Sois partout où je ne suis pas – ( RC )

Sois partout,
où je ne suis pas :
j’aime l’embrasement
des anges dans le bleu,
quand la nuit s’éteint
et que le jour pointe…
Comme si, derrière tes yeux,
je devinais ces matins,
où la pluie tombe, continue.
Ce sont des fléchettes
qui se plantent dans le sol,
et hachent ce qu’il reste de blanc.
La neige se dissout
en pâte molle.
L’épaisseur blanche se rétrécit,
telle une peau de chagrin
et on voit à travers les herbes
qui réapparaissent, têtues .
Derrière tes yeux,
les saisons s’apprivoisent.
- J’ai beau essayer,
je ne verrai jamais
ce que tu vois, ni le jour,
ni la nuit qui se morcelle…
Un magicien ne pourrait
échanger nos regards,
et dans l’aube aucune empreinte
de morsure ne demeure:
l’air ne garde pas trace
de ce que tu as vu.
Jean-Gilles Badaire – L’atelier
–
L’Atelier
Bien d’autres y verraient la forge du vent, le ventre du chaudron, l’irréconciliable,
mais non plutôt l’odeur des roues dans la neige et les efforts calleux.
Je vis dans ce marécage aux accents roux et mauves d’un au-delà de magicien.
La peinture est collée contre les vitres, le ciel est d’araignée,
les pots attendent qu’un maelstrom interne les habite.
Et la pensée ravaude le moindre effet du réel.
J’absorbe jusqu’à l’étouffement les torpeurs des goudrons et des graisses
et les restitue ainsi mouillées sur la toile d’or et de lin.
La mort dort certainement ici.
Les ongles noircis.
J-G. BADAIRE
Philosophie délirante – ( RC )
A la philosophie vivante,
j’associe la délirante
A l’amour magicien
Chacun y met du sien
Dans son beau palais
Cléopatre fait des siennes
Elle a fermé les persiennes
César en faux con maltais
On lui a grillé les neurones
Il monte la garde au fond du Rhône
Caché longtemps dans l’abri liquide
D’une eau pas très limpide
Il eût été inspiré de rester à Rome
Sans courir après les fantômes
Ni convertir les celtiques
Par la langue de bois politique
On aurait préféré l’amour magicien
A l’habileté du politicien
Et qu’il laisse ses bataillons
Manger cornichons et graillons.
A force de courser Cléopâtre
Et son profil d’albâtre
Il a loupé l’été, la plage
Le soleil, et le bronzage
Et les pieds en éventail
Plutôt qu’un champ de bataille…
cet article est une réponse complément à celui de JoBougon : voir http://jobougon.wordpress.com/2011/10/12/philosophie-vivante/#comment-2438