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Troncs d’arbres fossiles – ( RC )


Forêt pétrifiée de Varna

Vieilles âmes habillées de bois,
parcourir cette forêt morte,
cette terre inondée,
branches tombées, entremêlées
corps agonisants dans la litière
épaisse des mousses,
linceul de feuilles pourrissantes…
troués par le temps
debout encore , cependant.

Les oiseaux ont déserté les cieux
pour des pays plus accueillants.
Restent les rudiments de ces arbres,
fantômes, fuseaux d’écailles
témoins immobiles d’antan,
d’où a reflué la sève,
aubier poisseux de sédiments,

petit à petit asphyxiés,
imperceptiblement
transmutés en pierre,
désastre de colonnes éparses,
marbre gris évoquant
celles de temples écroulés,
aux rites enfouis profondément
dans une gangue épaisse
gardienne de leur mémoire pétrifiée .

RC

on renverra aussi vers un article évoquant la découverte, en Essonne, de forêts calcifiées)


Le regard des planches – ( RC )


C’est cet arbre qui penche
et se courbe de vieillesse:
la pluie n’est plus une caresse
pour le poids de ses branches.

Le vent le déshabille
puis le couche sur le flanc
au milieu des brindilles :
il a fait son temps…

D’une coupe franche,
on a débité son tronc
pour du bois de construction,
et des tas de planches.

As-tu vu ce que je vois ?
une empreinte indélébile:
un regard immobile
incrusté dans le bois

– et ce sont ces noeuds
au milieu des échardes
qui me regardent
comme des yeux .

L’arbre défunt ,
des jeunes pousses, se souvient ,
du sol couvert de mousse,
et des feuilles rousses ….

Encadrant mon bois de lit
il m’arrive de penser à lui
quand son regard me suit :
C’est comme cela qu’il survit.


une pierre informe dressée dans un jardin – ( RC )



Voix de livres – ( RC )


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Un ton de voix qui traverse les pages,
maintenant,         enfoui parmi d’autres .
Tous ne dialoguent pas ensemble,
mais il y a des échos qui transportent loin,

et la mémoire accorde quelque chose,
à la façon d’une saveur épicée,
à ces livres fermés depuis longtemps,
et que peut-être je ne lirai plus.

ou alors, si je les parcours
ce sera avec l’espoir de retrouver
les tournures des phrases
telles que ressenties avant.

Selon la couverture ,
on se rappelle plus ou moins
la couleur des mots
qui s’associaient à ce qui était conté .

Ils sont comme les statues d’un parc
attendant le visiteur.
Des années plus tard,
de la mousse aura envahi le visage,

elles auront été déplacées,
           on les pensait plus grandes,
car vues avec un autre regard
que celui d’aujourd’hui.

Les livres sont pressés
dans plusieurs cartons,
et la chair de leur voix,
palpite encore quelque part .

Ce ne sont pas des objets comme les autres,
ils contiennent un peu de moi,
       c’est peut-être pour ça
       que je ne les ouvre pas.

 


RC – août 2017


Joseph Brodsky – le torse


 

Lénine brisé  2565.JPG

photo perso: effigie de Lénine brisée,  environs de Vilnius  Europaparkos

 

Si tu parviens soudain à une herbe de pierre plus belle dans le marbre qu’en réalité,

ou si tu vois un faune qui s’ébat avec une nymphe,
et ils sont plus heureux en bronze qu’en rêve,
tu peux laisser glisser de tes mains lasses le bâton : tu es dans l’Empire, ami.
Air,     flamme,      eau,       faunes,        naïades et lions,
copies de la nature ou fruits de l’invention,
tout ce qu’a conçu Dieu, que le cerveau s’épuise à poursuivre,
est mué là en pierre ou en métal.
C’est le terme des choses, c’est, au bout du chemin,
le miroir où l’on peut entrer.

Mets-toi dans une niche vide, laisse filer tes yeux,
et regarde les siècles passer et disparaître au coin,
et la mousse envahir la jointure de l’aine,
et la poussière qui se dépose sur l’épaule, hâle des âges.
Quelqu’un brise le bras et la tête en craquant depuis l’épaule roulera.
Et restera le torse, somme sans nom de muscles.
Mille ans plus tard une souris habitant dans la niche,
griffe abîmée de n’avoir su faire sien le granit,
sortira un beau soir, trottinant, piaillant, au travers du chemin,
pour ne pas retourner dans son trou à minuit. Ni le matin suivant.

1972

(Traduit par Véronique Schiltz.)


Rien ne sera comme avant – ( RC )


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sculpture:  tête  géante  des jardins Boboli (Toscane ) provenance  site: http://www.lumieresdelombre.com

A même la fleur,
Qu’un frisson effleure,
Les effluves se respirent,
A la façon du soupir
du jasmin rose .
Sa métamorphose
se poursuit jusqu’à l’oubli,
Au parc des jardins Boboli.

Une tête géante surveille
Les allées du sommeil,
Et s’extrait dans la douleur,
Du rêve brisé du sculpteur,
comme si le temple détruit,
retournait à sa nuit.

Les racines farouches,
issues de vielles souches
entourent, monotones,
les anciennes colonnes
évoquant la figure de plantes :
le décor de feuilles d’acanthe,
ainsi précipité au sol, roulé
… des siècles s’étant écoulés .

La jungle des fougères
envahit la pierre.
Le jardin d’abondance
sombre d’indifférence.
Nous sommes vers Florence,
un cheval ailé s’élance,

mais reste attaché au sol,
comme un symbole,
dont l’empreinte désuète,
devenue muette
d’un rêve dissous,
s’enfonce peu à peu dans la boue.

Le lieu retourné à sa solitude,
affiche sa décrépitude.
On voit même dans les bassins,
pousser des arbres assassins.
Des restes de troncs
ayant sombré dans le fond.

Les statues renversées,
étalent leurs membres blessés.
Personne ne venant à leur rescousse,
que le parcours des mousses.
On lit dans la pierre,
(en quelque sorte leur chair),
le frisson d’en finir,
avec leur passé pour avenir.

Rien ne sera comme avant,
comme nous le raconte le vent.


RC – dec 2015


Statues sans aspérité – ( RC )


 

    Sans aspérité,
La pierre couverte de mousse
S’étire,       masquée par les arbres,

Aux branches effeuillées.
C’est une muse,          une statue,
Au bout d’une  allée…,  oubliée.

            Il y a un banc à côté,
Qui attend les promeneurs
Pour de tièdes  soirs  d’été..

Mais  ,        c’est l’hiver à Versailles,
Les pièces du grand bassin,
Ont l’allure morne des eaux
Qui ne reflètent rien,

Et      d’autres statues,
Perdent un peu de leur prestance,
Avec leurs gestes            figés,
Et leurs têtes dressées,

———-      sous un épais chapeau de neige.

RC –  30 mai 2013


Quelle est la mémoire des pierres ? – ( RC )


pierres du musée lapidaire:                         photo ville de Narbonne

 

 

Quelle  est la mémoire des pierres,

Celles qui se cachent  sous la mousse,

Aux traces  noires incendiaires,

Sous le lierre qui repousse ?

 

Des  siècles  traversés

Qui se souvient, des hommes trépassés….?

Peut-être les statues renversées,

Aux bras mutilés et  têtes fracassées …

 

La mémoire des pierres attend,

Derrière de nouveaux murs,

De l’histoire, les mouvements,

Les révoltes  et les  fêlures…

 

Les combats  et les guerres,

Les armées en déroute,

Nous parlent  des hiers,

Jusque dans les  voûtes.

 

Portées en arabesques,

Par des colonnes massives,

Et la peinture écaillée des fresques,

Sous d’autres perspectives,

 

D’autres  époques et manières de vivre,

Recouvrant églises et temples,

Telles les pages  d’un livre,

Ouvertes à celui qui les contemple.

 

La mémoire des pierres s’mprègne du temps,

Et  du labeur des hommes, la trace

Même parfois teintées de sang,

Indifférentes  aux ans qui s’entassent.

 

Elles sont comme des sentinelles,

Tout au sein de leur masse,

Une part d’éternel,

Alors que les hommes passent.

 

Les dressant comme un défi, debout

Contre le soleil et la tempête…

Elles parlent encore de nous,

Offrant au futur,le récit de leur parole muette.

 

 

RC –  juin  2014


Un glissement des sens affecte le silence – ( RC )


peinture: Philipp Perlstein

peinture:             Philip Perlstein-         Aaron Douglas

S’il suffit d’être le sommeil où se réveille le jour.

Je peux attendre le retour, celui de la lumière

Dessillant les paupières, mais aussi, les yeux de l’esprit.

Je peux rester immobile.

Je me ferai statue, dans un jardin,

Couvert de mousse à longueur  d’années.

Celui qui reste  figé à attendre, que se transforment en fleurs,

Les réalités du matin naissant.

Mais il y a de beaux jardins  et une belle terre ;

Je la prends dans mes mains

Et , jusqu’à présent disparu à moi-même,

Comme l’était la Belle-au-Bois ( elle attendait)…

J’ouvre les paupières, au début avec

Doute et circonspection.

Je tâte mes membres.

Tout est en place,

Le cœur est là, … il ne se pose pas de questions.

Le ciel se strie d’évènements recommencés.

Des mouvements minuscules, et d’autres, apparaissant comme des cataclysmes.

Un glissement des sens  affecte le silence,

Je suis pris par un frémissement.

C’est un réveil.

La lumière est déjà haute dans le ciel.

Il ne me reste plus qu’à la dire.

La statue s’est mise en marche.

Elle ne s’arrêtera pas.

RC  –  janvier  2014


Bernard Noël – Grand arbre blanc


photo : Steven Dempsey

photo : Steven Dempsey

 

 

Grand arbre blanc

à l’Orient vieilli
la ruche est morte
le ciel n’est plus que cire sèche

sous la paille noircie
l’or s’est couvert de mousse

les dieux mourants
ont mangé leur regard
puis la clef

il a fait froid

il a fait froid
et sur le temps droit comme un j
un œil rond a gelé

grand arbre
nous n’avons plus de branches
ni de Levant ni de Couchant
le sommeil s’est tué à l’Ouest
avec l’idée de jour grand arbre
nous voici verticaux sous l’étoile

et la beauté nous a blanchis

mais si creuse est la nuit
que l’on voudrait grandir
grandir
jusqu’à remplir ce regard

sans paupière grand arbre
l’espace est rond
et nous sommes
Nord-Sud
l’éventail replié des saisons
le cri sans bouche
la pile de vertèbres grand arbre
le temps n’a plus de feuilles
la mort a mis un baiser blanc
sur chaque souvenir
mais notre chair
est aussi pierre qui pousse
et sève de la roue

grand arbre
l’ombre a séché au pied du sel
l’écorce n’a plus d’âge
et notre cour est nu
grand arbre

l’œil est sur notre front
nous avons mangé la mousse
et jeté l’or pourtant
le chant des signes
ranime au fond de l’air

d’atroces armes blanches qui tue
qui parle le sang
le sang n’est que sens de l’absence
et il fait froid grand arbre
il fait froid
et c’est la vanité du vent

morte l’abeille
sa pensée nous fait ruche
les mots
les mots déjà
butinent dans la gorge

grand arbre
blanc debout
nos feuilles sont dedans
et la mort nous lèche
est la seule bouche du savoir

*
.Bernard Noël

 


La porte du sommeil ( RC )


photo : opéra de Wagner:            l’anneau des Nibellungen


La porte du sommeil


Lorsque la lourde porte s’entrouvre
Et que se glissent les rêves
Les brumes des légendes,
Les nymphes flottantes,
Aux bruits                      de la forêt,
Laissée,            nocturne à la mousse
Et aux sommeils sauvages,
Juste effrités,               par les images
Furtives des biches, venues s’abreuver
Aux sources de la nuit.

Il y a dans nos mémoires,
Toutes les histoires,
De chevaliers errants,
Les étangs fumants,
Les poussières fuyant en rayons de soleil,
Lorsque, justement, on sombre dans le sommeil.
Les fées sont d’exquises danseuses  *
Les plantes, aux tentacules vénéneuses,
Se liguent ,               hantant, en errance,
Nos souvenirs d’enfance.

Dans nos rêves, se glisse la tempête,
Si on soulève la tête,
C’est tout un monde fantastique,
Qui bascule toute logique
Le désert des tartares
Les griffes du cauchemar,
Les épées qui tranchent
Les arbres qui se penchent
La brume filtrant des puits
Les nains qui s’enfuient…

Un cercle de feu ,              où s’inscrit
—             La chevauchée des Walkyries,
L’écho renvoit,             et répète
Les sonneries des trompettes…
—  Dans la tête aussi , les peintures d’Odilon Redon
Et s’envolent aussi                    le char d’Apollon,
Et d’autres                              animaux sauvages,
Quittant la terre pour un voyage,
Tutoyant l’irréel
Dès que leur poussent des ailes.

RC  –  4 décembre 2012

illustration: l’or du Rhin

* «  les fées sont d’exquises danseuses » est le nom d’une pièce pour piano de Claude Debussy,   ( préludes)             voir lien DailyMotion


Vahagn Davtian – De pierre ici tout un pays


photo perso:                   Causse de Sauveterre – Lozère

De pierre ici tout un pays…

De pierre ici tout un pays, d’eau en furie
Murmure d’herbe ici dans la teinte du bleu
Corne des rocs dans les hauts monts hissés vers Dieu
Dans l’abîme jeté, pénitence de pierre.

Tout un pays où blanche et de glace est la plainte
Dans le fond des ravins, question des tempêtes
Vers le bas de la rive une clochette d’eau
Le chagrin du pétale et le pleur de la mousse.

Cri de cuivre et soupir de granit, le pays
À la beauté en croix sur la pierre de croix
Tout un pays face au soleil à l’infini
Toi prière à genoux et toi élan du rite.

Je suis de toi pays des longs siècles sans fin
Et je vais avec toi, hauteurs et précipices,
Furieux par la pierre et dans le vent de neige
Toi, chagrin du pétale et larme de la mousse.


Vahagn Davtian , » De pierre ici tout un pays », extrait..
Traduction Rouben Mélik.

photo perso: Causse de Sauveterre – Lozère – hameau « le Lac »


Norbert Paganelli – Lait et lumière


 

 

 

installation Wolfgang Laib: Pierre de lait

Lait et lumière

Il n’y a guère de lumière
Tout en haut de la montagne
Il y a ce lait blanc
Que nous buvons chaque matin
Nous le buvons lorsque femme se peigne
Et le soir lorsqu’elle se dénude

Du lait oui mais de lumière point

Vous pourrez la débusquer derrière les rives
Ou sous la mousse lisse et claire
Chantant en cachette d’une  voix presque éteinte

Elle peut aussi être ici sur les pages blanches
Jamais écrites et jamais imprimées
Oui à coup sûr vous pourrez la surprendre
Au cœur du conte qui murmure
Entre deux sourires à peine esquissés

Et puis il faut dire que certains jours
Lorsque l’appétit fait défaut
La lumière inonde le lait
Mais alors
Ce n’est plus du lait
Il est passé de sa claire apparence
À la promesse d’une haute renommée

 

installation Wolfgang Laib: cinq montagne s qu’on ne peut escalader ( pollen de dent de lion 1994 )

 
Lati è lumu

Ùn ci hè tantu lumu
In punta à la muntagna
Ci hè stu lati biancu
Chè no biimu ogni matina
U biimu quand’è donna si pittina
È a sera quand’idda si spodda

Lati iè ma lumu mancu di stampa

U pudareti truvà da daretu à i ripa
O sottu à u murzu lisciu è chjaru
Cantendu à l’appiattu à boci quasgi spinta

Pò essa dinò quì sopra à i pàgini vèrgini
Mai scritti eppò mai stampati
Iè di sicuru quì u pudareti scuntrà
Inchjudatu in a fola chì sussura
Inquattratu à surisi chì spùntani

Eppò veni à dì chè certi ghjorna
Di pocu manghjà
Lumu si metti ancu in u lati
Ma tandu
Lati ùn hè più
Hà scambiatu a so chjara condizioni
Pà una prumessa d’alta rinumata

N Paganelli

ses textes  sur la Corse, et en langue corse, peuvent être lus  sur son site Invistita

 

Né en 1954, Norbert Paganelli a poursuivi des études de droit et de science politique avant de conduire des séminaires de formation dans plusieurs entreprises. Sa passion pour l’écriture poétique le conduit à collaborer à plusieurs revues et à publier un premier recueil « Soleil entropique » en 1973.
Il s’engage ensuite dans le mouvement culturel insulaire en publiant plusieurs recueils en langue corse qui ont tous été favorablement accueillis.

 

Il est l’auteur de   » invistita – le livre » ,  et   » Canta à i Sarri – le livre« 


Le banc, au fond de l’allée (RC)


Le banc, au fond  de l’allée

peinture: Claude Monet:  le jardin

               peinture:             Claude Monet: le jardin


Au fond  de l’allée,                         il y a un banc
C’est là, souvent, que je m’arrête ,    et attends

Près d’une murette , recouverte          de mousse
Des parterres  de fleurs, puis , une  herbe  douce

Arrête-toi, au fond                       de ce jardin,
Et que de nouveau,             hier  soit  demain !

Je revois ta silhouette,              pleine  de grâce
Dans mon souvenir             imprégnée, qui passe

Et joue avec                      les  cerisiers en fleurs
L’ombre et la lumière,                    en fraîcheur

Mais  tu ne reviendras plus,…       dans l’attente
Je ne fais  que  compter ,       les  heures lentes

Invoquer les souvenirs,          prendre tes mains
Inverser le couplet                        et les  refrains

Remonter le cours du temps,           et ses jours
Qui imprimaient les pas,                    de l’amour

C’est mon coeur, qu’il faudrait   prendre à témoin
A crier , pour te savoir vivante,             même loin

Il n’y a plus, dans ce jardin,          que mes  traces
Et sur le sol, lentement s’aventure,    une limace.

Claude MONET Une allée dans le jardin de Giverny

Monet:          jardin à Giverny

RC – 14 avril 2012


Tu danses la poussière (RC)


Tu danses la poussière
Habites la colère
D’un regard fier
Tu essuies la lumière

Suspendue à mes lèvres
Grand risque de fièvre
Dans un réel avide
En corps limpide

Je combine le désir
Sans aller moisir
En figures de cire
Sous la nuit qui transpire

Le parfum de mon rêve
D’ un espace sans trève
Qu’un néant colore
Saveur de corps encore

Sans soucis, sans effort
Que je retiens encore
Ma broderie à lier,douce
Roule sans amasser mousses

D’un certain décret
Nos deux jardins secrets
Basculent en folie bleue
Des paroles et feux.

RCh 19 janv 2012

( danser la poussière  se réfère aux bals populaires  africains  dits  « bals poussière »…  car ils ont souvent lieu dans une  zone  non goudronnée, donc… )


Valente— écrire


 

 

Écrire est comme la sécrétion des résines,

non pas acte, mais lente formation naturelle.

Mousse, humidité, argile, limon, phénomènes du fond, et non pas du sommeil ou des songes, mais des boues obscures où fermentent les figures des songes.                       Écrire ce n’est pas faire, mais se loger, être là.
Valente

 

Writing is like the secretion of resins,

not act, but slow natural formation. Foam, moisture, clay, silt, phenomena from the bottom, not sleep or dreams, but when fermented sludge obscure figures of dreams. Writing not to do, but to stay, be there.