Max Ernst – Les oiseaux –
Ne t’inquiète pas :
ici, on a les oiseaux,
qui font de charmants tête à queue
sur la gouttière,
Ils piaillent, piaillent
- et pas besoin de leur répondre -
recouvrent de leur chant l’incessant va et vient
des voitures qui vrombissent au bas du jardin,
et sèment leurs miasmes de gazoline au soleil
Ne t’inquiète pas pour moi, appelle
quand tu peux,
les oisillons sont nés, ils tendent un bec avide
comme un enfant jamais rassasié
de tendresse ;
et puis voilà qu’un moinillon prend
son premier envol,
atterrit tout ébaubi à mes pieds,
recouvre doucement ses esprits
pour gagner le couvert d’une patte incertaine
Le second s'égosille au bord du nid s’avance,puis recule,
effrayé,tel nageur vacillant
pris de vertige en haut du grand plongeoir
Et pas de mère oiselle pour lui venir en aide
sous le vent …
WordPress: J’aime chargement…
05/30/2022 | Catégories: Susanne Derève | Tags: envol , Ici on a les oiseaux , Les oiseaux , Max Ernst , nid , oisillons , Susanne Derève | 2 Commentaires
Max Ernst – Tree of life –
J’ai revu cette rivière sauvage,
avec ses truites de liberté fraîche.
J’en ai bu l’écume et caressé les galets fatigués.
Je me suis étendu sur la mousse du sous-bois,
parmi les murmures langoureux
de l’ombre.
Je me suis perdu ; ivre de senteurs,
ivre de mots...
Je me suis perdu dans la liberté d’un rêve,
et au réveil les oiseaux
portaient des muselières.
Ecume de sommeil, 1975
**
Je est un autre
Anthologie Bruno Doucet
WordPress: J’aime chargement…
04/22/2022 | Catégories: auteurs à découvrir | Tags: Au réveil , Jean-Yves Reuzeau , liberté , Max Ernst , muselières , oiseaux , rivière , Tree of life | Poster un commentaire
Max Ernst – La horde des Barbares
C’est de la mer
que vinrent les barbares.
Leurs cadavres barbus
furent recouverts
par le sable.
C’était il y a longtemps,
mais je m’en souviens bien;
nous pensions qu’ils étaient
partis pour toujours.
La deuxième fois,
ils ne vinrent pas de la mer
ni de nulle part.
Ils dormaient avec nous,
dans le même lit,
sous le même toit,
détruisirent
tout ce que nous aimions.
Quand ils se retireront
– les barbares se retirent
toujours -,
nous ne bâtirons
plus de murailles,
nous jetterons des ponts
pour laisser l’eau
aux barbares.
.
A Herman Sifontes
Legaron por mar,
los barbaros.
Sus barbudos cadaveres
fueron cubiertos
por la arena.
Eso fue hace mucho tiempo
pero lo recuerdo bien,
creiamos que se habian
marchado para siempre.
La segunda vez
no llegaron por mar
ni por ninguna parte.
Dormian con nosotros
en el mismo lechos
bajo el mismo techo.
Destruyeron
todo lo que amabamos.
Cuando se retiren
– los barbaros siempre
se retiran -,
no construiremos mas murallas,
levantaremos puentes,
para dejar
a los barbaros en el agua.
Le Royaume perdu
Editions Conférence WordPress: J’aime chargement…
02/28/2022 | Catégories: auteurs étrangers | Tags: Alejandro Oliveros , barbares , La horde des Barbares , Le Royaume perdu , Max Ernst , ponts | Poster un commentaire
Max Ernst – La naissance de Vénus
J’ai jeté une couleur sur la toile
puis une autre
rouge
bleue
en émerge un violet profond
et dans le soudain rayon qui l’éclaire
quelque chose de toi
un jaune ardent
un soleil pâle
un gris de faille au fond des yeux
comme un tendre passe-muraille
WordPress: J’aime chargement…
06/12/2020 | Catégories: Susanne Dereve | Tags: bleu , couleur , La naissance de Vénus , Max Ernst , rouge , soleil , violet | 1 commentaire
Max Ernst – Monument aux oiseaux
Petits coups de becs de l’amour
Je regardais ce matin s’ébattre deux ramiers
sur les basses branches du charme
et ce midi ils sont assis tout près de l’arbre
sur un banc de bois au soleil
Elle les yeux baissés d’un air faussement sage
et lui penché sur elle
Que se disent-ils ?
Moi qui n’ai que ta voix où nicher
WordPress: J’aime chargement…
05/09/2020 | Catégories: Susanne Dereve | Tags: amours , Max Ernst , Monument aux oiseaux , pigeons , ramiers | Poster un commentaire
gravure-collage: Max Ernst
–
Il y a toujours
Sur les billets de banque
Des portraits de héros
Sauveurs des nations,
Des princes et des savants
Et quelques faits marquants
Partagés en histoire ,
Légendes du pays.
Et pourquoi pas bientôt
De super- héros
Ceux des bandes dessinées
Les Mandrakes et hommes araignée
Qui nous serviraient
De papier monnaie…
—
Il y a quelquefois
Dans les livres d’images
Des dames en corsage
Qui mènent à la baguette
Des pensées sauvages
Pas celles qui sont en pot…
Des belles plantes
Le regard pas sage
Le masque coquillage
Au milieu des cascades
Qui vous portent des regards
Légèrement entr’ouverts
A vous inviter
A découper les pages
–
RC – 2 octobre 2012
WordPress: J’aime chargement…
11/03/2012 | Catégories: Art , d'images , fine arts , self creation | Tags: baguette , banque , billets , chabriere , corsage , héros , histoire , images , Mandrake , Max Ernst , monnaie , nations , pages , papier , pays , pensées , plantes , regards | 2 Commentaires
art; bas relief de Max Ernst , à St Martin d’Ardèche, et petite intervention perso..
Un
serpent tapi dans un parterre de fleurs
S’étire dans sa sieste coulée
Et laisse accrochée aux ronces son enveloppe
Fossile mou, en aspect d’avant
Mais si sa métamorphose
Dialoguait avec la nôtre
Je me verrai bien retrouver
Conservés comme des habits d’antan
Autant des peaux de l’adolescent
Et des jeunes enfants
Ayant déposé leur mue
Au placard du temps.
Autant le cabinet de curiosités
Pour visiteurs d’autres époques
Que sont, les momies de Palerme
–
RC – 24 septembre 2012
–
photo: mue de serpent
–
je viens également de trouver cette poésie arménienne très originale: de
Esther Heboyan , qui évoque également Max Ernst
rousse ou blonde
s’avère
la vamp du transilien
de Gisors
dans le matin ridé
épiphénomène
post café cartable
lave-vaisselle encastrable
charme péri-parisien
oh !
de la nuit
je n’ai fermé l’œil
dit mascara classique
sans blague
dit l’autre
rousse ou blonde
je t’assure
les cils les yeux
écarquillés
sont maquillés Gemey automne
et quoi donc
ton mec
les lèvres d’un gloss fashion seront
tu penses bien
que non
non
une fichue chouette
devant le miroir de sa vie
se poudrant le nez le front
les pommettes
ma pauvre
pas de veine
elle s’admire fin prête
pour ce jour et point de mourre
tandis que francilienne comme elle
comme elle
rousse ou blonde
sa jumelle
se vernit les ongles
d’un bleu Santa Fe
écranique
le résille sur cuisses chute
de la parme jupette
aux bottines à pompons
celles-là même
qui manquèrent à la Chancelante
de Max Ernst
ah !
c’est quelque chose
soupire la vamp du transilien
de connivence
rousse ou blonde
–
Décembre 2009
–
WordPress: J’aime chargement…
09/25/2012 | Catégories: fine arts , photography , sculpture , self creation | Tags: adolescent , chabriere , curiosités , enfant , Esther Heboyan , habits , Max Ernst , métamorphose , mue , Palerme , peau , serpent , sieste | Poster un commentaire
image: variation informatique – perso – à partir du bas relief de Max Ernst ( St Martin d’Ardèche)
–
Dès l’aube tout est dit
–
les pas que nous ferons,
l’herbe en porte déjà
la trace, et nos paroles,
la brume en use le tranchant
sur le sein des collines,
l’échine bleue de la rivière
les tuiles cassées par le gel
et sur les trois notes inlassables
du merle dans le cerisier
qui s’émerge. Tout est dit,
mais le plus dur reste :
trouver la juste dédicace.
Mais que cherchais-tu donc qui ne fût pas
le vent debout, ni le ressac d’enfance
dans les soirs gris, ni le redoublement
du vertige d’aimer
une autre terre que celle-ci, un autre
ciel, un autre temps ? Que cherchais-tu
sur la route que tu n’aies pas trouvé déjà
dans l’herbe familière
et déjà reperdu, bague de rosée ou signe
qu’un homme allant à son pas t’a laissé
sur la vitre avant de disparaître,
ouvrant les arbres
un puits où la lumière se nourrit de tes yeux
-.
WordPress: J’aime chargement…
06/17/2012 | Catégories: auteurs à découvrir , d'images , les arts nous parlent , self creation | Tags: bague , cerisier , dedicace , enfance , gel , Guy Goffette , Max Ernst , merle , rivière , terre | 1 commentaire