voir l'art autrement – en relation avec les textes

Articles tagués “Pablo Picasso

Pablo Neruda – Le potier –


Pablo Picasso ( céramique , étude pour pichet à tête de femme)
Ton corps entier possède
la coupe ou la douceur qui me sont destinées.

Quand je lève la main
je trouve en chaque endroit une colombe 
qui me cherchait,
comme si, mon amour, d'argile on t’avait faite 
pour mes mains de potier.

Tes genoux, tes seins
et tes hanches
me manquent comme au creux
d une terre assoiffée
d’où l’on a détaché
une forme,
et ensemble
nous sommes un tout comme l’est un fleuve 
ou comme le sable.


El alfarero

Todo tu cuerpo tiene 
copa o dulzura destinada a mí.

Cuando subo la mano 
encuentro en cada sitio una paloma 
que me buscaba, como
si te hubieran, amor, hecho de arcilla 
para mis propias manos de alfarero.

Tus rodillas, tus senos, 
tu cintura
faltan en mí como en el hueco
de una tierra sedienta
de la que desprendieron
una forma, 
y juntos
somos completos como un solo río, 
como una sola arena.



Vingt poèmes d’amour

et une chanson desespérée

nrf Poésie/Gallimard


Alejandro Oliveros – Table de travail


Pablo Picasso – Intérieur à la jeune fille qui dessine –
Table de travail

Au petit matin,
avant que les coqs
ne se perdent dans le ciel,
j’écris sur tes jambes
et restent au sol
mes plumes et mes livres.
Voici ma table de travail :
ici j’écris de mes doigts
contes et poèmes
sur les feuilles de ton corps.
Dans une maison lointaine sont restés
tous mes livres et mes papiers,
les éditions de Catulle et d’Horace
et le théâtre complet de Shakespeare.
Loin de mes cahiers, seul
me reste le papier de ta peau,
en ce si petit matin
où les murs sont aveugles.

Mesa de trabajo 

En las horas más pequeñas,
antes que los gallos
se pierdan en el cielo,
escribo entre tus piernas,
donde quedaron
mis plumas y libros en el suelo.
Es mi mesa de trabajo, 
aqui escribo con mis dedos
los cuentos y poemas
en las hojas de tu cuerpo.
En una casa lejana han quedado
todos mis libros y papeles, 
las ediciones de Catulo y Horacio
y el teatro entero de Shakespeare.
Lejos de mi cuadernos, solo
me queda el papel de tus pieles,
en estas horas mas pequeñas,
cuando son ciegas las paredes.



Le Royaume perdu

Editions CONFERENCE


Trois femmes à la fontaine – ( RC )


peinture: P Picasso:  trois femmes  au printemps  1921

peinture:             P Picasso:          trois femmes au printemps              1921

Plus d’espace dilettante,
Mais la fenêtre resserrée,
Où dialoguent les trois romaines,

Pétries d’ocre comme leurs pichets,
C’est aussi le lieu
Où s’échangent les paroles.

De leur tunique aux plis rugueux,
Rappelant les colonnes grecques,
Leurs membres lourds,

Modelés de chair …
– Sculpturales,
Dans leurs gestes quotidiens ;

– Aux langues méridionales,
Parlent aussi les mains,
En un curieux ballet.

Au centre d’une arcade,
Alors que se remplissent ,
Les jarres , à la fontaine.

RC – février 2014


Seiches, encres et oursins (RC)


Quand les sèches encraient au fond du sablier,

 

Il ne leur suffisait que du temps à étirer,

 

Pour que se liquéfient leurs rires.

 

Accompagnées des oursins

Dans le petit bassin.

 

Pour que, le peintre ,d’un geste se mette à les écrire.

 

 

Picasso seiches et oursins

 

 

en liaison avec    le souvenir  des toiles  de Picasso au musée  d’Antibes: plusieurs  toiles  comportant des seiches et des oursins  ( au moins  quatre à ma connaissance)

 

Peinture: P Picasso Nature morte au panier, aux trois oursins, à la lampe

 

 

 


Elégie à la République Espagnole (RC)


En hommage  au célèbre Guernica de Picasso,  aux portraits  de la  « femme  en pleurs »,  qui ont précédé ce grand tableau, et plus récemment  aux  « élégies à la République Espagnole », de Robert  Motherwell. (expressioniste abstrait américain)

peinture: – P PIcasso portrait de la femme en pleurs – 1937


L’âme nue,                                    coquillage brisé

Les yeux                                                        chavirés
Dans un                                       mouchoir de peau

Les mains tout                                          en angles

S ’accrochant                                               au visage

Au cœur lacéré d’                           algues violettes

Un trou dans la vie,                       la coupe noire

Des avions croisés, écrasant                   Guernica

 

La valse des innocents, les éclairs  des bombes

Les façades qui explosent, Les fards  du défunt

Le  rire des fascistes ,leur  parfum       de mort,

Dans le ciel d’                                Espagne de Pablo


L’enfant rouge avale                           un rasoir

Le bras à l’épée,                  crispé  sur  la fleur

D’un dernier                                                vol ivre

Alors que                                                  se  déchire

La colombe de la paix, et         la  République

Et que son portrait                                se lacère

Aux élégies de                                     Motherwell .

 

The naked soul,           like a broken shell

Eyes rolled back
Into a tissue                    of skin

the hands                full of angles

Clings to the face

Lacerate the heart                              with purple algaes

A hole inthe  life,                                    the black bowl

Aircraft crossed,                                    crushing Guernica

Waltz of the innocent,                  lightning of the bombs

The facades that explode,      the makeup of the deceased

The laughter of the fascists,          their scent of death,

In the sky of Pablo’s Spain

The red child   eats a  razor

The arm with the sword,            clenched on the flower

From a least drunk flight

While rips

The dove of peace,         and the Republic

And its lacerating portrait

To the Motherwell’s elegies.

 

RC   5 avril 2012

peinture:                  Robert Motherwell, –                 élégie à la république espagnole – 1953