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Ronny Someck – Aéroports


 

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   Robert Rauschenberg – Tracer

 

 

Dommage qu’on ne puisse atterrir à Brigitte-Bardot,

voir des strings au duty-free de Marylin-Monroe

ou bien acheter maquillage et mascara à Rafah

dans un aéroport nommé Cléopâtre.

Les nuages du jour deviendraient des écharpes glissées

sur les épaules de Dieu, et les nuages de la nuit avant l’atterrissage

seraient des robes de dentelle au bal

des étoiles.

On atterrit à Charles-de-Gaulle, Kennedy

ou Yasser-Arafat,

on voit l’hélicoptère de la politique

voler toujours dans un ciel bas,

il scintille comme une couronne royale

défiant le soleil.

 

 

 

BAGDAD-JÉRUSALEM, À LA LISIÈRE DE L’INCENDIE
(Salah Al Hamdani et Ronny Someck)
Editions Bruno Doucey 

 


Les héros du pays sur des chevaux de bronze – ( RC )


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photo: Place de la Victoire-  Bordeaux

 

Je suis venu par hasard  ;
j’ai vu sur de grandes places,
des héros du pays,
dressés sur des chevaux de bronze,
et l’oeil vide
sous l’air confiné

par des nuages lourds ,
des graffitis inscrits sur le socle.

Je ne connais pas leur nom,
et d’ailleurs quelle importance …
Ce seraient comme des figures,
échappées de l’histoire,
inscrivant les conquètes ,
ou des dirigeants politiques

dans le métal ou la pierre :
davantage de militaires que d’écrivains.

Mais tout évolue,
et les statues des dictateurs,
sont promises à la chute,
comme l’a été le mur de Berlin.
Quelques fragments sont conservés
dans les musées,

plus comme témoignage
que pour leur valeur artistique.

On installe maintenant
des oeuvres plus énigmatiques
ne prenant leur sens qu’avec la matière
et la forme qu’ils adoptent .
Elles sont souvent clinquantes,
issues d’un courant à la mode

mais promises à un avenir aussi éphémère
et seront bientôt remplacées .

Ainsi c’est la décision des élus locaux
d’ériger dans l’espace public ,des monuments,
dont on penserait qu’il y a quelque chose à voir avec la ville :
On se demande quelle relation entretient ,
une tortue avec des grappes de raisin,
voisinant un obélisque .

Mais il ne faut pas chercher trop loin,
les touristes trouvent bien pratique de s’appuyer dessus .


Sous le masque du clown – ( RC )


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Sous le masque du clown,
le sourire élargi,
la bouche énorme pâteuse,
imagine celui          crispé
de l’homme politique.

Il cache         sous l’aspect jovial,
le puits sans fond d’un cynisme,
la pratique de la surenchère,
une pantomine de clins d’oeils
vers l’extrème droite

avec ce qui paraîtrait de l’humour  ;
–  mais à y regarder de plus près,
une fois la couche de maquillage fendillée,
toutes les manigances
de l’arriviste sans scrupules :

prêt à tout pour attirer à lui les suffrages,
acheter les consciences ,
s’attirer les faveurs
des multinationales,
placer de serviles exécutants

Se donner en spectacle,
Nicolas le petit,
faux jeune en jogging,
confondant politique
et couvertures « people »

porté par le consensus mou ,
main dans la main
avec les puissants,
trinquant avec eux sur les yachts,
— pendant que la pays part à la dérive.

 

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On peut  aussi se référer à ce beau texte d’Henri Michaux

 


Que chacun reste à sa place – (RC )


carreaux -  raku -

 

montage  perso  2012

 

 


Je me méfie des signes
Clignotant dans la nuit.
Ce sont peut-être des phares,
Guidant les marins vers le port,
Ou des feux  sournois qui égarent…

Je me méfie des symboles,
Et des grandes formules;
Des lions ailés  sur les  drapeaux,
Des discours et grandes phrases,
De bavards, et de l’emphase.

L’image peut-être  trompeuse,
Et celui qui l’utilise,
Le fait souvent habilement,
L’abondance  nous cerne,
Ce qu’on appelle « prendre des vessies pour des lanternes ».

Que chacun reste à sa place,
Et vénère ou non, un dieu.
Je n’ai rien contre les  convictions,
Le parcours de l’imaginaire.
Chacun est libre, les pieds sur la terre,

De percevoir entre les nuages,
Les murmures des oracles,
Et de croire  aux miracles,
De lire des figures
Dans le marc de café…

Chacun ses choix.
Quant à en faire une loi,,
Imposer ce qu’il faut croire,
Permettez que je doute,
Je ne partage pas avec la planète,

Mes hallucinations.
Je ne suis pas  conforme,
Et pas fait pour les dogmes.
Et j’ai quelque  suspicion,
Envers la politique, et la religion.


RC –  sept  214


Tim Lilburn – La chirurgie contre l’angélisme


art  : Alesandro Bavari
art :           Alessandro Bavari

La chirurgie contre l’angélisme

Définir une couche de graisse du pâturage de feu

dans la poitrine de la chaleur du moteur, le sein

caressant mouvement contre le parfum de répandant de la maladie

gonflée de volts d’inhalations.

Laissez la.

Ce fléchissement de la chaleur pour un repas à moitié dévoré pas soi-même,

laissez-le manger tiges,copeaux de fer, pierres vertes, morts millefeuille, premiers mots en tête

d’un surplomb rocheux dans la partie supérieure droite, le squelette d’un sceau,

laissez-le apprendre à se soulever

-sifflement

la lame psalmique complète à travers sa bouche .

Cinq livres de pesanteur de feu contre la ruée du musc
Dans la poitrine du moteur brûlant, un plancher commotionné;

Les têtes de lumière fouettées par la toux le souffle du coup du trampoline,

et le chœur au-dessus de leur enveloppe, ils tanguent

dans un cercle lisible et flou mais, oui, en mouvement, oui, l’engrenage

Ces crics du dôme crânien.

Vous allez dans la bouche du poisson qui est la citoyenneté sibérienne .

dans la bouche du poisson qui est le corps d’un cousin au volcan à ses noces.

Nous sortons du tunnel sur le bord du côlon , aux ramures douces

à la fumée du cerf de nuages.

Nous avons construit une cabane sur cette noix engourdie,
Nous avons caché dans cette grande herbe. Un bâton qui va nous guérir.

Tes yeux dans l’intestin du poisson remuent comme une baguette autour de l’obscurité.

Le couteau ,les ergots vers le bas à travers la peau.

Et c’est la politique.

De cet auteur canadien,

une  dizaine  d’autres  poèmes, dont  certains traduits en français  sont visibles ici:


Rimes de murs ( RC )


 

 

 

 

 

 

 

Il y a sur les murs  ,       tant de portraits,

Tout en  sourires,    sûrs d’eux,             rieurs

Ils nous promettent,   les jours les meilleurs

Notre  choix  sera le bon, et au plus-que-parfait

 

A voir, ce que prédisent les partis,      en futur

De l’aujourd’hui , demain sera toujours mieux,

La politique parle au peuple, en ces lieux

….  ainsi les murs  … murmurent

 

Souhaitez vous une vie moins  étroite ?

Mettez le cap à droite

Construire le pays, en dessiner l’ébauche ?

Tournez donc à gauche …

 

Puis les années passent, on retrouve de vieilles affiches

Dont il reste des lambeaux,         délavés par la pluie

Les discours se sont tus,             emportés par le bruit

Après les  élections,  …  restent       les champs en friche

 

RC   –   4 octobre 2012

 

 


Sa parole est d’or ( RC)


peinture; aquarelle perso 1998

 

 

 

 

 

 

 

 

Si je voulais me lancer dans la politique
J’aurais à parler en public
Tenir des propos  de comptoir
Et donner dans l’oratoire…

Si je voulais me lancer dans la politique
Un métier bien sympathique
Il  faut d’adord mettre son grain de sel,
Et puis tirer les ficelles…

Faire  du bagoût à l’italienne,
Monté sur une  estrade, comme Démosthène
La bouche  de cailloux si pleine,
Qu’au début, on l’entend à peine.

Mais à force de s’entraîner,
Force discours rondement menés
Avec sa voix de stentor,
On dira que sa parole  est d’or.

Les politiques et l’oratoire
Disent  « Votez pour moi, ce soir »
Ce sera une bonne initiative
(pour les législatives)

Nous avons besoin de vos voix
Pour créer de nouvelles lois  !!
Votez pour moi, c’est le bon choix  !!
( et vive le Roi !)

Ne reculant devant aucun bon mot
A dénoncer le vrai du faux
En en tirer des phrases, avantage
Phrases dont nous sommes otages.

Dans la nation, les jeux  d’alliances
Se font et se défont  (pour le bonheur  de la France)
L’orateur  n’est pas  taciturne
Et nous  conduira aux urnes

Les promesses  électorales
C’est surtout jouer  de l’oral
Les paroles s’envolent les  écrits restent
Ou bien il faudrait qu’on les leste.

A l’art oratoire,  la conviction,
Rime  avec soumission
Aux jeux  du pouvoir
« Allez vous faire  voir »

On pourrait même  lancer des paris
Et deviner la première tromperie…
Vous verrez que rien ne presse
Pour transformer en concret, les promesses …

RC   2 juin 2012

 

 

 

 


La théorie – du complot (RC)


peinture: Jackson Pollock - Composition with Pouring II au Hirshhorn Museum

 

La théorie                      du complot
Je te la dessine                 à la craie
C’est          une histoire d’intérêts
Et nous en n’avons pas notre lot

Des suggestions d’accusation
Mènent l’esprit en déroute
Autant qu’elles sèment le doute
Et font maintenir la pression

Parfois ,     des histoires d’espions
Outrepassent la barrière du droit
Et construisent la guerre du froid
Nous n’en sommes   que les pions

Mais           où se cache la vérité ?
Est-ce        celle que l’on nous dit
Ou bien              celle qu’on subit?
Dans ces                      calamités…

Bien malin                   qui le dirait
On le prendra      pour prophète
On demandera                    sa tête
Mais                         çà se saurait…

On ne construit             de vérité
Qu’en évitant            les discours
Qui conduisent    à des détours
de mains, bien              parasités

En évitant                  les phrases
Toujours                     prolifiques
De nos                bons politiques
Toujours                  en emphase

Surtout        quand ils nous dictent
De leurs paroles                   à abuser
Les victimes                         à accuser
Pour jouer                     leur vindicte

De ces discours , cerner les intérêts
Des individus                        et nations
Prêts en                       compromission
Il faudrait                            faire l’arrêt

C’est un coup                   les immigrés
C’est de l’autre un    corps de métier
A prendre                    dans son entier
Et autres                                 simagrées

Diviser                               pour régner
C’est en politique       l’unique sujet
De l’                        absence de projets
Où l’on veut         nous faire baigner.

Des ténébreux ciels,        osbcurcis
A transmettre              les angoisses
Nous devons fuir les porte- poisse
Pour ne pas être à leur           merci


Philosophie délirante – ( RC )


A la philosophie vivante,
j’associe la délirante
A l’amour magicien
Chacun y met du sien
Dans son beau palais
Cléopatre fait des siennes
Elle a fermé les persiennes
César en faux con maltais
On lui a grillé les neurones
Il monte la garde au fond du Rhône
Caché longtemps dans l’abri liquide
D’une eau pas très limpide

Nerva ( presque César) Getty Villa

Il eût été inspiré de rester à Rome
Sans courir après les fantômes
Ni convertir les celtiques
Par la langue de bois politique
On aurait préféré l’amour magicien
A l’habileté du politicien
Et qu’il laisse ses bataillons
Manger cornichons et graillons.
A force de courser Cléopâtre
Et son profil d’albâtre
Il a loupé l’été,     la plage
Le soleil,     et le bronzage
Et les pieds en éventail
Plutôt qu’un champ de bataille…

cet article  est une réponse complément à celui de JoBougon    :  voir  http://jobougon.wordpress.com/2011/10/12/philosophie-vivante/#comment-2438