Es-tu cet être sans corps ? – ( RC )
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Es-tu cet être sans corps,
qui ne fait que penser,
et n’a comme décor,
que d’autres exemplaires alignés,
sur les étagères
du laboratoire ?
Ame passagère
que l’on peut voir
dénuée de crâne
( le corps devenu inutile )
un simple organe
reposant tranquille
au fond du bocal :
juste un cerveau ,
dont le mental
ne prend pas eau
> tout cela s’analyse
et se soupèse
et même l’hypophyse
se sent plus à l’aise
flottant dans un liquide
aimable et moelleux,
bien que translucide
(que peut-on espérer de mieux ? ).
Pas de corps vieillissant,
pas de rides,
pas de sang,
mais un autre fluide,
un existence certes monotone,
mais pour les bienfaits de la science,
et la satisfaction des neurones …
la nécessaire expérience
qui libère les pensées
– en se passant d’un corps oppressé –
De toutes façon tu peux communiquer
l’essentiel de tes émotions
et même pouvoir les expliquer ,
en maintes occasions :
va-t-on donc grâce à toi
pouvoir comprendre les détours d’âme,
et tous les émois
d’un psychodrame
tout cela transcrit sur un graphique,
par impulsions électriques ?
Le corps est-il encore nécessaire,
quand on peut en faire abstraction ?
s’il est libre comme l’air
( après son ablation )
on sait qu’il est encore capable
ce cerveau isolé,
– mais relié à des câbles –
d’avoir des pensées pouvant fleurir sans s’emmêler…
> Avec celui d’Einstein on compte bien
recueillir les confidences du physicien…
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RC – janv 2018
Anna Niarakis – Une minute
photo: image extraite du film « Henri », de Yolande Moreau
Heure 20:37.
Je ripe mes chairs, la mémoire
l’innocence oubliée.
Seul, nue , j’erre
A six dimensions
avec les six sens.
Je regarde le labyrinthe de côté
formé par ton oreille.
Puis je plonge et disparais.
Je subis l’électrocution,
par les neurones
de ton cerveau.
Electrochoc.
Je me réveille pleine de sang
sur le ventricule gauche de ton cœur.
Je respire et vibre à un rythme étranger.
Ta pulsation.
Quelque chose te dérange.
Je deviens une glaire qui se plante dans tes poumons.
Tu tousses et tu me craches sur le tapis
Je me lève, je fais mes cheveux et je m’assieds.
Tu m’offres du café et me demandes ce que c’ était
J’allume une cigarette, la fumée m’enroule
Et je disparais.
Brouillent les cartes ( RC )
- peinture: G de la Tour: détail du « tricheur à l’as de carreau »
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Brasser les cartes
Couper et distribuer
Chacun fait avec et poursuit son jeu
Avec , ou sans atouts, selon,
S’embrouillent les neurones,
Je ne distingue plus les figures,
Qui du valet, qui de la reine de pique
Celle qui s’appelle Rachel ou Arthémis
Rien ne laisse deviner l’issue du jeu
A voir les mains des autres qui tremblent
Le front qui sue
Et les chemises ouvertes … le pastis renversé
Robert, se lève, heurtant de l’épaule gauche
Les cadres des portes,après quelques verres,
Poker et stratégie
….de la partie ? où navigue la vie ?
– full aux as, impair et passe
– tierces et quartes,
Se brouillent les cartes…
– soirée entre amis –
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RC- 7 février 2013
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