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Métaphore d’un confinement – ( RC )


projet « Forest City » Malaisie

Le temps languit, étiré
en toute liberté,
croit-on…

Il n’y a pas de barreaux à nos fenêtres,
le cœur profane de la ville
est encore vide
et la pensée ne s’encombre plus
d’une pluie battante

les voix du monde
se sont arrêtées
sur une muraille de verre
car même l’orage est confiné
derrière une grande barrière :

il ne reste plus qu’à compter les jours,
détacher les brins de laine
pris dans la peine et les barbelés
de nos chemins.

Eux s’en vont bien quelque part,
retrouver les sommets,
les cheveux des fougères :

( peut-être qu’ailleurs coulent les rivières,

comme se rassemblent les larmes
d’une multitude de ruisseaux
à la suite d’un crime métaphorique )
emportant avec lui l’espoir
et les désirs avec le temps.

Le temps est toujours innocent.
Il ne connaît pas l’enfermement,
les murs de l’appartement.
Puisque tu es immobilisé…

tu peux toujours sortir de ta tanière
par la voie de l’imaginaire…


Huis clos – (Susanne Derève)


augusto-giacometti-the-glass-ball-1910

      Augusto Giacometti – The glass ball

 

 

J’ouvre la porte

hiver morose   colchiques mauves  

à peine le jour incertain

 

des aiguilles de gel brillent

sur tes épaules

 

Tu entres

Messager de la nuit  vagabonde 

Il y a des flaques d’eau à tes pieds

 

Tu jettes ta veste sur le lit

d’un  regard circulaire tu embrasses                                                  

l’espace

et je sais que tout t’appartient

 

le monde comme un printemps trop vert

la poussière du temps                                                            

celle qui danse dans les reflets de l’ombre

 

le huis clos de mes rêves  

les roses      le parfum des nuits d’été

 

le long des murets de pierre où ont couru nos mains

le jasmin odorant     mes paumes ouvertes

 

et les dentelles du matin  le cristal des flocons

de neige   le rire serpentin de  l’eau

de ruisseaux  en rivières  

 

mes poings fermés

( où  glisse entre mes  doigts le sable des années)

la terre féconde

le lit défait     

 les rives du sommeil

 

Messager de l’aube vagabonde

qui t’en vas et  fermes la porte

avant l’éveil

qui emportes le monde

à tes semelles

 

 


Rainer Maria Rilke – Portrait intérieur


 

Jean Fautrier Femme douce

      Jean Fautrier – Femme douce

 

 

 

Ce ne sont pas des souvenirs

qui en moi t’entretiennent ;

tu n’es pas non plus mienne

par la force d’un beau désir.

 

Ce qui te rend présente,

c’est le détour ardent

qu’une tendresse lente

décrit dans mon propre sang.

 

Je suis sans besoin

de te voir apparaître ;

il m’a suffi de naître

pour te perdre un peu moins.

 

 

 

Vergers

et autres poèmes français

nrf  Poésie/ Gallimard


Leon Felipe – Don Quichotte et le rêve prométhéen (extrait )


 

 

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Le Poète Prométhéen apparaît toujours dans l’Histoire comme un personnage imaginaire… mais l’imaginaire prométhéen gagne du réel… et la réalité domestique… se perd dans les ombres de l’Histoire.
Les rêves des hommes fabriquent l’Histoire… Les rêves sont la semence de la réalité de demain et ils fleurissent quand le sang les arrose et les féconde…
L’Histoire… est sang et rêves.
Et il arrive que le rêve se fait chair et la chair rêve.
Le Poète prométhéen s’échappe des ombres de la Mythologie… de l’imagination infantile des hommes, des livres sacrés… et de la maison même de Dieu… Et le Verbe… se fait chair…
Chair et symbole…


Ismaël – la page de Tunis


 »

photo John Finnan

photo John Finnan

la page de Tunis « est extraite  d’une  parution de la revue sic du collectif Dixit

Je n’ai d’autre chevelure, à tresser d’azur. Que celle de la nuit. Tombant, opaque, et malléable, sur le jasmin du mur. Son image. Le miroir n’est pas un miroir. S’il consent à la forme. Et la nuit, n’est pas nuit. Si elle ne tombe, que sur sa propre image. La mort est perpétuelle. Tresser la nuit. Briser le miroir. Ce n’est que faire trembler l’invisible. Ce n’est que chatouiller l’arbre, lorsque le désir du fruit cueille la faim. Déraciner la perpétuation,
en lieu et place, laisser l’inconnu germer. Le seul travail de la terre, qui vaille la peine d’oublier l’horizon.
Je n’ai aucun devoir de mémoire, sauf celui du rêve. Sauf le devoir de verser au sommeil, à boire, à se désaltérer, du nuage. Les nuits sont faites du même rêve exactement de la même manière, que les mers sont faites de la même eau. Le rêve du jour n’est pas un rêve, c’est la négation du rêve.
Peut-être la mémoire du rêve, est-elle le sommeil de l’altérité.
Peut-être que c’est le sommeil qui se meut dans le rêve, non le contraire.
(Démonstration) le v(i)oleur ne veut plus de moi. Un corps (en dé)coule, une inclinaison. Il (dé)laisse ma personne vidée de tout bruit, sur cette pente, ailleurs.(Réponse)Je suis ailleurs
Peut-être que les inconnus que nous croisons en rêve ne sont-ils pas imaginaires, mais qu’ils se sont perdus dans notre sommeil. Ou bien peut-être que c’est nous, qui nous sommes perdus dans leur sommeil, à eux. Peut-être qu’eux aussi nous prennent pour des personnages imaginaires.
Peut-être que l’homme qui a cherché toute sa vie, la femme qu’il a aimée en rêve, savait-il, lui, qu’elle était endormie, comme lui, qu’elle s’était éveillée, aussi. Peut-être espérait-il qu’elle le chercherait, aussi. Et qu’ils finiraient, par se perdre, l’un dans l’éclat, de l’autre.
Peut-être le rêve est-il l’au-delà, du feu.
Je n’ai pas d’étoiles, à éplucher. Elle ne m’a laissé, qu’une ombre, inhabitable, dans la bouche.
Un samedi à minuit et dix minutes.


Que chacun reste à sa place – (RC )


carreaux -  raku -

 

montage  perso  2012

 

 


Je me méfie des signes
Clignotant dans la nuit.
Ce sont peut-être des phares,
Guidant les marins vers le port,
Ou des feux  sournois qui égarent…

Je me méfie des symboles,
Et des grandes formules;
Des lions ailés  sur les  drapeaux,
Des discours et grandes phrases,
De bavards, et de l’emphase.

L’image peut-être  trompeuse,
Et celui qui l’utilise,
Le fait souvent habilement,
L’abondance  nous cerne,
Ce qu’on appelle « prendre des vessies pour des lanternes ».

Que chacun reste à sa place,
Et vénère ou non, un dieu.
Je n’ai rien contre les  convictions,
Le parcours de l’imaginaire.
Chacun est libre, les pieds sur la terre,

De percevoir entre les nuages,
Les murmures des oracles,
Et de croire  aux miracles,
De lire des figures
Dans le marc de café…

Chacun ses choix.
Quant à en faire une loi,,
Imposer ce qu’il faut croire,
Permettez que je doute,
Je ne partage pas avec la planète,

Mes hallucinations.
Je ne suis pas  conforme,
Et pas fait pour les dogmes.
Et j’ai quelque  suspicion,
Envers la politique, et la religion.


RC –  sept  214


Nous sommes sans doute sortis de leur esprit – ( RC )


création perso - à partir  de logiciel 3D

création perso – à partir de logiciel 3D

Une existence tourbillonne,
Et se tourne sur elle même,

En trajectoires,
Elles semblent diverger,
Mais restent parallèles,

Si habiter son propre corps,
Renvoit à plusieurs,

Et qu’il est difficile
De s’y retrouver,

De s’y réfléchir, même,
Comme penché sur un miroir,
Donnant un tout autre aspect,

Selon l’éclairage,
Le lieu,
Et le temps, habités.

Le défilé des images,
Penchées sur le passé,

Peut revenir sans cesse,
Si on le souhaite.

Il suffit de revenir
Quelques séquences en arrière,
Ou montrer le film à l’envers.

Les trajectoires parallèles,
Sont-elles les mêmes,

A travers des personnes semblables
Habitées par leur rôle ?

Chacun s’habille de la peau
De l’être qu’il incarne,
Conduit son propre fil,

Et arrive à se confondre,
Au coeur même de sa vie,
Avec le jeu, qui le poursuit.

Courts-circuits des apparences,
Echanges des existences,
Comédie et faux-semblants

A l’aspect changeant, caméléon,
Selon les habits,
Que l’acteur  aura revêtus,

Le récit est mené,
Et s’interprète,
Tortueux,         et          modifié,

Avec             la passion,
Elle-même mise en scène…

Superposant la fiction,
Et le drame,
Auquel on aura survécu…

Comme la vie traversière,
Parcourue de réminiscences,
Avec le part des choses,

Où se superposent,
Le jeu du comédien,
Grandiloquent,

Et celui de l’histoire personnelle,
Que l’on perçoit, translucide,

Du corps, et des années ,
Reconduites,
Où –             le présent est aussi le passé.

Les cartes                                 se rebattent,
Et apparaissent dans un ordre différent,
Mais                                   ce sont les mêmes.

Si les frontières s’abolissent,
Entre le vécu et l’imaginaire,

Quand l’aujourd’hui,
Se dilue dans les transparences,
De ce qui fut…

Si ce qui a été n’est pas le pur produit,
De ce qu’on  a rêvé,

Partageant encore, divers rôles.
Inventés par d’autres.

Les auteurs inventant constamment,
De nouvelles créatures,
Pour les besoins du récit.

Nous sommes sans doute,
Sortis de leur esprit

– encore que
Nous n’en soyons pas si sûrs,

Et on se croise soi-même
Aux détours de leur mémoire…

Et de la nôtre

RC – 10 décembre 2013
.

( en pensant à la pièce de Pirandello   » six personnages  en quête  d’auteur « 

…  et au film de David Lynch  » Inland Empire »


Cathy Garcia – Luciole


 

 

 

photo paige de Ponte, extraite  de Gaia

photo        Paige de Ponte,        extraite de Gaia

 

Tu es
beau
de cette beauté brute
encore un peu gauche
bougonne
farouche
tes pommettes tes yeux
me parlent d’un ailleurs
que j’ai déjà connu

comment pourquoi
résister
tendre esquisse de vol
les gestes en équilibre
étonnés d’eux-mêmes

comment pourquoi
oublier
cette lumière
au dedans
au-dehors
le vent qui berce
sur nos têtes
les arbres en partance
imaginaire

le parfum du bois
le grognement de la chienne
et la nuit soûle
d’étoiles
qui se roule à terre

comment pourquoi
s’arracher des lèvres
ce goût d’effraction ?

tu es
vois-tu

de ceux qui me voient
comme je me rêve

l’illusion
est si belle

vaut bien la blessure
que tu ne manqueras pas
de me faire

 


L’imaginaire, toujours ouvert ( RC )


peinture  Alessandro Bavari

peinture         Alessandro Bavari

Cristallise, l’imaginaire, toujours ouvert,

Elle

A la lecture,

Ouverte sur le merveilleux,

Une porte sur l’invisible,

Aux doigts gourds qui ne peuvent expliquer

La mémoire et ses retours

Interprétés,

Comme divagations,

Cristallise le parfum des fêtes,

Et des musiques intérieures,

La dilapider au silence et l’espace

L’enfance,

Confrontée au monde de l’adulte,

Ceux qui

Ont oublié

Le sentir, le toucher, l’écrire, et grandir..;

Le monde est encore ouvert,

Même la porte magique

Que l’on dessine en soi

Pour des projets de joie et espérance.

 

RC    19 Mars 2013


Lambert Savigneux – et mâcher la machette – Utopia –


Emily Kame KNGWARREYE

 

et mâcher la machette

quand la pression du monde est si violente, que sur les tempes le monde appuie avec des barres de fer qui écrasent la pensée même

est t »il simplement possible de vivre et qu’est ce vivre ?

se dire c’est dire je suis et faire abstraction de la pesanteur, se délaisser du monde qui enserre

prendre la plume et écrire deux mots semble impossible, étrangler dans les langes d’un linceul, se fait croire pour la vie

coupe Hohokam.  Arizona

coupe Hohokam.      Pomona Museum of Art    –   Arizona

 

 

UTOPIA

l’imaginaire est compressé, emprisonné dans une lente mort, les yeux eux mêmes ne voient plus autre choses que ce monstre qui  détruit,

l’autre, les autres car écrire cela n’est pas écrire

écrire c’est libérer l’étranglement, c’est desserrer l’étreinte

vaincre la mort et l’étouffement

rétablir l’équilibre et l’énergie,

asphyxié

rétablir l’équilibre, mentalement de sa place dans l’univers et ouvrir la main et relâcher un tant soi peu tout ce qui croupit dans cette tension de mare où pourrit la vie, délétère sous le couvercle d’une oppression qui empêche de respirer, inspirer et laisser aller le flot de parole garant de la vie

c’est l’imaginaire, cette porte ouverte, cette nappe intérieure d’où s’échappe le lotus

fleuri

pouvoir dire cela et ciller apercevoir un autre soi et se mettre à courir

56 EMILY KAME KNGWARREYE (c1910 – 1996). UNTITLED (ALHALKERE), 1995

 


Bête de Gévaudan ( RC )


peinture: Gérard Lattier: la bête du Gévaudan

Dans ces lieux, que je vous décris
Il y a toujours  de ces  champignons
Que l’on prend pour des lumignons
Des brumes, de l’encre  et des cris..

Il n’y a plus grand monde, avant l’hiver
Quelques  boeufs, pas  de tracteurs
Mais  seulement quelques  cultivateurs
Et les environs sont déserts

Dans les labours, ils  jettent  le blé  au vent
Comme  elle  est  bête ,      du Gévaudan…
dans la forêt sombre, luisent  des dents
C’était il y a longtemps,  c’était avant…

Il y a des chemins qui vont au hasard
Et des bandits  de grand  chemin
Qui hantent les  routes  du destin
Lorsque le jour se fait hagard

Si le sombre se pose là, menaçant
Tous les jours ne sont pas  dimanche,
Envers l’inconnu un désir de revanche
Mêle de l’inconnu des désirs de feu et sang

Car on raconte beaucoup de choses
Difficiles à vérifier
Et dont il faut quand  même, se méfier
Qui font  beaucoup de littérature,  – et de prose.

On ne sait plus,      avant que pierres se fendent
Ce qui est du vrai     ou du fantastique,
Le fil du temps, délite  l’historique
Et les traces se diluent  en légendes…

A  trier           du grain  de l’ivraie,
Les contes, enjolivés par l’âge
Ne sont plus,     au reportage
Qu’évènements,  où chercher le vrai

Est comme chercher , quelques indices
Ou l’aiguille  dans la botte  de foin
De ces  échos           lointains
Qui ont intéressé la police…

Mais provoquent l’imaginaire
D’un esprit élastique
A voir des bêtes fantastiques
Un peu partout  sur terre…

Si une  bête  s’est  échappée
C’est  toute  un affaire
—                On parle  d’une panthère
Et toutes les calanques  sont bloquées…

Il faut                verser  de l’encre en litres
Le lecteur des gazettes est poussé à l’achat…
Finalement …… ce n’était qu’un gros  chat
Dont on fit les gros titres…

Les nouvelles  d’ailleurs  ne sont jamais  pareilles
La Sardine   –  (  cétait un record )
Avait bouché le vieux port…
C’est vrai  qu’on était à Marseille…

On dit bien avec  » l’acssent »,    » Bonne Mère »
– Tu vois pas  qu’ils  exagèrent…. ?
Mais  dans  le sombre  Gévaudan
… on en fait tout autant….

Et si la « Bête »  —  ce phénomène
–           Dont on fit affaire  d’état
N’était qu’une suite  d’assassinats
Qui aurait sa forme humaine…. ?

Dont on fit une  « Une »
—  faute  de trouver un coupable
Ce fut la « bête » », le responsable
… les loups  hurlant à la lune….

RC       – 20 octobre 2012

( voir -entre autres la description  détaillée qu’on en a fait, ici… )


Inconstance, jongleuse de lune (RC)


peinture:            Abraham Janssens:
Allégorie de l’inconstance vers 1617. —         Madeleine renonçant aux richesses de ce monde,         Palais des Beaux-Arts de Lille

 

L’art, dans l’imaginaire,  nous transporte  toujours
Et même  crée devant nos yeux l’image de la pensée
C’est un paradis, un enfer, ou , des âmes , la pesée
Les dieux en combat, les allégories  et amours

Au pays de muses, j’aime  voyager, en bonne fortune
Dans les  peintures,                   d’espaces  translucides
A sortir de son mouchoir,              lapin, ou bien lune
Jouer avec les symboles, homard et autres  arachnides

D’un espace noir, et                       peut-être sans atmosphère
Mais agité de courants, fréquenté par les bêtes  de la nuit
Et mouvements, tordant les voilages, ,       qui prolifèrent
Tandis qu’en bas, sous l’oeil des déesses, les hommes  s’enfuient.

C’est le caprice de ces dames, la fantaisie  des dieux
Qui fait le pluie  et le beau temps,                              et notre destin
Notre sort , notre vie se joue, pour ici,            en d’autres lieux
La conduite de ces affaires, n’est pas pour nous, à portée de main.

RC  12 mai 2012

 

 

 


Carlos Drummond de Andrade- Grand monde


En cherchant sur la très intéressante anthologie  de « arbrealettres »,  Eugenio de Andrade,  je suis  tombé  sur son homonyme,  qui est pour moi, une intéressante  découverte, et que je cite telle quelle,  avec la peinture  de W Blake, qui me paraît appropriée.

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Grand monde

Non, mon coeur n’est pas plus grand que le monde.
Il est bien plus petit.
En lui pas même ne tiennent mes douleurs.
C’est pourquoi j’aime tant à me raconter.
C’est pourquoi je me déshabille,
c’est pourquoi je me crie,
c’est pourquoi je fréquente les journaux, je m’expose crûment dans les librairies
j’ai besoin de tous.

[…]

Jadis j’ai entendu les anges,
les sonates, les poèmes, les confessions pathétiques.
Jamais je n’ai entendu voix humaine.
En vérité je suis fort pauvre.

Jadis j’ai voyagé
en des pays imaginaires, faciles à habiter,
des îles sans problèmes, épuisantes pourtant et conviant au suicide.
Mes amis sont partis pour les îles.
Les îles perdent l’homme.
Quelques uns pourtant en ont réchappé et
ont rapporté la nouvelle
que le monde, le grand monde grandit de jour en jour,
entre le feu et l’amour.

Alors mon coeur aussi peut grandir.
Entre l’amour et le feu,
entre la vie et le feu,
mon coeur grandit de dix mètres et explose.
– Ô vie future! nous te créerons.

(Carlos Drummond de Andrade)


Illustration: William Blake