Chercheurs d’or à la sauvette – ( RC )
En parcourant les chemins,
C’était dans un autre monde
Celui des hommes intègres
Ceux d’ici peut-être
Mais il y a ceux d’ailleurs
Qui viennent creuser – pour l’or
Dont il y a quelque part
Au milieu de la roche brune
Quelques grammes, quelques paillettes
Qui peut-être, sueur, labeur
Transport, lenteur, avidité
Permettront à quelques uns de vivre
De vivre mieux, c’est dire
Difficile, mais l’espoir
Justement, fait vivre
Même s’ il faut n’en pas vivre, mais gratter
Au sein même d’obscurs tunnels instables
Quelques roches, et remonter d’escalade
> Même si certains en restent ensevelis
Ils ont cru pouvoir vivre
En prenant aux entrailles de la terre
Un peu de précieux qui pourrait
De quelques carats orner une main
D’une bague aux souvenirs de peine
Qui se souviendra de la poussière brune
Des transports éreintants
Afin de convertir le risque encouru
En quelques kilos de riz
—
je viens de trouver aussi un poème de André Velter,
qui nous dit une impression parallèle
( je ne cite que la fin du poème)
Mais perdre perdre surtout
La moindre révérence
Le plus frêle désir
De collier de gourmette
De broche de clip de boucle
De tocante et d’alliance,
Laisser l’or aux gogos
Laisser l’or au décor
Aux fesses des angelots
Au dôme des Invalides
Aux dos des doryphores,
Laisser l’or aux émois
Des honnêtes esclaves
Qui se carrent les carats
D’une aura toute en frime,
Laisser l’or à l’ordure
Motus et monétaire
Qui fait de l’or avec
De la sueur de sang –
extrait de « La vie en dansant » Gallimard
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