voir l'art autrement – en relation avec les textes

Articles tagués “Provence

Carnets de dessins de Provence – ( RC )


dessin RC , environs de La Tour d’Aigues

A chausser les sandales de l’enfance,
te rappelles-tu des champs de Provence ?
Tu n’avais pas à ouvrir ton herbier,
le vent poussait ses vagues dans le blé,
comme dans la farandole
de la voix du mistral
soufflant par rafales
sur le plateau de Valensole.

Tu l’as parcouru à pied,
en sortant ton carnet à dessins.
De jeunes lavandes
déroulaient leurs points
avec de curieuses perspectives,
où le feuillage argenté
des oliviers, voisine celui, plus léger
de la promesse des amandes.

Contre les montagnes lointaines,
je me souviens de la teinte rousse
tirant sur le brun de Sienne,
opposée aux vertes pousses
des rangées de vignes
étagées sur les pentes ,
offertes à la cuisson du soleil.

Tu en parcours les lignes,
un soleil de miel
sous tes sandales de silence.
Les ceps crient
dans l’impatience
d’une lumière de braise
aux senteurs de la garrigue.

Bousculés dans les croquis
d’encre et de fusain,
sont-ils l’essence
de la morsure du midi
que rien n’apaise ,
calmés seulement
par la douceur de lait des figues…?


La Provence se penche pour un baiser profond (RC )


photo perso - nov 2012

photo perso          – nov 2012

Il est des calanques,         comme une personne que vous aimez,


En la conduisant vers la mer,        juste pour y tomber dans son lit,

En allant vers le mirage sauvage de l’eau,

La Provence se penche pour un baiser profond,

Sertie de roches blanches, coupantes

–        Comme menaçant la terre, en la poussant

Dans les flots sertis de diamants mobiles,

Avec ses pins qui résistent,       avec leurs manches vertes,

Leurs racines                             puisant le ciel d’un soleil,

Et la pente fourbue des rochers

–                     S’éparpille en îles,

Battues par le vent sauvage de l’azur.

RC      – 12 avril 2013


Jean Pérol – Soleil cigales..


photo: cigale de mer Scyllarus arctus

 

 

 

Soleil    cigales..

Soleil    cigales
le lézard du souvenir bondit
et c’est furtif entre tes ombres
le passé perdu des provences pauvres

tu écrivais sous le figuier
sur la table usée de rotin bancal
dans la campagne abandonnée
et l’importance de parler
dans le bleu hébété tentait de t’emporter
à brides lâchées   à encrier ouvert

où une mouche
finissait toujours par tomber
et noire sur noir vibrionnait
comme confus tes jeunes mots
dans l’ouverture d’un monde plein
mais maintenant que la table
et le jardin sont un peu mieux
mais maintenant que tu peux
en lui   en toi   ailleurs
presque tout lire à livre ouvert

seule t’affronte amère et sûre
jour après jour en son contraire
et jusqu’au noir plus noir que l’encre
l’autre importance de se taire.

Se taire.

Jean Pérol. ( dans Autre Sud n° 28)

 

 

 


Deux soeurs provençales (RC)


architecture: abbaye de Silvacane, : le dortoir

Au coeur  de la Provence
Ce sont ces lieux  de prière
Caressés par la lumière
Qui pesamment, s’élancent

Du fond des vallées,  matins
A l’arc des voûtes romanes
De l’abbaye de Silvacane
Aux senteurs de lavande et de thym

Monte le chant des pierres
Des sanctuaires anciens
Des édifices  cisterciens
Comme  s’élancerait  le lierre

Portés, par le croire  en Dieu
La plénitude , ou le manque
La sérénité, à Sénanque
Ajoute à la beauté les lieux.

RC   26 avril 2012

architecture: style cistercien Abbaye de Silvacane (13)


Lecture des Alpilles, en Crau ( RC)


photo perso: Arles détail d’architecture ( console)

photo perso et montage panoramique. – alpilles 2005

 

Je lis  les Alpilles         assises sur la Crau

Un parcours ouvert, qui se fait sans pirogue

Au pays  peint par Van Gogh

Marquant  son passage, en solitaire  héros

Et à revoir, encore, et encore ses peintures

Au mistral agitant les oliviers:  il perdure

Et penche au bord des routes les verticales

des platanes –  sans  les faire pour autant bancales

peinture: Van Gogh, montagnes des Alpilles vers St Rémy de Provence 1889

Je revois la lumière      qui s’étale dans la plaine

Et vibre, jusqu’aux salins,    sans perdre haleine

Les tours     de Tarascon et Beaucaire

Son choc  ,sur les contreforts de calcaire

Par dessus l’enclos de Fos, les géants de fer
De Moralès,
, gardent      leurs grands airs

Attendant,      d’un envol de leur cimetière

De rejoindre la mer à l’étang de Berre

photo perso: Moralès: sculpture de métal. Fos sur mer

Il faut aussi que je nomme

La sentinelle  du grand Rhône

Arles ,ensoleillée, et magnifique

Des compétitions photographiques

Partageant solennelle et intime

Les sculptures de Ste Trophime

Aux Picasso de Réattu, lyriques

Les allées des Alyscamps, ces antiques

photo perso: scuplture du cloître de Ste Trophime

Ce poème  ailé, est un paysage .

Il n’est pas que sur la page

Mais en conscience ,l’oeil , voyageur

Semblable, mon frère ma sœur, et quel qu’en soit le lecteur

———-

Variation  à partir  de « j »aperçois le semblable »  de J Jacques Dorio

photo-perso: Arles lion sculpté, ancien pont traversant le Rhône


Jean-Jacques Dorio – IFS ET GENÊTS EN UN SEUL CRI


Alpilles: photo perso 2004

IFS ET GENÊTS EN UN SEUL CRI

   

 

(mai 2010)

 

 

 

à Michel Cosem

 

 

 

 

Il y a des poèmes de neige

et d’autres de soleil

 

les soirs de demi-brume

à Londres

très peu pour nous :

 

Occitans des Pyrénées

et du sang que François versèrent

au temps des Albigeois

 

 

Il y a des poèmes de coeur

et d’Ifs et cris en un seul mot*

 

 

Maintenant que j’habite Provence

ifs sont frères des genêts

sur les Alpilles

où crut renaître Vincent

 

 

Ifs et genêts

en un seul cri

 

Jean-Jacques Dorio

 

peinture: Vincent Van Gogh - Alpilles

 


Paris-scies… ou d’errances jusqu’en Camargue (RC)


Paris Scies

Je dirai qu’à Florence

On sremplit la panse

Et qu’à Pise la tour

a ses petits fours

Y a pas en Toscane

Du saucisson d’âne

Mais en Italie

Toujours de grands lits

Marquise à Senlis

Et ses fleurs de lys

Les accueille en dépôt

Gravées dans sa peau

De Reims à Clovis

C’est un tour de vis

Poterie cassons

Vase de Soissons

Si tu vas en Arles

Tu sais dont je parle

Du fond d’Trinquetaille

Nous ferons ripaille

Et qu’on se déplace

Mais toujours j’enlace

Le corsage rayonne

De ma belle lionne

De lionne en Lyon

Un ptit coup d’avion

A califourchon

Dans un ptit bouchon

On s’en paie une tranche

Au bord de la Manche

C’était à St Lo

(pas de vin mais beaucoup d’eau)

Tant de pluie qu’en Bretagne

Pas besoin d’un pagne

Pour se faire masser

Dans un bain glacé

D’retour en Provence

C’est un jour de chance

J’ai vu ma Bougon

Parfumée d’savon

C’était pas rideau

La bête à deux dos

On s’est promenés

Bus et câlinés

Si l’Mistral nous nargue

C’était la Camargue

Lente et paresseuse

Mais aux heures, heureuse,

( et une petite  réponse à Jo)

petit mix modifié par mes soins...