La tête du monstre de fer – ( RC )
photo perso: oeuvre du sculpteur A Jakovskis 2001 – europaparkos Vilnius
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Au détour de forêts mystérieuses
Les rideaux du soleil
Accrochés dans les brumes
Entre les troncs.
Bien sûr, ce qui vient à l’esprit
« les fées sont d’exquises danseuses » *
Et les doigts de lumière
Evoquent les légendes .
Celles des esprits des bois ;
Les marches taillées dans le granite,
proches d’un sommet
servant peut-être
A enjamber
L’échelle des siècles.
Un rituel du sang
Réservé aux initiés.
En progressant de clairière en clairière,
J’ai rencontré le monstre de fer.
Je ne peux expliquer comment
Sa tête seule , échoua là ….
Ni quelle bataille,
Avait déchiqueté le temps. .
La tête seule me regardait
de ses yeux vides .
La rouille déjà progressait
De jeunes pousses proliférant ;
La nature reconquiert ses droits,
Quelques décennies plus tard ,
Elle finira par digérer la face de métal.
Le corps décapité ayant continué sa marche,
Quelque temps, pour finir, avalé par l’étang voisin
Maintenant parcouru par des canards .
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RC- oct 2014
- les fées sont d’exquises danseuses ,est le titre d’une pièce pour piano de Claude Debussy
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Repères , sans repères ( RC )
Hop, c’est un signe. Il faut avoir l’oeil attentif pour le voir.
Sur un poteau banal, une petite pancarte jaune, autocollante.
On n’y fait pas attention.
Et quelques jours après, c’est la même chose le même signe, à un autre endroit.
Puis un autre, et, cela semble se multiplier, au hasard des parcours.
Sans explication.
Un jeu de pistes , un clin d’oeil jaune, oui, mais vers quel but ?
Peut-être observe-t-on mes parcours, et quelqu’un marquerait mes étapes, indiquerait sur le plan mes allées venues, mes haltes obligées : au carrefour, au passage piéton, à la papeterie, au magasin de fruits et légumes, à la station service, que sais-je ?
Ce serait un réseau indiqué sur la carte, on relierait les points et ça dessinerait quelque chose. Une géométrie, une figure dont je dessinerais le contour, en remarquant ces étapes. Ou bien des signes de reconnaissance, entre initiés, s’affirmant, toujours plus nombreux, jouant sur l’effet de foule, ….un complot qui se trame.
Une toile d’araignée qui s’étend,…
Et ces signes… dissimulés derrière leur banalité…
Sans itinéraire défini, un peu comme des yeux,
Qui scrutent, posent des questions de leurs yeux jaunes , mais sans les poser.
Peut-être suis-je le seul à les voir ?
Mon esprit abandonné à la pénombre, sans repères.
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RC – 11 octobre 2013
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