
photographe non identifié
J’ai failli rencontrer
celle qui n’a de voix,
que quelques traces
électroniques,
semées sur le clavier,
toujours en majuscules
laissées en marge
d’un jeu de lettres .
–
J’imagine la Brésilienne
campée sur de solides guibolles,
et des mèches folles
s’échappant du chapeau.
–
Il y a du vent
hier et aujourd’hui.
Il aurait emporté ses paroles,
et son accent chantant.
–
C’est une inconnue
qui observe au loin,
son amie s’éloigner:
devenant un tout petit point
Cette fois : elle est sans voix.
Ce n’est pas à cause du vent :
elle ne se retourne pas,
a laissé mon image aussi, s’effacer.
–
La plage n’est pas belle;
l’azur a déserté le ciel,
les parasols sont repliés,
peut-être l’été n’a-t-il jamais existé.
Il suffirait d’aller voir
de l’autre côté.
( Par la mer, quand elle se calme
on le peut . )
–
C’est l’immensité qui tangue,
mais sans doute au-delà
bien au-delà des yeux.
Et de la baie de Rio.
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RC – fev 2017
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04/28/2017 | Catégories: photography, self creation | Tags: accent, azur, chabriere, chapeau, effacer, immensité, majuscules, mer, parasols, plage, Rio, vent, voix, yeux | Poster un commentaire

photo: Man Ray
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Nous nous étions promis retour à la Saint-Jean
Pour marier d’amour nos routes vagabondes
Tu me reviendrais pâle avec les lèvres blondes
Toute peine finie avec le long printemps
Sous ma tranquillité cachant le bel émoi
Je m’étais maquillée à l’air des longs voyages
Mais au bar le miroir dénonça nos visages
Lorsque tu m’apparus debout derrière moi
La joie étincela au contact de nos mains
Et nous sommes allés filant la Fantaisie
Jetant à travers champs l’éternité choisie
Pour qu’elle nous revînt au bout des lendemains
Les amants ont franchi les feux porte-bonheur
Ils dorment souriants l’aube les illumine
Les yeux clos tu conduis mes doigts vers ta poitrine
Et je griffe des majuscules sur ton coeur
–
Albertine Sarrazin
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08/20/2013 | Catégories: photography, poètes connus | Tags: Albertine Sarrazin, éternité, fantaisie, lèvres, lendemains, majuscules, poitrine, voyages | Poster un commentaire
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Point d’atouts de cartes,
D’une page, les taches,
Devenue brouillon, ça fâche,
Que d’une main j’écarte
L’écriture s’ensommeille,
Point de phrases ne rattrapent,
Sur la page , le stylo dérape,
C’est direction corbeille…
Mon roman ne veut pas se terminer,
Comme on dit » à l’eau de rose « ,
Les chapitres se décomposent,
Dans un autodafé de cheminée…
Aux flammes, et la fumée,
Tourbillonnent les mots,
Et les paroles en trop,
Autour du foyer, allumé.
Il n’y a plus rien à prendre,
S’éparpillent, points et virgules,
Les belles lettres et les majuscules
Se sont réduites en cendres.
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RC – 21juin et 3 juillet 2013
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( incitation: « La page et moi » de JoBougon…)
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07/16/2013 | Catégories: Art, ecrit, fine arts, self creation | Tags: autodafé, brouillon, cendres, chabriere, cheminée, corbeille, lettres, majuscules, taches | 1 commentaire
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L’enfance du dessin , – et l’écriture est un parcours, , vagabonde,
Figures et boucles, calligraphie orientée
Plaines et déliées…
La plume indique son chemin à l’encre, portée par le geste..
Et sur la page vierge, les signes qui s’y déposent
Son autant de traces d’intentions, qui attendent.
Attendent, l’attention du lecteur

Cy Twombly – Apollon
Celui qui écrit est un homme perdu dans une épaisse forêt blanche,
qui, avec le mouvement de sa main, , se fraye un chemin à travers la densité du vide.
S’extrayant de l’anonymat – le fil conducteur de la trace d’encre,
C’est un tracé ténu , une voix d’encre posée ,
où les lettres vagabondent et sautillent…
Gouttes tombées, pluie de lettres, embrouillamini des majuscules , ratures et gommages, c’est sur la plage de papier que dansent les mots et intentions.

calligramme Hendrix ( hey Joe)
On pourrait les imaginer, avoir leur propre vie, être prolixes en variations, se lire dans des orientations aléatoires, comme fantaisistes… – ou se modifier la nuit tombée en d’autres assemblages.
Ainsi je me rappelle, ma fille, petite, – comme une jeune actrice – imitant l’attitude du lecteur, mais prenant le journal à l’envers.

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L’écriture est vagabonde, la lecture a son sens, qui parfois échappe à celui qui…
l’écriture s’invente de nouveaux chemins….
Le pinceau du chinois, a soudain changé sa courbe, aplatie et grasse, le noir est devenu ténu aérien, puis s’évapore… Le net est devenu question, et l’encre – peut-être sympathique – a nargué le visible…
L’écriture reste au dessin, la fille – et le dessein.
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RC 8 mai 2012
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Que je complète avec Claude Chambard ,avec » Cet être devant soi «
Le crayon est le chemin par lequel je peux parcourir le monde. Il me faut y arriver vivant. Ce n’est pas une mince affaire. J’ai toujours pensé que, dans le livre, le monde ne pouvait être vu qu’à hauteur d’enfance. L’écriture commence & prend fin dans une classe de cours préparatoire, pour toute la vie & pour tous les livres, dans toutes les bibliothèques. De même la lecture. Manipulations, transgressions, interprétations, variations —— archaïques. Encre violette & papier réglé à grandes marges, encrier en porcelaine, plumes Sergent-Major, buvards publicitaires… Apprendre à dessiner — les caractères — apprendre à dessiner — les traits portraits &c. — lisibilité, blanc, équilibre, approche, chasse, ce qu’on ne voit pas permet ce que l’on perçoit — comme on oublie la ponctuation lorsqu’elle est juste, lorsqu’elle va de soi la lecture va de soi — l’écriture jamais. Ton corps est dans le livre, personne ne le voit, même pas moi, mais je le reconnais, aussi les oiseaux dans le ciel & le corps des écrivains dans leur écriture.
pour Pascal Quignard
Claude Chambard, extrait de Cet être devant soi , Æncrages & cie, 2012.
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05/08/2012 | Catégories: Art, auteurs à découvrir, d'images, fine arts, peinture, self creation | Tags: blanche, calligraphie, chabriere, chemin, Claude Chambard, encre, geste, gommage, goutte, intention, majuscules, page, rature, trace | Poster un commentaire