Aujourd’hui, j’ai repeint les rideaux – ( RC )

Aujourd’hui j’ai repeint les rideaux,
de bleu et de vert d’eau:
les murs ont les mains ouvertes,
les fenêtres sont des tableaux de maître,
les volets se sont ouverts sur l’été,
ils ont délaissé leur gris
changés en vert anis
ennemis de l’obscurité.
C’est un nouveau paysage
envahissant la maison :
que dirais-tu d’un vert céladon
pour laisser passer les nuages ?
L’ombre accrochée aux branches,
la mer, verticale sous un petit bateau
avec sa voile blanche,
ce serait encore plus beau…
Imagine qu’il bouge,
que les portes se déplacent,
dans une lumière fugace
d’orange et de rouge,
des couleurs porteuses d’audace,
sorties de ma palette
où se déplace ta silhouette
juste avant qu’elle s’efface ..
.
L’obscur bruit des armes – (Susanne Derève) –

;
Arc-en-ciel
qu’estompe peu à peu le retour de l’averse,
tel un visage enseveli.
Le tien, pas un jour n’a terni sous la brisure
des tombes,
attentif et paisible ,
un paysage aimé dans sa livrée d’automne,
sa douce peau de printemps,
où chaque chose chèrement conquise
avait trouvé sa place :
le mimosa d’hiver et les lilas de Mai,
l’arche du pont enjambant la rivière,
et la rivière dans ses méandres
léchant le flanc gris des hameaux.
Mais du souffle du vent
naissait parfois un douloureux écho,
le souvenir d’anciens printemps ruinés de cendres
et de sanglots, ce crève-coeur,
ce que la liberté avait coûté de chagrin et de larmes,
brisé de vies, tu le taisais,
et voici que résonne l’obscur bruit des armes.
;
Hauts plateaux, où la joie demeure – ( RC )

photos Instagram
Te souviens tu des hauts plateaux,
où le vent ne trouve aucun obstacle
pour balayer le ciel ?
Il peut se poser sur le lit de basalte
du pays d’Aubrac sans faire de bruit.
Peu d’arbres, et des herbes,
comme une mer moutonnante
sous le ruban d’azur.
De temps en temps, un ruisseau
cherche à s’évader
mais ses méandres
se perdent dans les joncs,
et les lacs sombres
où le bleu sans reflet
s’ égare dans l’ absence .
C’est ici que passent les heures,
dans le paysage
parsemé de maisons basses :
burons arc-boutés sous les nuages,
— que ta joie demeure !
RC – janv 23 – par rapport à un écrit de Jacques Viallebesset
Laetitia Lisa – aux lignes de fuite

photo Benjamin Hilts
d’abord
la lumière s’était parée de tout son or
pour le déposer sur le feuillage
l’herbe elle-même
semblait animée d’une autre vibration
passant de la lumière crue de novembre
à celle de la chaleur elle-même
puis le soleil a disparu
entièrement
derrière les montagnes
que le ciel avait teintées d’un bleu gris tendre
laissant juste au-dessus d’elles
une portion de rouge orangé flamboyant
en remontant plus haut dans le ciel
une barre de nuages
découpée dans le même bleu
faisait écho aux montagnes
suspendue entre rien et tout
on avançait dans le paysage
dont on ne percevait plus les reliefs
tout baigné qu’il était
dans des tonalités de gris de Payne
dans l’alignement des lignes de fuite
de grands arbres
dont je connais l’image
mais pas le nom
se détachaient du ciel
resté étrangement lumineux
leur tronc semblant interminable
comme grandi par la nuit
leurs branches nues
s’élançaient vers les premières étoiles
et leurs rameaux tissaient vers elles
tout un réseau de dentelles et de velours
d’un noir profond
ils semblaient être la porte vers un autre monde
au matin duquel
ils relèveraient leurs filets
Yehuda Amichai – Un long trajet

Qui ferme les yeux pendant un long trajet
la voiture roule en lui
et il devient le paysage
des deux côtés de la route
comme qui rêve
contient le rêve
et est contenu par lui.
L’été j’ai aperçu près de la mer
un bébé qui voyait la mer pour la première fois
et un vieillard qui la voyait pour la dernière fois
assis ensemble dans le sable
et ils avaient les yeux grands ouverts :
chacun sur un autre monde.
Perdu dans la grâce
(traduit par Emmanuel Moses
Gallimard 2006)
L’envers et l’oubli – ( RC )

Cet endroit ne se visite pas,
on n’a aucune raison de faire le détour,
car il ne nous verra ni naître, ni mourir.
Je ne l’ai entrevu que lors d’une exposition,
de photographies ternes, annotées
en mots d’allemand, rajoutés en blanc.
On devine que s’y est joué là quelque chose,
maintenant hors de portée du regard,
où celui qui a saisi ces portions de paysage,
se couche contre son passé enfoui,
les souvenirs gris ne suffisant pas
à le garder debout.
Les récits y sont peu abondants,
ceux qui pourraient témoigner
sont partis dans la vallée des larmes,
où le silence se referme sur eux.
Les absents ont toujours tort,
et que pourraient-ils dire d’un monde
dont la vie s’est effacée ?
Laure Gauthier – Une pluie sans orage

Une pluie sans orage ,
justement,
sans nuage,
une pluie de lassitude, d’un paysage
qui n’essaie plus,
d’une nature qui n’a plus que l’humide à opposer
déraillée
C’est comme un poème mou et sucré,
un poème de salon, c’est la pluie hors-saison
une pluie trempe-touriste
Même pas l’anti-mousson,
une pluie à rabats
qui rabat les touristes sous les vitrines,
une pluie-cabas
Rattraper les invendus, du lèche-vitrine impromptu
ça marche parfois
Amasser, ramasser, et si on s’arrêtait ?”
extrait de Rodez Blues dans les « Corps Caverneux «
le temps dépassé des châteaux – ( RC )

C’est le temps dépassé,
des habitats et châteaux
qui dominent les sommets
pour clore une partie du paysage.
Plantés sur des pitons inaccessibles,
qui fréquente aujourd’hui
ces demeures médiévales,
sinon les amateurs de cartes postales ?
Il faut longtemps pour que la nature
reprenne ses droits,
que la forêt vierge édicte sa loi
qui n’a que faire des siècles
de fiefs et quelques bouts de terre…-
J’enlèverais toutes ces pierres
qu’ignorent les rivières
et les oiseaux,
ou je laisserai ces ruines
pour les touristes
en mal de sensations
qui se font photographier
à côté d’un mannequin
paré d’une armure…
- c’est que la nostalgie des conflits
a la vie dure…-
Du lait sur la table – ( RC )

C’est un rectangle blanc,
qui demeure immobile,
répandu sur la table,
exactement comme neige ;
ainsi j’invente un paysage
où nulle trace ne s’imprime
à la surface du lait.
Le monde se console
de la laideur,
et mon dessin
restera inachevé.
Fantaisie élastique – ( RC )

Fantaisie élastique,
je suis un être multiforme,
qui délaisse l’uniforme
parcours les rues à sens unique,
je change leur décor ,
et parcours tes pensées :
je me laisse guider,
et suis ton chemin sans effort :
( à chaque jour sa peine );
ne m’en veux pas si je repeins
chaque jour avec tes mains ,
aucun train ne va où je te mène :
Ce n’est même pas le désert ,
quand résonne la musique,
– fantaisie militaire de la clique
cheveux ras, sans crinière -,
équilibriste sur un fil tendu ,
entre deux pans de montagnes;
On peut sortir le champagne,
jouer de malentendus :
il reste encore plein de questions
qui tournent dans ma tête ,
comme une moulinette,
( sans plus de précision… )
Laisse moi donc encore le temps,
de murmurer le refrain,
l’écho s’en lave les mains ,
et te répond que je mens,
de tourments en overdose,
que je viens seulement,
pour attraper le vent,
et peindre ma vie en rose ,
me fondre dans le paysage :
je suis ici, et partout à la fois :
c’est de bon aloi
d’offrir plusieurs visages :
on me voit encore de dos,
mais toujours à contre-jour
à chaque carrefour ,
sur toutes les photos
C’est pour décrire l’ambiance,
car je suis un être multiforme,
qui délaisse l’uniforme,
et prends toutes les apparences
comme un caméléon
un jour au cirque
( puis voleur d’amphores au fond des criques)
le lendemain en habit de démon .
–
RC – inspiré en l’occurrence de la chanson de A Bashung
texte paru initialement sur Welovewords
Le coeur funambule – Ecchymoses

Sur les ecchymoses du jour
Perlent quelques gouttes de ciel
L’onguent du crépuscule
Brode un ourlet pourpre
Aux jupes élimées des vagues
Brindilles de mer
Le souffle du courant
Efface les taches de l’oubli
Sur les visages de l’eau
Toutes les teintes du vent
Accrochées aux ailes des mots
En friselis d’écume
Dansent aux marges des rochers
Le bavardage des algues
En strophes d’ombre et de lumière
Sème les graines des phrases
Au chant muet de nos lèvres
Face aux festins des couleurs
Nous habitons tout à la fois
Le paysage et son reflet
Le brasier montant aux joues de la lune
Dans le silence aiguisé du jusant
Les rouges gorges des braises du couchant
En rayons brûlants pénètrent lentement
Le ventre humide de l’océan
avec l’autorisation d’Olivier ( voir son site )
Georges Drano – prairie

La prairie se reconnait
dans ce qui est plus loin
dans l’insignifiance
où le corps de l’eau remue
et se défait.
Le fossé est une arrière-pensée
pas même un paysage.
Dans ses fenêtres, des fleuves entiers,
des ravins
des couleurs
et lui-même, un lieu tourné
par la terre.
Paysage – ( Susanne Derève)

Broyer le vide
le tordre comme un linge
J’en fais surgir des paysages que ne recouvre pas la mer
et qui pourtant moutonnent comme des vagues
à l’horizon
des verts profonds qui se chevauchent
et qu’au matin grise le gel
Une main y dessine pour moi le contour d’un chemin
l’herbe légère
Je lui dirai d’y ajouter quelques galets
pour changer le cours des rivières,
et la roue d’un moulin
y tissera les pleins arceaux du jour
ceux de magie et de lumière
où les heures s’étalent
Ainsi la couleur déposée sur la toile
en cerne les contours
Je repasse inlassablement le même air – ( RC )
Je repasse inlassablement le même air,
– comme pour vérifier que rien n’a changé.
Ainsi, faisant face à un paysage renouvelé :
je m’assure que les rochers sont bien à leur place.
Les accords se suivent, sans fausse note,
et même, on oublie qu’il y a une composition,
des musiciens, chacun à leur instrument,
l’oeil rivé sur la partition,
emportés par le flux de sons,
s’y fondant littéralement .
L’oreille s’est faite familière ,
moulée dans la forme du concerto,
les prestos , les andante ,
suspendue au défilé des mesures .
Il n’y a pas de surprise,
– pourtant on attend le thème,
sous les doigts du pianiste
comme s’il venait de fleurir à l’instant,
creusant son sillon
d’une fraîcheur renouvelée .
Les cordes se superposent,
s’entraînent l’une l’autre dans un entrelac,
où les archets caressent la mélodie,
ou lui répondent .
C’est un flux d’amour,
d’une alchimie savante,
qui parait pourtant spontanée ,
née du souffle des cuivres
et du rythme lancinant des basses,
comme un orgasme sonore qui enfle .
….enfle et finit par se déverser,
à la manière de la grande vague d’Hokusaï :
( on en vient même à regretter la progression de la musique,
lorsque le finale s’achève, et que le disque s’arrête ) .
–
RC – sept 2017
Des grands serpents au jardin étoilé – ( RC )
Van Gogh – la nuit étoilée
Du jardin étoilé
c’était un toit
pesant son poids
de ciel d’été
de plusieurs atmosphères :
un vide abyssal
parcouru de mistral
qu’une fausse lune éclaire,
les nuées se déroulant furieuses ,
loin du village immobile ,
– et les fers du campanile –
vallée ténébreuse
à la tranquilité factice
pourtant inquiète et raide
comme Le Greco peignant Tolède
au bord du précipice .
Des cyprès sont des flammes noires,
que l’on entendrait crépiter
défiant la réalité
d’un paysage expiatoire.
Celui-ci n’est pas décrit
avec exactitude ,
car la solitude
de Vincent est un cri
emportant tout sur son passage :
une nuit profanatrice
jetant ses feux d’artifice
juste avant l’orage
et qu’elle ne vrille
de ses grands serpents
un ciel devenu dément
au-dessus des Alpilles .
–
RC – juill 2017
Mai n’en prendra pas ombrage – ( RC )
photo Emilio Jimenez
En avril ,
ne te découvre pas d’un fil,
mais en mai offre toi au ciel,
à la caresse du soleil,
dorée comme le pain chaud,
étendue sur ta peau.
Très chère dame,
on voit bien l’ombre de la palme
qui se dessine
sur tes collines,
à la façon d’un coeur
posé tout en douceur
Une feuille dont les doigts
oscillent et s’emploient
à laisser leur trace claire
– un dessin sur la chair
du paysage .
Mai n’en prendra pas ombrage.
–
RC – mai 2017
Le temps rit de toutes ses dents – ( RC )

–
Le temps rit de toutes ses dents ,
appelle la calligraphie mobile des arbres,
le hennissement des chevaux
et l’éternuement des nuages .
( toujours pressés, ceux-là ! ) .
Les hommes se sont un jour
approprié le paysage, en traçant
de longues pistes, cultivant jusqu’au fleuve.
Pour marquer leur emprise,
ils ont construit un temple,
aux lourdes pierres, abritant
l’esprit des dieux, pensant
dialoguer avec l’éternité.
Mais on ne l’a pas à l’usure.
La lune brille toujours entre les branches.
Oui, ce sont d’autres branches,
et d’autres arbres.
Et d’autres hommes sont passés,
ont vécu, puis sont partis,
abandonnant leurs dieux , coincés dans les sanctuaires.
Désormais vides de prières.
Les statues regardent dans le vide,
( ou plutôt leur regard s’est voilé ) ,
couvert de mousses.
La jungle a repris le dessus :
> la nature a horreur du vide.
–
–
RC – avr 2016
Recul de la falaise – ( RC )
–
Le dos sur le mur,
Où les mots glissent,
Et rien ne s’accroche
A la verticale.
Cette plongée,
Au-dessus de laquelle,
De multiples oiseaux s’élancent,
N’a pas de toit.
Elle ne peut pas en avoir,
Corrodée, sans relâche
Par le va-et-vient des vagues.
La pierre est arrêtée net,
Dans son élan ..
On imagine mal, à la dureté de la roche,
Cette rupture brutale,
D’une partie de paysage,
Disparu soudain :
Horizontale brisée ;
Le basculement dans le vide,
Le fracas de la chute,
Entraînant bétail,
Arbres et chemins.
Brusque recul de la falaise .
–
RC – avr 2015
Georges Lisowski – troisième élégie
sculpture : McDermott
Je ne connais plus l’éblouissement pourtant
je l’ai connu je me couvre les yeux contre un vent de sable
j’appelle des mots qui sont en retard de plusieurs années
années vides de quoi que ce soit de beau
Imprudemment je pénètre le labyrinthe du langage
et voulant émerger à la lumière du jour
je dis trop ou je dis trop peu
les signes me fatiguent, je me raccroche aux choses
Toi qui apaises l’inquiétude des hirondelles
tu m’as compris
mais bien trop à la lettre, le monde s’est éloigné
et l’oiseau est une pierre
le visage humain se transforme en paysage
Georges Lisowski ( 1972-76)
Envahissement du ciel , par le corps d’une géante – ( RC )
photo: Raoul Ubac – nu solarisé 1938
Flottante, entre deux peaux,
Ou bien ayant quitté un temps la terre …
C’est un nuage de chair,
– Ainsi l’indique la photo.
L’envahissement du ciel,
Par le corps d’une géante :
Confisquées: les montagnes et leurs pentes ,
Battement à tire d’elle…
Peuplée de formes blanches,
Il n’y a de neige douce,
Que cette peau de rousse,
Et vers nous elle penche.
Souffle une brise dans tes cheveux,
- As tu froid, ainsi découverte ,
- Quel message, portent tes lèvres entr’ouvertes ?
- Que nous confient tes yeux ?
Tu prends tout l’espace de la vision
Occupes la totalité du paysage,
Nous protégeant des orages ,
de leur sourde invasion :
Prenons nos désirs pour la réalité,
Allons nous réfugier sous le parapluie,
De son corps : un prélude à la nuit,
> Indulgence et sensualité .
Une ondulation des hanches ,
Répand des sourires sur la ville,
Le creux de ton nombril est une île,
Où pas un cyclone ne se déclenche .
Et de ces syllabes à détacher,
S’il faut parler mété-o,
Je préfère t’aimer haut
Ayant quelque mal à m’arracher
A l’humaine condition …
Pour admettre que les caresses,
Conviennent aussi aux déesses ,
( et qu’il peut pleuvoir en émotions ).
–
RC – sept 2015
Dans l’armoire secrète de nos corps – ( RC )
–
–
–
L’harmonie de nos matières, nous fait intégrer dans l’armoire secrète de nos corps, toutes nos fragilités, et certitudes.
Parfois sous forme d’une pierre rugueuse, parfois, la corolle fragile d’une fleur rebelle, parfois le coffret étanche d’une boîte où rien ne semble pénétrer .
C’est un paysage intérieur, qui se heurte à des parois,
Mais qu’on ne peut pas voir, percevoir clairement.
Peut-être parce que j’en ai perdu les origines, l’explication propre à ma présence en ce monde .
–
De l’extérieur me parviennent les cris d’amour des vivants,
les mines profondes, les pays ravagés par la guerre,
les chemins hésitants ou les rails brillants à travers la nuit .
Il est difficile de saisir où tout cela mène , car cela s’est construit sans moi ;
et beaucoup de langages se croisent
sans que j’en connaisse le langage et les intentions .
D’autres ont leurs certitudes, leur passé, et poursuivent leur aventure, se confrontent à la souffrance, à la joie :
Ils se côtoient, dans un temps commun,
sans forcément disposer librement de leurs destinées .
–
Celles-ci se croisent, se confrontent, se combattent, sous des auspices contradictoires.
Eux non plus n’ont pas d’explication de leur présence en ce monde .
Ils essaient de l’exploiter à leur bénéfice, de façon détournée, comme des contrebandiers .
Mais, malgré les apparences, sont toujours dans l’armoire secrète de leur corps, de leurs croyances, et de limites invisibles ;
Celles-ci se déplacent avec eux, car ils les portent en eux, , comme une ligne d’horizon,
avec le mystère prolongé de leur origine, qu’ils ne peuvent pas atteindre .
–
RC – nov 2014
–
Lorsque le paysage bascule – ( RC )
photo d’actualités _ conséquences du passage du typhon Haiyan (Philippines)
–
Aux horizons de langueur,
Supposons, des certitudes,
Cartes postales du bonheur,
Où rien n’apparaît de rude,
–
S’ouvre soudain sous nos pieds,
De ces gouffres qui fument,
D’une angoisse tout le temps niée,
De tout temps recouverte par la brume…
–
Alors, la ligne émeraude à travers les palmiers,
Se déchire avec les saisons,
Comme un tas de vieux papiers,
sous le passage du typhon.
–
Le bateau prend eau de toutes parts
On se trouve désemparé, minuscule,
Dans l’oeil du cachemar,
Lorsque le paysage bascule,
–
Et que les éléments, déchaînés,
Se montrent autrement qu’aimables,
S’il faut pour s’en échapper, se démener,
Et oublier l’idée même d’un monde stable.
–
RC – 13 novembre 2013
–
Naître le paysage ( RC )
–
De pas en pas, je t’assure,
Naît le paysage,
Où se bousculent les pierres,
Sur la page.
Juste des traits qui s’aventurent
Quand la main voyage,
Et qu’elle invite la lumière,
Ou l’orage,
Il faut suivre lignes et hachures,
Elles disent ressac, et plage,
Landes et bruyères,
Et marécages…
Le dessin, l’épure,
S’élance au passage,
Traverse la rivière,
Avec pour tout bagage,
Le crayon dans la main.
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RC – 25 août 2013
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En pensant, comme le montre le dessin qui l’accompagne, aux créations de Jacques Hemery,
voir aussi son compte rendu d’expo » Le jardin propice «
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Feuilleter le recueil des causses ( RC )
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Texte en rapport avec « A la mer retirée »
Causse Méjean – reliefs et neige – ( toutes photos présentes ici : perso – me contacter pour une réutilisation éventuelle )
–
Des bouffées de lumière,
décrivent ,mieux que je ne ferais,
le recueil des causses.
Encore striés sous les neiges,
piquetés d’impatientes pousses, et de bruns.
A chaque détour, le savoir lire ,
du vent de l’ivresse,
épouse les accidents des collines,
chapeautées de bois sombres.
Le dialogue menu des eaux, serpentant dociles,
puis, rassemblées, mugissantes,
De chants clairs cascadeurs,
et résurgences vertes.
Le pied des pentes abruptes,
surplombées de témoins sévères, verticaux
Une route mince, s’essaie à contourner
ces vases de pierre,
Pour plonger dans une vallée étroite,
encore habitée par l’obscur,
Dispensée des lignes orgueilleuses,
des ponts de béton.
Et le silence matinal, n’est habité
que de spirales lentes
Des vautours, glissant sous des écharpes
blanches, effilochées ,portées par la brise.
Peu importe la route
Ses dévers et sa course,
Soumise au caprice de la rivière,
Ou lancée sur les plateaux.
La constance du roc
Ou le moelleux des terres.
Le paysage reste une porte
Feuilletant le passé calcaire
D’un océan, son souvenir
Enfui
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RC – 19 mai 2013
–
Causse Méjean – restes de neige
Causse Méjean – restes de neige
Causse Méjean – restes de neige
Causse de Sauveterre, vers Montmirat
Vallée du Tarn au dessus de St Chély
Arbre illuminé entre rocs St Chély-du-Tarn
« couple »: rochers ruiniformes vallée du Tarn
Sainte Enimie, Vallée du Tarn, résurgence de la Burle
Sainte Enimie, Vallée du Tarn
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Causse de Sauveterre, environs de Champerboux |
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Causse de Sauveterre, environs de Champerboux
Article visible aussi sur mon site de photos des causses .
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