Christophe Condello – Terres calcinées

Un volcan
en nous
un jour ou l’autre
brûle le coeur
de nos extrêmes
métamorphose
nos terres premières
–
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06/14/2022 | Catégories: auteurs à découvrir | Tags: Christophe Condello, coeur, métamorphose, terre, volcan | 3 Commentaires
Hala Mohammad – Ce crépuscule jaune

J’ai posé le plus beau marbre au seuil de la maison
Un marbre vieilli et jaune
J’ai posé un nouveau verrou en bas de la porte
Un verrou de cuivre jaune
J’ai fermé la maison sur tout ce qu’elle renferme
Dans ce crépuscule jaune
Sous l’œil du soleil couchant
J’ai fermé la porte sur la poussière jaune rassemblée
pour me faire ses adieux
Et je me suis retirée de ma vie
Lorsque je vois de loin
Le salon, les miroirs
Les rideaux
Mes robes dans les armoires
Les assiettes dans la cuisine
Le réfrigérateur
La table en bois jaune
Les belles chaises cannées
Qui reflètent la lumière du soleil
Et la répartissent sur le carrelage
En un tapis de lumière
Sous les pieds de la table
Le téléviseur noir
Et muet
Je ne veux pas de fin à ce poème
Que j’écris maintenant
Je veux rester suspendue au-dessus de ce vide
Le vide qui évacue les pensées de mon esprit
Et le métamorphose en cœur
Un seul arrêt cardiaque
N’en finirait pas
Avec tout cet amour.
In Prête-moi une fenêtre, © Bruno Doucey, 2018
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01/05/2022 | Catégories: auteurs étrangers, d'images | Tags: adieux, arrêt cardiaque, carrelage, crépuscule, cuisine, Hala Mohammad, maison, marbre, métamorphose, miroirs, poussière, rideaux, robes | Poster un commentaire
Avec l’ombre de Jupiter – ( RC )

Je photographie toujours ton ombre,
et la nuit surgissant de tes yeux .
Les planètes se confrontent à l’avenir
quand les chandelles s’éteignent
dans un souffle, sous le regard sombre
des statues des dieux.
Ceux qui sont descendus de l’Olympe
ont délaissé leur empire,
les métamorphoses d’un univers
qui leur échappe.
L’ombre est celle de Jupiter,
qui rit encore sous cape .
Elle a grandi dans mon souvenir,
davantage qu’une sage imagerie
des héros de la mythologie
que la mémoire invoque .
Diane a les yeux fermés.
Son tombeau restera ouvert .
Il suffir que je l’évoque,
pour me retrouver dans d’autres lieux,
entouré de colonnes romaines .
C’est un site où règne le mystère,
où de ta bouche jaillit une fontaine,
l’argent des oliviers centenaires.
La nuit surgira de tes yeux .
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02/06/2021 | Catégories: self creation | Tags: Diane, fontaine, Jupiter, métamorphose, mystères, mythologie, Olympe, ombre, planètes, souvenir, statues, tombeau, yeux | 1 commentaire
Vaincre la paroi de verre – ( RC )
installation extérieure: Anish Kapoor – Brighton
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Il n’y a pas dans la nature
le choix de version portable :
une écriture au vert
où les arbres se transportent,
mais sont coupés par le cadre.
Plus haut le pastel des nuages
bouge brusquement,
le paysage se déhanche
tout l’équilibre bascule,
les papillons exultent .
Ils suivent leur double,
qui imite exactement
le moindre de leur mouvement .
Au point que leur métamophose
se confond en anamorphose.
On sait bien que l’eau s’étale
puis renvoit au regard
ce qu’elle interprète,
mais même le lac le plus calme
n ‘est pas une paroi verticale.
C’est qu’il n’est pas dans sa nature
de répéter à l’identique
ce qui lui fait face
et qui se transforme
à mesure que je le déplace.
Bien entendu , se prolongent ainsi
de façon artificielle
les horizons divers,
tout ce qu’il y a de ciels,
mais qu’on n’emporte pas avec soi.
Ce n’est pas sur la photo
qu’il faut compter
pour que la glace se souvienne
de l’été dernier.
C’est une surface froide :
La lumière ne la traverse pas.
Le temps la délaisse
car rien ne s’incruste
dans le miroir :
Il a mauvaise mémoire.
L’oiseau de passage
stoppé par l’espace devenu plan
donne du bec et de la tête .
Il voit son vol s’arrêter net,
aplati contre l’illusion
Tout cela est bien fugace .
Cela ne trompe qu’un instant :
C’était un mirage , à la place
qui part en morceaux …
quand il se brise, en multiples éclats.
–
RC – juin 2016
photo perso – domaine de Boissets Nissoulogres – Lozère
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09/13/2016 | Catégories: Art, photography, self creation | Tags: arbres, éclats, cadre, ciel, glacé, horizon, identique, illusion, lac, mémoire, métamorphose, mirage, miroir, morceaux, oiseau, papillons, paysage, photo, regard, surface, verticale | Poster un commentaire
Rien ne sera comme avant – ( RC )
sculpture: tête géante des jardins Boboli (Toscane ) provenance site: http://www.lumieresdelombre.com
A même la fleur,
Qu’un frisson effleure,
Les effluves se respirent,
A la façon du soupir
du jasmin rose .
Sa métamorphose
se poursuit jusqu’à l’oubli,
Au parc des jardins Boboli.
Une tête géante surveille
Les allées du sommeil,
Et s’extrait dans la douleur,
Du rêve brisé du sculpteur,
comme si le temple détruit,
retournait à sa nuit.
Les racines farouches,
issues de vielles souches
entourent, monotones,
les anciennes colonnes
évoquant la figure de plantes :
le décor de feuilles d’acanthe,
ainsi précipité au sol, roulé
… des siècles s’étant écoulés .
La jungle des fougères
envahit la pierre.
Le jardin d’abondance
sombre d’indifférence.
Nous sommes vers Florence,
un cheval ailé s’élance,
mais reste attaché au sol,
comme un symbole,
dont l’empreinte désuète,
devenue muette
d’un rêve dissous,
s’enfonce peu à peu dans la boue.
Le lieu retourné à sa solitude,
affiche sa décrépitude.
On voit même dans les bassins,
pousser des arbres assassins.
Des restes de troncs
ayant sombré dans le fond.
Les statues renversées,
étalent leurs membres blessés.
Personne ne venant à leur rescousse,
que le parcours des mousses.
On lit dans la pierre,
(en quelque sorte leur chair),
le frisson d’en finir,
avec leur passé pour avenir.
Rien ne sera comme avant,
comme nous le raconte le vent.
–
RC – dec 2015
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01/31/2016 | Catégories: Art, fine arts, sculpture, self creation | Tags: abondance, acanthe, Boboli, boue, chair, décrépitude, empreinte, Florence, fougères, jasmin, métamorphose, mousse, oubli, pierre, racines, sculpteur, soupir, temple, troncs | 1 commentaire
Miquel Marti I Pol – Métamorphose
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Métamorphose
Parfois la mort et moi ne faisons qu’un :
nous mangeons la même tranche de pain
et buvons le vin de la même coupe,
en bons amis nous partageons les heures
sans rien dire, lisant le même livre.
Parfois, je suis tout seul à la maison,
et voilà que la mort, ma mort, m’est présente.
Nous discutons alors tranquillement
des événements du monde et des filles
que je ne peux avoir. Tranquillement
nous parlons, la mort et moi, de cela.
Parfois — et seulement à ce moment —
c’est elle, la mort, qui écrit mes poèmes
et me les lit quand je tiens lieu de mort,
je l’écoute en silence, c’est ainsi
qu’elle doit m’écouter lorsque je lis.
Parfois la mort et moi ne faisons qu’un.
Ma mort et moi ne faisons qu’un,
le temps s’effeuille lentement et nous le partageons,
la mort et moi, sans faire de manières,
dignes, si je puis m’exprimer ainsi.
Puis les choses se remettent à leur place
et chacun reprend son chemin.
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09/14/2013 | Catégories: auteurs étrangers, d'images | Tags: livre, métamorphose, Miquel Marti-i-Pol, mort, pain, poème, silence, vin | Poster un commentaire
C’est dire, comme les fleurs fanent ( RC )
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C’est dire, comme les fleurs fanent,
Elles jettent leur éclat d’or et de pourpre,
Abandonnent de suaves parfums,
Au vent et aux insectes,
> Mais qui se souvient d’elles,
Une fois leurs pétales flétris,
Et leurs vives couleurs, ternies ,
Si ce n’est la photographie ?
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Laisse vivre les fleurs par myriades,
Comme elles peignent les champs,
En teintes insolentes,
Sous la tendresse grise
D’ondées de passage,
Et l’amitié traversière,
Des plus gros nuages,
Il y en a pour peu de temps.
–
Quelques semaines,
Ou quelques jours,
Et les corolles fines,
Perdent leurs couleurs vives….
Les souvenirs des coquelicots,
Sont feuilles bien légères,
Aux pieds des jeunes blés,
… Il suffit d’un courant d’air.
–
Laisse vivre aussi la chenille,
En souvenir de sa métamorphose,
Et quelques jours vécus,
En pétales fantasques,
Papillonnant dans les champs,
Ou au-dessus des chemins,
Donnant le change aux feuilles
Tremblantes des peupliers.
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Quelques jours de grâce accordée,
Somptueux motifs éparpillés….
> Te souviendras-tu de moi,
De mon front dans les brumes
Et de mes herbes folles,
Tremblant, juste avant le sol,
Et mes mains dans l’amour,
Quelques jours ou toujours… ?
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RC – 8 septembre 2013
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09/08/2013 | Catégories: self creation | Tags: amour, blés, brumes, chabriere, chenille, coquelicots, fleurs, herbes, insectes, métamorphose, motifs, myriades, pétales, peupliers, photographie, pourpre, semaines, temps | Poster un commentaire
Corps du paysage et évasions secrètes ( RC )
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Devant l’espace, l’évidence déployée de la beauté,
La couleur, lentement se métamorphose
Au gré des heures, épelant la lumière
Accordée aux ciels changeants, des nuages voyageurs,
Des pans entiers des collines, basculent de l’ombre
A l’étreinte solaire, toujours présents, et chaque fois différents,
Accord majeur, sous l’arc de l’horizon des causses,
–
Mes évasions secrètes,
Pas à pas comme une attente
Naissant à elle même,
Et qui lit, dans ma présence,
Autre chose, que la couleur, même,
Autre chose ,
Encore, que les pentes,
Fatiguées de leur poids de roches et de forêts,
Mais le corps même de la terre,
Allongé,
Et présent en moi.
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RC – 28 avril 2013
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05/01/2013 | Catégories: d'images, photography, self creation | Tags: accord, attente, étreinte, évasions, beauté, causses, chabriere, corps, majeur, métamorphose, nuages, pentes, présence, roches, solaire, terre | 3 Commentaires
L’age d’or de la chirugie ( RC )
Les apparences fléchissent et peuvent être trompeuses.
Il est souvent un espace entre-deux, branché sur l’organique,
Bien sûr on peut toujours penser que le corps n’est qu’une enveloppe provisoire,
Que des millions d’années, ont permis que les formes, se modulent, s’adaptent.
Que nous suivions des évolutions divergentes, que nos mâchoires se rétrécissent,
Que la boîte crânienne enfle, et puisse se prêter de bien de façon, à de nouveaux usages.
Aussi l’évolution naturelle, – nous suivons Darwin pas à pas –
S’accélère, avec l’étendue de l’imagination humaine.
Quelle tentation pour la science de créer des prolongements,
D’agrandir nos espaces du possible – est-ce possible, justement ?
Notre corps est un dessin, mais c’est aussi une « chose », pourvue d’accessoires…
Que l’on les juge par leur fonction : Mi-mortes, mi-vivantes, les anatomies bosselées ne sont plus inertes.
Elles sont en « service »
En possibilités de service, aussi bien, que les branches inutiles d’un arbre arrivent à tomber naturellement au sol,
Autant les prolongements de pensées , peuvent s’assécher, si l’absence d’usage les rend obsolètes.
Il s’agira de quitter la peau, de quitter l’enveloppe où nous enferme la nature, pour évoluer
vers un choix d’organes, plus adaptés à ce que nous voulons devenir.
Peut-être le chien rêve-t-il d’être un cheval, ou une tortue , libéré d’un carcan trop étroit ?
Que la tortue rêve de communiquer avec les baleines, ou de parler espagnol ?
Un bébé d’être Maria Callas ?
Il est de cette entre deux, comme un carrefour , où les choix seraient rendus possibles.
L’ablation des organes jugés inutiles est toujours possible, pour être remplacés par d’autres.
Que l’on produit en série, naturellement.
Il faudra juste raser les sutures. – Configurer sa vie autrement.
Chaque métamorphose, utilisant des clones de la pensée, qui se matérialisent.
En prolongement si pratiques, et imprévisibles, convoquant la problématique médicale,
car il faut s’assurer du fonctionnement à plus ou moins longue échéance…
C’est l’age d’or de la chirurgie, devenue mécanicienne des chairs.
Les géométries protéiformes incontrôlables peuvent se déclarer instables ,
Les greffes de glandes et nourritures d’ADN, peuvent avoir leurs exigences,
… Ou demander des carburants spécifiques…
Tout est possible , il n’y a qu’à compléter le formulaire…
Nous nous chargeons du reste….
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01/06/2013 | Catégories: photography, self creation | Tags: anatomie, évolution, baleine, chirurgie, corps, Darwin, enveloppe, instables, Maria Calls, mâchoires formulaire, métamorphose, organes, organique, peau, prolongements, sutures, tortue | 1 commentaire
Mue, temps, mutants ( RC )
Un
serpent tapi dans un parterre de fleurs
S’étire dans sa sieste coulée
Et laisse accrochée aux ronces son enveloppe
Fossile mou, en aspect d’avant
Mais si sa métamorphose
Dialoguait avec la nôtre
Je me verrai bien retrouver
Conservés comme des habits d’antan
Autant des peaux de l’adolescent
Et des jeunes enfants
Ayant déposé leur mue
Au placard du temps.
Autant le cabinet de curiosités
Pour visiteurs d’autres époques
Que sont, les momies de Palerme
–
RC – 24 septembre 2012
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photo: mue de serpent
–
je viens également de trouver cette poésie arménienne très originale: de
Esther Heboyan, qui évoque également Max Ernst
: LA VAMP DU TRANSILIEN
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09/25/2012 | Catégories: fine arts, photography, sculpture, self creation | Tags: adolescent, chabriere, curiosités, enfant, Esther Heboyan, habits, Max Ernst, métamorphose, mue, Palerme, peau, serpent, sieste | Poster un commentaire
Le livre qui nous partage ( RC )
_
Du livre qui nous partage
Chaque instant a sa page
De celles d’avant, nous pouvons lire
A celles d’après sauf à prévoir l’avenir
Il nous reste à les écrire
Les vivre en grand dé-lire
Toutes, lentement se superposent
Et nous métamorphosent
Les anciennes et les récentes
Résonnantes, ou absentes
Qu’elles soient vierges ou tachées
Elles nous sont toutes attachées
Reliées à notre ventre
Attachées à notre centre.
–
RC 5 dec 2011 – modifié juillet 2012
–
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07/02/2012 | Catégories: photography, self creation | Tags: absente, attache, avenir, écrire, centre, chabriere, métamorphose, page, partage, ventre, vierge | 1 commentaire
Georgette Purnode – Métamorphose
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03/08/2012 | Catégories: auteurs à découvrir, photography | Tags: baisers, métamorphose, orphelins, pauvre, Purnode, silence, terre | Poster un commentaire
François Cheng – Suivre le poisson, suivre l’oiseau
François Cheng , déjà cité pour ses réflexions sur le vide et le plein... – préoccupation yin-yang très connue de la pensée chinoise, F Cheng nous livre aussi sa vision poétique…
Suivre le poisson, suivre l’oiseau.
Si tu envies leur erre, suis-les
Jusqu’au bout. Suivre leur vol, suivre
Leur nage, jusqu’à devenir
Rien. Rien que le bleu d’où un jour
A surgi l’ardente métamorphose,
Le Désir même de nage, de vol.
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02/04/2012 | Catégories: poètes connus, self creation | Tags: chabriere, François Cheng, métamorphose, nage, oiseau, poisson, vol | 3 Commentaires