variations en bleu et vert ( chez Whistler ) – ( RC )

W A Whistler – variations en bleu et de vert 1868
C’est peut-être une fin d’été. devant la mer
Quatre femmes sont les actrices
d’une peinture de Whistler: presque une esquisse
peinte à grands traits rapides.
Sous un ciel paisible et lisse,
une brise s’élève à peine :
c’est une symphonie de bleus et de verts
devant une eau claire et limpide,
où rien ne bouge…
Le personnage de gauche marche lentement.
On le dirait sorti d’une fresque romaine
ses voiles jouent avec le vent.
A côté de cette femme
se tiennent deux dames
habillées de bleu et vert, également
avec quelques notes de rouge.
L’une d’elles tient un éventail.
Le peintre n’a précisé aucun détail…
Elles entourent le personnage principal
à la position centrale,
le regard perdu dans le lointain
assise, avec un geste de la main.
On ignore ce qui les réunit ici,
s’il y a une maîtresse et des servantes ;
elles se fondent dans le calme et l’harmonie.
On s’attendrait à une fête galante,
sans fioriture inutile
au retour d’Ulysse dans sa patrie,
un vaisseau que l’on devinerait entre deux îles:
—- on ne saura rien de la suite
du tableau, le regard se perd au-delà de ses limites…
Tioman, soir de mousson – (Susanne Derève) –

Pluie acre des moussons ressac, pluie sur les toits et pluie sur les manguiers un air de reggae dans la nuit et sous l'ampoule nue , le refrain du marteau écrasant le métal, caisses, roues , guidons tôles froissées qu'avale la lagune le cri de l'oie et celui du crapaud pluie d'ombres pluie sans lune qu'effaceront les matins innocents de leurs eaux de turquoise, et dans le lit des vagues les ciels d'armoise rouge du couchant
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extrait de Suite malaise : voyage Malaisie- Singapour ( Septembre Octobre 2022)
( partage de Susanne)
Tioman l’endormie – (Susanne Derève) –

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A Tioman, le temps n’a guère d’importance
seuls les nuages passent
Les hommes attendent que la pluie vienne
ou bien qu’elle cesse
avec l’indifférence de ceux qui ne possèdent
rien d’autre que le soleil
le chant des vagues et l’eau du ciel
***
A Tioman, des chats faméliques hantent les rues
avec la même démarche lasse que les hommes,
Ils n’attendent rien, les chats, les hommes ,
que quelques miettes et ce qu’offre le ciel :
la morsure du soleil et la pluie des moussons,
pluie insensée à leurs oreilles
qui martèle inlassablement les toits de tôle,
efface les bruits du monde, et s’insinue
dans leur sommeil
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extrait de Suite malaise : voyage Malaisie- Singapour ( Septembre Octobre 2022)
( voir partage de Susanne)

Dans l’ombre des varangues – (Susanne Derève) –

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Les varans vagabondent dans l’ombre des varangues
et sur la plage à marée basse
la plage arasée de soleil
leur grand corps paresseux s’étire contre le sable
chaud
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Dans le pli des vagues un nuage
de sergents-major en habit de bagnard
ondoie sous le grand éventail rose des acropores
Furtif ,un poisson-flûte glisse à fleur d’eau
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extrait de Suite malaise : voyage Malaisie- Singapour ( Septembre Octobre 2022) ( voir partage de Susanne)
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Georges Henein – Beau fixe
peinture : allégorie de la prudence le Titien
—
dans cinq ans je serai… dans dix ans j’aurai… dans quinze ans on me…
l’avenir occupe un homme l’avenir presse un homme
l’avenir a de larges poches et l’une d’elles précisément
épouse la forme virile d’un pistolet
un regard sur une carte là germe l’ivoire là le tungstène
il fait noir dans cette île où accoste un homme
il y a des cris étranges dans ce port où débarque un homme
voix et silences se cherchent tout est mal réparti
je ne reconnais plus mes silences dit une femme angoissée
dont le visage n’est pas à décrire
à la douane on déclare ses souvenirs d’enfance
un homme est seul dans une rue
qui est la seule rue d’une île
on a donné à un homme de fausses adresses
dans une île des plus closes
vous n’aurez qu’à vous recommander de moi
et vous vous verrez choyé et entouré
mais un homme est des moins choyés
et des moins entourés dans une île
qu’il ne prévoyait pas aussi close
il y a un bateau par génération lui dit-on
d’un air las au bureau des renseignements
d’une île dans vingt ans un homme voguera de nouveau
l’avenir en tête la tête blanchie.
Une île d’écriture – ( RC )
Il y a bien un moment, où le bateau,
à force de dériver, accoste à une île.
Je suis d’abord méfiant, puis y risque quelques pas,
on ne sait quel sera l’accueil.
> Je laisse passer du temps.
On apprivoise l’île et ses occupants,
animaux, végétaux et humains
( s’il y en a ).
Inversement l’île apprivoise,
on dirait qu’elle veut m’inclure dans elle,
faire connaître ses humeurs,
à travers ses mangroves, ses lianes,
ses singes et insectes .
Les fruits exotiques sont mon apéro,
et j’ai trouvé un abri
pour les jours de pluie.
Bientôt je vais me greffer aux arbres,
je serai leurs racines,
et une extension de feuillage,
comme si avant j’étais une chose morte,
et qu’alors j’eusse renoncé à l’inutile.
C’est ainsi que j’ai abordé l’île d’écriture,
porté par les alizés,
et maintenant je fleuris d’encre .
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RC – oct 2017
Une île de douleur – ( RC )
Une frêle île flottante,
une barque malmenée par les vagues
chargée jusqu’à ras bord
d’abandon et de douleur.
C’est une partie de pays
mise en quarantaine,
qui espère un jour
retrouver la terre ferme.
Epuisée des orages,
abandonnée par le soleil,
à chaque jour son naufrage
une barque prisonnière du destin
Comme un oiseau dans sa cage
livré aux éléments,
c’est une île fragile
sur la route de l’exil
La route de l’inconnu
juste derrière l’horizon :
Empire de la douleur,
le ciel a perdu ses couleurs.
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RC – oct 2016
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d’après Louis Aragon » Quarante »
Un chemin tracé entre les étoiles – ( RC )
photo Ile Vaadhoo des Maldives: provenance
Il y a une musique,
dont je ne connais pas l’origine ,
elle me vient du vent, sans doute.
Elle m’entoure parfois de son écume,
comme si j’étais une île,
et qu’il suffise d’avoir les yeux ouverts ,
pour recevoir la brise
et comprendre la chanson .
Alors je suis poreux,
comme peut l’être une éponge,
mais elle boit les mots
qui me viennent à l’esprit.
Au loin des navires passent, indifférents ;
de toute façon
ils ne sauraient traduire
le poème qui s’écrit par ma main ,
ni le souffle qui gonfle les voiles :
Dans un autre sens ,
c’est peut-être trouver un chemin
tracé entre les étoiles .
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RC – mai 2017
Le temps est une île, le temple est sur l’île – ( RC )
Le temps est un île
dérivant sur le lac .
Jamais elle ne heurte les bords .
Grenouilles et serpents
fréquentent eaux et roches
sous le regard étonné de l’enfant solitaire,
recueilli par un moine.
Le temple est sur l’île .
La barque est le lien nécessaire
qui le rattache au monde .
On y pénètre par une porte fictive .
Derrière laquelle se jouent passion et cruauté ,
échappée trompeuse sur la liberté,
une pierre attachée aux pieds .
Les choses se répètent
de générations en générations ;
les fantômes glissent
lentement dans un rideau de brume.
Ou bien apparaissent dans un trou d’eau
quand le gel pétrifie la surface
et les branches dégarnies des arbres .
Les saisons se succèdent,
comme il se doit.
Les rides se creusent sur les visages.
Le printemps revient :
c’est un rite immuable
inscrit dans les choses,
et dans la pierre que l’on porte, encore .
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RC – juin 2017
( en rapport avec le film printemps été automne hiver … et printemps ) de Kim Ki-duk )
Frederic Nietszche – Le signe de feu
Ici, où parmi les mers l’île a surgi,
pierre du victimaire se dressant escarpée,
ici, sous le ciel noir, Zarathoustra
allume son feu des hauteurs, —
signes de feu pour les pilotes en détresse,
point d’interrogation pour ceux qui savent répondre…
Cette flamme aux courbes blanchâtres,
— vers les froids lointains élève les langues de son désir,
elle tourne sa gorge vers des hauteurs toujours plus pures —
semblable à un serpent, dressé d’impatience :
Ce signe je l’ai placé devant moi.
Mon âme elle-même est cette flamme: insatiable,
vers de nouveaux lointains,
sa tranquille ardeur s’élève plus haut.
Pourquoi Zarathoustra a-t-il fui les animaux et les hommes ?
Pourquoi s’est-il enfui brusquement de toute terre ferme ?
Il connaît déjà six solitudes —,
Mais la mer elle-même ne fut pas assez solitaire pour lui,
il se hissa sur l’île, sur la montagne il devint flamme,
maintenant, vers une septième solitude
il jette son hameçon chercheur par-dessus sa tête.
Pilotes en détresse ! Ruines de vieilles étoiles !
Et vous, mers de l’avenir ! cieux inexplorés !
vers tout ce qui est solitaire je jette maintenant l’hameçon :
répondez à l’impatience de la flamme
péchez pour moi, le pêcheur des hautes montagnes,
ma septième, ma dernière solitude ! —
Frédéric NIETZSCHE « Dithyrambes à Dionysos » (1888) in « Poésies » (Mercure de France)
Dimitri T Analis – L’île, le réveil
L’île, le réveil
Tu t’éveilles, et ce lieu se répète
Dans la faille de sa nudité
Un nœud d’or, éblouissant, intact
Annonce un midi recommencé.
Tu t’éveilles, et ce même lieu fixe
Son regard sur ton épaule nomade
Tu comprends mieux, tu caresses
L’été d’une main encore tiède.
Instant sans date, tu as quitté l’île de l’oubli
Et calciné tu navigues dans le corps de l’amour
En laissant un creux grand comme un navire
Qui brûle l’horizon à la montée du jour.
Patricia Fort – Dans ma valise
peinture David Lisboa » boîte en valise »
Dans ma valise il y a…
Vos prénoms et le mien
Qui se tiennent par la main
Nos nuits de bohémiens
Des contes et fleurettes
Des rires sous couette
Des sax et des rôles
Bad pas t’es pas drôle
Des boucles bleues
Des cernes sous les yeux
Nicolaï qui s’enjaille
Et nos voix qui s’éraillent
Une écharpe de ciel
Qui me sied à merveille
Des clés de portail
Ma mémoire qui défaille
L’or des blés
La blancheur de l’été
Une corde de guitare
Mais non il n’est pas tard
Le grenier de la France
Et celui de mon enfance
Une madeleine et un marcel
Des souvenirs en dentelle
Un décapsuleur
Des biscuits et du beurre
Une espadrille orpheline
Nos doutes en sourdine
Cinq chemins au levant
Le soleil au couchant
Un sentier pour nos pas
Avec des pierres çà et là
Valentino et des abeilles
Nos bouches groseille
Nos cœurs à l’unisson
Des rimes , des chansons
Une petite fille oubliée
En jupe plissée
Queue de cheval
Des amours qui se font la malle.
Dans ma valise bien rangée
Un voyage immobile
Une parenthèse, une île
Vos vies là, devant
La mienne qui attend. »
© Patricia Fort. – Artenay 17 juillet 2013.
Colette Fournier – Je te regarde
peinture: P Bonnard Coin de salle à manger au Cannet, 1932 ( détail) Musée d’Orsay
–
Tomas Tranströmer – En mars 79
Las de tous ceux qui viennent avec des mots
Des mots, mais pas de langage,
Je partis pour l’île recouverte de neige.
L’indomptable n’a pas de mots!
Ses pages blanches s’étalent dans tous les sens.
Je tombe sur les traces de pas d’un cerf dans la neige
Pas des mots, mais un langage.»
(1983), Baltiques.
Départ vers une fête dans un monde de roche et de lumière (RC)
Site ruiniforme des causses ( cirque de Mourèze) 34
–
Quinze ans que le train se rue …..
et le vent racle
et les perles brillantes des autos se croisent sur les routes.
Il fallait que je m’en défasse, ——- il m’en reste quelques autres d’ailleurs.
Pourquoi avoir gardé çà tout ce temps.
C’est devenu une fête potentielle,
j’en conserve les confetti et rubans colorés –
peut être aussi quelques cotillons.
Il va falloir tout emporter.
Sur l’île des elfes ? -sur l’île déserte ?
Mais dans cette île des elfes vers laquelle je me dirige.
Qui aurait pu être une fête dans un monde de roche et de lumière, -qui le sera peut-être,
Il y aura en moins le racloir du mistral et la vitesse y sera dominée par les serments géologiques. Silhouettes sentinelles de vieilles villes ruinées,
RC Juillet – 2003
–
Le regard dans ton miroir ( RC )

sculpture-trace : Giuseppe Penone – Soffio I, 1978. Amsterdam 2004
–
Voilà sortie de la terre, ma silhouette ,
ou bien moulée dans un coffrage de béton,
C’est dire que le monde m’enveloppe
Et ainsi , suis l’île
Offerte à l’éternel chronophage…
–
Ile flottante, épave et barquette,
Amusette aux voisinages du plancton
Sous-marin, périscope
A mes risques et périls
Emerge le bout de mon visage….
–
Et s’il se trouve ainsi , que je passe
…. Hasard des trajectoires
– s’est égarée une flèche –
Au coeur des « je t’aime »
… Cible atteinte pour Cupidon?
–
Si j’apparais dans la nasse
Mon regard dans ton miroir,
C’est aller à la pêche,
– Et peut-être un poème ?
Dont nous ferons chanson…
–
RC mars 2013
–

peinture: Lorenzo Lotto – 1480-1550 – Venus et Cupidon – Met mus of Art N YC
Goutte-à goutte des pages et légendes ( RC )
–
C’est un goutte à goutte qui lentement remplit la jarre,
Une épopée, un chapitre qui démarre
Cette eau, qui peu à peu s’ajoute, autour de l’ile
Ce sont des larmes qui murmurent, aux places de la ville
Le nom d’un ciel, qui se vide et pousse ses ombres
Les fontaines qui tournent, autant qu’elles encombrent
Les mots qui cascadent, dont le poids fait bascule,
Leur addition, récit de vie, nous bouscule
Comme des roues à aube, le mouvement,
Toujours porté, vers l’avant
Fait tourner une partie du monde, ou davantage
Chaque fois effeuillant une page.
Ce sont des légendes qui se chantent.
Des histoires qu’on enfante
Que l’on écrit ou que l’on porte
Dans les mémoires, peu importe
Au parcours qui ne s’explique pas
Dont on garde la trace, pas à pas.
C’est, portés par les mots
Au vent portant aussi les eaux
Un mouvement qui va au ciel
Que l’on dit perpétuel
Une nouvelle page avancée
Sans cesse recommencée
De celles qui se ressemblent
Autant qu’elles s’assemblent
Même si, de pente, elles dévalent
Ou bien qu’elles s’étalent…
Aux histoires décrites plus haut
Différentes en celà, des deux gouttes d’eau.
S’accumulant sur la table
Sans être pourtant semblables…
Chaque livre offre son voyage
De bibliothèques, en rayonnages
Pris dans la main, ces écritures
Donnent à l’esprit de l’aventure;
Et gouttes de littérature habitées
D’histoires d’humanité,
Un tonneau des Danaïdes
Qui jamais ne se vide..
RC- 10 juillet 2012
–
Fernand Verhesen – Altéré d’herbe

peinture: Nicolas de Staël
Altéré d’herbe
–
Altéré d’herbe aux épargnes du large, je renais voilier sur les bords d’aucun monde.
Solitude dans le matin dortoir des immensités.
Espace où se fonde l’errance, et de quelques îles rêvées se lève un vain désir d’ambre. Lourde patience de l’eau qu’effleure une étoile de sel.
Route des eaux due aux origines, retour de ce qui fut un jour
. Toute l’ombre de la terre n’est que léger envol d’écume.
L’oreille veille solidaire d’un écho.
Seul, le silence à haute voix de la mer se mêle au passage du vent.
La nudité sans rives.
De lointains regards parcourent en moi la plus longue lumière.
Fernand VERHESEN « Franchir la nuit »
(Le Cormier)
L’île aux images – dénouer
dénouer
mains qui s’épuisent à nouer encore et toujours,
attention maladive portée aux noeuds, l’accident, traumatisme, nouer, nouer, nouer, encore et encore, nouer, se protéger, se cacher derrière la forêt de cordes bien circonscrite, taire le reste, tout le reste, incapacité de parler de soi, ne parler de rien d’autres que du travail et des banalités,
vérifier les noeuds, y penser tout le temps, concentration, pas le droit à l’erreur, la vie court-circuitée par les noeuds, rêver d’être sauvé par un noeud, peur lancinante du silence des cordes qui se nouent, la culpabilité grignote jour après jour, ce qui est autour de, ne jamais être soulagé des noeuds solides et de leurs sempiternels vérifications,
mais oublier que les attaches rouillent et qu’elles lâcheront un jour, bien avant qu’on ait pu dénouer les fils de ses obsessions
Carlos Drummond de Andrade- Grand monde
En cherchant sur la très intéressante anthologie de « arbrealettres », Eugenio de Andrade, je suis tombé sur son homonyme, qui est pour moi, une intéressante découverte, et que je cite telle quelle, avec la peinture de W Blake, qui me paraît appropriée.
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Grand monde
Non, mon coeur n’est pas plus grand que le monde.
Il est bien plus petit.
En lui pas même ne tiennent mes douleurs.
C’est pourquoi j’aime tant à me raconter.
C’est pourquoi je me déshabille,
c’est pourquoi je me crie,
c’est pourquoi je fréquente les journaux, je m’expose crûment dans les librairies
j’ai besoin de tous.
[…]
Jadis j’ai entendu les anges,
les sonates, les poèmes, les confessions pathétiques.
Jamais je n’ai entendu voix humaine.
En vérité je suis fort pauvre.
Jadis j’ai voyagé
en des pays imaginaires, faciles à habiter,
des îles sans problèmes, épuisantes pourtant et conviant au suicide.
Mes amis sont partis pour les îles.
Les îles perdent l’homme.
Quelques uns pourtant en ont réchappé et
ont rapporté la nouvelle
que le monde, le grand monde grandit de jour en jour,
entre le feu et l’amour.
Alors mon coeur aussi peut grandir.
Entre l’amour et le feu,
entre la vie et le feu,
mon coeur grandit de dix mètres et explose.
– Ô vie future! nous te créerons.
(Carlos Drummond de Andrade)