
Le chat ignore l’oiseau,
qui figure sur la photo,
juste à côté de lui.
C’est que l’image
ne le rencontre pas.
Cela sent l’encre
et non le duvet .
Le côté plat ne fait pas illusion:
le monde n’est pas amputé
d’une partie de sa réalité,
c’est juste la lumière
qui s’est posée sur l’oiseau,
et dont on a prélevé
une trace fugace,
mais aucune plume,
aucune chaleur.
Le chat ne s’y est pas trompé.
–
( sur les rapports entre l’image et la réalité, se rapporter à l’essai de Jean-Christophe Bailly » l’imagement » ( que l’on pourrait décomposer en deux mots: l’image – ment)..
et dont voila un extrait:
L’attente est l’espace d’apparition des images et celui de leur retenue / La rencontre avec l’image : percussion de notre propre attente avec cet espace / Un monde à part du monde / Un monde de la suppléance (Derrida) / Fait de copeaux qui auraient l’étrange pouvoir d’exister sans pour autant entamer le bloc d’où ils proviennent, de prélever sans laisser de traces du prélèvement. (Le travail du seuil in L’imagement / Jean-Christophe Bailly. – Editions du Seuil, 2020. – (Fiction & Cie))
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09/14/2020 | Catégories: photography, self creation | Tags: chat, duvet, encre, illusion, image, oiseau, plat, plume | Poster un commentaire

peinture : Rubens: le jugement dernier
–
Il se passe beaucoup de choses, dans le cadre doré
Un entremêlement de gens, grandeur nature
Sont le prétexte de la peinture
accrochée, un peu au-dessus du parquet ciré.
C’est une oeuvre de Rubens,
peuplée d’êtres qui s’entassent,
des dames toujours assez grasses,
que lui commande un prince…
Ces personnages forment une pyramide
dans une mêlée quelque peu confuse
on distingue même, si je ne m’abuse
au plus haut niveau, ceux qui décident.
On a fixé l’instant le plus tragique :
celui où on fait grand tri
( ne pas surpeupler le paradis ,
vous diront les nostalgiques ).
Ceux-ci n’en sont pas revenus, mais ont évité le pire
a ce qu’il paraît ; on nous rapporte beaucoup d’histoires
que l’on voudrait nous faire croire ;
on peut prendre le parti d’en rire.
Devant le tableau, quelques visiteurs
se sont arrêtés pour parfaire leur culture :
C’est toujours de bon augure
d’écouter le commentateur .
Va-t-il décrire l’étape suivante
Et sans aucun doute,
comme pour les matches de foot,
nous faire une analyse savante ?
Nous livrer des statistiques,
révéler des choses intraduisibles
contenues dans la Bible
d’un point de vue artistique ?
Bien qu’il se soit écoulé pas mal d’années
depuis qu’elle a été peinte
on pense toujours entendre les plaintes
des âmes damnées .
C’est une oeuvre baroque :
On n’y entre pas de plain pied
sans y être convié
( et surtout sans habits d’époque ) .
Nos amateurs d’art voudraient peut-être
participer à la mêlée,
voir de plus près les êtres ailés
et assister à la fête…
Ils peuvent toujours tenter l’escalade
Se faire greffer des ailes,
utiliser une échelle
Ils seront empêchés par le cadre …
Le tableau a beau être immense,
il a aussi des dimensions limitées
On ne vient pas à l’intérieur sans y être invité
et pour entrer dans la danse…
La réalité est ingrate :
elle nous ramène toujours à son illusion ;
on ne peut sauter dans cette dimension,
…. la peinture restant obstinément plate.
–
RC – sept 2016
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03/09/2017 | Catégories: Art, d'images, fine arts, peinture, self creation | Tags: analyse, Bible, chabriere, foot, habits, histoires, illusion, paradis, parquet, peinture, plzintes, pyramide, réalité, Rubens, tragiqueculture, tri, visiteurs | Poster un commentaire
photo: pochette de CD « Silencio » Gidon Kremer
Il y a une étendue plate,
– Elle se perd dans l’infini – .
> Elle appelle un désert,
un océan,
ou un simple terrain inhospitalier.
Et rester immobile tout ce temps,
debout,
on compte les heures en suspens –
ou plutôt on ne les compte plus ;
c’est une attente,
le regard dans le vague.
Le ciel est trop haut,
Il écrase de son poids
tout ce qui s’échappe de l’horizontale.
Mais tu espères sans t’en rendre compte,
au-delà de la solitude,
La rupture des écluses,
que les lèvres du temps s’entr’ouvent.
Et la crainte, en même temps,
Que les yeux ne sachent pas voir,
Ce que dissimule la surface unie
– Un guetteur du désert des tartares –
« Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ? »
Et si le vide était une illusion,
et que continue dessous,
l’échappée des heures,
…Une simple dilution.
La vie est souterraine .
Elle fait un grand détour,
vers toi
pour contourner le froid.
T’en rends-tu compte ?
–
RC – juill 2015
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02/23/2017 | Catégories: photography, self creation | Tags: écluses, ciel, désert, froid, heures, illusion, infini, lèvres, rupture, solitude, souterraine, vague | Poster un commentaire

peinture: R Magritte : le promenoir des amants.
–
Et c’est illusion, si l’espace, que l’on pensait libre de contrainte,
se voit tout à coup enfermé dans une paroi.
Ainsi l’oiseau en plein vol se précipite dans le piège des vitres,
où même le paysage s’interrompt dans ses éclats .
C’est comme si l’élan était rompu (un baillon ).
On se voyait libre, de parler, de réfléchir, et de se dire ;
mais on se heurte aux faux semblants et aux étendards de l’arrogance .
Le souffle n’avait pas besoin de ponctuation ;
et voilà qu’on ne peut pas terminer ses phrases.
Le fil de la pensée est rompu ; on en arrive à ne plus oser se dire,
puisque vivre ne peut pas se faire, sans que des barrières soient imposées.
Certains aiment en jouer , parcourir les murailles d’un labyrinthe inextricable :
ils ont de l’ambition ; ce sont souvent des bavards et souhaitent avoir réponse à tout….
D’autres préfèrent leur parcours intérieur, visible d’eux seuls, et se réfugient dans le silence.
–
RC – mai 2015
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11/03/2016 | Catégories: fine arts, peinture, self creation | Tags: arrogance, éclats, baillon, chabriere, contrainte, illusion, labyrinthe, paroi, pensée, phrases, piège, ponctuation, silence, souffle, vitres | 1 commentaire

–
VIOLET ISLAND
…j’ai connu un certain homme, un homme étrange.
il gardait jour et nuit la lumière de son phare
un phare ordinaire qui n’indiquait pas grand-chose,
un petit phare pour embarcations de fortune
et peuples obscurs de pêcheurs, là, sur son île,
il échangeait avec son phare les sensations
attendant jour et nuit cette autre lumière
qui ne surveille la persécution d’aucun objet,
cette autre lumière réflexive, parcourant vers l’intérieur
la distance entre le port sûr de l’endroit
et l’œil qui voit revenir, d’en haut et transparente,
l’illusion provisoire qui s’éternise :
cette courbe de l’être tendue tout contre le phare
sans précaution ni limite, pour être ou avoir
ce qu’imparfaitement nous sommes, rien d’autre
que rêver ce qu’il veut bien rêver et être où il est
au-dessus des eaux tranquilles et éteindre tout dans le tableau
d’un jour et redevenir nouveau au petit matin
près du petit phare perdu d’Aspinwoll
sans même imaginer qu’il pourrait exister le moindre désir
ne serait-ce que celui de désirer la petite lumière qui tombe,
avec la nuit,
sur les eaux tranquilles et les sons déjà morts
de ces vagues, de jouir et souffrir, un refuge sincère.
Comme le gardien du phare d’Aspinwoll, seul sur son phare,
je me suis endormie malgré la lumière intense qui tombe
et se détache au-dessus du temps, malgré la pluie
frappant le miroir des poissons blancs,
malgré cette lumière spéciale qu’était son âme,
je me suis endormie entre le port et la lumière,
sans comprendre : je voulais, je voulais seulement
un peu plus de temps pour recommencer à apprendre,
pas sur le ressac de la commisération
où les désespérés attachent leurs mâts;
pas l’authentique bonheur de vivre sans savoir,
sans se rendre compte; pas la lumière provisoire qui s’éternise
et feint d’être
ce que nous serons
ni la peur de posséder la réalité opaque, immanente,
je ne voulais la vie qu’à cause du plaisir de mourir,
sur les eaux tranquilles,
en compagnie des poissons blancs, et j’attendais impatiente
qu’arrive encore la répétition de mon inconscient
afin que quelqu’un y trouve l’intouché, l’autre voix,
pas de cet être intermédiaire, un corps
pour mesurer les criques basses : un corps pour le viol
d’un moi impraticable :
je me suis endormie, inconséquente, dans l’imagination
de cet être différent dans la distance, suffisamment avancée
pour avoir ma propre illumination à Aspinwoll, mais
fracassée et obscurcie, comme le gardien du phare
au-dessus des eaux tranquilles
de ce qu’imparfaitement nous sommes, dans la petitesse
d’un phare qui n’indiquait pas grand-chose,
à travers la pluie chaude
et réelle de l’impossible.
–
(poème extrait d’une anthologie de la poésie sud-américaine)
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09/19/2016 | Catégories: auteurs à découvrir, auteurs étrangers, photography, self creation | Tags: éteindre, bonheur, criques, désir, distance, illumination, illusion, lumière, miroir, oeil, pêcheurs, phare, pluie, poissons, refuge, Reina Maria Rodriguez, tableau | 1 commentaire

installation extérieure: Anish Kapoor – Brighton
–
Il n’y a pas dans la nature
le choix de version portable :
une écriture au vert
où les arbres se transportent,
mais sont coupés par le cadre.
Plus haut le pastel des nuages
bouge brusquement,
le paysage se déhanche
tout l’équilibre bascule,
les papillons exultent .
Ils suivent leur double,
qui imite exactement
le moindre de leur mouvement .
Au point que leur métamophose
se confond en anamorphose.
On sait bien que l’eau s’étale
puis renvoit au regard
ce qu’elle interprète,
mais même le lac le plus calme
n ‘est pas une paroi verticale.
C’est qu’il n’est pas dans sa nature
de répéter à l’identique
ce qui lui fait face
et qui se transforme
à mesure que je le déplace.
Bien entendu , se prolongent ainsi
de façon artificielle
les horizons divers,
tout ce qu’il y a de ciels,
mais qu’on n’emporte pas avec soi.
Ce n’est pas sur la photo
qu’il faut compter
pour que la glace se souvienne
de l’été dernier.
C’est une surface froide :
La lumière ne la traverse pas.
Le temps la délaisse
car rien ne s’incruste
dans le miroir :
Il a mauvaise mémoire.
L’oiseau de passage
stoppé par l’espace devenu plan
donne du bec et de la tête .
Il voit son vol s’arrêter net,
aplati contre l’illusion
Tout cela est bien fugace .
Cela ne trompe qu’un instant :
C’était un mirage , à la place
qui part en morceaux …
quand il se brise, en multiples éclats.
–
RC – juin 2016

photo perso – domaine de Boissets Nissoulogres – Lozère
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09/13/2016 | Catégories: Art, photography, self creation | Tags: arbres, éclats, cadre, ciel, glacé, horizon, identique, illusion, lac, mémoire, métamorphose, mirage, miroir, morceaux, oiseau, papillons, paysage, photo, regard, surface, verticale | Poster un commentaire
–
C’est sec, épineux, et ici on mange des pierres .
On survit comme on peut .
Et puis ceux qui ne peuvent pas,
Mangent leur désespoir.
–
Ils se décident alors, à franchir le mur.
Un mur différent des autres.
Pas de béton, ni de barbelés.
Il s’étend à l’horizontale, liquide.
–
Tes frères ont embarqué
Dans des bateaux si lourdement chargés,
Qu’ils penchent de leur poids de misère .
La mer, puisque c’est elle,
–
Se termine dans les esprits, quelque part,
Bien au-delà de l’horizon ,
Par des pays que l’on dit riches .
C’est ce que dit la télévision,
–
Le rêve est à portée de mer.
On ne sait ce qui est vrai,
( Ceux qui sont partis ne sont pas revenus ) ,
Le rêve entretient l’illusion,
–
Nombreux sont les candidats,
Ils ont misé leur vie pour un voyage
qui n’a rien d’une croisière :
Ils ont chèrement payé les passeurs
–
Comme en jouant à la roulette :
Faire confiance au destin, aveugle
Sans savoir où il mène.
Les dés jetés sur le tapis bleu :
–
Avec la question
« Coulera, coulera pas ? »
Cela ne dépend plus de toi
Le mur d’eau reste à franchir :
–
C’est un espace sauvage,
Avec tous ses dangers
La progression est lente ;
Elle n’en finit pas
–
On dit qu’il y eut de nombreux naufrages,
On dit, ( car les morts ne parlent pas ) ,
Mais les cris, avec le gémissement du vent,
Ou les vagues hostiles,
–
Qui se lancent avec fracas
Contre la frêle coque .
Si tu vois un jour les îles,
Des pays étrangers,
–
Tu auras eu la chance, beaucoup de chance,
– remercie les dieux –
De voir de tes yeux
Cette carte postale ! –
–
Que tu pourrais envoyer,
– Si tu survis,-
Une fois arrivé ,
A ceux de ton pays natal.
–
Maintenant, il te faut plonger,
Nager, nager jusqu’à épuisement
Car la traversée ne comprend
pas de canots pour les naufragés.
–
Après cette épreuve redoutable,
Migrant, si ton corps
T’as permis d’arriver à bon port,
Te voilà sur le sable .
–
Mendiant de la vie
Avec une dizaine de rescapés.
Ils ont eu comme toi la chance,
Que le hasard leur ait souri,
–
Touristes malgré eux, arrivés
Dans un club de vacances .
D’autres se sont échoués,
Dans la nuit, dans ce havre.
–
Mais ils sont immobiles,
Sur la plage lisse.
Ce sont des cadavres,
Que vient compter la police.
–
Au concert des nations,
Le mur de la mer,
Est aussi une frontière ,
D’où suinte la misère,
–
Celle des pays en guerre.
Un mur des lamentations .
–
RC – juin 2015
Au sujet des touristes « malgré eux »…on pourra se reporter au film de Costa-Gavras, « Eden à l’Ouest »
ainsi qu’à cet article tout récent relatant la juxtaposition des « vrais » touristes, aux migrants, sur l’île de Kos ( Grèce )
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06/26/2015 | Catégories: actualités, photography, self creation | Tags: îles, barbelés, carte postale, chabriere, chance, coque, croisière, frontière, guerre, hasard, horizontale, illusion, lamentations, liquide, misère, mur, naufrages, passeurs, port, roulette, sable, tapis, télévision, vacances, vagues, voyage | Poster un commentaire
–
bois, bois cette coupe de vin d’Italie
mange, mange ce trésor odorant, douceur des collines de Fiesole
modèle l’argile de cette bouche de tes lèvres, regarde sur la joue
l’ombre de ces cils embrasse cette crevasse si rouge ouverte
sur la peau de ton âme encore une fois, encore un instant,
avant que la vie te quitte, avant avant que l’illusion t’oublie
avant que cette lune te broie avant que le sang de tes mots te noie
– 2012
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04/24/2015 | Catégories: Art, Italie, peinture | Tags: bouche, coupe, crevasse, illusion, Italie, lèvres, lune, sang, vin | Poster un commentaire

—————————————— peinture en trompe-l’oeil sur une porte… Oeuvre visible au château de Chatsworth, Angleterre
–
C’était une fois, c’était toujours.
La poésie n’est pas
une solution
Aucune solution
n’est une poésie
Une pierre n’est pas
un phénomène optique
Aucun phénomène optique
n’est une pierre
Une chaise n’est pas
un homme assis
Aucun homme assis
n’est une chaise
Ce cerisier n’est pas
un arbre
Aucun arbre
n’est un cerisier
La neige n’est pas
une lumière
Aucune lumière
n’est une neige
La poésie n’est pas
une solution
Aucune solution
n’est une poésie
En chantant
on découpe sans bouger
les lèvres de ce qui nous embrasse
car nous avons faim
d’avoir faim
et nous vengeons notre bouche
d’avoir été mangée
A force de regarder le ciel
nous faisons boiter
l’infini
qui ne s’arrête pas de marcher
comme un mendiant aveugle
La nuit lui donne parfois
sans nous
la monnaie d’une étoile
La beauté qui se perd
nous aime toujours
de nous
avoir perdu
–
Serge Pey
–
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11/16/2014 | Catégories: Art, auteurs à découvrir, peinture | Tags: arbre, aveugle, étoile, beauté, bouche, cerisier, chaise, illusion, monnaie, neige, nuit, optique, pierre, poésie, Serge Pey, solution | Poster un commentaire

photo perso : Loropeni – Burkina Faso – 2012
–
Parole de ruine
–
Je veux venir près de toi.
Je ne trouve vrais
ni la pierre, ni le monde ni les distances.
Le coup d’aile d’un oiseau dans le ciel de grand gel dure
aussi longtemps que la ville aux murs coulés de béton
Il m’a fallu me briser avant de perdre mes illusions
Aujourd’hui,
je suis certain que tes cellules m’entendent quand je parle
la langue aux mille sens des ruines
en moi-même, mais rien que pour toi en vérité.
–
Pentti Holappa
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08/22/2014 | Catégories: auteurs à découvrir, auteurs étrangers, photography | Tags: béton, distance, illusion, oiseau, Pentti Holappa, pierre, ruine, vérité, ville | Poster un commentaire

peinture Tammy Zebruck-
Je suis resté là, au bord du miroir,
Prêt à y allonger le pas,
Pour, comme Alice,
Passer à travers,
Si, sur le lac,
La pellicule de glace casse,
Et qu’ainsi je me retrouve,
Happé par les nuages,
Et dans la flaque,
– L’onde replie ce qu’elle boit,
Dans l’autre sens …
Car on sait,
Que l’eau se fait un plaisir,
D’inverser le cours de la logique,
Enfin, celle que l’on croit posséder.
Et je suis resté là,
En équilibre,
Les pieds devant l’image,
Un monde qui n’existait
Plus que par son reflet,
Et son illusion,
Doutant même de son existence,
–
Juste sous la surface,
Des choses.
–
RC – avril 2014

Et avec bien entendu, sur ce thème, les célèbres « nymphéas » de C Monet
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06/26/2014 | Catégories: Art, peinture | Tags: Alice, équilibre, chabriere, existence, flaque, glacé, illusion, image, lac, logique, miroir, nuages, onde, reflet, surface | 6 Commentaires

–
La guerre
comme un film en trois démissions
à l’écran sombre du mensonge
: ce pire, des forces …
Il arrivera
de nouveaux mots
pour refaire le calque
de la communion perdue
de la vérité.
Les illusions resserrent le rêve !
Il va pleuvoir
ici et là …
L’alarme du monde
dans la prière
d’une terre lissée
de discours …
La guerre, partout,
en sujet de vie !
Toute la mort
en bordures de fleurs …
Ce printemps
de souvenir,
de mémoire
quand s’aveuglent
les yeux et les coeurs
aux images arrêtées
de la folie.
–
P BF – mars 2011
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02/27/2014 | Catégories: auteurs à découvrir, photography | Tags: alarme, démission, folie, guerre, illusion, images, mensonge, Patrick Berta-Forgas, rêve, souvenir | Poster un commentaire

photo: Megan McIsaac – Bianca and Myself- 2010
–
Un pinceau lumière,
Ainsi renvoyé,
Zig-Zague au verre biseauté,
Une surface dressée,
Un obstacle , dit la profondeur,
Et pointe l’illusion,
.. ce que je ne connaîtrais pas,
Sans artifice,
Mon visage…
Une surface dressée,
Mais cachant peut-être
Un regard derrière,
Qui n’est pas le mien,
A l’affut du tain
Derrière mon reflet,
Le pinceau d’un décor
Se construit, à l’arrière
– Du présent.
Une surface dressée,
– peut-on lui faire confiance ?-
( Déjà portant nom de « trompe l’oeil »).
Par fausse profondeur,
En masquant l’avant,
Pour dire tout autre chose.
A rassembler ses esprits
En plusieurs pièces
Echappées du lisse,
Miroir aux alouettes,
Dans une découpe de ciel
Les oiseaux s’y trompent.
Et du bec,
Se cognent,dans l’image
Des nuages
L’appel de l’espace,
Part dans tous les sens,
Si la glace se morcelle,
L’illusion se dissipe,
Avec le verre partant
Dans tous ses éclats.
Parlent dans les débris,
Plusieurs langages,
Ne se comprenant plus.
–
RC – 24 septembre 2013
-sur ce thème du miroir brisé
on peut aussi voir une autre option, celle de Jeno Eugene Detvay

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11/01/2013 | Catégories: photography, self creation | Tags: éclats, chabriere, découpe, esprits, glacé, illusion, lisse, nuages, regard, surface, tain, verre, visage | Poster un commentaire
–
Tu es
beau
de cette beauté brute
encore un peu gauche
bougonne
farouche
tes pommettes tes yeux
me parlent d’un ailleurs
que j’ai déjà connu
comment pourquoi
résister
tendre esquisse de vol
les gestes en équilibre
étonnés d’eux-mêmes
comment pourquoi
oublier
cette lumière
au dedans
au-dehors
le vent qui berce
sur nos têtes
les arbres en partance
imaginaire
le parfum du bois
le grognement de la chienne
et la nuit soûle
d’étoiles
qui se roule à terre
comment pourquoi
s’arracher des lèvres
ce goût d’effraction ?
tu es
vois-tu
de ceux qui me voient
comme je me rêve
l’illusion
est si belle
vaut bien la blessure
que tu ne manqueras pas
de me faire
–
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04/06/2013 | Catégories: auteurs à découvrir, photography | Tags: ailleurs, arbres, équilibre, beauté, blessure, Cathy Garcia, effraction, geste, illusion, imaginaire, lèvres, lumière, vent, yeux | 4 Commentaires

photo: daveb ombres d’une caravane Sahara
–
Le ciel est tout autour d’eux
C’est l’effort d’ une longue marche
A travers les dunes ;
Il y a les ombres qui devancent
La caravane et le sable
Qui ondule , égal à lui-même
Et juste marqué, de grains de rochers
Echappés de montagnes.
Le ciel est tout autour d’un creux
Il se rassemble et roule
Comme s’égarent les pistes
Désignées par les anges
En chemins des possibles
Que le soleil ardent
Apprécié des serpents
Efface en poussières…
Le ciel est tout autour d’un bleu
Si évanescent , mais dense
Qu’accrochent , peut-être
Le mirage d’une étendue d’eau
Là bas, si loin…
Dans nos pas de fourmi,
Une oasis, une illusion
Qui vient , puis s’efface
Le ciel est tout autour d’un feu
– Il s’est coulé dans le noir
Quelques flammes et du bois sec
Les nomades lui font cercle
Le désert est affable
Tout est silence, et les outres circulent,
Les chameaux, à genoux,
Soupirent, au chemin de demain.
RC – 19 septembre 2012
–
–
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09/19/2012 | Catégories: photography, self creation | Tags: anges, bleu, chabriere, chameaux, ciel, creux, désert, feu, fourmi, illusion, mirage, pistes, sable, serpents, silence | 1 commentaire

art: tapisserie ancienne
Entre le vrai et l’espérance
Il y a un monde qui défaille
Peuplé de brumes et de failles
Dans l’écume de l’apparence.
De la boîte de Pandore, l’écrin
déserté de toi , dont le fond est lisse
Aux lendemains qui s’évanouissent
Le dicton, « qui trop embrasse, mal étreint »
Et voila le jour réduit à l’ombre
La réalité qui se fait en fables
Et de mes mains, une poignée de sable
impalpable, que les pensées encombrent
Je rêvais d’être abreuvé d’espoir
Avec toi , comme idéale
Le trajet parmi les étoiles
Et j’ai trouvé la nuit noire
Lors de mon grand voyage
En marche vers l’oubli
Ainsi dérobée à moi, évanouie
.. convertie peut-être en mirage ?
Entre chose rêvée et pourtant vraie
De ce qu’on vit, et que le coeur remue
Est-ce donc l’illusion , seule, que j’ai perçue?
Gardant pourtant la mémoire de tes traits…
RC 31 mai 2012
–
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06/02/2012 | Catégories: Art, les arts nous parlent, self creation | Tags: étoiles, chabriere, espérance, espoir, fable, illusion, mémoire, ombres, sable, voyage, vrai | 5 Commentaires

peinture perso: Leadded (1998) huile sur toile
Ciel bas, presque gris. L’ œil, obstinément, tente de fixer. Déchirée, la blancheur feinte laisserait voir soudain l’obscène, azur.
Il ne désire rien tant que retenir ce qui s en va. Pans de ciel, croit-il discerner, à même d’improbables lignes j’erre. Si cela se relâchait complètement, ce serait un insupportable afflux de formes. Il voudrait délimiter, cadrer une surface très précise à l’ intérieur de laquelle puissent s’accomplir tous les excès: jusqu’à leur plus extrême rigueur.
…EXtirper quelque chose du vivant, fixer dans l immobilité, le calcaire même du rêve…
Dans une proximité fiévreuse, la parole se veut alors égale à la tension du regard. En vain, elle ne le sait que trop bien. Sans illusion, elle tente d entrer en résonance avec ce qui lui demeure résolument étranger, matérialité agissante qui, dans son évidence calme, n a d’autre chemin et détour qu’elle-même.
Rien d autre qu un certain jeu de la couleur ou une lumière nue portée tout à coup sur les choses. Et le sol cède ouvrant à une infinité d autres scènes. Où traces, balafres, écorchures de la matière.
Comme un désir de refaire sans cesse le trajet de la main et de l’oeil. Paradoxalement, un glissement progressif vers l’effacement. Le récit subtil d une impossible appréhension.
Jet in copper. Un écho, une sédimentation lente, dont ces mots seraient comme une lointaine métaphore et qui n arriverait jamais à se figer tout à fait dans la fixité de l’ image.
C’est d’une étreinte oubliée avec la matière (elle seule s’en souvient) qu’est né ce frémissement de la rigueur. Catastrophe très ancienne de laquelle plus rien n est visible à la nudité de l’oeil. A peine d imperceptibles fêlures, minuscules effondrements, restes souterrains et secrets, en témoignent-ils. Entailles douées au toucher. Aux aguets, le regard se pose sur l’apparence. Il se méfie de ce qui va de soi. A longtemps fixer, il demeure, désireux de percer quelque secret. Il fouille vers l’ intériorité supposée, la profondeur, ce dedans velouté et impensable des choses. Il voudrait déchirer l’ordonnancement des formes, lacérer lambeau par lambeau, fragment après fragment, refaire le tracé, le trajet de la main sur la plaque.
Images fauchées à ras, abolies. L’ oeil se scrute jusqu ‘au blanc, a la presque cécité qui se confond avec la nuit solaire. Il s’écorche un peu plus et disparaît le reflet alors que la main progresse, que l’ instrument entaille, entame l’ espace offert, jamais assez vierge de présence. Un arrière goût de sang. Son battement sous les paupières. Le visage aussi s’efface, puis l’œil. Dans la proximité de ce qui se dérobe, le regard se tend un peu plus. Il enchâsse toutes formes arrachées à la nuit, captées fugitives-fragiles, tente de recomposer ce que la lumière érode et ronge. -Mais plus rien ne lui tait signe. Aucun centre, nulle part. Dans le silence écorché de l’organique, l’imperceptible respiration des pierres, tout lui semble voué à
la corruption, l’ anéantissement. Lueurs. l’ aveuglement. La découpe. Imaginer un instant la déchirure de l’oeil et guetter ce moment très pur où l’infiniment grand rejoint, en un attouchement léger, l’infiniment petit. Le souffle court. -Mais la main jamais ne tremble.
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01/08/2012 | Catégories: peinture, poètes connus, self creation | Tags: apparence, étreinte, chabriere, Eugene Durif, gris, illusion, lambeau, matière, profondeur, regard | Poster un commentaire