La parenthèse de la parole – ( RC )
La parenthèse de la parole,
après une nuit de sommeil,
et la bouche grande ouverte,
dans un baillement ;
avec elle j’attrape le vent,
( pas tout, mais une partie quand-même),
et c’est comme si en silence,
les mots venaient d’eux-même
s’offrir des histoires,
concentrés de souvenirs,
l’orage caché au fond des draps,
et des petits sourires
comme des lucioles,
une guirlande de rêves,
clignote encore,
en silences partagés…
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RC –
Stabat Mater – ( RC )
C’est une voix intérieure,
Dont je peine à dessiner la forme,
Puisqu’elle est cachée dans l’âme,
Et le regard de celui
Qui la fait vibrer ,
Trempée dans celle de la musique,
Et ses couleurs en contre-jour,
Inscrite en dentelles d’encre,
Sur une ancienne partition,
… Notre oreille en ignore,
les passages soulignés de crayon.
Une parenthèse ardente,
Celle de la Passion,
Où l’invisible des sons,
Se transmet de nuit aux jours,
En plusieurs siècles au fil,
Quand se donne le chant,
Jusqu’aujourd’hui,
Et bien plus encore,
D’une émotion palpable,
Partagée en frissons,
Et portée par les accords…
Une colonne s’élève ,
Se sépare en volutes,
Peut-être vers un plafond à fresques,
Dessiné par les voix,
Se détachant des portées,
Emplissant tout l’espace,
Puis fuyant sous les voûtes,
Pour que renaisse le souffle,
S’appuyant sur le silence,
Remplacé bientôt par
le tapis dense d’instruments anciens.
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( en hommage à la restitution des musiques du passé,
et ici particulièrement dédié à Gérard Lesne,
dans son interprétaton du « Stabat Mater » de Pergolèse)
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RC – 10 novembre 2013
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Ahmed Mehaoudi – la fin d’une parenthèse

Arcs ; sculpture –installation extérieure: Bernar Venet
c’est mieux la rose et l’eau
à ce ciel de soleil
on rira
au crépuscule
on pleura l’ami
qui dira mieux à l’eau de rose
c’est mieux que d’aller fouiner dans la nuit
meilleur qu’un oiseau de bonne augure
à ce visage d’idée
sans arrière boutique
c’est mieux d’écouter un grillon
éplucher une orange
lire en dormant
fermer la porte en baillant
c’est mieux de laisser closes les latrines
car c’est mieux de couler
dans les bras du printemps
vieillir au silence des étoiles
écrire se taire à l’impératif…
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Loyan – Sous l’arcane
( un extrait du blog à textes de Loyan)
Sous l’arcane
Sous l’arcane des arbres, le blanc risque d’être confondu avec un fantôme et traversé de flèches s’il ne chante pour manifester sa présence. Il lui faudra dormir sur des claies de bois à dix mètres du sol, manger les vers annelés de blanc, écouter les récits d’enfants piqués à mort par des serpents cachés de feuilles, confectionner une nasse à poissons avec des tiges, sculpter un arc et ses flèches destinées à tous les gibiers (grenouilles, oiseaux, cochons sauvages, agresseurs), cuire la farine de sagou après avoir pilonné le tronc de l’arbre pendant des heures, tester la guimbarde, affronter le réseau de la forêt, en apprendre les premiers marqueurs pour survivre.
« Où est la grandeur ? », demandait la voix intérieure avant de s’enfoncer une semaine dans la perte des repères. J’ai vu une réponse dans les yeux, les sourires et la pudeur des gestes, d’inconnu à inconnu, de quelqu’un à quelqu’un plus que de personne à personne. Ils se sont observés, identifiés, reconnus, estimés. Ils se sont fait égaux de son et de main. Puis chacun retourna à sa forêt, pleurant la parenthèse qui les fit chasseurs d’ombres et d’esprits, pendant que l’arbre fendu donnait goutte à goutte.
Laurent Campagnolle,
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Retour des enfants dans la maison vide ( RC)

maison abandonnée à Detroit – où on sait que depuis la crise, de nombreuses maisons ,immeubles, bâtiments officiels,hôtels… sont laissés dans un état d’abandon « avancé »… bien sûr assez éloigné de ma vision du Vaucluse
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Ce poème fait écho – avec d’autres couleurs – à la publication précédente ( de Marie Hurtrel )
J’ai aimé les parcours des échos, dans la maison vide, ce qui fut la chambre.
Et le lumière rebondissait sur les murs chaulés, du soleil de décembre.
La raison s’égare, et aspire peut-être au vertige de l’ombre
De l’abri généreux , de la main tendue, jusqu’aux décombres
Si le soleil s’est voilé, et tendu d’un ciel sans désir,
C’est, dans la portée, la parenthèse, d’un soupir,
L’espace , un instant d’années, délaissées, le pardon
Des jours brisés, un parfum d’abandon
S’en allant doucement, si les jours s’agrandissent
Comme bien sûr, ceux-ci, ont fait peau lisse.
Les petits enfants, sont revenus dans la maison du Vaucluse
Ont révélé, aux murs silencieux d’avant, cette parole recluse,
Ouverts, les chants du printemps, aux oreilles sourdes,
Et laissé aux cimetières les pierres trop lourdes
Aux phrases retrouvées, portées d’ailettes
Le vocabulaire, a retrouvé de belles lettres
Le jardin, ses insectes , coccinelles, et sauterelles
En lumière de renouveau, elle, zébrée d’hirondelles…
RC 20 mai 2012
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Si tu manques de souffle (RC)
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Si tu manques de souffle, c’est parce que monte la route
Et qu’en début de printemps, l’oiseau picore du doute
S’il a laissé ses ailes trop longtemps pliées
Alors que la vie bruisse , dans l’éveil des insectes ailés
Et l’ours brun en sortant de sa tanière, ébloui par le soleil
Sorti de somnolence, a même oublié, jusqu’à la saveur du miel
Ainsi, en se réveillant d’une parenthèse que nul n’habite
Tu retrouves avec elle le sourire, que sa bouche abrite
Le son de sa voix, sa parole et ses gestes aimants
Qui délaissent le triste et font revenir, du passé, l’avant.
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If you run out of breath, it is because the road goes up
And in early spring, the bird pecks of doubt
If he’d left its wings, too long folded up…
While life rustles, in the wake of winged insects
And the brown bear coming out of his den, dazzled by the sun
Out of sleepiness, even forgotten, until the taste of honey
Thus, waking up for a break , that no-one dwells
You find her mouth again , where shelters her smile ,
The sound of her voice, her loving words and gestures
Who leave the sad, and makes the past forward.
RC 9-avril 2012
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en écho à Tikopia… sur son tout récent post
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Marie Bauthias – L’aveu clandestin
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L’aveu clandestin)
Refait ce bruit
ce bruit de mer
d’espace en attente.
La mer n’est plus qu’un bruit
épelé dans le soir
un rêve de jeune buisson.
Le ciel rendait ses copies …
Il n’y a rien à craindre…
Des dames en parenthèses
expliquaient au hasard
le passage des pluies.
Les cadences du ciel
nous ont déjà griffés.
Marie Bauthias
(Verrières, éditions Commune Mesure)
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André Velter – La poésie ne peut être coupée ni du sacré
Elle n’est pas un réservoir de mots d’ordre.
Elle a du souffle et pas de frontières.
Sa langue lui appartient, mais elle appartient à la rumeur des langues.
Opaque à tout populisme, elle n’a pas à craindre d’être populaire.
Si elle est vécue, elle change la vie.
D’Reality – Ma si belle imperfection
D R, , auteure, dans son blog, ( du miel et des chicons ), de ce beau texte, m’a autorisé à le publier…
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in Du Velours et du Satin | Tags: amour, littérature, poésie, réflexion
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Quelques minutes d’énergie pure, d’harmonie passionnelle où je ne cède plus à la raison, où je suis entièrement moi… nue, vierge de tout apparat, où mes sens et mon instinct reprennent le dessus des conventions. Je suis le feu, le pur noyau brut. Sensuelle, extrême. Quelques minutes où je me donne sans compter, sans réfléchir. Où le corps reprend ses droits, où la tête attendra…
Tu es ma parenthèse dans ce monde de belles phrases. Tu es mon secret dans ce monde sans mystère. Tu es la ride sur mon visage lisse, celle qui reflète ma nature profonde. Tu es ma si belle imperfection. Le sillon qui me révèle. La ligne d’un nouvel horizon où je n’ai plus peur…