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Jean-Jacques Dorio – Il n’y a pas de mots pour la peinture


peinture perso -   détail -

peinture perso – détail –              2013

 

pour Guy TOUBON           

         

Il n’y a pas de mots pour la peinture

Il y a le concert dans le champ des couleurs qui s’irisent  

Il y a un port vêtu de grandes coques noires   et de probité candide 

Il y a un port et ses navires au tranchant de la brosse dans les bouteilles d’encre des porte-conteneurs  

Il y a ce paysage sans cesse visité dont il ne faut pas faire une montagne mais lumières de pourpre d’or et de mystère,  

sur cette toile présente où toute réalité se dissout et nous invite à Renaissances !

Jean-Jacques Dorio


Mots de phoenix ( RC )


dessin: MC Escher

           dessin:   MC Escher

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cette  lutte  dans la  froidure
Que l’on partage  en fins mots
De quoi tenir  au chaud
Encore des chants  d’azur…

Feux  de phénix
Renaissant de ses cendres
On peut  toujours  attendre
Des phrases prolixes

Ou je ne sais  quoi
Des feux follets
Ne laissent  inquiets
Que ceux restant cois…

J’observe alors, ma foi
Dans le ciel , les fumées,
–     de tes proses allumées
Que nous accorde la joie.

RC   – 5 mars 2013

note : cette création s’appuie  sur un poème de Jean-Jacques  Dorio, qui nous  évoque  le phénix – visible  avec beaucoup  d’autres dans  « poesie mode  d’emploi… »

image - travail perso sur dessin de Fabienne Fontaine

image –      travail perso sur dessin et support lettre


Le noisetier – (RC)


Pour faire suite  au post – « enfances », de B Douvre

A mon enfance, mon rire monte au ciel
Le vent  d’ouest démontre ses risées brutales
Et froisse le feuillage  du noisetier

A parcourir les portes de l’avenir
J’égrène, l’aube des nuages  d’argent
Et cours ramasser au sol,

La moisson des graines de bois
Complétant le travail d’automne
En m’insérant dans le réseau des branches;

Je m’en remets, à un monde secret
Dissimulé au yeux du monde,
Dans la main végétale,

La saveur un peu acre,
Maintenant un peu lointaine,
Mais je me souviens

Du goût de l’enfance
Accroché aux tiges souples,
A quelques mètres du sol.

RC

 

que j’aurais tendance à rapprocher  d’un écrit  de Jean-Jacques  Dorio,

visible  sur son site:

 

LE PUITS LE FIGUIER

le puits le figuier
près d’enfance

la naïveté et le cri du merle
dans les platanes verts

les bouches unanimes
à saluer le jour et la nuit

les princes et les fées
les principes et les fins

et le long soupir
d’années clouées

dans un village des merveilles
et des mythes envolés

        


Jean-Jacques Dorio – Nuit


 

 

montage photo perso   -10 juin

 

 

 

NUIT

                

   Cette nuit

       le monde se retire

   Ce sont deux mains

      qui ne s’agiteront plus

     sur terre

    des pas au bout du chemin

        Mais la peine ni la joie

      ne s’expriment

        la langue sèche

     pendue au clou

          

         Des deux mésanges

      qui frappaient ce matin

            à ma vitre

        laquelle s’est envolée ?

Jean-Jacques Dorio

 

 

 

 


Jean-Jacques Dorio – Finalement


photo extraite du livre "est-ce ainsi que les hommes vivent ,"

 

 

 –

Finalement

Finalement
Tout sera toujours à refaire
De nos vies
Présentes et qui seront passées
de mode
de monde
de tentatives et d’essais.
Nous aurons été traversé
Par ces bouffées de mots et de tendresses
Bâtisseurs obstinés
Se riant des penseurs et des prétentieux
Qui croient un jour avoir bouclé
leur Système et leur valise de certitudes.
Incertains jusqu’au bout
Aimant cet imprévu
Cet alphabet de sable
qui ruine l’édifice
Que d’autres peut-être reconstruiront
Ou laisseront partir
Au vent léger de l’oubli éternel.

Jean-Jacques Dorio

Jean-Jacques Dorio – Passage d’Hermès


PASSAGE D’HERMÈS

 

 

Il n’y a que la première ligne qui conte

Contre le roc la mer contre la nuit les secrets

de la seconde ligne puis de la troisième

Lambeaux et restes dans ces sillons

Mythes mutant transports métonymies

On hisse le soleil sur la prose du monde

Échafaudages poulies on perd la tête

les cornes la pointe obscure du génie

Neuf lignes neuf sens on peut recommencer

Hermès sa lyre de tortue à grand pas

 

Jean-Jacques Dorio

 

l'aventure de Locuste

 

 

Jean-Jacques Dorio


tes mots à survivre (RC)


dessin: planche  de botanique  ancienne

dessin: planche de botanique ancienne

 

 

Peut-être que tu ne survivras pas à tes mots
Si ceux ci portent une charge toxique
Et qu’ils procurent à leur auteur mille maux
En se reproduisant de famille, prolifiques

Mais on peut imaginer que l’inverse le soit
Et qu’en vin des marges, ils remplissent
Les recueils, et d’indépendance, soient
Au point qu’ils te survivent avec délices

Ces signes qui nous inventent
Vont aussi nous guider
A traverser la mort lente
Mourir pour des idées

C’est bien Georges qui le chante
Et toujours, on le fredonne
Brassens nous enchante plus que hante
Et ses paroles résonnent

A la série des pages ouvertes
On peut voir le temps qui tasse
Du jardin, à la grande fenêtre
Les écrits ne s’envolent ni s’effacent

La parole se donne, orale
Les poètes anciens ,heureux élus
Hugo, Rabelais, de Nerval
La parole écrite est encore lue.

L’étonnant cristal d’immatériel
De la parole qui touche l’âme
Traverse encore tous les ciels
Et nous joue encore ses gammes

Shakespeare, Othello et Ophélie
Au théâtre des hommes, éternel
Et la voix cassée de Billie
Si vivante, belle, très actuelle…

Se nourrissent de mots précieux
Distribués à travers l’espace
Comètes et météores audacieux
Mais nous en avons toujours la trace

 

——–

 

Réponse  à JJ Dorio  pour  son  « vin des marges »


Jean-Jacques Dorio – Ceci cela…EN SOMME


art: dialogue de Pei Ming et Giacometti

CECI CELA…EN SOMME

 

   il se pourrait que je dorme en écrivant ceci

la fenêtre ouverte sur quelque voyage secret

   sans tête ni queue

 

   il se pourrait que je rêve en écrivant cela

remontant la pendule le poids de l’heure qui tourne

   à l’envers d’un poème appris par cœur

 

   les yeux fermés avec ce compagnon sans visage

et sans mots pour le dire

   juste un souffle et une pensée mêlés à cette feuille

qui ne connaît pas le sommeil…

   même en rêve

 

 

 

Jean-Jacques Dorio

 


Jean-Jacques Dorio – IFS ET GENÊTS EN UN SEUL CRI


Alpilles: photo perso 2004

IFS ET GENÊTS EN UN SEUL CRI

   

 

(mai 2010)

 

 

 

à Michel Cosem

 

 

 

 

Il y a des poèmes de neige

et d’autres de soleil

 

les soirs de demi-brume

à Londres

très peu pour nous :

 

Occitans des Pyrénées

et du sang que François versèrent

au temps des Albigeois

 

 

Il y a des poèmes de coeur

et d’Ifs et cris en un seul mot*

 

 

Maintenant que j’habite Provence

ifs sont frères des genêts

sur les Alpilles

où crut renaître Vincent

 

 

Ifs et genêts

en un seul cri

 

Jean-Jacques Dorio

 

peinture: Vincent Van Gogh - Alpilles

 


Jean-Jacques Dorio: – instants



28 septembre 2006
INSTANTS

Le temps n’a qu’une réalité, celle de l’Instant.

Gaston BACHELARD

——–

Comme si parfois on cherchait à rendre

Une certaine exactitude de l’existence

Ceci est du pain suédois

De la pastèque cuite au chaudron

Ceci est un chat européen

C’est-à-dire de gouttière

Le bruit d’un réveil

Les paroles des proches

Mangeant le pain et la pastèque

Flattant le chat

Disant les choses du jour

Lançant l’argile dont chacun fait les statuettes de ses rêves

Comme si parfois on auscultait

Ces contours lents

D’un instant

Intact

Jean-Jacques Dorio


Jean-Jacques Dorio et son hommage à Mirò – 2 – LE CREPUSCULE AUX DOIGTS DE ROSE


Miro, Constellation 21
Le crépuscule rose caresse les femmes et les oiseaux

LE CREPUSCULE AUX DOIGTS DE ROSE

LE CRÉPUSCULE ROSE CARESSE LES FEMMES ET LES OISEAUX
Les oiseaux sont des flammes qui raniment le printemps
Le printemps en hiver sous l’amandier sans fleurs
Cent fleurs et mille épines qui déchirent nos vies
Nos vies à l’eau de rose à l’eau de purin à l’eau de vie
L’eau de vie où la part des anges n’est pas faite pour les chiens
Les chiens qui lèchent nos arpèges et nos mains que caressent le concert des Constellations
quand le crépuscule est rose
et caresse d’un geste auroral
les femmes et les oiseaux

du blog poétique  et inspiré d’art  de Jean-Jacques: 


Jean-Jacques Dorio – Norge


en janvier 2006, JJ Dorio partageait ce texte  sur son blog, que je retranscris ici…

NORGE

                                      Poète solaire il écrivit sur le lombric

                                      le petit vermisseau qui se goinfre

                                               de vérités obèses

                                      Poète scolaire il établit des calendriers

                                                de l’âne au coq

                                                de l’eau au feu

                                      Il mangeait tout

                                             mouches chevaux

                                             âmes étourneaux

                                      Tout il buvait

                                              de la mer verte

                                              au bleu de bleu

                                     Un gros gibier stom’ de Bruxelles

                                     Râpant les mots et la bêtise

                                     Son vin profond était vin de copeaux

                                     Qui crache et recrache l’éclat de l’homme en marche

                                                  En vers

                                                  Et avec tous

 

 

Jean-Jacques Dorio 

avec Gustave Doré: gravure sur le paradis perdu


Jean-Jacques Dorio —- Lorca


29 janvier 2006

LORCA

tiré d‘un des premiers posts  de Jean-Jacques Dorio,  visible  à l’adresse suivante

 

C’est une poésie

Où les fleurs recouvrent la peur

Où le vent court rouge sur la colline

Et vert près du ruisseau

Où le coeur des enfants

Est la boussole du monde

 

 

 

C’est une poésie

Que l’on ne lit plus guère

Maladroite Endormie sur les lèvres

 

 

 

Un éventail de lunes et de mules

Qui caracolent entre chansons

 

 

 

 

 

montage perso  à partir  de pub

Et paysages habités par les mots

Leurs cavaliers sont morts

Ou peut-être se balancent-ils encore

Dans quelque grande rumeur dorée

 

Jean-Jacques Dorio


Jean-Jacques Dorio, et son hommage à Mirò


extrait de

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LE 13 L’ÉCHELLE A FRÔLÉ LE FIRMAMENT


le firmament attrapé par les cils les points noirs et les araignées orangées
Les araignées orangées bleues comme cette échelle
Cette échelle du 13 Cette bouche sans dents
Cette bouche sans dents où sombrent les vaisseaux
Les vaisseaux envasés avec leurs becs d’amphores
Amphores broches d’or métaphores
Métaphores derniers poèmes égarés
Poèmes égarés à Venise l’indécise
L’indécise échelle où le précis se joint
Le 13 l’échelle a frôlé le firmament


Jean-Jacques Dorio LUNE À PARTIR


Jean-Jacques Dorio, publie sur son blog, quantité d’écrits, dont il m’a autorisé à faire  écho ici, dans le mien

Voici une de ses nombreuses publications,  datant de janvier 2008

LUNE À PARTIR

Je ne dis pas grand chose ce soir

Des paroles éparpillées

     Je dis que j’ai oublié ce que j’avais à dire

     Et que la lune à travers mon petit carreau

     Me regarde

     À l’ouest de ma mémoire

Je ne sais ce qu’elle me veut la lune

Elle doit savoir que je suis entrain de me demander

Pourquoi y a-t-il une lune?

     N’empêche

     Du pas-grand-chose à dire

     On a fait cette maille de mots

     À partir peut-être

     Puisqu’il s’agit de partager…

le soir qui est déjà la nuit

la mémoire les paroles éparpillées le rien à dire

et cette lune qui reviendra demain

poursuivre ses mille et un récits

 

phot-montage Man Ray