L’homme qui marche est LE mouvement – ( RC )

Sculpture – Giacometti – l’homme qui marche
L’homme qui marche file :
en interprétant la sculpture,
on ne se fie qu’à son allure
traversant la terre aride.
Il distribue les heures vides
en allongeant le pas.
Il l’allonge tant, que les pieds
ont leur poids de présence.
Il faut marcher, marcher toujours
et peut-être ne pas laisser de traces…
Ailé comme la victoire de Samothrace,
l’homme s’est fixé une destination,
but ultime de son parcours,
mais on ne la connaît pas…
Le corps paraît porté
par son déplacement régulier.
Les bras sont plus légers,
ils pourraient tomber
ou devenir des ailes.
( poids superflu de métal,
même de bronze patiné)
on ne va pas s’encombrer,
une vie entière
à porter ces bras de pierre …
Ainsi la flèche de l’archer
une fois décochée,
prend plus d’importance
que la cible, malgré la distance.
Le corps en déplacement
est toujours LE mouvement .

.sculpture Rodin : l’homme qui marche
RC
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11/28/2022 | Catégories: Art, fine arts, sculpture, self creation | Tags: ailes, bronze, cible, flèche, Giacometti, marche, métal, pieds, pierre, Rodin, sculpture | Poster un commentaire
Boris Vian – C.P.R.

Le soleil se cachait derrière la nuée.
L’ombre étendait son voile aux jardins obscurcis.
Le fantôme des joues tristement raccourcis
S’éloignait de la ville en un enfer muée.
De lumière la multitude dénuée
Commençait de gronder. Déjà d’âpres soucis
Se frayaient un chemin sous les fronts indécis.
La peur montait, blafarde, et ce fut la ruée
Vers les dieux de métal sanglants des sacrifices
Et l’envahissement des vastes édifices.
Mais les dieux ne pouvaient dissiper le brouillard.
Alors parut soudain, conjurant le désastre
Au moyen d’une lampe, un auguste vieillard
Et chassant la ténèbre, on vit lampe aider astre.
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10/15/2022 | Catégories: photographie, poètes connus | Tags: astre, blafarde, Boris Vian, brouillard, chemin, dieux, fantôme, indécis, jardins, lampe, métal, peur, sacrifices, soleil, vieillard, ville | Poster un commentaire
les yeux démesurément ouverts sur la nuit – ( RC )

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03/09/2020 | Catégories: Art, fine arts, peinture, self creation | Tags: épouvante, étoiles, îlot, barques, chauve-souris, clairière, funèbres, lac, métal, mousses, noir, nuit, obscur, planète, statues, vases, violence, yeux | 1 commentaire
C’est difficile de peindre une ville la nuit – (Susanne Derève)

Brest – pont de Recouvrance
C’est difficile de peindre une ville la nuit
avec ses coulées de lumières qui tremblent
dans le vent une ville d’hiver
avec ses guirlandes d’arbres nus et le bruit
de la mer comme une chanson
Nuit de métal danseuse en robe noire
au bras raide des grues la lune
ouvrait le bal T’en souviens-tu ?
Les feux des arsenaux brillaient sur la Penfeld
et le pavé des rues
le bandeau trichrome des LED
ceignait le béton comme un voile
Berceau semé d’étoiles nuit d’arches silencieuses
murailles obscures aux bouches muettes
les lampes vacillaient la nuit envahissait
le cadre des fenêtres
le brouillard mouchait doucement les lanternes
l’ombre y engloutissait la dernière taverne
Te souviens-tu ?
C’est difficile de peindre une ville la nuit
on n’en tire jamais qu’une pâle photographie
qu’on rêve en négatif – un rêve solitaire –
Sans nuances de gris
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02/17/2020 | Catégories: Susanne Dereve | Tags: arsenal de Brest, Brest, grues, métal, nuit, pont, pont de Recouvrance | Poster un commentaire
Conte soufi – La cithare du bonheur
C’était un homme droit et sincère
qui cherchait le chemin du bonheur,
qui cherchait le chemin de la vérité.
Il alla un jour trouver un vénérable maître soufi
dont on lui avait assuré qu’il pourrait les lui indiquer.
Celui-ci l’accueillit aimablement devant sa tente et,
après lui avoir servi le thé à la menthe,
lui révéla l’itinéraire tant attendu :
« C’est loin d’ici, certes, mais tu ne peux te tromper :
au cœur du village que je t’ai décrit,
tu trouveras trois échoppes.
Là te sera révélé le secret du bonheur et de la vérité. »
La route fut longue.
Le chercheur d’absolu passa maints cols et rivières.
Jusqu’à ce qu’il arrive en vue du village dont son
cœur lui dit très fort :
« C’est là le lieu ! Oui, c’est là ! »
Hélas ! Dans chacune des trois boutiques
il ne trouva comme marchandises
que rouleaux de fils de fer dans l’une,
morceaux de bois dans l’autre et pièces éparses de métal dans le troisième.
Las et découragé,
il sortit du village pour trouver quelque repos
dans une clairière voisine.
La nuit venait de tomber.
La lune remplissait la clairière d’une douce lumière.
Lorsque tout à coup se fit entendre une mélodie
sublime.
De quel instrument provenait-elle donc ?
Il se dressa tout net et avança en direction du musicien.
Lorsque, stupéfaction,
il découvrit que l’instrument céleste
était une cithare faite de morceaux de bois, des pièces de métal
et des fils d’acier qu’il venait de
voir en vente dans les trois échoppes du village.
A cet instant, il connut l’éveil.
Et il comprit que le bonheur est fait de la synthèse
de tout ce qui nous est déjà donné,
mais que notre
tâche d’hommes intérieurs
est d’assembler tous ces éléments dans l’harmonie.
Conte soufi.
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12/04/2017 | Catégories: auteurs étrangers, d'images, photography, self creation | Tags: bois, bonheur, cithare, clairière, harmonie, mélodie, métal, nuit, soufi, vérité, village | Poster un commentaire
Joseph Brodsky – le torse
photo perso: effigie de Lénine brisée, environs de Vilnius Europaparkos
Si tu parviens soudain à une herbe de pierre plus belle dans le marbre qu’en réalité,
ou si tu vois un faune qui s’ébat avec une nymphe,
et ils sont plus heureux en bronze qu’en rêve,
tu peux laisser glisser de tes mains lasses le bâton : tu es dans l’Empire, ami.
Air, flamme, eau, faunes, naïades et lions,
copies de la nature ou fruits de l’invention,
tout ce qu’a conçu Dieu, que le cerveau s’épuise à poursuivre,
est mué là en pierre ou en métal.
C’est le terme des choses, c’est, au bout du chemin,
le miroir où l’on peut entrer.
Mets-toi dans une niche vide, laisse filer tes yeux,
et regarde les siècles passer et disparaître au coin,
et la mousse envahir la jointure de l’aine,
et la poussière qui se dépose sur l’épaule, hâle des âges.
Quelqu’un brise le bras et la tête en craquant depuis l’épaule roulera.
Et restera le torse, somme sans nom de muscles.
Mille ans plus tard une souris habitant dans la niche,
griffe abîmée de n’avoir su faire sien le granit,
sortira un beau soir, trottinant, piaillant, au travers du chemin,
pour ne pas retourner dans son trou à minuit. Ni le matin suivant.
1972
(Traduit par Véronique Schiltz.)
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07/23/2017 | Catégories: auteurs étrangers, sculpture | Tags: bras, bronze, empire, granit, invention, Joseph Brodsky, marbre, métal, minuit, miroir, mousse, niche, pierre, poussière, réalité, siècles, souris, torse | Poster un commentaire
L’inonde – ( RC )
–
C’est se situer au bord de la rive,
Et poser son regard, là où il le peut
On ne sait plus où, ( ou bien si peu )
Tant bien , lentement , qu’ il dérive.
Le sol est comme un éponge,
Va-t-il aussi se diluer,
Rétrécir et diminuer,
Ainsi on sait que l’acide ronge
Les métaux les plus lisses …
Abandonnant leur netteté,
Leur carapace de dureté,
En montrant leurs cicatrices…
Le ciel se confond,
Avec la surface liquide,
Et se dévoie en rides,
Menaces et affronts.
Un saule pleure et se désole,
Cherchant consolation dans des reflets,
Brisés, ceux d’une lune couleur de lait,
Suspendue dans du formol.
Les terres partagées,
Aux lèvres sales,
Déglutissent et avalent,
Ce qu’il reste de zones émergées.
Si j’ose m’aventurer,
A pas prudents,
Je progresse si lentement
Que j’oublie la durée.
Voila un banc de sable,
Et quelques herbes humides,
Me servant de guide,
– Si j’en suis capable.
Avec de l’eau jusqu’à la taille,
Je soulève au-dessous,
Des nuées de boue,
Malgré la rocaille ;
Que reste -t-il à dire ?
Bien peu de choses,
D’une étendue morose
Lente coulée des souvenirs,
Et celui du chemin,
Celui de l’espoir,
Enseveli sous la mémoire,
D’un autre destin…
Ici, rien à la ronde,
Quelques poissons au ventre blanc
Les yeux morts, et répandant
Une odeur nauséabonde ;
Les flots passant par-dessus les dunes
Ont aussi emporté
Quantité de bois flotté,
Enchevêtrés sur l’eau brune.
On pourrait rire
Et aussi – ( à propos -, dire : ),
S’il faut périr un soir
Ce n’est pas la mer à boire…
Car ce n’est pas la mer,
Le cortège de la nuit,
Cette eau de suie,
Etale comme un suaire.
–
RC – janvier 2014
–
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06/05/2015 | Catégories: self creation | Tags: acide, chabriere, cortège, coulée, destin, dunes, formol, lèvres, liquide, métal, morts, nauséabond, reflets, rive, rocaille, sable, salé, souvenirs, suaire | Poster un commentaire
Jacques Ancet – la brûlure
–
La Brûlure – – extrait
C’est dis-tu ce qu’on appelle le présent
ce qui toujours nous suit toujours nous précède
on voudrait dire cette chose sans corps
mais qui fume des corps
et ils flottent tournent comme des feuilles
qui un instant s’enflamment
brûlent puis s’éteignent et d’autres leur succèdent
dans l’immobile jaillir que nul ne voit
puisqu’il est dans nos yeux nos bouches nos gestes
qui le font être ce mouvement d’eau vive
lui donnent cette existence qu’il n’a pas
alors d’un bouquet d’éclairs naît la lumière
d’une grappe d’éclats la lenteur du jour
les images où nous croyons toucher la vie
la forme rassurante de chaque chose
ton visage et mon visage qui s’approchent
confondent dans la même ombre leur profil
tout ce qui dure le temps d’un bref regard
on l’habite peut-être une main se pose
on entend une phrase voilà la neige
ferme la porte et déjà on ne sait plus
quand ni où puisque cela n’a pas d’histoire
il y a seulement la même stupeur derrière la vitre
une blancheur sans mots
les pas qui se perdent sous le réverbère
sur le seuil la déchirure de l’espace
et la voix qui répète voilà la neige
et tout le paysage qui nous regarde
c’est tout cela qu’on voudrait dire
ce rien où toujours tout ne cesse de commencer
alors je dis je sais que c’est une image
tu me brûles
parce que c’est comme du feu entre nous
même si vraiment rien ne brûle
si c’est plutôt parfois comme la fraîcheur
avec ton rire d’un éclat d’eau
le clair de ton visage qui vient
et c’est encore ce qui nous recommence
nous fait remonter la pente du désastre
encore la vie au milieu de la mort
la pierre se délite le tronc pourrit
le corps se décompose et l’air reste seul en silence
comme pour veiller l’absence
et pourtant on marche au-devant du matin
comme si on ne devait jamais mourir
puisqu’on est là
les mouettes crient le froid fume
sur les lèvres les doigts touchent le métal d’une clé
la forme humide d’une rampe
comme si oui c’était la première fois
tu me brûles
il y a dans le petit jour
venue d’une porte entrouverte
une odeur de café frais
j’avance dans la lumière à ta rencontre
je traverse une rue
son fracas à cinq heures pour te rejoindre
j’ai toutes les raisons de désespérer
mais tu es là tu souris
bonjour dis-tu.
–
Jacques Ancet, La brûlure (Lettres Vives, 2002)
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12/11/2014 | Catégories: photography, poètes connus | Tags: absence, éclairs, brûlure, café, feu, fracas, Jacques Ancet, lèvres, métal, mort, neige, paysage, porte, réverbère, rencontre, silence, stupeur, visage | 2 Commentaires
Alda Merini – Ma poésie est vive comme le feu
–
Ma poésie est vive comme le feu,
elle glisse entre mes doigts comme un rosaire.
Je ne prie pas, car je suis un poète de la disgrâce
qui tait parfois le travail d’une naissance d’entre les heures,
je suis le poète qui crie et joue avec ses cris,
je suis le poète qui chante et ne trouve pas ses mots,
je suis la paille sèche où vient battre le son,
je suis la berceuse qui fait pleurer les enfants,
je suis la vanité qui se laisse chuter,
le manteau de métal d’une longue prière
d’un vieux deuil du passé et qui est sans lumière.
Alda Merini, La volpe e il sipario, Girardi, 1997, Traduction de Martin Rueff
–
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09/19/2013 | Catégories: d'images, Italie, peinture, self creation | Tags: Alda Merini, berceuse, chabriere, deuil, disgrâce, feu, lumière, métal, naissance, paille, peinture, pleurer, rosaire | Poster un commentaire
Monuments d’un quotidien – ( RC )
projet de monument aux morts de Brains ( Sarthe ) 1920
Aux monuments du quotidien,
ceux qu’on transforme en statues,
moulés dans le métal…
Les monuments aux morts
sont aux villages, un décor banal .
tant sont partout, les monuments de fonte
qui nous parlent d’honneur – ou de honte
d’un peuple livré à tous les abus
entouré, maintenant d’effigies d’obus
– Longues listes gravées dans le marbre…
Que sait-on de l’honneur?
des hommes engloutis dans les tranchées
– les soldats inconnus, ne sont plus –
-
Que sait-on encore, de l’horreur
de ce qu’ils ont vécu ?
A poursuivre un vide
à combler peut-être dans d’autres vies,
On peut remplir les manuels
ou, mieux, creuser avec des pelles,
pour ce qui fait l’histoire..
on a presque oublié
le pourquoi du comment,
la conquète du territoire,
et les périodes noires,
quand disparaît, le dernier témoin…
–
RC – 9 février 2013
–
–
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02/25/2013 | Catégories: d'images, sculpture, self creation | Tags: chabriere, honneur, horreur, inconnu, marbre, métal, monument, obus, quotidien, soldat, statues, territoire, tranchées, villages | Poster un commentaire
Kartlis deda – Tbilissi ( RC )
statue géante kartlis deda – Tbilissi – Géorgie. Photo Peyron Talhouarn
–
N’empêche
Qu’au dessus de la ville
Aussi bien
Les baraques des vendeurs de glace
Les mères, leurs bambins dans le parc
les perspectives froissées d’or
Les cumulus – coton
les cheminées exotiques
Les clameurs du stade, ce jour (une rencontre internationale)
— > une stridence
la présence incongrue
Cette effigie de métal
Comme si cette épée était pointée sur nous..
–
RC – 14 septembre 2012
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09/14/2012 | Catégories: photography, sculpture, self creation | Tags: épée, chabriere, effigie, inconfgru, kartlis deda, métal, perspective, statue, Tbilissi, ville | Poster un commentaire
Lac Tengrela ( RC)
Des ombres grasses, entrent en mouvement, suspendues,
parmi les chaînes de roseaux , fibres, racines, et la vase douce.
Les nénuphars s’étalent d’ éclats circulaires
A peine visibles flirtant avec la surface,
Comme des phylactères de soir
Prêt au silence de la nuit
Et au parfum de l’amertume
– mélancoliquement.
L’or du soleil est loin , et les barques silencieuses
Glissent sur le mystère aux paupières liquides
Dont on ne sait ,si, observateur, il tolère le pêcheur tardif
Approuve la chute du jour, la remontée lente des pachydermes
Et le dialogue d’une nature ignorée, à mesure que les ombres s’étendent
Le déplacement furtif de la faune nocturne, froissant un instant les rideaux d’ajoncs, sous la pesée des éclats de métal d’une lune orgueilleuse.
RC 6 mai 2012
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05/06/2012 | Catégories: photography, self creation | Tags: ajoncs, amertume, chabriere, liquide, lune, métal, nenuphars, ombres | 2 Commentaires
Mines anti-personnel – (RC)

mine anti-personnel: voir l'article sur l'exposition au musée N Niepce de Chalon sur Saône
C’est une terre , traversée de zébrures,
de lignes administratives, découpée en portions géométriques
Les ethnies et familles, fissurées, comme les fleuves aux eaux taries,
Des frontières rectilignes sautent au-dessus de leur sol si plat,
que personne n’habite , aux fleuves morts sur une terre carrée, hors quelques scorpions, et insectes carapaçonnés.
Les collines mouvantes, bacs à sable géants, aidés d’Harmattan, provoquent les hommes en effaçant les pistes et les repères.
Sous les flèches de feu, meurtrières des ardeurs du soleil, seuls des épineux chétifs et tourmentés, semblent être les sentinelles du désert
La majesté des éléments prend corps, mais l’étendue, se heurte parfois ,
au sabre des frontières d’états.
Un bout de métal dépasse, la présence mesquine d’une mine, déposée là pour meurtrir et arracher la vie, découper menu la chair d’un marcheur malgré lui , d’un exilé de sa vie.
La guerre est lointaine, – peut-être – mais si c’est un signe, pour se rappeler les zébrures de l’espace, et l’impermanence du territoire
les hommes sont dans une cage, que n’approche pas le paysage.
—
l’actualité sur les expositions au musée Nicephore Niepce de Châlon: ( un très bel espace à découvrir et des expositions exigeantes, voire dérangeantes)
–
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03/17/2012 | Catégories: photography, self creation | Tags: anti-personnel, épineux, chabriere, désert, exil, frontière, métal, mines, sable, scorpions, zébrure | Poster un commentaire
Filippo Marinetti – la guerre est belle,
Le philosophe Walter Benjamin, nous révèle dans » L’oeuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique » les écrits de l’artiste italien « futuriste » : Marinetti.
(futuriste aussi parce qu’effectivement, le futur réservait encore bien des « surprises » guerrières…)

peinture: Umberto Boccioni,
Les futuristes, qui dans leur apologie du mouvement, de la machine, de l’industrie, penchaient généreusement vers les fascistes… nous voici édifiés avec ce texte, il serait intéressant de savoir si les Syriens d’Homs auraient la même vision des choses…
Marinetti écrit dans son manifeste pour la guerre coloniale d’Ethiopie : « Depuis vingt-sept ans,
nous autres futuristes nous nous élevons contre l’affirmation que la guerre n’est pas esthétique. […]
Aussi sommes-nous amenés à constater : […] la guerre est belle,
parce que grâce aux masques à gaz, aux terrifiants mégaphones, aux lance-flammes et aux petits tanks, elle fonde la suprématie de l’homme sur la machine subjuguée.
La guerre est belle, parce qu’elle inaugure la métallisation sauraient aujourd’hui avoir lieu sans les caméras, la masse se voit elle même en face. Ce processus, dont la portée n’a pas besoin d’être soulignée, est en rapport étroit avec le développement des techniques de reproduction
et d’enregistrement.
Les mouvements de masse se présentent plus distinctement à l’appareil qu’au regard. La perspective cavalière est le meilleur angle pour saisir des rassemblements de plusieurs centaines de milliers de personnes. Et même si l’oeil a tout autant accès à cette perspective
que l’appareil, l’image qu’il en rapporte n’est pas susceptible du grossissement à quoi la prise de vues peut être soumise.
Cela veut dire que les mouvements de masse, tout comme la guerre, présentent une forme de comportement humain particulièrement adaptée à l’appareil.
–
La guerre est belle, parce qu’elle enrichit un pré fleuri des flamboyantes orchidées des
mitrailleuses. La guerre est belle, parce qu’elle unit les coups de fusil, les canonnades, les pauses du feu, les parfums et les odeurs de la décomposition dans une symphonie.
La guerre est belle, parce qu’elle crée de nouvelles architectures telle celle des grands tanks, des escadres géométriques d’avions, des spirales de fumée s’élevant des villages, et beaucoup d’autres choses encore.
Poètes et artistes du futurisme […] souvenez vous de ces principes d’une esthétique de la guerre, afin que votre lutte pour une poésie et une plastique nouvelle […] en soit éclairée ! »
—
on peut voir des reproductions avec des belles inventions typographiques de Marinetti, ici…
—
Otto Dix, artiste lui aussi donne une autre vision des choses…

peinture: Otto Dix
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03/10/2012 | Catégories: auteurs étrangers, fine arts, peinture | Tags: avion, décomposition, Ethiopie, flamme, fumée, fusil, gaz, guerre, Marinetti, métal, perspective | 2 Commentaires
Arthémisia – Au Milieu de la foule
Jacqmin Sébastien.
du site: uneimageparjour.blogspot.com
Il ne pleut jamais. Tant mieux.
Mais le ciel arrose la ville de métal gris. Jusqu’au blanchiment. Jusqu’aux yeux. Jusqu’au livre éteint.
Eh tiens,
Si tu veux voir le froid, le trait froid et sec,
Prends cette route de corail, tire des bords,
Lustre et paume
A l’est,
Au sud.
Quitte tes a priori
Ne condamne pas
Ne tue pas.
Tu sais ; il n’y a absolument rien de nouveau.
J’ai toujours la même peau,
Celle que tu m’as donnée,
Enfin, ce n’est peut être pas le mot…
J’ai juste un peu mal au cœur, parfois,
Au milieu de la foule.
© Arthémisia – janv.2012
que je vais compléter avec son propre commentaire:
Au milieu de la foule pourtant il y a. Il y a l’autre aussi perdu ou oublié que moi. Je sais les pansements de son coeur. Je sais sa croix.
Il est aussi grand temps de se retourNer, de se tourner vers celui-là. Elle est là la rencontre. Même s’il n’est pas au milieu de la place publique, même s’il n’est pas le roi. Mon chemin est peut-être son chemin?
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01/25/2012 | Catégories: inspiré de bloggers, peinture | Tags: arthemisia, coeur, corail, livre, mal, métal, route | 1 commentaire
Augusto Lunel – Chant 5
CHANT V
… Et toi,
Femme dont la peau caresse quand tu passes,
plus blanche que la douceur de le dire,
dont la respiration suspend la planète
à travers l’eau rouge d’aurores,
le souffle
qui éteint un astre et en allume un autre,
tu portes mon tremblement
comme je porte sur moi ton existence.
Femme de colombes en plein vol,
aux yeux de métal blessé,
aux yeux où l’eau incendie
et le feu mouille,
sépare-moi de cette solitude
qui laisse en solitude tout ce qu’elle touche.
Femme,
jour fermé,
femme à la démarche nue,
au chant nu,
je vais et viens en toi,
je vais en toi aux autres.
Tes jambes me dénudent
et tes seins,
pêches qui montrent leur coeur
et sont musique dans la bouche,
m’arrêtent
en moitié de moi-même.
Immobile vers toi,
immobile m’envolant,
je m’arrête au milieu de la vie.
Immobile vers la mer,
immobile à grands pas,
immobile en tombant
au milieu de mon corps,
immobile en fuyant,
je m’arrête au milieu de l’éclair.
Dans un souffle d’abeilles dans le lointain,
je m’arrête en toi
au milieu de la mort.
Que la vie m’ôte la vie !
—-
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01/13/2012 | Catégories: auteurs à découvrir, ecrit, fine arts, peinture | Tags: augusto Lunel, BECCAFUMI, bouche, coeur, Domenico, femme, immobile, incendie, métal, solitude | Poster un commentaire