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Marc Hatzfeld – souvenir du précambrien


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Ah! quand de ta tête poussaient des baobabs
En touffes bourrues comme les forêts du Bengale
Et qu’y grondaient les tigres tigrés
Qu’y jacassaient cent mille singes jongleurs
Quand de ta tête jaillissaient des bambous clairs
Ah! les bambous, ils ployaient aux sourires de tes rêves
J’y entendais siffler le vent matutinal
Chassant la brume au ras de l’eau
Quand ta tête flottait parmi les nénuphars
Fleur d’épave oublieuse et rieuse

Sous les saules qui pensent aux saules
T’en souviens-tu?
Venait la pluie, venait l’orage
Surgissait le terrible ouragan qui battait les montagnes
Nous étions seuls et nous dansions alors
Et remplissions les creux rouges des volcans
De songes et de mémoires, d’images fabuleuses
Pour le sommeil des hommes de plus tard.


Ghost Pig – Tes yeux planaient


Tes yeux planaient sur des nefs de pluie grise,

Peuple d’ouragan et d’océan sans églises.

Tes yeux à la semblance d’un goéland,

Libres et mobiles, blancs.

Beaucoup plus bas, contre l’île, ressacs, marées.

Le capitaine fracasse a déserté le cerisier,

Les crabes rouges, et le cidre doux.

Bien au-delà les papous adorent leur idole,

Pylone de basalte crachant du feu sur le sol.

Au matin dans la clairière,

L’Enfant joue dans la lumière.


Là-haut, ici bas – ( RC )


 

 

 

 

 

 

 

Là-haut, ici bas.

Sans limites, se poussent les nuages en épaisseurs  grises
C’est un ciel  d’étains, qui bascule à coups  d’éclairs…
Une  couverture  dont  on ne  connaît pas la lisière
Tandis  que, dans un mélange de clairs et de bruits, la terre  s’enlise.

C’est une  dispute  de géants, à coups de cimeterres
Pour la conquête  d’un territoire immense
Et l’on reçoit ici, les échos  du combat,  en pluie dense
Agrémentée des roulements  du tonnerre.

Les  fanfares  d’Eole  embouchent leurs  trompettes
Les arbres  se secouent  en tout sens
Et mêlent  leurs  membres  de toutes  essences
Quand  s’approche la tempête.

Voila que  gifle une tornade de grêle…
Le sol accepte sans  résistance
Que les dieux bataillent  sans  décence
Et s »envoient  à la figure  leur vaisselle .

Ceux qui connaissent l’endroit se demandent ce qu’il est advenu
Du paysage  riant,  de sa vallée large, maintenant déserte
Des routes emmêlées de troncs, une marée verte
De branches  en tous sens, et du feuillage haché menu…

Il faudra une main large pour écarter les nuages
Et mettre une fin provisoire, aux  hostilités
Déjà, s’amoncèlent  les  dégâts  – une calamité
Pour les habitants d’en bas, comptant leurs dommages.

Une main puissante  qu’on ne puisse pas mordre
Pour  retrouver  le chemin de l’entente, et l’esquisse
D’un début de paix et sérénité, une  armistice
Que certains nommeront le retour à l’ordre.

Pour  fuir la confusion, un peu d’autorité
Que le pays panse ses plaies
Il faut reconstruire,     et sans  délai
Après l’ouragan ,         de la fin de l’été.

 

RC  –  17 octobre  2012

 

( toute similitude  avec les situations politiques  ne serait pas complètement fortuite)

 

 


Barnabé Laye – Dans ta détresse noire


collage -découpage               J Lewis   Resistance  1985

Dans ta détresse
Noire
Le soleil du jour présent
Comme ta peau
Burinée par tant et tant
D’amertume
Te couvre comme une
Robe de bure
Te voile comme un tchador
Pareil que les femmes du sahel
Dans ta détresse
Noire

Tu pousses devant ta carcasse
Lessivée par tant et tant
D’ouragans
Par tant et tant
De mauvais astres
Par tant et tant
De mauvais deuils
Les fous et les corbeaux ricanent
Lorsque ton ombre
S’excuse de cacher le jour

Et puis
Un matin
Ou une nuit
Un instant
La vie dévie
À ton insu
L’écheveau de tes rêves
De tes chimères
De tes espérances
Te voilà embarqué
Sur un bateau
Voiles aux vents
Cinglant
Vers de nouveaux ports

Barnabé Laye

Barnabé LAYE,  poète et romancier, est né à Porto-Novo (Bénin). Il a publié une douzaine d’ouvrages. Ses derniers livres de poésie sont : Requiem pour un pays assassiné, 1999 et 2008 pour l’édition bilingue français-anglais, Éditions l’Harmattan, Poèmes à l’Absente 2010, Une si longue attente, 2010, aux Éditions Acoria. Il a reçu le Prix Nelligan 2010 pour l’ensemble de son œuvre poétique.

voir  le site mouvances


Epopée orageuse des statistiques ( climatiques) – (RC)


peinture: De Vlaminck - tempête de neige - Musée des Bx Arts lyon

Au vent  de demain, supposé  souffler  fort et haut
C’est  réponse                               à ta lune moribonde
Qui éteint dans son écharpe           son petit monde
Aux filaments  chevelure de vagabondages météo

Il faut  aduler ,                    perchés  sur une  échelle
Les images  vagabondes,         crinières  en tresses
De la cavalcade fantaisiste                      des déesses
Zébrant l’atmosphère,            passages en nacelles

L’étonnement  des  étoilées  – bannières
Se penche jusqu’aux états                    Floride
Rêvant de retrouver bientôt le ciel limpide
Pour tracer leur destin d’astres  – fières

De prétentieuses constructions                  élancées
Il faudra de cette vision,                  qu’on se console
Nous apparaissent géantes       ,       que vues du sol
Mais le vent solaire         pourrait bien tout balancer

En sortant de son chapeau                 quelque ouragan
Quelque tempête à démonter les murs              solides
Des forteresses bordant les plaines                       arides
Assaisonné de       montagnes vertes venues  d’océans

Le temps  se détend, d’un coup                   avec délice
Vomit sur les sols secs,             une  tempête de neige
Etend             un manteau blanc sur les  crètes beiges
Etonnées – comme nous –          d’un soudain caprice

C’est l’occasion à faire parler              les  statistiques
De mentionner, ici et là,                 la terre  qui bouge
Et graver sur les maisons du village   un trait rouge
De l’inondation                 la mémoire du dit historique

La tempête aplatissant les arbres        en pas de géant
Les fauves  lâchés dans la nature,              désorientés
Rescapés  de l’arche  de Noé  –          qui s’est échouée
Et remplir les colonnes  -faits divers         – mais  c’était avant.

Avant,      c’était hier         – Le soleil est revenu, son petit four
Sèche les  décombres ,                                         il faudra repartir
Après le grand  coup de balai                           tout reconstruire
Repartir sur de bonnes bases                  ( dit-on avec humour)

Mais que sont donc ces résolutions
Sans voir plus loin que le bout du nez ?
En catastrophes  futures,                        condamnés
A jouer  toujours, en avenir,              la répétition…

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— Inspiré  des divers  dérèglements climatiques, tsunamis, ouragans, etc…   et en particulier  du livre grandiose de Laurent Gaudé   « Ouragan », ( Actes/Sud)  qui, – plus  que les éléments météo eux-même, –met en scène des hommes-fauves – désorientés – mais qui restent  fauves malgré tout.

——  voir  en celà  mes  deux parutions  sur Ouragan:

Premier extrait

Deuxième extrait

photo - fond d'écran météorologique

Instigation: la parution toute  récente  de JoBougon

 

parution qui a  sa  « suite »   avec   « le  côté lisse »