Jean-Michel Espitallier – La chute –

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La chute, molle.
Dans le volume du cylindre,
La coulée des graisses s’étale sans plisser, régulièrement.
Des mèches finissent de se consumer.
Des bouts,
Quelques fragmentations,
Un voile d’essences volatiles,
Et c’est tout.
La chute.
Une attente allongée, flottante.
Une attente sans sonorité
(Les résonances du volume sont si amples).
Tout est arrondi.
La chute.
L’effondrement des pans,
La violence des projectiles,
La tendre épaisseur du vide sans vertige,
Elle choit,
Livrée à l’immédiat de sa détente,
Dans le déferlement strident de la lumière.
Ponts de Frappe
Biennale Internationale des Poètes en Val-de-Marne