Jean-Pierre Balpe – suffit de laisser venir les choses

en fait c’est assez simple n’est-ce pas suffit de laisser venir les choses n’est-ce
pas laisser laisser faire n’est-ce pas laisser être ne pas résister à leurs frémissements pas aller | contre-courant laisser advenir c’est assez simple n’est-ce pas comme ça c’est assez simple c’est la vie la vie des choses qui viennent ou ne viennent pas viennent ne viennent pas vont sont ne sont pas c’est assez simple assez simple suffit de laisser faire se laisser porter par leur rythme leur présence leur être-au-monde pas besoin d’autre chose laisser être laisser venir même si on ne sait pas si on ne les connaît pas les pulsions de vie respirer être respirer être respirer être respirer être inspirer expirer être laisser foire laisser être vivre ou pas c’est selon mais être là au milieu des choses qui vont viennent attendent passent résistent sont
Jean-Jacques Hamm – les interstices du temps (XI)

Lucian Freud – Le jardin du peintre
la soie de l’eau lunaire la soie la soif la joie le
râle de
l’eau le frisson des saules la soie
l’osier donné au voyageur la halte dans les vagues
les interstices
du temps le modulé d’un corps
le plissé le drapé les volutes d’une robe le lieu
ombragé
offert la blessure rose la tige de jade
le frisson des saules le frisson le pavillon fermé
encore
de ton absence
le plisé d’un rêve la perle rouge le couteau doré le
val profond
les volutes le pavillon fermé de ton absence
guerrier courageux cheval sauvage moineau
becquetant les grains
la blessure rose la porte de jade
la salle des examens les interstices du temps la corde de
luth le chant soudain
musique tendre attendre le ruisselet la perle noire
le propre de
la vallée et ta présence ta présence enfin
les interstices du temps la soif du soir la rosée du jour
le
frisson des saules
un jeune chat lape de sa langue rouge le lait
blanc ne
sachant pas qu’il est prisonnier des interstices du
temps
INVENTERRE I
(Chaos)
Collection « Les Transparents »
Le méridien éditeur
Une pierre informe dressée dans un jardin- ( RC )
Il y a une pierre informe
dressée dans un jardin
et que chaque matin entoure,
comme des stries concentriques
tracées dans le gravier .
De la mousse s’incline
du côté où l’ombre persiste
avec l’aide de celle
de l’arbre qui s’épanche
en brouillon de branches .
C’est un monolithe griffé d’incidences,
fendillé de gel,
de lignes qui se prolongent,
et finissent par se perdre en segments
dont aucun n’est rectiligne .
C’est un temps indéfini
qui a mordu dans ce corps,
arraché sa chevelure ,
imprimé ses tangentes,
en rides et en fragments.
Peut-être était-ce une statue
qui a fini par perdre ses membres,
oublier son visage
et sa première apparence :
aucun indice ne la rend lisible .
Personne ne nous dit sa légende,
son histoire et le pourquoi
de sa présence :
elle est dans le jardin à la manière
d’un cœur entouré de ses graviers .
C’est juste une vielle pierre dressée,
que l’on dirait vivante ,
une vie y pulse encore , énigmatique ,
pour ceux que le temps dépasse :
personne ne pénètre dans son secret .
–
RC – janv 2019
une épaisse nuit à l’intérieur de la terre ( RC )
mains négatives: grotte de Roucadour
Sous nos pieds,
à l’intérieur de la terre,
de l’épaisse nuit
ce sont peut-être des regrets teintés de noir,
où , dans les profondeurs souterraines
les cavernes se font,
creusant le silence d’une paix de ténèbres .
Et la roche suinte
d’un goutte à goutte lent, régulier,
marquant l’éternité du temps,
qui finit par la dissoudre,
en faire des cathédrales
aux statues pétrifiées,
ignorant celles des saints .
Personne n’y prie
et appelle de soupirs .
Pas d’âmes affligées
pleurant d’anciens amours,
et pourtant jaillissent
des larmes en cristaux
durcies par l’attente.
Il est loin aussi, le temps
où les hommes se rassemblaient
à l’abri des grottes,
autour de braises fumantes,
espérant survivre aux lendemains,
en peignant sur les parois
l’espoir des trophées de chasse .
Ils ont prolongé leur présence,
traversé des millénaires,
et toujours en silence,
leurs mains négatives
tâtonnent , inscrites sur la roche
à l’obscurité sans écho
qui se prolonge jusqu’à nous .
–
RC – juin 2018
Jacques Ancet – l’heure de cendre
Ecoute-moi, simplement
sans cesser tes gestes quotidiens : écrire une lettre, faire chauffer la soupe, mettre le couvert, que sais-je
l’eau qui coule les bruits ne me gêneront pas : le tintement des cuillers, le froissement bleu des flammes du gaz, l’eau qui coule du robinet, et
même si tu ne comprends pas tout, si tu oublies de m’écouter, tant pis, tu seras là, encore un peu
je saurai qu’il me suffit presque de tendre la main pour sentir ta chaleur.
Mais les mots me suffisent l’espace de ta présence que je sens, même si je ne te vois pas avec la nuit
tout ce qui fait cet instant si différent des autres malgré l’angoisse – ou peut-être à cause d’elle transparence noire où brillerait chaque éclat de la vie
Laisse-moi m’approcher un peu plus, avec ces mots que je cherche
de longues heures nous séparent du matin. Traversons-les ensemble
J A 1980
une forme douce et un sourire – ( RC )
peinture: Jeremy Annear
J’ai commencé
par une forme douce et indéfinie,
un peu ovale, mais sans bords,
que j’ai remplie d’un sourire
que je ne peux décrire.
Un sourire,
dont tu es l’ombre portée ,
qui s’étend lentement,
sans avoir de centre.
La couleur est apparue,
lente et dense
mais semblant sourdre de l’intérieur.
Il est difficile de l’expliquer
et encore d’en transmettre une image,
que l’oeil pourrait saisir.
Il suffit de se laisser envahir par sa présence,
s’en laisser traverser,
( enfin s’éprendre de ce désir,
qu’on ne peut même pas qualifier ) .
Rentré dans la nuit, en négatif – ( RC )
Je suis rentré dans la nuit
en négatif:
la lampe posée sur mon bureau
n’émet que du noir,
et absorbe un peu plus
à chaque instant
les parties saillantes;
les ombres, au contraire
vont vers une clarté trompeuse :
c’est ce qu’il reste
de la présence des choses .
Le jour s’est enfui,
absorbé par ce trou de lumière,
comme si c’était un puits
où j’allais tomber
dans l’infini
la tête la première .
–
RC – sept 2017
Alejandra Pijarnik – 5 très courts
embrassant ton ombre dans un rêve
mes os ployaient comme des fleurs
*
le rebord silencieux des choses
le tu qui parcourt la présence des choses
*
ces yeux
ne s’ouvrent que
pour évaluer l’absence
*
qui m’a perdue
dans le silence fantôme des mots ?
*
des pas dans le brouillard
du jardin de lilas
le cœur retourne
à sa lumière noire
*
Beatrice Douvre – présence d’un visage
Son chemin la terre jointe
Sa voix cette lampe droite
Ce qui tremble
Plus haut
Comme qui eut froid
De précéder le jour
Poids de celui qui parle
Et veut se perdre loin
Sa lumière file devant
On se souvient
D’une ombre digitale
C’est qu’une main portait
Nos lampes
Béatrice Douvre
Ta silhouette habite l’invisible – ( RC )
–
Toi, encore présente,
Tout a été effacé, pourtant,
Comme le vent dispersant les cendres,
une fois éteintes les braises du foyer .
C’est sans doute que tu habites l’invisible,
Quelque part incrustée dans le cœur,
– Où que tu sois.
Au sein du silence et d’un sourire,
tu te révèles pourtant, avec le soleil,
permettant de voir la silhouette,
modèle mêlé aux ombres d’une vigne vierge,
mouvante, comme pourrait l’être
ta présence, sur ma page…
—
RC – octobre 2015
–
d’après un écrit de Philippe Jaccottet
Toi cependant,
ou tout à fait effacé
et nous laissant moins de cendres
que feu d’un soir au foyer,
ou invisible habitant l’invisible,
ou graine dans la loge de nos coeurs,
quoiqu’il en soit,
demeure en modèle de patience et de sourire,
tel le soleil dans notre dos encore
qui éclaire la table, et la page, et les raisins.
P. Jaccottet
Brigitte Celerier – sur une photo d’August Sander
Je reprends une partie de son article visible ici,
Qui nous évoque cette photo d’August Sander :
Confrontés à la matière, même… – ( RC )

photo Martin Pierre – falaises du Vercors
Confronté à la matière même,
il y a toujours cette opposition,
ce défi qu’elle nous propose,
en particulier quand les dimensions font,
qu’il s’agit d’un obstacle.
Comment traverser l’obstacle,
comment s’y appuyer,
le palper, en jouer , comment en tirer parti,
pour essayer de surpasser ses propres limites
( les nôtres et les siennes ).
Mais la matière est.
Elle s’impose.
Elle n’est jamais vaincue,
De par sa continuité, son existence,
de son inertie même.
Qui , des navigateurs, se sont risqués sur la mer ,
en tablant sur des vents calmes,
des oracles favorables,
n’ont pas oublié les dangers qu’elle recèle,
et leur sillage n’a pas laissé d’empreinte .
Quand je vois le trapèze hautain de la montagne,
sa face bleutée parcourue d’ombres,
striée de troncs d’arbres,
la pente est toujours là . Elle s’oppose de le même façon,
même si je l’ai franchie hier .
Quand j’établis un itinéraire sur la carte,
je sais que des détours s’imposent,
qu’il me faudra contourner les précipices,
et emprunter obligatoirement, les quelques ponts
jetés au-dessus de la rivière.
Supposons que je doive franchir un désert,
c’est toute une stratégie à mettre en place,
pour qu’on puisse s’assurer de subsister
matériellement, pas seulement question climat,
mais en anticipant sur l’imprévisible…
Quelles que soient les heures et moments,
ce qui a été hier, est encore là aujourd’hui.
Ce n’est pas une vue de l’esprit,
Et justement, par son essence même,
la matière impose sa masse par rapport à l’abstraction.
C’est un corps, un vrai corps,…. sur lequel on habite.
Il se manifeste de toutes façons,
Même de la façon la moins perceptible
Comme s’il déguisait, selon les circonstances,
Sa façon d’être…
Il affirme obstinément sa présence.
Ce corps est matière, et se rappelle à nous.
C’est en quelque sorte une partie de notre existence .
–
RC- juin 2015
( texte né de la confrontation avec des écrits de Claude Dourguin, dont voici deux courts extraits ).
—
Les pins reviennent, clairsemés, avec leurs branches irrégulières, mal fournies, leur port un peu bancal qui
témoigne assez de ce qu’ils endurent. Nul tragique, pourtant, ne marque le paysage, entre conte et épopée
plutôt la singularité des lieux soumis à des lois moins communes que les nôtres, obligés à un autre ordre.
Chaque arbre tient à son pied, qui s’allonge démesurée et filiforme son ombre claire, grise sur la neige. Ces grands peuplements muets et fragiles d’ombres légères comme des esprits, le voyageur septentrional les connaît bien, une affection le lie à eux. Il traverse sans bruit leur lignes immatérielles dans le souvenir vague, qui les fait éprouver importunes, grossières, de la densité, de la fraîcheur, de l’odeur terrestre ailleurs, sur quelque planète perdue.
–
La contemplation de la montagne implique une intériorité plus grande que celle de la mer…. /…
C’est toute une trame narrative, avec ses anecdotes en sus, le passage d’un bateau de pêche, l’apparition d’une voile là-bas, le train des nuages au ciel, qui se met en place. La montagne, elle, souvent déserte, immobile ne connaît que les modifications de la lumière, beaucoup moins rapides sous les climats qui sont les siens.
De l’image, son retour permanent – ( RC )

sculpture: La Dame d’ Elche, Huerto del Cura, Elche, Espagne
–
Ce texte est une variation » réponse », sur celui de Jean Malrieu ( qui suit )
–
—
D’avril à novembre,
De Novembre à avril,
Je tisse à l’endroit, à l’envers,
Des mailles pour que je contourne l’hiver .
J’écris toujours, à la lumière de tes feux :
Et ceux-ci sont un don.
Une présence faisant s’ouvrir mes yeux,
Même aveuglé par la pluie fine des jours .
Ceux ci passent et, même changeants,
Sont un retour permanent .
Et si les sillons du temps,
Laissent leur empreinte sur ma peau…
Ton image est un miroir,
Suspendu quelque part,
Impalpable et lisse,
Au delà du tain .
Chaque chose est nouvelle,
Et toi, vivante, au défilé des heures.
–
RC – nov 2014
—
.
Je suis devant toi comme un enfant,
plein de pluie et de ravage,
ai cour d’un automne de silence
comme au centre d’une place assiégée
par l’herbe brûlée.
Je t’écris pour alléger le temps.
Cette page que je griffonne est un miroir.
D’elle va surgir un destin inattendu.
Car ma lutte contre le temps est ancienne.
J’écris toujours la même chose :
elle est nouvelle.
Que je lise à l’envers, à l’endroit,
l’inquiétude est éclairée
Je n’y peux rien.
Les années passent, me révèlent.
Mon visage s’affirme sous la pluie fine des jours
qui vient vers nous sur ses milliers, de pas agiles.
J’écris pour être avec toi
dans la paille douce et chaude de la vie.
Jean Malrieu
Présence en lumière- ( RC )
Tu viens faire ce dessin ,
C’est un rectangle de lumière,
Il se pose sur le sol,
Et lentement se déplace,
Avale une partie de la pièce,
Monte sur le lit, et
Réchauffe la pièce,
Quelquefois strié des traits souples
Des branches, et du passage
Des oiseaux.
–
C’est maintenant un losange,
Ondulant doucement
Aux vagues des draps…
Je pourrais attendre,
Des heures durant,
Ton ombre se glissant,
A travers les nuages,
Mais tu n’es pas l’ombre,
Tu n’es que lumière,
Et chaque jour,
–
Je ressens ta présence.
–
RC- décembre 2013
Dominique Boudou – L’homme qui marche – 1

Mel Drucker – sculpture en fil métallique: homme marchant avec chiens ,
L’homme qui marche #1
Il faudrait souffler comme les autres hommes
A cette pause qui n’a pas de présence
Dans laquelle je m’oublierais pourtant
S’il n’y avait pas tous ces mystères
Sous nos pas
La tentation du jardin encore
Qui miroite au fond de tes yeux
Deux chaises intemporelles
Autour des cercles de l’eau
La grille qui grincerait
Comme elle grinçait tu t’en souviens
Le parfum de la terre
Dont nous savions le partage
Allons sois raisonnable
Je ne veux pas pleurer
Un autre enfant passe
Qu’on n’a pas remarqué
Qui connaît tout du chemin
Un enfant qui n’a pas d’enfance
Une barque sur l’océan, que j’habite au reflet des étoiles (RC )
Une barque sur l’océan,
Que j’habite au reflet des étoiles,
Bercées par les heures diluées,
Lorsqu’ aucun vent ne gonfle les voiles.
L’avenir serait en ces îles
Posées sur la brume, dos d’espadon
Qu’un parcours immobile
Détache de l’horizon.
Orphelines d’une terre noire,
Ayant perdu sa mémoire,
Ou peut-être encore si loin,
Qu’on en oublie ses jardins.
Tant de liquide, au gré de l’immense
Si je fais du sur-place
Amplifie, de conscience, ta distance
L’esprit noyé, de trop d’espace,
Le baiser des pensées s’accompagne,
Des hasards de l’existence,
Quand jamais ne s’éloigne,
L’ombre de ta présence.
–
RC – 5 août 2013
–
Thierry Metz – Le drap déplié
LE DRAP DÉPLIÉ (extraits)
N’être plus qu’un silence
caché
dans la voix
ou ici
parmi les traces
de la roue
être celui
qui retrouve un visage
pour lui donner
de l’eau.
Un peu de terre et de ciel
dans le regard
dans ce que je dois garder
à la lisière d’un mot
d’ici je le vois
de là où je travaille
sur un sol que je retourne
vers cette main
que je retrouve
mais rien ne sera dit
sans ta présence.
Je n’écris que dehors
une écriture un pas
fluide
entre les orties parmi les chênes
les hêtres
la paume entaillée
ouverte comme un buisson
je reçois l’eau
la lumière
je ne suis que l’âtre
d’un visage.
Thierry Metz, Le Drap déplié, L’Arrière-Pays, 1995, pp. 47-49-50.
–
Cesar Moro – Le monde illustre
–
LE MONDE ILLUSTRE
Semblable à ta fenêtre qui n’existe pas
Comme une ombre de main sur un instrument fantasme
Semblable aux veines et au parcours intense de ton sang
Avec la même similitude avec la continuité précieuse que
M’assure idéalement ton existence
A une distance
A la distance
Malgré la distance
Avec ta face et ton visage
Et toute ta présence sans fermer les yeux
Et le paysage qui bourgeonne en ta présence quand la ville
N’était pas je ne pouvais être que le reflet inutile de ta présence d’hécatombe
Pour mieux mouiller les plumes des oiseaux
Cette pluie tombe de très haut
Et m’enferme dans toi moi seulement
Dans et loin de toi
Comme un chemin qui se perd sur un autre continent
EL MUNDO ILUSTRADO
Igual que tu ventana que no existe
Como una sombra de mano en un instrumento fantasma
Igual que las venas y el recorrido intenso de tu sangre
Con la misma igualdad con la continuidad preciosa que me
asegura idealmente tu existencia
A una distancia
A la distancia
A pesar de la distancia
Con tu frente y tu rostro
Y toda tu presencia sin cerrar los ojos
Y el paisaje que brota de tu presencia cuando la ciudad no
era no podía ser sino el reflejo inútil de tu presencia de hecatombe
Para mejor mojar las plumas de las aves
Cae esta lluvia de muy alto
Y me encierra dentro de ti a mí solo
Dentro y lejos de ti
Como un camino que se pierde en otro continente
Extrait de » la tortuga ecuestre »
–
César Moro est né à Lima en 1903. Encore jeune, il décide d’immigrer (1924) en pensant vivre de ses peintures.
Il choisit la FRANCE, découvre le mouvement surréaliste et sa nouvelle vocation pour la poésie. C’est en français qu’il choisit d’écrire ses poèmes.
Après huit années passées et une participation active dans le groupe surréaliste 1928/1933, il retourne au Pérou où il se lie d’amitié avec E.A.WESTPHALEN avec lequel il partage ses idées, et font découvrir le surréalisme en Amérique Latine.
Il part au Mexique en 1938 où il retrouve ses amis parisiens. C’est la période la plus productive de sa vie et (l’exception confirmant la règle), il écrira cette fois-ci en espagnol: » La tortuga ecuestre « . De même, sous la direction d’André Breton, il organisera avec Wolfgang PAALEN, l’Exposition Internationale du Surréalisme en 1940 qui a lieu au Mexique
–
Au matin – la trace du temps dans le givre – (RC)
–
–
–
–C’était au matin, l’horloge du temps
Déplaçait ses aiguilles dans le givre
C’étaient les ombres, et elles étaient blanches
C’étaient des fantômes allongés sur le sol
La trace figée des arbres debout, en patience
Qui attendent la lumière au sortir de la nuit
Et je t’imagine ainsi, en présence
Car pour moi tu es l’ identique en image, toujours
Je t’imagine aussi en absence
A susciter mon écriture sur la page blanche
Comme les aiguilles du temps que déroule
leur fuite, ta fuite ….et tout ce qu’il y (a) entre
—–
RC 1er dec 2011
—
J’ai aussi trouvé le poème de Vesna Parun, qui nous conte des évènements parallèles
(voir aussi les deux publications récentes que j’ai fait des textes de V Parun)…
———
Murmure des ailes et murmure de l’eau
Le monde qui vient à notre rencontre nous murmure les contours
des arbres qui bruissent à l’horizon
et grandissent des ombres courbées.
Assieds-toi sur le seuil
et attends
que le soir se déplace…
(Vesna Parun)