Côtoyer ta solitude – ( RC )

Tu prends des chemins
des plus incertains,
- un pas risqué dans l’irréel,
- une photographie qui te révèle
où je n’ai pas l’habitude
de cotoyer ta solitude.
C’est celle d’un jardin d’épines
aussi sec , comme je l’imagine
où tu te transportes
auprès des amours mortes.
C’est ainsi que tu t’isoles
parmi ronces et herbes folles.
Dans la fuite du bonheur,
il n’y a aucune fleur
qui provoque une brèche,
juste des plantes sèches
privées de vie
que personne n’a cueillies…
RC – juin 2022
Facettes – ( RC )
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Dans les rêves pleins,
Que tu as peints,
Il y a concentré,
Tout ce qu’on peut trouver
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Il faudrait des années
Lumières- et étincelles,
Pour en comprendre une parcelle.
Alors pour en discerner,
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Ne serait-ce qu’un peu,
A la lumière de midi,
Sitôt suspendue, la pluie,
C’est encore un autre jeu
–
Une fabrique d’irréel,
Les gouttelettes des jets d’eaux,
Luisant de leurs cristaux,
En formant l’arc-en ciel.
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Si tu joins la neige à l’été,
La luge à dos de chameaux,
Tu parles aussi aux oiseaux ,
Et des planètes lointaines visitées,
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En laissant de nouvelles adresses ,
Parlant un langage savant,
Juste compris du vent,
Et de grandes prêtresses,
–
Déroulés comme des pellicules,
Des films de Méliès,
Aux images enchanteresses,
Où de nouvelles formules,
–
Permettent aux libellules,
Des voyages d’insouciance,
Quand tu transmets l’essence
De parcours majuscules.
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Les fruits les plus goûteux,
Sont dans ton esprit,
Et , comme tu les écris,
Concentrés et juteux.
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Aux commissures des chemins,
Il faudrait être dans ta tête,
Parcourir les facettes,
Ou à défaut, te prendre la main.
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RC – janvier 2014
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extraits de Méliès « Le voyage dans la lune »
La porte du sommeil ( RC )
photo : opéra de Wagner: l’anneau des Nibellungen
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La porte du sommeil
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Lorsque la lourde porte s’entrouvre
Et que se glissent les rêves
Les brumes des légendes,
Les nymphes flottantes,
Aux bruits de la forêt,
Laissée, nocturne à la mousse
Et aux sommeils sauvages,
Juste effrités, par les images
Furtives des biches, venues s’abreuver
Aux sources de la nuit.
Il y a dans nos mémoires,
Toutes les histoires,
De chevaliers errants,
Les étangs fumants,
Les poussières fuyant en rayons de soleil,
Lorsque, justement, on sombre dans le sommeil.
Les fées sont d’exquises danseuses *
Les plantes, aux tentacules vénéneuses,
Se liguent , hantant, en errance,
Nos souvenirs d’enfance.
Dans nos rêves, se glisse la tempête,
Si on soulève la tête,
C’est tout un monde fantastique,
Qui bascule toute logique
Le désert des tartares
Les griffes du cauchemar,
Les épées qui tranchent
Les arbres qui se penchent
La brume filtrant des puits
Les nains qui s’enfuient…
Un cercle de feu , où s’inscrit
— La chevauchée des Walkyries,
L’écho renvoit, et répète
Les sonneries des trompettes…
— Dans la tête aussi , les peintures d’Odilon Redon
Et s’envolent aussi le char d’Apollon,
Et d’autres animaux sauvages,
Quittant la terre pour un voyage,
Tutoyant l’irréel
Dès que leur poussent des ailes.
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RC – 4 décembre 2012
illustration: l’or du Rhin
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