En-jeux ( RC )

gravure: Otto Dix Les joueurs de carte, 1920, , gravure N°4 sur 11.
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A battre le carton,
Celui-là, protégé par les dieux,
Fera des envieux…
« Et qui c’est, le patron ? »
Les valets défilent,
Roi, et as de carreau,
Ou bien cartes de tarot,
Entre les doigts habiles,
Les piliers de hantise
Disent une histoire contée,
Dont je n’ai pas les clefs…
Penchent comme tour de Pise,
Je me vois comme Alice,
Face à la dame de pique,
Sévère et mélancolique.
Au destin qui se plisse,
Au gré de ces figures ,
Brûlant du trèfle ou du cœur,
Sous les mains des joueurs
Défilent les augures,
D’une aventure noire,
Les défis se lancent,
A étaler la puissance,
Aux prises de pouvoir.
Remplaçons les jeux
Par d’autres, géographiques,
Aux frontières politiques,
Etendus d’autres en-jeux
Jouer de l’arnaque,
Pour découper la plus belle part de gâteau
Aidé de fusils, chars,et couteaux
S’il faut passer à l’attaque…
Appétits aiguisés,
Chacun étend son territoire,
Des pays de l’or noir,
Aux châteaux des destins croisés.
Ou bien, sur un plateau d’échecs,
Où s’échangent les influences,
En toute indépendance
( Et qui sort son carnet de chèques ? )
A travers la planète,
C’est un drôle de tournoi,
Où bataille l’argent roi…
Trop beau pour être honnête.
Qu’on se le dise,
> Aux jeux des puissants,
Décompte des mille et des sangs, …..
C’est de notre vie, la mise.
– RC – 8 juillet et 18 juillet 2013
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Ce texte fait référence au livre d’Italo Calvino, « le château des destins croisés »,
mais est aussi inspiré par le poème de Jules Supervielle « les figures » de Les amis inconnus – 1934
Paris-scies… ou d’errances jusqu’en Camargue (RC)
Paris Scies
Je dirai qu’à Florence
On sremplit la panse
Et qu’à Pise la tour
a ses petits fours
Y a pas en Toscane
Du saucisson d’âne
Mais en Italie
Toujours de grands lits
Marquise à Senlis
Et ses fleurs de lys
Les accueille en dépôt
Gravées dans sa peau
De Reims à Clovis
C’est un tour de vis
Poterie cassons
Vase de Soissons
Si tu vas en Arles
Tu sais dont je parle
Du fond d’Trinquetaille
Nous ferons ripaille
Et qu’on se déplace
Mais toujours j’enlace
Le corsage rayonne
De ma belle lionne
De lionne en Lyon
Un ptit coup d’avion
A califourchon
Dans un ptit bouchon
On s’en paie une tranche
Au bord de la Manche
C’était à St Lo
(pas de vin mais beaucoup d’eau)
Tant de pluie qu’en Bretagne
Pas besoin d’un pagne
Pour se faire masser
Dans un bain glacé
D’retour en Provence
C’est un jour de chance
J’ai vu ma Bougon
Parfumée d’savon
C’était pas rideau
La bête à deux dos
On s’est promenés
Bus et câlinés
Si l’Mistral nous nargue
C’était la Camargue
Lente et paresseuse
Mais aux heures, heureuse,
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( et une petite réponse à Jo)