La mer a ses empâtements – ( RC )
peinture: August Strindberg – musée d’Orsay
Les peintres délivrent leur âme,
en étalant le safran,
le rouge garance et l’indigo,
et ils dansent avec leurs pinceaux,
parfois avec les doigts .
Ils s’enveloppent dans le paysage
qui nait sous leur patience ,
s’enfoncent dans les infinis d’horizon,
combattent les nuées d’orage,
et le soleil dans l’éblouissement .
Je ne me souviens plus
des couleurs de l’espoir :
> il y avait cette peinture
envahissant le ciel ,
où les crépuscules se bousculent .
Les reflets semblent engloutis
dans les profondeurs,
et on pense à ces créatures fantastiques
qui surgissent chez les artistes,
venues des abysses ..
Les vagues aux mille dents,
le radeau de la Méduse,
les lambeaux de voiles,
ne cueillant pas
que des lavis de roses .
La mer comme une plaque d’étain,
vue de près , a ses empâtements,
ses montagnes grises
des craquelures, et des creux d’ombre
où on se perd, mélangés aux nuages .
Il est difficile de dire si , quelque part,
la tempête s’apaise ;
on repère sur un coin de la toile
une frêle embarcation,
que le peintre a sauvée du naufrage
– provisoirement .
–
RC – fev 2018
( avec la participation de Susanne Derève pour ses « lavis de rose » )
je partage et distribue
06/23/2018 | Catégories: Art, fine arts, peinture, self creation | Tags: abysses, étain, craquelures, embarcation, espor, indigo, montagnes, naufrage, orage, radeau de la Méduse, safran, voiles | Poster un commentaire