Carolyn Carlson danse Rothko – ( RC )
photo :dialogue avec mark Rothko – Carolyn Carlson
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Carolyn Carlson évolue dans l’espace.
Celui-ci est clos.
Il partage une série de grandes toiles peintes.
Ce n’est pas un décor,
où le noir lutte avec le rouge
et le rouge chavire d’orangés
« blottis dans les recoins enflammés de lumière ».
La couleur est habillée et se déplace .
Traversés de vermillon,
les habits noirs de Carolyn
Portés de gestes lents
Sont autant pinceaux que tableaux.
Des aplats écarlates s’y meuvent ;
le corps est graphie, la danse est solo
Le dialogue s’engage et répond,
Aux peintures de Rothko .
Il semble que la lumière sourd de la toile,
se met en mouvement
Confronté à elle, le corps , parfois se fond,
le déplacement est sa seule mesure.
Les ombres portées la précèdent sur la scène.
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RC – juin 2015
* l’expression
« blottis dans les recoins enflammés de lumière« , est de C Carlson elle-même.
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Tomas Tranströmer – Cartes postales noires
Mario Luzi – à l’image de l’homme ( extrait )
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Trop différente de nous. Trop
hors de portée de l’appel
ou du signal de retour.
Anéantie même
douceur et tourment
du souvenir et de la différence.
D’au-delà de toute mesure
humaine il nous regarde,
cet âge qui fut souverain,
pétrifié par sa distance
soustrait par l’oeuvre du temps
au temps et au changement.
Ô ère qui es la nôtre
et qui te fossilises peu à peu,
fais-moi sortir du ventre
de ton dur monument
comme chenille, comme chrysalide dans le vent.
L’après, le plus, doit venir à l’aide.
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Prisonnier de la petite condition ( RC )
Prisonnier de la petite condition,
De ma fatigue, l’essence de la vie
Je rayonne moins qu’un cheval au galop,
Et moins encore qu’un train,
Un assemblage de mécaniques,
qui ne pose aucune question,
Ainsi se délimite
Le contour des choses,
Le rayon d’action,
Ce qui est à portée de mains,
Ou de geste.
Je me rappelle, comment la base des arbustes
Est taillée régulièrement
Dès lors que les chèvres s’en chargent
Pas plus loin que ce que permet
L’extension maximale de leur corps,
Et de même
Ayant rassemblé mes esprits
Mes idées éparpillées,
Utilisant le jour,
Comme le permettent mes forces,
Je délimite un espace
En empiétant sur la nuit,
Qui fuit de temps à autres,
Mais si peu,
La cellule mobile
Que je tapisse
De couleurs
Et de songes
Matériellement , peu définie,
Mais qui reste
Comme un costume
A ma mesure.
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RC- 23 mars 2013
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Robert Marteau – La Sagrada Familia

photo Céline & Jeremy, de leur blog Paris-Bali: intérieur de la Sagrada Familia – Barcelone — A GAudi
C’est défaite d’abîme, étrange astrologie!
Les vagues prennent corps,coiffent, chaussent l’azur
Du feu le plus léger. Tout s’élève en un mur
Organique de plis, d’entrailles; vers la vie
Tout monte; d’elle tout s’éloigne; la mesure,
Que brise le ressac, que la flamme dévie
En solaire oriflamme, à la pointe surgit
Du métal affiné par la foudre, très pur,
Très saint,unique cri que la pierre répète;
(Sanctus! ) seul cygne ou prend sa forme la trompette,
Dans ce réseau de nerfs clamant son agonie,
Proclamant son triomphe;et sa note s’appuie
Sur la nervure et l’os, le moignon que l’esprit
Reconnaît pour sa voix, son trèfle en broderie
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ROBERT MARTEAU : extrait de « terres et Teintures »
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Eclaircie – Porte close
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peinture: Georges Braque: les oiseaux de nuit
Comment partir
sans ébrécher les ailes de la nuit
voiler le rayon du soleil
Le chemin bordé de ronces
s’était pourtant ouvert
happant la crainte
L’océan avait enfoui le silence
dans ses vagues
le temps qu’au front de mer
le pas hésitant se mesure
Et puis
il y a eu ce matin
où la porte s’est refermée
laissant une âpre brume
à côté du foyer
(pour René P)
Eclaircie est le pseudo de l’auteure qui publie, par ailleurs sous un autre nom sur JePoeme – un site d’amateurs qui est très divers on y trouve du moyen comme de l’excellent – à mes yeux- … il faut chercher, évidemment…
je crois que celui que je re-publie appartient à la seconde catégorie…
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cheminée du château de Blois