Ouvert sur l’infini – ( RC )
C’est ouvert sur l’infini,
d’une belle transparence ;
il y a le scintillement des étoiles,
une cascade d’astres ( ils ne tombent pas ) .
Cela ruisselle comme une eau,
à travers un ciel qui n’a pas de limite.
Le regard porte loin, et s’il le faut
on s’aide d’engins perfectionnés.
Des télescopes qui nous font découvrir,
cachés, des mondes palpitant par leurs ondes,
des signaux imperceptibles,
qui font supposer que d’autres mondes
se cachent derrière .
Mais quelles que soient les inventions,
les artifices pour voir plus loin,
plus précisément, dévoiler le secret des dieux,
on se heurte à des obstacles invisibles,
et qui pourtant n’obscurcissent pas la vue ….
car l’univers n’a pas de bornes,
et ce qui nous est donné à percevoir,
n’est qu’une infime partie ,
physiquement limité par l’étroitesse de la finitude,
qui se confronte à l’inversion des choses,
de la même façon que le concevable
s’oppose à l’inconcevable ,
à l’intérieur même de la pensée .
Et si on parle de vision,
malgré la transparence – que l’on pense acquise
l’image des astres – que l’on croit immobiles,
et de la lumière – son parcours rectiligne,
le regard bute contre le ciel
quelles que soient les distances,
et de quelque façon qu’on les repousse,
qu’on les envisage, encore :
celui-ci aspire l’âme,
et, à défaut, devient métaphysique ,
se fondant dans le rêve de l’espace ,
que même la conscience
ne peut conquérir .
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RC – août 2017
( une tentative de réponse au texte d’ Anna Jouy )
Blés des causses – ( RC )
photos perso :causses Méjean & Sauveterre
Les petites sorcières de la nuit,
se cachent entre les pierres,
présentes et toujours immobiles ,
même dans la brume du jour.
En silhouettes inanimées ,
elles activent leurs ombres ,
endossant leur poids de silence.
Leur échappant , des vagues vert-jaune
ondulent au sol , caressées par le vent.
Les blés contredisent les gris austères .
Le causse a son discours
empreint de mystère
qu’on ne peut traduire,
avec des mots .
Mêmes les images
ne parlent que d’instants .
son étendue ne se cerne pas .
Comme l’ancienne mer qu’elle recouvre ,
il a quelque chose d’une houle
qui se prolonge aux horizons ,
avant de chuter brutalement
au plus profond des gorges.
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RC – juin 2017
Apnée des attentes – (RC )

photo: Andreas Franke
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Je ne vois plus qu’un vert uniforme
Ces créatures éloignées du soleil
Suspendues, sans d’autre lumière halo,
Que celle qu’elles émettent,
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Les danseurs de l’immobile,
Ludions
Portant leurs ampoules vacillantes,
Quelque part au-dessus,
–
Si aucune brillance,
Ne vient indiquer,
L’extrémité close,
Le mur de verre,
–
Tout un monde flottant,
Apnée des attentes,
Caresse molle des algues,
Et peu à peu s’incrustent,
–
Au bastingage métallique,
Ancre, cordage enroulés,
L’épopée coquillages
D’embuscade sédimentaire.
–
Elle vient sceller le destin,
Quand se referme le piège,
– Silence liquide.
Du gîte de l’épave,
–
Déposée de biais,
Sur le sable trouble,
S’échappent encore des bulles,
Qui vont suivre, verticales
–
L’histoire de l’air,
Pesant de son couvercle,
> D’atmosphères,
Loin , bien loin, au-dessus.
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RC – 15 septembre 2013
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