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Nathalie Lauro – Je flotterai


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Je flotterai avec
Mes rêves et mes passions,
Bien au dessus,
De toutes ces questions.
Je ne voudrais à aucun prix
Poser les pieds nus sur la terre
Et découvrir un beau matin,
Le sang, les larmes et la poussière.
Mais je voudrais à juste prix
Profiter d’un si grand mystère,
Alors ignorer de plein gré
Incertitudes et suspicions
Puis le cloître de leur prison,
Le noir, le gris, l’enfer, l’envers
Et le pouvoir de tes poisons.


Le goût des cendres a toujours la même saveur ( RC )


Affiche secondaire du film       « La route » ( d’après le roman de Cormac McCarthy)

S’il y a des tempêtes,

Des cataclysmes, secouent la planète,

Des failles soudaines s’ouvrent sous les villes,

La journée de la colère – ( il y a bien la fête des pères ) –

Où tout bascule

Un monde qui s’anéantit

 

Des îles rayées de la carte,

Les rues de Pompeï sous la cendre,

L’Atlantide s’enfonce, même dans le souvenir des hommes

Les civilisations éteintes, les régions désertées…

  • par quel événement soudain – ?

Caprices météorologiques, gel brutal..

( la main du divin , sur le soleil),

celui qui appuie par erreur sur le bouton rouge,

pensant appeler son domestique…,

 

Brusque montée des eaux, et voilà Noé à l’aventure,

gardien d’une diversité biologique en péril…

Au vaste coup de torchon, le calme plat qui suit l’orage,

Restent les graines têtues qui germent quand même ,

Un jour, même lointain, et qui percent le sol mutilé,

Dévasté sous la lave , ou les poisons des chimistes,

Emportant dans leur floraison future, toutes les erreurs

D’un monde à reconstruire, penché sur les larmes d’un passé.

 

— Prodiges d’énergie et de reconstruction,

Sur les fondations anciennes, la ville neuve s’érige,

Au pays qui s’affirme, le langage   s’élabore,   les lois se multiplient…

Des propriétés qui s’étendent, et avec ,      les spéculations immobilières,

Les cupidités, qui vont avec,                et les guerres les plus cruelles.

A travers l’histoire recommencée,

Le goût des cendres a toujours la même saveur.

RC- 27 avril 2013

 

 


Mohammed Fatha – Je m’en vais la tête haute


Je m’en vais la tête haute
Absorber la misère
Moi l’ami des exilés
Mes dessins animés
Pour maintes évasions
Millénaires
Les regards assassinés
La veille des morts

A toi l’honneur
Monsieur l’Ermite

Dépuceler la sagesse
Les pistes dépeuplées
Nos vierges se complaisent
Dans les couleurs nocturnes
Nos sentiers n’ont jamais été
Impasses
Jamais indiscrets
De minables camarades
Les caravanes anonymes
Les poisons qui se crispent
En dehors des malaises
A long terme l’Exil
Tant de cimetières
Déjà au feu des croisades

AILLEURS

Offre-moi des strapontins
Je suis l’Exil
Et j’ai honte
Car j’ai vécu
Le désarroi des douars
L’enterrement des mille et une nuits
La chasse aux kasbahs
A plat-ventre

Dans mon pays
Il y a des régions oubliées
Dans les bas-fonds des mémoires
Ecartelés sans musique
Sans lecture
Des coupoles de thé
Vert. Non des fraîcheurs
Comme a dit l’Autre

Toute la ville a souffert
De lagunes par toi
Et les miettes à fond noir
Les tombeaux tuberculeux
A même le sol. Hélas
Le ciel pour une fois
S’est effondré dans ma coupe
Je suis sec
Car c’est moi ce prisonnier
Des fantômes à venir
Et non cet homme nu
Là-bas
Qui se cramponne à la foudre
Qui ne sait que pleuvoir
Sur la mer
Une pluie mordue de châtaignes
Et de figues sèches
Moi l’ami des Exilés
Millénaires
Parmi tous ces regards
Assassinés
La veille des morts
J’ai maintes fois dépassé
Les abreuvoirs à tortures
Et je viens vous offrir
Maintenant
Mon cadavre
Non ma pitié
Jamais inerte
Une charogne dérobée
A l’heure sacrilège
Voici les vautours.

 


Roland Dauxois – Max Ernst


Roland Dauxois,  dont  je cite  encore  une  de ses parutions,  voir  son blog… « les imprévisibles »

 

fait ici  directement  référence à Max  Ernst, le peintre  surréaliste,  dont  j’ai  appris  à  « apprivoiser »  la production multiforme…

 

image: variation numérique perso, sur une peinture de Ernst: " Day & night" (2000)

 

 

 

 

En cette forêt dernière
des crânes bleus dorment profondément sous les racines,
la terre frémit à peine sous les cavalcades de ces ombres
chevauchant tout là-haut l’immense pour féconder l’invisible,
pour la nourrir de subtils venins et poisons.
Nos noces sont d’acier sous les arches de cette nuit végétale

et nos corps dressent leurs savants et vains épouvantails
en ces vallées où l’esprit ne connait plus ni semailles ni moissons.