trop haut dans le cerisier – ( RC )
photo Ludovica
J’ai couché ces orties,
pour atteindre le cerisier,
les fruits étaient trop haut,
je suis monté dans l’arbre,
la branche a cassé .
Les cerises , comme des grains
rouges répandus par terre,
autour de ma tête,
un filet de sang courant au sol,
rouge aussi,
et mon regard,
avant de s’éteindre,
t’a aperçue, flottante dans l’azur,
tenant un panier vide.
Le vent a emporté ta voix .
–
RC – oct 2015
Georges Neveux – dont je n’entends jamais le bruit
peinture: W Kandinsky: tableau au bord blanc 1913
DONT JE N’ENTENDS JAMAIS LE BRUIT
La plus lointaine, la plus proche,
La plus vive, la mieux cachée,
Comme l’anguille sous la roche,
Comme l’oiseau dans la nichée,
La plus proche, la plus lointaine,
Et qui donne soif aux voleurs
Comme le bruit d’une fontaine
Aux mille battements de cœur,
Vous que j’approche à pas d’oiseau,
A pas tremblants de braconnier,
Mais qui passez comme un peu d’eau
Entre les pailles du panier,
0 ma truite, ma paille folle,
Fumée où mille guêpes fuient,
Vous ressemblez à mes paroles
Dont je n’entends jamais le bruit.
Georges NEVEUX « Proverbiales » (Les Cahiers du Sud)
petit chaperon des poèmes ( RC )
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Aux lectures poétiques, si ce n’est pas un leurre
Ce plaisir ,il ne faut pas le renier
Plutôt que le garder dans ton panier
Un p’tit recueil, une plaquette de beurre
Et une galette de poèmes
Tout ce qu’il fait pour tenir le coup
Sans limites – je dirai « beaucoup »
Allez » Tu peux te r’servir en crème »
Et même y mettre les doigts
Puisqu’on parlait de beurre
On va pas renier son bonheur
Ici ce sont les mots qui font foi
On s’en échange et on lit ( c’est la loi)
Une soupe de lettres , c’est le partage
De fin potage, personne n’en est otage
Aux faim – becs, sans prise de poids…
C’est le mot de la fin, déguster la lecture
En fin gourmet, en petites doses
Que celà croise rimes ou prose
Mère-grand peut se mettre à l’écriture
» – Que tu as de beaux yeux, mon enfant ! »
‘ – C’est pour mieux dévorer ce que tu écris »
» – Que c’est beau ce que tu dis, quand tu cries! »
» – C’est pour faire danser tes oreilles, mère-grand »
» – Et quel appétit, avec cette petite bouche rose ! »
» – C’est pour partager ma pensée, en prose
» – Que tu as de beaux doigts, mon enfant! »
» – C’est grand-mère, pour faire plus élégant »
C’est ainsi que chaperon rouge , en fil d’échanges
Le casse croûte, au bénéfice de l’art poétique
Avec Mère grand au demeurant fort sympathique
Se mettent à la table des lettres, et mangent…
… toute la bibliothèque, et de ses livres
à s’en faire ivres.
On dirait même qu’elles dévorent
Tout le panier, et ces paroles d’or
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29 mai 2012
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