Je n’ai de grâce que pour la pensée qui cherche votre étoile Et mon métier n’énonce que le rêve perdu de vos raisons Qu’ils soient reconnus ceux qui se perdent en eux–mêmes Qu’on les inonde de lumière à la ferveur de leur corps Pour qu’ils chantent le temps d’une vie enfouie Ce temps joignant le geste à la parole Ils sont mes chers passants du silence restés dans le noir pour le partage des perles Demain je serai avec vous sur l’horizon J’aurai laissé le temps clair se poser sur l’absence du monde Ce temps d’éternité dans l’esprit et son apparence L’arbitre aura disparu et personne ne cherchera sa présence
Tu t’imagines sculpteur en travaillant le volume d’un poème….
Tu as à ta disposition, comme celui du métier, une matière malléable qui serait comme la terre glaise avec laquelle tu modèles tes idées.
Elles peuvent prendre toute forme et le dire , en être rugueux ou volontairement lisse, selon le choix des verbes.
Tu travailles rapidement, rajoutes, enlèves, soudes, crées les espaces nécessaires, associes les nuances, se froissant même, au parcours des sons.
Tourne donc autour de ta sculpture : tu l’envisages sous un autre angle, évidant les mots, multipliant les arabesques.
Regarde l’ombre portée des phrases. Creuse encore, où les sonorités s’affrontent ; Imagine d’autres couleurs, portées par d’autres voix.
Comment respire l’ensemble, s’il se dilate avec le souffle, s’il a la fluidité d’un marbre poli.
Il se nourrit de lumières et d’ombres au foisonnement des images : métaphores cristallisant l’imagination avec la magie des vers: le poème vibrant de son propre espace.