A ceux qui s’enivrent des vapeurs d’essence – ( RC )

photo perso – Singapour nocturne
A ceux qui s’enivrent des vapeurs d’essence,
je dédie un murmure
qui s’élève au-dessus des buildings.
Dans les replis de la ville, on ne compte plus les étages,
et ceux qui montent vers les sommets
se désaltèrent d’illusions.
Ils pensent ainsi dominer une partie de la planète,
jouissent d’un capharnaüm de luxe, ponctué de dentelles de néons,
du trafic des automobiles sur les bretelles d’autoroute,
de leur grondement continu ,
qui passerait pour la pulsation du monde.
Sans doute aimeront ils voir s’allumer une à une, les lumières des façades,
plain-chant d’un anonymat qui se voudrait feu d’artifice.
Mais c’est parce que la nuit favorise les contrastes,
le jour enlève les fards, révèle la laideur du béton,
les puits d’ombre entre les bâtiments où végètent d’insalubres masures.
Dans les grandes métropoles, on perd toute mesure :
l’empilement vertical s’étire avec prétention ;
vertige de puissance des multinationales jusqu’à l’outrance
des écrans géants et lettres lumineuses .
( on nous ferait croire qu’on se nourrit de parfums et de billets de banque ).
La voiture y est maître, rutilants cafards errant dans les avenues.
Le piéton paraît incongru dans un monde qui n’est pensé que pour elle,
à moins de sortir du centre, et de retrouver peut-être
une vie à dimension plus humaine,
moins saturée d’imagerie consumériste tapageuse…
A ceux qui s’enivrent des vapeurs d’essence,
je dédie ce murmure…
Ahmed Kalouaz – sur le livre de la mer
peinture Richard Diebenkorn – Ocean Park 1984
Sur le livre de la mer
il y a des surprises
sorties de la beauté des verbes.
Il y a
l’écriture du toucher,
la consonne de langue,
l’encrier de salive
où les plumes sont d’oie.
Il y a
l’écriture des corps
faite de mots nouveaux,
des langues de voyelle
pour des lettres
qui ne partent jamais.
Christophe Sanchez – une respiration
On retrouvera des lettres entre les draps, dans une armoire normande au bois vermoulu. Dans la chambre où la poussière a figé le temps, on traversera en quelques pas des années de silence. Contre le mur, calé par des livres de papier jaune, le grand bahut nous craquera sa vérité enfouie. Il faudra de la patience pour ouvrir l’armoire à la serrure grippée. On insistera. La clef en laiton fera des tours perdus à l’angoisse de la découverte. Les battants finiront par céder dans un frémissement. Sur les étagères, des piles de linge viendront sous nos yeux disperser les lunes, dévoiler des années d’intimité au jour neuf.
On retrouvera des lettres entre les draps de lin pliés au carré. Avant le brin sec de lavande, le flacon d’huile essentielle de cèdre, un reste d’odeur humaine. Des lettres oubliées dans les plis du passé, à l’abri du regard de l’autre. Cet autre à qui on a caché les mots. Sur les enveloppes, on admirera la calligraphie, les hautes jambes des lettrines, les vieux timbres et les dates évoquées feront passer le siècle pour une respiration.
Restes d’une langue électrique ( RC )
image extraite d’un film « noir » américain
–
Au sommet d’immeubles,
Les lettres s’échappent, s’agitent.
Certaines se précipitent, se mêlent
finissent par retrouver leur ordre.
En néons verts se disputant aux rouges.
Ce sont les façades voisines qui assistent à leur course.
Balbutiant leur clignotement.
Deux lettres, presque au milieu du mot,
lassées , vibrent d’une lumière déteinte,
maladive, à leur base.
Personne ne songe à les remplacer.
Leur message n’est sans doute pas indispensable,
c’est sans doute un reste de langue électrique,
qui peut ne s’exprimer
que par onomatopées :
il peut s’échapper des syllabes,
cela n’a que peu d’importance,
Une partie du paysage urbain,
s’activant dès que le soir
commence à épaissir le ciel.
De l’endroit où je l’observe,
Ce que je vois, est à l’envers.
J’ai le vague souvenir d’un film, de gens sur les toits,
poursuivis par d’autres, et la lumière émise,
les cachant plus qu’elle ne les révèle .
J’imagine les passants
gardant autour de leur corps
une auréole de néon,
alternativement verte et rouge,
qu’ils emporteraient avec eux.
Mais l’arrivée du bus me ramène sur terre.
Je monte dedans.
Avec l’avenue empruntée,
je devrais pouvoir lire l’enseigne à l’endroit,
quand il aura fait le tour du rond-point.
Mais un rideau d’arbres
aux feuilles encore denses s’interpose.
Décidément cela ne me semble pas destiné,
pas plus qu’à mes voisins,
le regard absent, pressés de rentrer chez eux, sans doute.
–
RC – oct 2015
Estelle Fenzy – Eldorado Lampedusa
–
Dans une
Poche cousue
Une photo des lettres
Délavées
Voix visages
Abrasés
De ce qui fut amour
Quelle est la faute
Si grande que
Les bras les cœurs
Les frontières
Se ferment
Anna Niarakis – Dans une chambre d’un autre continent ( Quantum )
–
Tu es quelque part ,ailleurs.
Dans une chambre d’un autre continent.
Murs décorés avec des cadres trouvés dans des poubelles
Il y a quelque part mes lettres, cachées .
Pour moi, ici, quelque part .
Dans une autre chambre.
Ornée de photos de bébé.
Il y a quelque part cachées
tes lettres.
Nous ne pourrons jamais nous répondre, tu as dit.
Chacun portant sa propre solitude.
Nous ne nous écrirons plus
Les murs et les étagères ne pouvaient supporter,
d’autre décoration.
–
Gregory Colbert – Cendres et neige
–
Traduction très libre des quelques lettres de Gregory Colbert dans « Ashes and snow »
Variation sur « Cendres et neige » – Philippe Vekens
–
Si tu me rejoins à « ce moment », tes minutes deviendront des heures, tes heures deviendront des jours et ces jours deviendront une vie.
A la Princesse des Éléphants
J’ai disparu il y a 1 an exactement.
Jours pendant lesquels j’ai reçu une lettre.
Elle me rappelait au lieu où ma vie auprès des éléphants a commencé.
Je te prie de m’excuser pour le silence demeuré entre nous pendant une année.
Cette lettre rompt ce silence.
Elle marque les 365 lettres que je t’ai écrites, une par jour de silence.
Jamais je n’ai été autant moi-même que dans ces lettres
Elles sont les tracés du chemin de l’oiseau
Et sont tout ce que je sais être vrai.
Tu te souviendras de tout, tout sera comme avant, au début des temps.
Le ciel sera empli d’éléphants volants.
Chaque nuit ils seront couchés à la même place dans le ciel, avec un œil ouvert.
Lorsque tu regardes le ciel, tu regardes cet œil d’éléphant qui dort avec cet ouvert qui nous protège et prend soin de nous…
Depuis que ma maison a brûlé
je vois la lune plus clairement
J’ai regardé tous les édens qui étaient tombés en moi
J’ai vu un éden que j’ai tenu entre mes mains
mais que j’ai laissé partir
J’ai vu les promesses que je n’ai pas tenues
Les douleurs que je n’ai pas apaisées
Les blessures que je n’ai pas soignées
Les larmes que je n’ai pas versées
J’ai vu les morts que je n’ai pas pleurées
Les prières auxquelles je n’ai pas répondu
Les portes que je n’ai pas ouvertes
Les portes que je n’ai pas fermées
Les amoureux que j’ai laissés derrière
Et les rêves que je n’ai pas vécus
J’ai vu tout ce qui m’a été offert
et que je ne pouvais accepter
J’ai vu les lettres que j’avais espérées
Mais que je n’ai jamais reçues
J’ai vu tout ce qui aurait pu être
Mais qui jamais ne sera
…
Un éléphant avec sa trompe levée
Est une lettre aux étoiles
Une brèche faite par une baleine est une lettre
Des profondeurs de la mer
Ces images sont une lettre pour mes rêves
Ces lettres sont mes lettres pour toi
Mon coeur est comme une vieille maison
Dont les fenêtres n’ont pas été ouvertes depuis des années
Mais maintenant j’entends les fenêtres s’ouvrir
Je me rappelle les grues flottant au-dessus
Des neiges fondantes de l’Himalaya
Sommeillant sur les queues de lamantins
Les chansons des phoques barbus
Le cri du zèbre
Le cliquetis du sable
Les oreilles des caracals Le balancement des éléphants Les brèches des baleines
Et la silhouette de l’élan
Je me souviens de la boucle des orteils du suricate
Flottant sur le Gange
Navigant sur le Nil
Montant les marches de …
Je me souviens errer dans les couloirs
D’Hatchepsout et du visage des ces nombreuses femmes
Mer sans fin et milliers de kilomètres de rivière
Je me souviens de tout
Mais je ne me souviens pas avoir quitté, jamais
Souviens-toi de tes rêves
Souviens-toi de tes rêves
Souviens-toi de tes rêves
Souviens-toi
Au plus je regarde les éléphants de la Savane
Au plus j’écoute, au plus j’ouvre,
Ils me rappellent qui je suis
Puisse le gardien des éléphants entendre mon souhait
De collaborer avec tous les musiciens de l’orchestre de la nature
Je veux voir par l’oeil de l’éléphant
Je veux rejoindre la danse qui n’a pas de pas
Je veux devenir la danse
Je ne peux te dire si tu te rapprocheras ou si tu t’éloigneras
Du long de cette sérénité que j’ai trouvée
Lorsque je pose mon regard sur ton visage
Peut-être si ce visage pouvait me revenir maintenant
Ce visage qu’il me semblait avoir perdu
Et le refaire mien
De la plume au feu
du feu au sang
du sang à l’os
de l’os à la moelle
de la moelle aux cendres
des cendres à la neige
De la plume au feu
du feu au sang
du sang à l’os
de l’os à la moelle
de la moelle aux cendres
des cendres à la neige
De la plume au feu
du feu au sang
du sang à l’os
de l’os à la moelle
de la moelle aux cendres
des cendres à la neige
De la plume au feu
du feu au sang
du sang à l’os
de l’os à la moelle
de la moelle aux cendres
des cendres à la neige
De la plume au feu
du feu au sang
du sang à l’os
de l’os à la moelle
de la moelle aux cendres
des cendres à la neige
De la plume moelle, dansephoques, lamantins,
ce qui est écrit sur la page
Ce qui importe, est
ce qui est écrit dans le coeur.
Donc brûle les lettres
Et pose leurs cendres sur la neige
Au bord de la rivière
Lorsque le printemps arrive et que la neige fond
Et que la rivière monte
Retourne aux bords de la rivière
Et relis mes lettres avec les yeux fermés
Laisse les mots et les images
Laver ton corps telles des vagues
Relis les lettres
Avec tes mains sur les oreilles
Écoute les chants du paradis
Page après page après page
Envole-toi tel l’oiseau
Vole…
vole…
vole.
Aliette Audra – N’envoyez pas de lettres
–
N’envoyez pas de lettres
N’envoyez plus de lettres, seulement des feuilles
D’arbres, que le soleil détache ou le vent cueille
Ou l’automne abat et dépose entre vos mains.
Je ne les recevrai jamais le lendemain,
Mais j’ai depuis toujours l’habitude d’attendre
Et mon cœur, de veiller, n’en sera pas moins tendre.
Vous ne pourrez, c’est vrai, rien écrire dessus,
Cependant je lirai comme si j’avais su
Les paroles que vous formulez dans votre âme
Tant vos rêves pour moi ont l’éclat de la flamme.
Choisissez les couleurs suivant le ton des jours ;
Que la feuille soit fraîche si le ciel est lourd,
Et d’un vert bien profond si le ciel est trop pâle.
Qu’elle soit de chêne et blonde comme le hâle
Au front d’un bel enfant, quand s’achève l’été,
Et lorsque vient Novembre, afin de refléter
Ce qu’il ensevelit et ce qu’il remémore
Veuillez me cueillir une feuille au sycomore.
(Mais qu’elle soit de hêtre, d’aulne ou d’olivier,
que m’importe après tout pourvu que vous viviez !)
Et si, dans le futur, un jour Dieu vous propose
Par hasard le bonheur, pour me dire la chose
Envoyez simplement une feuille de rose.
Aliette Audra
(Paris, 1897 – Lausanne, 1962)
Vers où pèse ta lumière ( RC )
–
Si tu remontes, les mains ouvertes,
– Poussée d’Archimède,
Vers où pèse la lumière,
Et les roches posées,
Toujours prêtes à s’envoler,
Sans scaphandrier…
–
Si tu déménages,
Dans un coin de ciel,
Tu croiseras peut-être
Le char d’Apollon ,
Déplaçant des colis ,
Pour repousser la nuit.
–
Et tu m’écriras
. De longues lettres,
Enfermant un tout petit peu ,
> De l’air de ta vie,
… Tu aurais collé un timbre,
. Avec ton sourire.
–
RC – 22 août 2013
–
Derrière les paupières du monde ( RC )
–
Derrière les paupières du monde,
Les lignes s’embrouillent,
Les sons se mélangent, et les lettres dansent,
Qu’elles soient consonnes ou voyelles,
Le silence, côtoie le verbe, et bégaie…
On ne sait s’il faut le traduire,
Transposer de l’intérieur ce qu’on y voit,
Déposer sa propre couleur sans trahir,
Puis faire naître de l’obscurité,
Et d’un imaginaire, une pâle clarté.
Filtrant à travers d’autres yeux, mi-clos,
Tout existe, et son contraire,
Dans le bouleversement de la terre,
Où, parmi la cacophonie,parvient à l’ouïe,
Malgré tout, le chant des oiseaux.
–
RC- 23 juillet 2013
–
« réponse » à une création de Serge Mathurin Thebault:
« Fermez les yeux »
–
Je titille
A la façon du maçon
La truelle du verbe
J’y vois que goutte
Pas même celle du sang
Que dépose le texte
Sur la membrane
De mon imaginaire
Les lignes se brouillent
Je m’exerce à un nouvel exercice
Pour ne pas fatiguer la pupille
J’écris les yeux fermés
C’est jeu que je croyais difficile
Et qui s’avère finalement facile
Pour faire bien comprendre la chance
De pouvoir créer dans la cacophonie
De ce monde bizarre
Au milieu des voyelles et des consonnes
Un soi à part qui émerveille
Je vois de l’intérieur
Je vois précis
Et si je ne parviens pas
Encore à vous le traduire
Mes poils hérissés
Le long de mon bras
Témoignent de ce bouleversement
Dans l’appréhension des choses
Allez même si votre vue est claire
Fermez quelques secondes vos paupières
Dans l’exigence du silence
Enivrez-vous de cette obscurité
Qui dans sa pâle clarté
Attire à elle l’éclat de la lumière
Et les cristaux d’or de son élévation.
–
Serge Mathurin THEBAULT
–

photo CNRS
Ecrits des cendres – ( RC )

image – Anselm Kiefer – livre… extrait de « the books of Anselm Kiefer »
–
Point d’atouts de cartes,
D’une page, les taches,
Devenue brouillon, ça fâche,
Que d’une main j’écarte
L’écriture s’ensommeille,
Point de phrases ne rattrapent,
Sur la page , le stylo dérape,
C’est direction corbeille…
Mon roman ne veut pas se terminer,
Comme on dit » à l’eau de rose « ,
Les chapitres se décomposent,
Dans un autodafé de cheminée…
Aux flammes, et la fumée,
Tourbillonnent les mots,
Et les paroles en trop,
Autour du foyer, allumé.
Il n’y a plus rien à prendre,
S’éparpillent, points et virgules,
Les belles lettres et les majuscules
Se sont réduites en cendres.
–
RC – 21juin et 3 juillet 2013
–
( incitation: « La page et moi » de JoBougon…)
–
Jorge Luis Borges – les choses

photo: CoreyS5
Le bâton, les pièces de monnaie, le porte-clés,
la serrure docile, les lettres tardives
qui ne seront pas lues dans le peu de jours
qu’il me reste, les cartes de jeu et le tableau,
un livre, et, entre ses pages, la violette
flêtrie, monument d’un soir
sans doute inoubliable mais déjà oublié,
le rouge miroir occidental dans lequel
une illusoire aurore brille. Oh, combien de choses,
plaques, seuils, atlas, tasses, épingles,
nous servent d’esclaves tacites,
aveugles et si étrangement discrets !
Elles dureront au delà de notre oubli;
elles ne sauront jamais que nous sommes partis.
–
Traduit de l’espagnol par E. Dupas
–
Indentifier les étoiles éteintes par des points ( RC )

– photos origine – futura sciences –
–
Si toutes les myriades d’ étoiles réunies
Ajoutaient leur lumière infinie
Notre voûte serait blanche,
On n’y verrait goutte, dans un ciel étanche
Mais l’infini a ses faiblesses
Et les lueurs pâlissent en détresse
Si toutes les lettres grecques répondent à des couleurs
La physique nous apprend avec douleur
Que l’absence de lumière les fond dans l’uniformité
Il en est ainsi des trous noirs dans l’immensité..
On n’identifie plus les étoiles éteintes que par des points
Car le noir n’est jamais loin.
–
RC – 16 janvier 2013
–
petit chaperon des poèmes ( RC )
–
Aux lectures poétiques, si ce n’est pas un leurre
Ce plaisir ,il ne faut pas le renier
Plutôt que le garder dans ton panier
Un p’tit recueil, une plaquette de beurre
Et une galette de poèmes
Tout ce qu’il fait pour tenir le coup
Sans limites – je dirai « beaucoup »
Allez » Tu peux te r’servir en crème »
Et même y mettre les doigts
Puisqu’on parlait de beurre
On va pas renier son bonheur
Ici ce sont les mots qui font foi
On s’en échange et on lit ( c’est la loi)
Une soupe de lettres , c’est le partage
De fin potage, personne n’en est otage
Aux faim – becs, sans prise de poids…
C’est le mot de la fin, déguster la lecture
En fin gourmet, en petites doses
Que celà croise rimes ou prose
Mère-grand peut se mettre à l’écriture
» – Que tu as de beaux yeux, mon enfant ! »
‘ – C’est pour mieux dévorer ce que tu écris »
» – Que c’est beau ce que tu dis, quand tu cries! »
» – C’est pour faire danser tes oreilles, mère-grand »
» – Et quel appétit, avec cette petite bouche rose ! »
» – C’est pour partager ma pensée, en prose
» – Que tu as de beaux doigts, mon enfant! »
» – C’est grand-mère, pour faire plus élégant »
C’est ainsi que chaperon rouge , en fil d’échanges
Le casse croûte, au bénéfice de l’art poétique
Avec Mère grand au demeurant fort sympathique
Se mettent à la table des lettres, et mangent…
… toute la bibliothèque, et de ses livres
à s’en faire ivres.
On dirait même qu’elles dévorent
Tout le panier, et ces paroles d’or
—
—
29 mai 2012
«
Retour des enfants dans la maison vide ( RC)

maison abandonnée à Detroit – où on sait que depuis la crise, de nombreuses maisons ,immeubles, bâtiments officiels,hôtels… sont laissés dans un état d’abandon « avancé »… bien sûr assez éloigné de ma vision du Vaucluse
–
Ce poème fait écho – avec d’autres couleurs – à la publication précédente ( de Marie Hurtrel )
J’ai aimé les parcours des échos, dans la maison vide, ce qui fut la chambre.
Et le lumière rebondissait sur les murs chaulés, du soleil de décembre.
La raison s’égare, et aspire peut-être au vertige de l’ombre
De l’abri généreux , de la main tendue, jusqu’aux décombres
Si le soleil s’est voilé, et tendu d’un ciel sans désir,
C’est, dans la portée, la parenthèse, d’un soupir,
L’espace , un instant d’années, délaissées, le pardon
Des jours brisés, un parfum d’abandon
S’en allant doucement, si les jours s’agrandissent
Comme bien sûr, ceux-ci, ont fait peau lisse.
Les petits enfants, sont revenus dans la maison du Vaucluse
Ont révélé, aux murs silencieux d’avant, cette parole recluse,
Ouverts, les chants du printemps, aux oreilles sourdes,
Et laissé aux cimetières les pierres trop lourdes
Aux phrases retrouvées, portées d’ailettes
Le vocabulaire, a retrouvé de belles lettres
Le jardin, ses insectes , coccinelles, et sauterelles
En lumière de renouveau, elle, zébrée d’hirondelles…
RC 20 mai 2012
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