant heurté de la tête
On avait remplacé,
Le morceau cassé …
La fenêtre maintenant fermée,
Avec du verre armé,( anti-reflets )
Ne permet plus de voir,
La couleur de l’espoir,
Même à l’aide d’un chapelet.
Ne pouvant contempler le ciel,
L’ange , sur terre enfermé,
Est maintenu prisonnier,
Comme lorsque le gel
Empêche, de nuit comme de jour,
A la vie, de suivre son cours…
Ainsi suspendue
A la morte saison,
Qu’elle sangle et ficelle ;
Ayant comme Icare, perdu ses ailes,
Et avec elles, la raison,
Il fut, avec les hommes, confondu…
Peut-être est-il des nôtres :
– On ne sait rien de lui …
Peut-être hante-t-il
les lieux, la nuit,
avec une sébile
En appelant aux apôtres
et autres saints :
Ceux qui sont envoyés ici-bas
Dans le plus grand anonymat,
et que rien ne distingue des humains :
C’est sans doute chez eux qu’il faut chercher
( dans les âmes grises,
plutôt que les églises ).
On dit que l’ange y est caché,
Ou bien, derrière les esprits, pacifiés..
Préférables à ceux qu’on a crucifiés …
–
RC – juin 2015
photo ci-dessous : Lady Schnaps
Ailes sur le sol – ( RC )
–
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Les ailes des anges,
Eux-même surgis du marbre,
Ont repris le chemin du sol,
Brisées en mille morceaux.
Ainsi les plumes de la bécasse,
Eparpillées dans l’herbe,
Ou bien encore Icare,
Oubliant sa pesanteur.
C’est un rappel à l’ordre,
Pour qui s’affuble du masque
De l’innocence,
Taillé dans la pierre.
L’idée de l’ange pouvait y rester.
Prisonnière, et le marbre, intouché.
Le destin a courbé les éléments,
Pesé de sa masse sur la voûte,
Aidé de fissures multipliées,
Ainsi les racines d’une plante.
Un frémissement de la terre
A fait le reste.
Il n’y a plus, de la chapelle,
Que ses murs blessés, et ses arcs.
Ceux-ci osent encore,
Affronter le ciel .
La rosace n’est plus qu’un cercle,
Où le vent se promène.
–
RC – avril 2014
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Incitation/dialogue: un texte de Laetitia Lisa
Ce cher Apollon, sur son char, et sa concurrence à Icare – (RC)
photo perso – champs de la banlieue d’Amsterdam
–
Le cher d’Apollon
qui joue au papillon
ne s’appuie en ses sphères
que sur l’atmosphère
On ne sait s’il déménage
Avec tous ses bagages
Et traverse les airs
De son allure autoritaire.
–
Et peut-être qu’il essuie
D’intempéries, la pluie
Et aussi les présages
De lourds nuages
Pour monter plus haut
Que sur son escabeau
Et voir au-dessus
L’horizon moussu
Le tapis des dieux
Et un temps radieux
Eloigné de terre
Mais c’est solitaire
Que son char avance
Immobile danse
Divin omnibus
(elle le dira, ….Vénus)
Qu’il aurait pu prendre…
–
– mais faudra attendre
le prochain T E R
çui qui vient derrière
Le train de la passion
Fait toutes les stations
C’était avant Christ
Et sa passion triste
Qui filait tout droit
Vers sa mise en croix
Et resta en tas
Sur le Golgotha.
–
Apollon invente
De nouvelles sentes
Et va sans pareil
Vers le soleil
Sans solliciter courroux
D’un Jupiter jaloux ,
– A l’instar d’Icare
Qui vécut cauchemar
Et retomba sitôt
Tête première dans l’eau
Réviser sa copie
De la mythologie –
–
Sauve qui peut !
N’est pas Apollon qui veut !
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Article provoqué par la réponse d’Arthémisia à mon post….
Ainsi que celle de JoBougon, par rapport à cette même réaction
la chute d’Icare, dessin d’élève de 5è –2010
voir aussi le 22 novembre le nouvel article avec les poésies d’Alice…
Le côté lisse ( RC)
Déployer ses ailes et quitter la terre
C’est de l’altitude, quand rien nous soutient
Que la brume, les nuées des airs
Un autre aspect, une autre vision qui nous vient
A vouloir faire des prouesses
Jouer aux Icare de service
Faire concurrence aux déesses
Et ne voir de l’univers que son côté lisse
Peinture: J Bosch – chute des anges rebelles
- Voir aussi le film de Luc Besson: AngelA
les » Icare » d’Alice ( de rêves d’écriture)
Alice dans son blog http://revesetecrituresdalice.over-blog.com/
nous offre ses variations sur le mythe d’Icare...
La chute d’Icare
A l’approche du soleil rougeoyant
Les battements désordonnés de tes ailes
Apportent le froid dans ton cœur, du vide annoncé
Proche des flots noirs
Se désarticule ton corps vulnérable
Tes bras se tendent vers l’éternité.
–
Alice
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Vendredi 19 février 2010
L’envol d’Icare
La Terre quittée, à l’ombre des bras-ailés
Se tend ton corps fragile vers le ciel azuré
Loin du flamboiement mortel
Une douce chaleur attise ta quête de liberté
Les lents battements d’ailes grisent
Ce voyage vers l’éther
Alice
voir aussi l’article précédent ( sur Apollon et sa concurrence à Icare)…
Pour Juliette En Résonnance : L’envol d’Icare
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