Tomas Tranströmer – Cartes postales noires
Samira Negrouche – Illusion
Illusion
mon regard s’abandonne
sous l’eau cristalline
de l’oued en crue
flottaison
mes sens en arythmie
au corps qui se
promène
sur le cours incertain
M’en aller
comme feuille d’automne
et m’oublier au travers
des branches en furie
des eaux ravagées
de la soif inépuisable
des tuiles tombantes
de la maison dégarnie
m’en venir
au petit matin
effleurer ton rivage.
(L’heure injuste page 86)
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Loyan – L’expérience de la fragilité traverse mon visage
Loyan – ( Laurent Campagnolle), dans son site, est toujours à la base de textes sensibles et intéressants…-
une nouvelle publication, extraite de sa section Cyclades Cyclamen
ce qui me donne l’occasion de réactualiser un de ses écrits « anciens » , du 13 juillet 2004
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L’expérience de la fragilité traverse mon visage
la hache s’en est prise à la mer de glace intérieure
et je vis son tranchant – sans imagerie
je suis sur cette crête et son horizon
l’appel aux éléments ne suffit plus à un moment et j’accepte de rejoindre le campement pour y partager respirations et inachèvements
« l’homme-limites » façonné à tes 17 ans est mort tu en as parcouru l’aire
« l’homme-mythe-dans-son-vaisseau-seul » est mort tu t’es mêlé et transmis dans la beauté de l’altération
« l’être-de-certitudes » se recompose dans tes fibres
j’entrevois l’incertain
les lois de la physique n’empêchent plus sa lumière de m’atteindre
13 juillet 2004
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