Wang Wei – vague de saules
en rangées distinctes
se succèdent les arbres
magnifiques
leurs ombres inversées
traversent
les ondes cristallines
pas comme dans les canaux du Palais impérial
où le vent du printemps
attriste toutes les séparations

Wang Wei est un poète chinois du 8è siècle
Charles Reznikoff – Te deum

Ce ne sont des victoires
que je chante,
je n’en ai pas,
mais le soleil qui brille pour tous,
la brise,
les largesses du printemps.
Non la victoire,
mais le travail quotidien accompli
du mieux que je pouvais :
non un siège sur l’estrade,
mais à la table commune.
Mario Benedetti – seul comme ce porte-manteau

Moi aussi seul comme ce porte-manteau,
comme sont les tables, comme est la planche à repasser.
Murs et rambardes, le fauteuil, la cheminée.
Brûle le feu incendiant le jardin tout entier,
tout le pré, les bois, tous les printemps.
Tersa morte, (extraits)
Milan, Mondadori, 2010
Elégie – (Susanne Derève)

Arbre dressé vers le ciel élégie de bourgeons tremblants dans la lumière du soir Chez nous tout arrive tard la promesse de vie est si longue à venir qu'on la croirait perdue à la dérive dans les glacis de l'hiver comme ces longs nuages à la remorque des oiseaux de passage Soubresauts L'hiver chez nous est si long à mourir grêle pluie vent pâles brouillards de givre et de lune froissée Mais un arbre dressé vers le ciel élégie de bourgeons tremblants d'un vert si tendre un arbre annonce le printemps
Plume – (Susanne Derève) –

Gratte, gratte le papier plume bavarde tandis que je griffe la terre froide pour y enfouir la promesse de vie. Sève, qui cheminera vers le soleil tandis que tes mots candélabres s’abimeront dans l’encre noire du poème.
Appelle-moi encore – (Susanne Derève) –

Contre un tas de bois mort, brise indolente, abri silencieux, voix. Voix qui m’appelle a fait fuir le lézard et la mésange. N’épelle pas mon nom usé. La terre porte un mirage d’eaux neuves, de printemps. Des chevaux captifs renversent le fil acéré des enclos. Les drailles à l’horizon cheminent vers le ciel, et franchi le ciel vers l’échine argentée du vent, le pelage ras des Causses hérissé de lavandes, l’étrangeté des pierres dressées. Déjà, le soir s’enferre au creux des combes, l’ombre violette des futaies se déploie et s’allonge, tout ce que le jour portait de douceur et de fièvre bascule puis se fige dans le premier battement d’aile de la nuit. Appelle-moi encore, et je te rejoindrai.
Pier Paolo Pasolini – Sans manteau , dans l’odeur de jasmin –

Sans manteau, dans l’odeur de jasmin je me perds dans ma promenade vespérale, respirant — avide et prostré, jusqu’à ne plus exister, à être fièvre dans l’air, la pluie qui germe et le ciel bleu qui plombe aride sur les chaussées, signaux, chantiers, troupeaux de gratte-ciel, amas de déblais et d’usines, pénétrés d’obscurité et de misère... Je marche sur une sordide boue durcie, et je rase des taudis récents et délabrés, à la lisière de chauds terrains herbeux... Souvent l’expérience répand autour d’elle plus de gaieté, plus de vie, que l’innocence; mais ce vent muet remonte de la région ensoleillée de l’innocence…L’odeur précoce et fragile de printemps qu’il répand, dissout toute défense dans ce coeur que j’ai racheté par la seule clarté : je reconnais d’anciens désirs, délires, tendresses éperdues, dans ce monde agité de feuilles. *
Poésie
1943-1970
nrf Gallimard
.

Robert DESNOS – Printemps –

.
Tu, Rrose Sélavy, hors de ces bornes erres
Dans un printemps en proie aux sueurs de l’amour,
Aux parfums de la rose éclose aux murs des tours,
à la fermentation des eaux et de la terre.
Sanglant, la rose au flanc, le danseur, corps de pierre
Paraît sur le théâtre au milieu des labours.
Un peuple de muets d’aveugles et de sourds applaudira
sa danse et sa mort printanière.
C’est dit. Mais la parole inscrite dans la suie
S’efface au gré des vents sous les doigts de la pluie
Pourtant nous l’entendons et lui obéissons.
Au lavoir où l’eau coule un nuage simule
À la fois le savon, la tempête et recule l’instant
où le soleil fleurira les buissons.
6.4.44 19,
rue Mazarine
Paris VI
Desnos Oeuvres
Quarto Gallimard
Julien Bosc – écrire avant de se taire
écrire
avant se taire
rallumer son feu dès l’aube peler l’orange
raccommoder sa langue et sa peau
compter les gouttes de pluies glissées sous le rameau nu du pommier
laisser venir
offrir un toit au vent et
si du dedans le papillon frappe au carreau de la fenêtre ou de la porte
lui parler peu sans surtout forcer la voix
le prendre dans le creux d’une main
entrebâiller la fenêtre ou la porte et ouvrir après la main
ainsi
des ocelles rouge et jaune à ras des crêtes et
dans de la nuit bleue
l’éventualité d’un poème
à vingt jours du printemps
offrir un nouvel air à la terre du jardin en
ratissant les feuilles mortes puis
allumer un feu de petits bois et vieux genêts
les y jeter et voir partir en fumée
(penser qu’on pourrait se pendre
allez savoir pourquoi à ce moment-là)
compter les premières jonquilles tel un enfant les pièces au fond de sa poche
et avec huit être riche comme Crésus
rentrer tandis que les pâquerettes hâtives se replient pour la nuit
allumer sa lampe comme d’autres mettent à la voile
faire le vide et
tenter d’en tirer quelques bribes — gagnées sur la mélancolie
——————
Robert Vigneau – l’asperge

Dans le printemps en prière,
L’asperge prend son élan.
Dieu du Ciel, Dieu fait lumière
Qui brille au dessus des champs
Et dessous, autre prodige :
L’asperge dans son terreau
Sort ses griffes, ses rémiges,
Sort des instances d’oiseau,
Des espérances de plumes
Frisant au bec du turion.
La colombe du légume,
Notre asperge en dévotion !
Dans le sable elle voltige,
Tirée verticalement
Vers le ciel, vers ce vertige :
La lumière du printemps.
Fuis l’asperge en couleur d’ange
Sort des envols souterrains.
La clarté lui tend la main.
Alors qui se fait phalange?
Qui choisit Dieu pour arôme?
Qui se glisse dans la paume
Lumineuse du divin ?
Notre asperge du jardin.
Frisson d’Avril – (Susanne Derève)

Photo – montage RC
J’ai confondu le printemps et l’hiver
Il neige si fort ce matin
une bourre de soie légère
J’y vois frissonner Avril
Sur la promenade pleurent les saules
et leurs cotillons graciles
moussent doucement à nos pieds
nos chevelures en sont poudrées
Neige douce que porte le vent
mollement gorgé de pollens
un duveteux tapis de graines
festonné d’écume blonde
comme une averse féconde
qu’un souffle disperserait
inspiré d’un poème de René Chabrière : http://welovewords.com/documents/une-neige-qui-nen-est-pas
Magnolias – (Susanne Derève)

John Lafarge – Magnolia
Arbres grêlés de l’hiver qui griffez l’horizon
de vos bras nus
Les magnolias fleurissent déjà
étoiles roses étoiles claires
et les mouettes décrivent de grandes arabesques blanches
au-dessus des toits épousant le vent d’une aile légère
Qui voudrait croire que c’est aujourd’hui
le printemps ?
Les rues déroulent leur ruban de silence jusqu’à la mer
et la mer elle-même est silence
Les fenêtres sont closes la ville muette
les parcs les jardins déserts
scilles, jonquilles, violettes
furtivement écloses
et leur parfum vivace
enfoui dans le lit des sous-bois
Tu tentes bien d’en ranimer l’émoi
mais son souvenir te trahit
il s’évanouit et se dérobe
comme un voile trop fin
une image tremblée qui file entre les doigts
Alors, tu restes assis vainement à rêver
de chemins creux
du vert acide des futaies
Tu voudrais éprouver encore le fourmillement
de la marche, l’élan que tu imprimais à ton pas,
le chant des cailloux sous tes pieds
tu te souviens et tu voudrais et tu oublies :
tu ne peux pas.
Je me souviens du vent dans mes feuilles – ( RC )
Je reprends quelques paroles,
d’une chanson engloutie
par des années d’oubli,
mais moi je me souviens
du vent dans mes feuilles,
car l’arbre que je suis
a davantage de mémoire
que celle des hommes,
car celles arrachées par l’automne .
même si elles se sont ocrées,
recroquevillées, desséchées
puis tombées en poussière
me rappellent les hiers.
Mais il n’y a pas de deuil
puisque malgré l’hiver
le gel sévère
est encore teinté d’éphémère;
les feuilles, je les renouvelle,
de manière providentielle
car tu sais que mon bois
toujours verdoie
aux futurs printemps
et reste vigilant
pour ne pas laisser périr
les souvenirs.
- RC – août 2019
Danielle Legros Georges – Pleasant street , printemps

Jean Messagier – L’amour chez les noisettes
Avec le printemps sur mon dos, autour de mon cou,
avec l’horloge tournée vers l’avant, s’ouvrant
doucement, sur un paysage de ciel voilé,
Dans l’envol du crépuscule, cornouiller, fleur
Tanguant dangereusement, l’éclat de chair
D’ une jambe marchant sur le trottoir,
Dans la fougère, la roche verte, l’herbe, l’arbre, un mot de plus
Et je nage dans un jardin. Et maintenant :
Vert-de-gris. Le voilà. Que dire, que dire
Sinon donne-moi le monde. Merveille aussi. Pousse-moi
A écrire un vers, pousse-moi à m’aligner avec ce qu’il y a
Autour de moi, hors de cette page. Abandonne l’espace
Entre ci et là. Là.
Poèmes choisis
rumeurs Novembre 2018
Ed La rumeur libre
Gartempe – Susanne Derève

Photo RC
Printemps, me disais-tu,
des lits de fleurs jetés sur l’eau
comme les voiles blancs d’une aube
adolescente
Je répondais école buissonnière, iris,
– pas ceux de Van Gogh –
les iris jaunes des rives basses de la Gartempe
jardins épanouis, fleurs de fruitiers,
ramées légères sous le vent frais
Que disais-tu sinon que le printemps était là
ses fleurs dressées aux angles des fenêtres,
égayant le pavé des cours, cernant le vide
à l’aplomb des vieux murs, églantiers,
valérianes, coquelicots d’un jour
Printemps voyais-tu ce que je ne voyais pas
Jetais-tu sous mes pas comme un semis d’étoiles
Etaient-ce simplement les cailloux du chemin
Ou sous les lunes d’eau un reflet cristallin
l’éclat du ciel entre les pierres
pans de ciel mêlés entremêlés de murs brisés
fendus d’étroites meurtrières
Tu me disais printemps
et mon rêve brassait le temps
comme les pales du moulin
C’était le battement régulier de la roue
l’orbe de l’eau le lit d’argent de la rivière
et ses berges un écrin déclinant la palette
des verts me disais-tu
comme on les peint
Pégase – (Susanne Derève)

Albert Pinkham Ryder – Pégasus
Gorgone aux yeux de pierre
je regardais s’enfuir le temps exsangue
Pégase, auréolé des nuits de gel
qui déployais tes ailes blanches
en bordure des chemins grêlés de vent
sur les rameaux légers du jour naissant
enrubannés de sève
Les nuages tendaient au ciel des bannières
d’argent
Les neiges de printemps sous ton sabot délié
fondaient en sources claires
Pégase
qui piétinais l’hiver et terrassais
la gangue bleue de mes chimères
Claude Pélieu – Printemps rouge et noir

Mark Rothko
J’aime le silence de la forêt
et les paysages inachevés
(Il paraît que nous sommes assurés
de notre défaite et de notre désintégration)
nos peurs barbouillées du sang de la nuit
ruptures brisures transmissions
sur le mur d’écrans les fournaises du monde
tout devient visible et les fleurs du silence
incendient nos yeux de rumeurs
merles rouge-gorge mésanges sont revenus
l’herbe du printemps imite le vol des mouettes
flammes bleues à travers les branches des érables
c’est la fin de l’hiver et par temps de pluie
les couleurs pleurent sans mémoire
Indigo Express
Paris – le livre à venir- 1986
James Sacré -Toit dans l’ombre (ou lampe) et le temps

Kandinsky – The blue rider
Un grand cheval emporte un pays , le village
( C’est au printemps , un arbre a grimpé son branchage
Au ciel ) ; espace : ah , oui les merveilleux nuages !
Mais rien , que le vent , rien , le bleu du paysage .
Où bondir ? je ramasse un trèfle , des fourrages ;
Ras de terre écorché , escargots , tussilages ,
Un cheval maigre y traîne un précaire attelage .
Où le printemps , les foins ? Où paraît quel visage ?
Un arbre fait quel signe où rougit le village ?
Je le regarde au loin , printemps fleuri , feuillages ,
Taupinière et chardons le soleil , cheval sage …
Et rien , que le vent rien , l’érosion d’un village .
Toit dans l’ombre (ou lampe) et le temps p 34
(à des poèmes d’Yves Bonnefoy)
ANCRITS – Imprimeur Thierry Bouchard (Losne)
1982
Alda Merini – née le vingt-et-un au printemps
peinture D Rossetti – détail – Proserpine
Je suis née le vingt-et-un au printemps
mais je ne savais pas que naître folle,
ouvrir les mottes
pouvait déchaîner la tempête.
Ainsi Proserpine légère
voit pleuvoir sur les herbes,
sur les gros épis gentils
et pleure toujours le soir.
C’est peut-être sa prière.
(de Vuoto d’amore, Il volume del canto)
Shakespeare – chaque saison
la neige nouvelle Edward Munch 1906
A Noël, je n’ai plus envie de rose
que je ne voudrais de neige
au printemps .
J’aime chaque saison pour ce qu’elle m’apporte .
Toi qui vins de bien loin – ( RC )
Toi qui vins de bien loin,
le vent derrière ton dos,
et les gestes d’écume,
as-tu marché sur l’eau,
les pas aussitôt effacés par les vagues
ou es-tu née d’une conque,
comme la Vénus de Sandro,
célébrant la venue du printemps ?
Enveloppée de ciel,
les nuées en robe vaporeuse
en as-tu repoussé les limites,
replié les courbes de l’espace ,
fait de la mer ton berceau ?
Toi qui vient de si loin
et qu’on n’attendait plus…
–
RC – juill 2018
Fleur recluse – ( RC )
photo perso – Chanac
C’est comme un coeur
qui garde sa couleur
encore quelque temps :
il parle doucement
de ses quelques printemps
vécus bien avant .
– C’est une fleur à l’abri de l’air,
qui, par quelque mystère
jamais ne fane,
mais ses teintes diaphanes
à defaut de mourir,
finissent toujours par pâlir .
Détachée de la terre ,
elle est prisonnière
d’une gangue en plastique,
un procédé bien pratique
pour que la fleur
donne l’illusion de fraîcheur .
– C’est comme un coeur
qui cache sa douleur ,
et sa mémoire,
dans un bocal de laboratoire,
( une sorte de symbole
conservé dans le formol ) .
Une fleur de souvenir ,
l’évocation d’un soupir :
celui de la dépouille
devant laquelle on s’agenouille :
les larmes que l’on a versées,
au milieu des pots renversés .
C’est comme s’il était interdit
à la fleur, d’être flétrie :
elle, immobilisée ,
figée, muséifiée,
( églantine sans épines,
au milieu de la résine ) .
A son tour de vieillir :
elle va lentement dépérir :
le plastique fendille, craque
ou devient opaque :
les vieux pétales
cachés derrière un voile
entament leur retrait :
d’un pâle reflet
où les couleurs se diffusent :
la rose recluse
se ferait virtuelle :
– elle en contredit l’éternel –
–
RC – nov 2017
Maria Gheorghe – Regard d’hiver
il neige
il neige comme dans les contes de fées
tends tes mains et accueille les rêves des étoiles
sirote-les du creux de tes paumes où le miracle
se fond en source de renaissance au printemps .
Béatrice Douvre – Gravitation
croix de chemin en Gévaudan ( Besseyre )
Sous le grand âge du printemps
L’eau sourd en gouttes de regret
Des bouquets sonores exultent
Poudroyant
Mais la demeure saigne
Et sa fissure
Nous avions construit ici notre logis
Sur un escarpement de pierres heureuses
La campagne est mouillée de sevrage
La voix nuptiale empruntée aux pierres
Heure boisée qu’excède l’amour
Tu innocentes ta trouvaille d’enfant
Tu gis sur le chemin trempé
Et de pluie tu défailles
Maintenant brillent d’obscures larmes
Tu acceptes la peur immaculée de vivre
L’aube étincelle dans l’herbe des vigueurs
Souffle mûr mêlé du sang des hommes
Tu marchais réinventant le pas du sol comme une soif
Dans le vent neuf Je te regarde tu courais
Geste habité du vœu de naître
Auprès des croix
Qui font parfois les pierres profondes
Moment cendré de l’étendue
Chancelant
Et notre pauvreté nous vient d’un même exil
Dans le temps
Grandir a dissipé le seul voyage
Entre l’arbre et le seuil
Entre nos mains
Désormais c’est l’herbe qui nous dure
Sa cécité très douce à nos pas retranchés
Le temps est une île, le temple est sur l’île – ( RC )
Le temps est un île
dérivant sur le lac .
Jamais elle ne heurte les bords .
Grenouilles et serpents
fréquentent eaux et roches
sous le regard étonné de l’enfant solitaire,
recueilli par un moine.
Le temple est sur l’île .
La barque est le lien nécessaire
qui le rattache au monde .
On y pénètre par une porte fictive .
Derrière laquelle se jouent passion et cruauté ,
échappée trompeuse sur la liberté,
une pierre attachée aux pieds .
Les choses se répètent
de générations en générations ;
les fantômes glissent
lentement dans un rideau de brume.
Ou bien apparaissent dans un trou d’eau
quand le gel pétrifie la surface
et les branches dégarnies des arbres .
Les saisons se succèdent,
comme il se doit.
Les rides se creusent sur les visages.
Le printemps revient :
c’est un rite immuable
inscrit dans les choses,
et dans la pierre que l’on porte, encore .
–
RC – juin 2017
( en rapport avec le film printemps été automne hiver … et printemps ) de Kim Ki-duk )
Marie-Madeleine Machet – la fête du monde
peinture : P Bruegel le jeune
Tous les printemps aujourd’hui sont éclos
Mille ans d’espoir entr’ouvrent leurs paupières
Mille ans pour le bonheur de sèves éclatées
à la fontaine où s’épuise l’hiver,
Le jour ondoie et lustre
les vivants nouveau-nés.
La fête est commencée.
Le monde-roi danse avec la lumière
s’enivre de soleil.
Les fleurs animent leurs couleurs
les vents soufflent sur la terre
les nourritures du ciel.
Hâte-toi, c’est ton tour
pour le bonheur qui passe.
La fête est commencée pour toujours
mais toi, c’est ton instant,le seul.
Marie-Madeleine MACHET « Les Fêtes du monde »(éd. Seghers)