Jacques Borel – le loup
Le loup n’a que la peau, les os,
Mais il enterre sous la neige
Le plus précieux de ses fardeaux,
La victime veuve et dorée
Qui pourrait seule le nourrir
Il la préserve de mourir
Dans la glaciale profondeur
Où la raniment ses désirs
Puis, les yeux clos sur une image,
Brûlant d’un feu de pierreries,
Il file seul entre les pièges
Et c’est sa faim qui le nourrit.
Un chaos au plus près – ( RC )

– image d’actualité ( Congo) site dw.de
–
Si c’est un homme,
Alors, laisse le marcher,
Et garder tête haute,
Sous le soleil,
De son pays,
Sans pour autant,
Lui faire respirer
La haine et l’envie.
–
Les lumières artificielles,
Des écrans et néons ;
Une civilisation,
Où des hommes de néant,
Commercent le droit de vivre,
Si seulement trouver à se nourrir,
Au delà de la poussière
D’un soleil retiré, reste possible.
–
Au lendemain de l’émeute,
Les boîtes de médicaments,
Vidées, – concentrés de richesse ,
Les pharmacies pillées
Et eux, avalés comme des bonbons,
… Les dollars eux-même,
Ne sont pas plus comestibles…
Que le sourire du bourreau.
–
Avec ceux qui n’ont rien,
Et n’auront jamais rien,
Que la faim au ventre,
Générant des hordes,
D’ enfants soldats,
Le pays cerné
Par sa propre misère.
A défaut d’avenir.
–
( en rapport avec « white material », film de Claire Denis )
–
RC – août 2014
François Corvol – Mythologies 04
Je te cherche toujours
bien que tu n’existes pas
puisque je suis trop plein
de tout ce qui existe
Quand bien même le feu qui m’habita
ne reviendra plus
je te cherche d’autant plus
et te lègue ce que je suis
absence qui me nourrit
Mahatma Gandhi- enfer et paradis
Un jour un saint’ homme eut une conversation avec le bon Dieu et Lui posa une question :
« Seigneur j’aimerais bien savoir comment sont le Paradis et l’Enfer »
Dieu conduit le saint’ homme vers deux portes.
Il en ouvrit une et lui permit de regarder à l’intérieur.
Il y avait une très grande table ronde.
Au milieu de la table il y avait un très grand récipient contenant
de la nourriture au parfum délicieux.
Le saint’ homme en eut l’eau à la bouche
Les personnes assises autour de la table étaient maigres, avaient une mine livide et malade.
Toutes avaient un air affamé.
Ils avaient une cuillère avec un manche très très long, attachée à leur bras.
Tous pouvaient atteindre l’assiette de nourriture et en recueillir un peu, mais
comme le manche de la cuillère était plus long que leur bras,
ils ne pouvaient approcher la nourriture de leur bouche.
Le saint’ homme trembla à la vue de leur misère et de leur souffrance.Dieu lui dit: « tu viens de voir l’Enfer »
Dieu et l’homme se dirigèrent vers l’autre porte.
Dieu l’ouvrit
La scène que l’homme vit était identique à la précédente.
Il y avait la grande table ronde, le récipient qui lui faisait venir l’eau à la bouche.
Les personnes autour de la table avaient eux aussi des cuillères avec de longs manches.
Cette fois, par contre, ils étaient bien nourris, heureux et papotaient entre eux en souriant.
Le saint’homme dit à Dieu : « Je ne comprends pas »
« C’est simple » répondit Dieu. Ceux-ci ont appris que le manche trop long de la cuillère ne leur permettait pas de se nourrir eux-mêmes mais permettait de nourrir leur voisin. Ils ont ainsi appris à se nourrir les uns les autres !
Ceux de l’autre table, au contraire, ne pensaient qu’à eux-mêmes…. L’Enfer et le Paradis sont égaux dans la structure… la différence nous la portons en nous !!!!
Je me permets d’ajouter :
« Sur la terre il y a suffisamment de choses pour satisfaire les besoins de tous mais pas la goinfrerie de quelques-uns »
Nos pensées, pour le peu qu’elles puissent être bonnes, sont des perles fausses tant qu’elles ne sont pas traduites en actions.
Il en va de même pour les changements que tu voudrais voir dans le monde ».
Mahatma Gandhi.
Jean-Claude Pirotte – nourrir l’autre humain
extrait – comme toutes mes autres parutions de J Cl Pirotte, du recueil » le promenoir magique » editions de la Table Ronde
- peinture – :la fille aux cerises – attribué à Giovanni Ambrogio de Predis – Metropolitan Museum of Art – N Y C
une côte de porc un soupçon de romarin (souviens-toi des hautaines garrigues grises) il faut de l’argent pour la soupe
oui dans le cochon tout est bon dans les cochons sur les trottoirs est-ce que vraiment tout est bon ? il faut goûter à la cravate
et lécher le pan de chemise avale en te pinçant le nez les avanies de l’avenue tiens tes tripes à pleines mains
et quel argent pour le libraire si tu veux nourrir l’autre humain qui se dandine dans ton corps et trébuche dans ton chemin ?