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Un temps d’ivoire – ( RC )


Lewis chessmen – British museum

C’est un temps d’ivoire,
en noir et blanc,
la partie est en cours,
on se dispute certains emplacements
plus favorables aux grandes lignes,
tu distingues des fortifications
dans le lointain,
mais des obstacles
ralentissent considérablement
la progression.

Ce n’est pas un voyage initiatique,
on court des risques
en allant à découvert,
aussi faut-il marcher avec prudence,.
Quelques aller-retours sont nécessaires
pour contourner les foyers d’incendie:
les cavaliers le savent bien,
ils évitent les obliques où les fous
tirent sur tout
ce qui traverse leurs diagonales .

La diplomatie reprend cours,
pendant une fausse accalmie,
le dialogue se rétablit.
….On tergiverse.
On est même prêt à échanger
quelques présents
ou des prisonniers
pour que la parole porte plus loin.
En fait, c’est un nettoyage par le vide
qui parfois s’impose;

car la stratégie ne s’exerce, de fait
que sur soixante quatre cases
et qu’il est nécessaire d’y voir plus clair
pour aller de l’avant
espérant peut-être empiéter
sur le territoire adverse.
C’est un temps d’ivoire,
où l’incertitude demeure….
la partie est loin d’être achevée…


José Carreira Andrade – Biographie à l’usage des oiseaux


 

 

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peinture-collage issue  du site Wallhere

 

La rose se mourait au siècle où je naquis,

et la machine avait chassé trop tôt les anges.

Quito voyait passer la dernière diligence

parmi les arbres qui couraient en lignes droites,

les clôtures et les maisons des nouvelles paroisses,

au seuil des champs

où de lentes vaches ruminaient le silence

et le vent éperonnait ses plus légers chevaux.

Vêtue du couchant, ma mère gardait

au fond d’une guitare sa jeunesse

et parfois le soir la montrait à ses fils,

l’entourant de musique, de lumière, de paroles.

J’aimais l’hydrographie de la pluie,

les puces jaunes du pommier

et les crapauds agitant deux ou trois fois

leur lourd grelot de bois.

La grande voile de l’air sans cesse se mouvait.

La Cordillère était du ciel la vaste plage.

La tempête venait et quand battait le tambour,

ses régiments mouillés chargeaient ;

alors le soleil, de ses patrouilles d’or,

ramenait sur les champs une paix transparente.

Je voyais les hommes baiser l’orge sur la terre,

des cavaliers s’engloutir dans le ciel,

et descendre à la côte aux parfums de mangos

les lourds wagons des mugissants troupeaux.

La vallée était là avec ses grandes fermes

où le matin laissait couler le chant des coqs

et onduler à l’ouest une moisson de cannes

ainsi qu’une bannière pacifique;

le cacao gardait dans un étui sa secrète fortune,

l’ananas revêtait sa cuirasse odorante

et la banane nue, une robe de soie.

Tout est passé déjà en houles successives,

comme les chiffres vains d’une légère écume.

Les années vont sans hâte confondant leurs lichens;

le souvenir n’est plus qu’un nénuphar

qui montre entre deux eaux son visage de noyé.

La guitare est solitaire cercueil de chansons

et le coq blessé à la tête longtemps se lamente.

Tous les anges terrestres ont émigré,

jusqu’à l’ange brun du cacao.

JORGE CARRERA Traduit par Edmond Vandercammen


Fouad El Etr – Dans le sens du sommeil


01 chiromancie.jpg
Je m’approche d’elle pendant qu’elle dort
Pour mieux me regarder
Je la caresse dans le sens du sommeil
Entre l’âme et le corps
Ses rêves sont tissés des lignes de mes mains


Jackson Pollock – ( RC )


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Ce sera comme une ivresse,
la tête vidée, informe,
et l’univers à soi,
qui tourbillonne.

La toile est déroulée sur le sol,
tu peux te permettre de la fouler aux pieds,
d’y lancer des éclats,

qui finissent en nébuleuses,
le noir combattant le blanc
à la manière d’un furieux yin et yang..

La main a le prolongement de peinture,
celle-ci goutte, jaillit,
à mesure que tu danses.

Tu perds la notion d’équilibre :
le haut et le bas peuvent s’inverser .
L’espace est un univers
d’une douzaine de mètres carrés,

et tu flottes au milieu
les gestes te répondent à peine,
tout ce qui arrive,
t’échappe des doigts .

Un vide à l’intérieur , et personne
ne comprend pourquoi tu tombes,
sans pourtant chuter

pourquoi les figures se dissolvent ,
pourquoi les lignes se nouent et se recouvrent,
presque à ton insu.

Et si c’est un excès, une fatigue
elle dépasse le ciel par sa transe,
dans une myriade d’éclaboussures.
Une fois jetées, violemment extraites du pot,

elles s’éparpillent comme des étoiles, :
un big bang renouvelé ,
des éclats figés sur la toile,
que personne ne peut rattraper.


RC – nov 2016

 

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Joconde – ( RC )


099-1930  la joconde aux cle¦üs mona lisa with the keys .jpg

peinture: Fernand  Léger         Mona-Lisa  aux  clefs  – 1930

 

 

La Joconde est sortie des nuages.
Elle a l’air bien songeuse ,
et s’est détachée , ténébreuse,
en partie, de l’image.

On connait mieux la peinture de Léonard
que celle de Léger
( elle a depuis, perdu ses clefs ) :
celles qui ouvrent la porte de l’art.

Oublié le sfumato,
et voici la danse des lignes,
des cercles et des signes,
qui parcourent le tableau.

Elle est           comme une image pieuse,
— vous voyez bien,         comme celles
qu’on trouve dans les pages du missel
( une icône, et des plus fameuses ).

Malgré son caractère profane,
et son décor imaginaire,
elle est célèbre sur la terre entière .
Ce modèle est juste une femme :

Il en est ainsi,
mais, toujours elle attire
Les foules avec son sourire :
Ce sacré Vinci

En peignant cette demoiselle
Ne pensait pas en faire une star
de l’histoire de l’art ;
–       mais,                retour dans le réel:

Même sortie de la toile,
c’était peut-être une sainte
telle qu’elle était peinte,
ayant égaré son auréole,  ( ou son étoile ).

En attendant de la retrouver
– elle n’en a pas fait le deuil –
elle vous adresse un clin d’oeil
ce qui était plutôt osé, en ces temps reculés.

On dit bien que tout se retrouve
et rien ne se perd, mais jamais elle ne désespère
bien que prisonnière  ,
au Musée du Louvre.

Si Duchamp la renomme,
et lui met des moustaches,
que personne ne se fâche,
ce pourrait être un homme !

En dehors de son cadre lourd, on pourra la voir
en illustration banale
imprimée en cartes-postales
sur les présentoirs.

Quelle est donc l’énigme de cette peinture ?
Et avec elle, la clef du mystère,
Où se trouve la serrure ?
… en conjectures on se perd.

Ayez pourtant en tête cet évènement fortuit,
qui posa plein de questions:
Une machine à coudre, sur la table d’opérations,
et Mona cachée sous le parapluie ..

RC – juin 2016102-1932  la composition au parapluie the composition with the umbrella .jpg

penture: Fernand Léger  –  composition au parapluie      1932


Un tremblement de terre très doux – ( RC )


Dying Embers1024.jpg

On dirait un tremblement de terre très doux
qui s’accomplit au trentième dessous,
donc tu vois bien que rien ne bouge,
( même le bocal aux poissons rouges) .

Il n’y a que les mots qui se secouent
Ils s’éloignent et se rapprochent tout-à-coup
Tranquilles en apparence
Quand tu fermes les yeux, ils dansent

La nuit est arrivée – sans doute trop brève
Mettant fin au jour qui s’achève
( Tu ne t’en rappelles plus qu’une frange
Mais déjà tout se mélange ! ).

Il n’y a pas besoin de marteau piqueur,
pour que se multiplient les erreurs :
les mots rient sous cape,
les paragraphes dérapent,

Les rimes en font à leur guise,
la mosaïque se défrise ,
Tout cela ne veut plus rien dire :
( En tout cas tu n’as pas voulu l’écrire )

C’est parait-il l’inconscient qui s’exprime
Libéré de l’esprit qui l’opprime
Les mots se libèrent et s’enfuient
A la faveur de la nuit

Peut-être, après une journée torride,
Vas-tu trouver la page vide :
Tous les caractères
Auront pris la file de l’air

Voila ce que c’est de rêver…
Evanouis ….   évaporés
Ou tournant en rond,
collés au plafond :

On les voit encore qui trépignent,
juste extraits de leurs lignes,
partis avant la récolte,
petites graines en révolte,

Il va falloir les aimer,
pour de nouveau les amener,
à correspondre à ce que tu penses,
et respecter leur indépendance…

RC   – juin  2016

 

 

( l’expression   » un tremblement  de terre  très doux« ,  vient  d’une  musique  électro-acoustique du compositeur  François  Bayle )


Anna Jouy – Prendre le cahier dans le sens de la largeur….


photo - André Schmucki

photo – André Schmucki

  • ( visible  sur le site d’Anna Jouy « Mots sous l’aube »  )

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Prendre le cahier dans le sens de la largeur. Prendre le large. Évaser. S’évader par les marges. Glisser dans les coulisses de la page. Repousser les bords pour qu’ils dévoilent plus de blancheur pour la nuit, plus de drap propre pour l’amour, plus de crâne pour la mémoire, plus de pâleur pour l’émoi.
Faucher mon building. Le laisser s’étendre, s’étaler, s’empétaler comme une odalisque sur le flanc, le divan freudien de ma cosse de fesses.
Prendre une coudée supplémentaire de lignes. Au moins 4 mots de plus à chaque fois, ça me fait un rab de papelard et une fuite vaste dans les makimonos de ma pensée.
Dérouler une coudée de poème et d’une grande paire de ciseaux trancher au mètre courant le texte, à l’endroit même où je veux que s’arrêtent mes horizons. J’abats le totem du carnet et le voici dolmen sur trois cachous de nuit.

 


Un mois de des cendres – ( RC )


photo Fabrizio Musacchio

photo :          Fabrizio Musacchio

 

D’une  grande étendue,
Un pays  tout entier,
Recouvert de gris.

De minuscules  détails ,
Si l’on maintient l’oeil immobile,
Refluent,      sous toutes les mues,
Du bruit et du silence, et son poids d’ écailles .

Il y a des morts.
Des petites      et des grandes,
Charriées par les matins .

Une sueur de sang,
Se décolore et va rejoindre
les fleuves.           S’écoulent
Lentement.

C’est  le corps desséché de l’astre,
Qui ne peut imposer le jour  ,
Pesant sur le gris  des draps .

L’indifférence des dieux,
Qui se détournent des champs de bataille …
Les lignes  de  la nuit
Se perdent dans les cendres.

RC – oct 2014

 

art minimal: Roman Opalka : ‘Detail 1965 / 1-∞’, 1965


Varlam Chalamov – Mes vaisseaux brûlés


sculpture-installation: Cai Guo-Quiag,  N Y

sculpture-installation: Cai Guo-Quiag, N Y

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Protégeant leurs yeux du soleil,
De vieux poètes me lisent.

Impossible de revenir,
J’ai accordé mes mots dans l’inquiétude.

Ils se perdent dans un terrible torrent lyrique
Et mes lignes sombres les entraînent par le fond…

Il semble que rien n’était plus cher à mon coeur
Que mes vaisseaux brûlés…

 

 

Varlam Chalamov, Cahiers de la Kolyma et autres poèmes, trad. Christian Mouze, éd. Maurice Nadeau, 1991

 


Jean-Paul Chague – Expansion sans profondeur


détail de peinture  ( non identifiée)

détail de peinture ( non identifiée)

 

 

 

 

tant de nos livres sont muets

 

à quoi l’attribuez-vous       des corps

pourtant y passent entre les lignes

 

ni cris ni revendications qui les fassent

se retourner     désir plaisir même

demeurent affaire privée

 

ils passent ce sont des entités

 

ni hoquets ni râles ni murmures

ni douleur à opérer l’organique

nous est une langue étrangère

et tombe de la bouche une mélopée »

Jean-Paul Chague

 

ce texte  est visible  sur le blog  de l’écrivain Claude  Chambard  » un nécessaire  malentendu « 


La couleur fluide, tout au long des pages du livre – ( RC )


page d'almanach "revival"  editions du Rouergue

page d’almanach « revival » editions du Rouergue

 

 

 

Il y a des lignes qui s’écrivent,
De la couleur fluide,
Qui l’accompagne et la guide,
Tout au long des pages des livres.

Ils s’ouvrent et se déplient,
Et les mots s’espacent ou se pressent,
Comme le temps d’une caresse,
– le temps évanescent d’une folie –

 


RC – avril 2014


Reflet de fleur vive – ( RC )


photogramme: Moholy-Nagy

 
Regarde entre ses doigts,
Juste un espace,
Quelques fentes claires,
Où jouent des papillons de lumière.

Que fait-il de ses jours ?
Il dessine.
– Il dessine quoi ?
Juste ce qu’il voit, et imagine,

Ton propre reflet de fleur vive
Echappé aux heures,
Où se forment, sur ce carnet,
Ombres et traits.

Mais aussi entre ses doigts,
Glissent sur ton regard,
Nombre de ces gouttes,
Comme sur des feuilles lisses.,

D’autres courbes,
Qui se lisent entre les lignes.
Vont traverser ses yeux.
Il en surgit ton portrait.

 
RC- février 2014


Quatre ans déjà – ( RC )



 

Et toi, saupoudrée d’encre,         ta page,     celle qui m’est destinée,
suivant des parallèles,          avec ces boucles calligraphiées,
parfois un peu tremblantes…..     je pensais aussi aux temps,
où il fallait nourrir la plume métallique,
d’encre violette – (        elle y laissait aussi des reflets mordorés) .

Le fil des récits de ta vie là bas, accompagné de minuscules  éclaboussures
– la résistance du fil du papier –
sous la lumière vacillante du chandelier, arabesques  s’envolant,
se liant en fantaisie.                   Tu y joins un pétale de rose.

L’écriture appliquée,          court ainsi sur  plusieurs feuillets, régulière,
et les mots sur la page, posés sans effort,
….ce qu’il faut en quelque temps pour te dire,        fluide et posée.

Et si la place vient à manquer, resserrer les lettres,
introduire une remarque entre les lignes,
qui parfois s’échappe en travers, ou bien donne dans l’angle droit,
sur la marge.

Ces paroles, à défaut de les entendre,    nourries du geste souple de ta main,
conservées telles  quelles,   dans ta missive,
pliée en trois dans une enveloppe,       couleur saumon,
ouverte par sécurité,                                                              dit-on.

Et les premiers mots de notre fils, les boucles hésitantes des mots gravitant
entre la rigidité des lignes grises , accompagnant le dessin d’un bonhomme  tétard,…
çà doit être moi…
il y a écrit  « Papa »…    premiers mots à franchir les murs de la prison.

Quatre ans  déjà.

 

RC- 12 septembre 2013

 

 


Derrière les paupières du monde ( RC )


Art: Brice Marden. Chinois dansant

Art:    Brice Marden.    Chinois dansant

Derrière les paupières du monde,
Les lignes s’embrouillent,
Les sons se mélangent, et les lettres dansent,
Qu’elles soient consonnes ou voyelles,
Le silence, côtoie le verbe, et bégaie…

On ne sait s’il faut le traduire,
Transposer de l’intérieur ce qu’on y voit,
Déposer sa propre couleur sans trahir,
Puis faire naître de l’obscurité,
Et d’un imaginaire, une pâle clarté.

Filtrant à travers d’autres yeux, mi-clos,
Tout existe, et son contraire,
Dans le bouleversement de la terre,
Où, parmi la cacophonie,parvient à l’ouïe,
Malgré tout, le chant des oiseaux.

RC- 23  juillet 2013

« réponse » à une  création de Serge Mathurin Thebault:

« Fermez les yeux »

Je titille

A la façon du maçon

La truelle du verbe

J’y vois que goutte

Pas même celle du sang

Que dépose le texte

Sur la membrane

De mon imaginaire

Les lignes se brouillent

Je m’exerce à un nouvel exercice

Pour ne pas fatiguer la pupille

J’écris les yeux fermés

C’est jeu que je croyais difficile

Et qui s’avère finalement facile

Pour faire bien comprendre la chance

De pouvoir créer dans la cacophonie

De ce monde bizarre

Au milieu des voyelles et des consonnes

Un soi à part qui émerveille

Je vois de l’intérieur

Je vois précis

Et si je ne parviens pas

Encore à vous le traduire

Mes poils hérissés

Le long de mon bras

Témoignent de ce bouleversement

Dans l’appréhension des choses

Allez même si votre vue est claire

Fermez quelques secondes vos paupières

Dans l’exigence du silence

Enivrez-vous de cette obscurité

Qui dans sa pâle clarté

Attire à elle  l’éclat de la lumière

Et les cristaux d’or de son élévation.

Serge Mathurin THEBAULT

photo CNRS


Tu n’as pas parcouru l’arc de tes rêves ( RC )


modillon sculpté - Eglise d'Aulnay ( Saintonge )  XIIè siècle

modillon sculpté – Eglise d’Aulnay ( Saintonge ) XIIè siècle











































Non, tu n'as  pas  parcouru 
L'arc de tes  rêves  
De tes paupières entr'ouvertes
Et la nuit, était peut-être le jour
Où se dessinait le pont des regards.
Tu ne l'as pas parcouru,
Puisque le rêve n'en était pas,
Et que,  voulait se dire
A travers l'écriture  du cœur
Qui n'est pas  d'encre bleue,
L'écho de ton âme,
Attachée  à son sourire,
Et l'ombre de ses pas.
Mais la matière même,
Et l'éclat du regard,
L'odeur de sa peau,
Dont  tu t'es  vêtue,
A  imaginer  confondre tes lignes
Avec celles de sa vie,
Comme l'histoire  peut se dessiner,
Et cristalliser rêves  en réalité.

RC  -  6 juillet   2013
-

en relation avec  "my Dream"  de Colette Fournier

Anna Niarakis – De nuit, peut-être


Digital-Art-103

De nuit peut être

Lutine de la forêt urbaine
l’errance ressemble
quand elle est voyant par périscope.
À la profondeur, rideaux de gaz d’échappement
assombrissent la perspective.
Comme si le poids est partagé inégalement
sur les escaliers roulants et sur les caves.

Taches dépareillées reconstituent
Hologrammes la, où tu respirais.
Lignes que lévitent non-dessinées
et une pluie faible, incapable
pour lisser les frictions, stagne à côté de
ta pensée…


Dans l’instant, porté par la musique ( RC )


dessin perso: musicien en club de jazz

dessin perso: musicien en club de jazz

C’était donc  dans l’instant
porté  par la musique,
les sons qui se cognent
saxo trompette et trombone.

Et je prends le  carnet,
pour des instants  prolongés,
ceux  que je vais dessiner
laisser sur le papier.

C’est  donc  dans l’instant
porté  par la musique,
une danse des lignes,
qui se croisent  et puis riment

Avec les notes
l’atmosphère rêveuse
juste ce qu’il faut de pose.
enlaçant  l’instrument

Les doigts des musiciens
sur la brillance des cuivres,
qu’il me faut transmettre
avec mon pinceau.

RC  – 18 février  2013

dessin perso   Lyon   16 fev 2013

dessin perso Lyon 16 fev 2013


Le temps a du sursis – ( RC )


photo perso: nénufars  du lac Tendrela - Burkina Faso, région de banfora

photo perso:                nénufars du lac Tengrela –             Burkina Faso, région de Banfora

Le temps a du sursis
C’est lui qui m’a surpris.
Je suis venu te lire
Avant que les pages ne se déchirent.

A me glisser sous l’écharpe
De tes lignes, j’attrape,
Un morceau de coeur en mots
Dont je me fais proche écho.

En redoublant d’efforts
… Autres horizons, autres décors
Pour Bd’ s et phylactères
Partager semblables repères

Aux parfums de fête
Qui t’ont tourné la tête
Que dire de l’intime ?
D’une vie qui s’anime…

J’entrecroise mes lignes
Aux tiennes,   nouvelles rimes.
Réconciliées aux lendemains
J’entrecroise les doigts des mains.

Et partage le reflet
mouvant des fées
Dans un lac au repos
Ondulant, sans crapauds

Au silence limpide
D’étendue liquide
Parfums, phrases d’amour
De tous tes mots autour.

RC  –   janvier 2012,     modifié  15 janvier 2013


Lettre habillée ( RC )


enveloppe mail-art
Un souffle de vent
Et les petits papiers  s’envolent
C’est une lettre,        qui prend en chemin
Des détours                              fantaisistes
A parcourir monts et vallées
Pour aller                          repeindre
Des jardins ensoleillés
Aux yeux  de l’écriture
                     De la lettre habillée
Des couleurs de fête
Et de coeurs qui s’ouvrent
–  et j’ai envoyé mes mots
Poussés vers l’avant
Des dits qui rigolent
C’est une lettre, que l’on prend dans la main
Des écrits ,               qui consistent
En deux strophes  avalées
Et qui vont atteindre
Des lieux  éloignés
Parcourus d’eau pure
                       – les yeux  émerveillés
Les poèmes en tête
Aux lignes qui se recourbent
……………….Comme des escargots.
RC –   17 novembre 2012

Lionel Bourg – Hautes fougères


gouttes de pluie sur la vitre brouillée avec l’arbre


Ce sont de hautes fougères, encore.

Un peu de vase. La lie blanchâtre d’une illusion peut-être. Ou des apparitions. Ce qui demeure d’un rêve quand l’aube se livre à l’équarrissage des ultimes chimères.

Il faut écrire alors.
Tracer des lignes. Peindre, marbrer, scarifier le sol jusqu’à l’instant promis où, sans doute est-ce façon d’espérance, on poussera la porte, s’offrant à la caresse lente du temps.

Il faut aimer.

Crier. Accepter, refuser l’échéance.

Oublier. Partir. S’inscrire, ainsi qu’Aymerick Ramilison ne cesse de le faire, au sein de l’infini naufrage, l’infinie naissance du monde.

N’être que cet arbre, là-bas.

Le bruit obsédant de l’averse. Quelques copeaux d’azur. La lumière sur les feuilles des saules, des bouleaux.

Le charnier radieux du silence.


Ombre et contrevents – Je te peindrai des ciels


peinture; Eugène Boudin: figures sur la plage 1886

Du blog  et de l’écriture  d’Adeline  chez  « Ombre et contrevents »

Je te peindrai des ciels

rien que des ciels

avec  parfois

un arbre nu

ou quelques mâts

pour dessiner des lignes

des lettres floues

tu y liras ce que  je crois

entendre

sans doute

un écho déjà  lointain

le vent rougira  mes joues et mes pensées

un nuage  d’anthracite  sera lourd de regrets

ou d’inquiétude

Mais si tu viens

pour un seul de tes sourires ébauchés

je reprendrai  la palette pour ajouter un soleil

A éblouir la mer