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Je marche dans l’inconnu – ( RC )


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peinture:  Ellsworth Kelly

 

Là où le monde secret des inanimés perd de son mystère ,
en léchant ses plaies de lumière ,
on se tire difficilement du sommeil ,
dans le parcours des heures qu’interromp le réveil .

On a encore dans la tête , mille rêves .
Ils éclatent, comme une bulle crève ,
quand le jour s’élance
l’aube effaçant le silence
du coeur même de la nuit .
On doit reconquérir son esprit ,
ranger l’armoire à nuages ,
se préparer au voyage ,

  •    Aujourd’hui nous attend ;
    il faut plonger dedans ,
    endosser son costume ,
    poser ses pieds sur le bitume .
    Il n’est pas certain qu’il s’ajuste exactement  :
    ce matin ,         je ressens un flottement
    entre hier et aujourd’hui :
    >   pas sûr que ma vie
    me suive à la trace :

à mesure, elle s’efface
sans plus me correspondre :
les minutes et les secondes ,
les années anciennes
ne sont plus les miennes :
le temps est discontinu :
>                   je marche dans l’inconnu.


RC – juill 2017


Dimitri T Analis – L’île, le réveil


Résultat de recherche d'images pour "réveil soleil"

L’île, le réveil
Tu t’éveilles, et ce lieu se répète
Dans la faille de sa nudité
Un nœud d’or, éblouissant, intact
Annonce un midi recommencé.
Tu t’éveilles, et ce même lieu fixe
Son regard sur ton épaule nomade
Tu comprends mieux, tu caresses
L’été d’une main encore tiède.

Instant sans date, tu as quitté l’île de l’oubli
Et calciné tu navigues dans le corps de l’amour
En laissant un creux grand comme un navire
Qui brûle l’horizon à la montée du jour.


Denis Scheubel – le réveil


 

Sur ma tempe

Une haleine

Brûlante

Electrique

Il n’y a que le

Réveil pour ressembler

Autant à la fin du monde


le livre est trop pesant – ( RC )



Si le livre est trop pesant,
et la lumière faible,
alors, je ferme les yeux
sur le défilé des pages.

Ce qui se passe dedans ?
j’ignore encore
ce que réservent
les détours de l’histoire.

Elle se déroule sans moi.
Ce sont des récits secrets
auxquels d’autres
pourront accéder.

En attendant me voila reparti
derrière le rempart du sommeil,
avec l’âme qui s’invente
tout un parcours.

C’est comme un insecte
prisonnier dans une boîte
dont les elytres
heurtent les bords.

Il en cherche la sortie,
et le rêve, de même
voudrait repousser les remparts,
en écarter les limites

pour vivre sa vie aventureuse,
détachée du corps,
et des cieux intérieurs
pour s’élancer au-dehors

hors de la conscience,
avec beaucoup de choses
encore inconnues ici :
de la musique, des odeurs

et une couleur de l’arc-en-ciel
qu’il faudrait inventer,
car on ne peut pas la saisir :
elle s’échappe comme le temps

elle est toujours en fuite,
traversant le noir
avec ses propres images
que l’on retrouve en désordre

quand par quelque hasard
on en trouve des traces,
éparpillées au petit bonheur
lorsque le réveil sonne.

Le livre est fermé,
tout à côté,
et on pourrait penser
que des idées ont filtré

dans l’espace nocturne,
comme un joute silencieuse,
une sarabande où les astres
se combattent

et rusent avec l’esprit :
la logique est abolie,
tout est alors possible,
et juste quelques bribes

se retrouvent au matin.
Il faut faire attention
car ces traces fragiles
disparaissent rapidement

– ainsi des bulles éphémères,
lorsque la lumière
commence à filtrer
à travers les volets .

RC – oct 2016


Astrid Waliszek – Réveil


 

 

BW_Jdefilé  des masques    ( groupés)je suis venue voir
si vos rêveries ont trouvé
une terre d’accueil

je les ai reconnues à la trace
qu’elles ont laissée sur le front
des femmes aimées

la petite lumière si ténue
a parcouru l’outre-noir
de vos cauchemars

je suis venue voir
si cette boule d’ombre
qui se joue de vous

a trouvé enfin refuge
chère vieille tortue
dans un tiroir bien clos

de votre mémoire
si vos jeux insolents
retrouvaient des couleurs

si vos songes avaient un toit
si ce léger désordre
dans la chaleur de votre lit

a troublé votre horizon
si, sous vos paupières,
ils avaient trouvé un asile

je suis venue voir
si la nuit se dénoue,
Si la beauté existe .


Au 27 lumineux – ( RC )


Iris, photo personnelle, printemps 2011

Au matin, venu d’une nuit     à gestes longs
J’ai émergé de tes bras     au sourire blond.
Bercé de l’empreinte de ta souche
Venue verser la tendresse de ta louche.

Nous avons joint nos doigts d’écriture
Pour faire des duos fabuleux en lecture
De gestes enveloppants, nuées d’étincelles
Parsemés d’épices, de crème renversée, et de sel.

La nuit aurait pu t’absorber et diluer
Ton image, la chaleur de ton corps se muer
En mirage,   cendre d’imaginaire agacé
Fugace,  illusion       sitôt vue,  sitôt effacée…

Mais  le matin descendit du ciel, comme nacelle
Ton esprit me guide en pensée et au réel,
Toi,        statue sortie des fées électriques
Vœu de Pygmalion fleuri d’authentique.

Mais le temps    (au delà de la nuit)
Peut-il        – dans tout ce bruit
permanent ,         faire que se change
En ombre,           l’empreinte de l’ange ?

 

RC –  2011,      repris  en mai 2014

 

Pygmalionne à l’ancre de tes jets

Aux quatre vents des détroits de l’ouest
J’ai pris ton bras et retourné nos vestes
Il s’agissait avant tout que je peste
Contre les dits de couloirs de nos gestes
Tu m’as tournée contre toi d’un ton leste
Ne t’arrête pas de dessiner ta fresque
Car dans les vents il y a à Lambesc
Autant de joie que de vie ou de liesse.

Carnet privé

 —
  • A Pygmalionne, je fus ta sculpture
    Détaché d »anonymat, d’une belle aventure
    Je prends sens entre tes mains créatrices
    De la terre, de la glaise que tes mains pétrissent
    Contre dits, contre toi, bruits de couloir
    Moulé de tes mains chaudes en laminoir
    Fresque volume en liesse à tes vents
    D’autan en emportent tes gestes savants
    Que je prends vie, soudain, sous tes augures
    Et perds , en passant, mon armure.


Un glissement des sens affecte le silence – ( RC )


peinture: Philipp Perlstein

peinture:             Philip Perlstein-         Aaron Douglas

S’il suffit d’être le sommeil où se réveille le jour.

Je peux attendre le retour, celui de la lumière

Dessillant les paupières, mais aussi, les yeux de l’esprit.

Je peux rester immobile.

Je me ferai statue, dans un jardin,

Couvert de mousse à longueur  d’années.

Celui qui reste  figé à attendre, que se transforment en fleurs,

Les réalités du matin naissant.

Mais il y a de beaux jardins  et une belle terre ;

Je la prends dans mes mains

Et , jusqu’à présent disparu à moi-même,

Comme l’était la Belle-au-Bois ( elle attendait)…

J’ouvre les paupières, au début avec

Doute et circonspection.

Je tâte mes membres.

Tout est en place,

Le cœur est là, … il ne se pose pas de questions.

Le ciel se strie d’évènements recommencés.

Des mouvements minuscules, et d’autres, apparaissant comme des cataclysmes.

Un glissement des sens  affecte le silence,

Je suis pris par un frémissement.

C’est un réveil.

La lumière est déjà haute dans le ciel.

Il ne me reste plus qu’à la dire.

La statue s’est mise en marche.

Elle ne s’arrêtera pas.

RC  –  janvier  2014


Vision nocturne – ( RC )


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peinture  H Füssli-

 

 

Le sommeil a ses reflets,
Le miroir en effet,
De l’armoire à glace,
Située en face
Me regarde dormir,
Et si je ne peux  décrire,

La traversée des secrets,
Et les rêves de craie,
Se dessinent à grands traits,
Racines -pièges, sorties des forêts
Et l’invasion des limaces,
Ne tenant plus en place.

C’est à mon réveil,
Seulement, que le soleil,
Repousse les ombres,
–  Que la nuit encombre…

 

… Quand  elle  revient ,        elle  se penche,
Et au-dessus de moi,   de ses formes blanches,
Sitôt la lumière éteinte,
Je retrouve  l’étreinte
Des femmes sorties des nénufars,
Aux longs membres blafards…

Les pensées tanguent, parallèles,
Eléphants aux pattes grêles,
Aux parcours du dormeur,
Sous les draps, sa tiédeur…
Ou, au contraire, prisonniers de la glace
Les yeux ternis des rapaces

Le balancier régulateur,
Défiant la pesée des heures,
Où se joue le complot,
Extrait du tableau.
>   Il n’y a plus de trêve,
Si l’absence s’empare du rêve.

RC  – 13 septembre  2013


Onde portée en soi ( RC )


photo: le vaisseau fantôme,        Teatro Comunale, Bologne

Onde capitaine
Navire sans attaches,
Hollandais volant,

Fol éclat de rien,
Sous l’obscurité liquide
Orage de fond de miel,

Du vin dans mes veines,
Je dérive entre îles,
A l’exercice  du réveil,

Abordant une terre,
Amère de vérité,
Les voiles en lambeaux,

C’est un adieu au rêve…
J’étais porté par les songes
Et j’écrivais sur le sable,

Egaré,            enfui dans des inconnus,
Et le ressac          emportant mes phrases,

Effacée,             ma mémoire,
>                  Les pieds revenus sur la terre.

RC  –  28 mai 2013

je ferai aussi le lien  avec l’article  de JFK, son intéressant site, et plus  précisément  son « écrire sur le sable », où il nous évoque  la blogosphère…


Recomposer (RC)


peinture: Dalvador Dali - ; Art Institute of Chicago

 

De mon réveil,

Je recompose mes fragments

Je lève le bras  d’une  journée  de futur

Aux ombres  dissipées de la nuit

Que retient mon corps trouble

Je viendrai glisser ma main sous mon épaule

Explorer une  existence à refaire

Et franchir un jour interminable

Qui sera le miroir glacé

D’heures qui jalonnent

L’espace vide du temps

 –  Sans ta présence…

RC  12- 02- 2012

 

From my awakening
I rearrange my fragments
I raise the arm of a future day
Dissipated the shadows of the night
What keeps my troubled body
I’ll come sliding my hand under my shoulder
Explore an existence to rebuild
And one day pass endless
Who will be the icy mirror
On hours punctuate which
The empty space of time
– Without your presence …

 


Amal Donqol – fleurs dans une chambre d’hopital


peinture: John Singer Sargent: chambre d'hôtel 1907

Amal Donqol (Egypte)

Par Claire-Lise dans Poésie arabe
( Claire-Lise, mène  avec bonheur  son blog  « encres du monde’ , que je vous invite à visiter )
———–

Et les paniers de roses

Je les entrevois dans ma torpeur

Une carte sur chaque bouquet

Au nom de celui qui l’a offert

 

Les belles fleurs me disent

Que leurs yeux se sont écarquillés de stupeur

Quand elles ont été cueillies

Quand elles ont été rompues

 

Quand elles ont été anéanties dans leur jardin

Elles me disent

Qu’elles sont tombées de leur trône

Pour être exposées dans une vitrine

 

Ou portées par des marchands ambulants

Avant d’être achetées par un généreux passant

Elles me racontent comment elles sont arrivées jusqu’à moi

(Leur tristesse royale redresse leurs longs cous verts)

 

Pour me souhaiter longue vie

En exhalant leurs derniers soupirs

Chaque bouquet

Entre torpeur et éveil

 

Respire péniblement, comme moi, seconde après seconde

Tout content de porter sur sa poitrine

Une carte au nom de son assassin.

 

Sur le poète égyptien,  cette page vous en dit un peu plus…

peinture : J S Sargent; - roses 1886


Jean-Jacques Dorio: – instants



28 septembre 2006
INSTANTS

Le temps n’a qu’une réalité, celle de l’Instant.

Gaston BACHELARD

——–

Comme si parfois on cherchait à rendre

Une certaine exactitude de l’existence

Ceci est du pain suédois

De la pastèque cuite au chaudron

Ceci est un chat européen

C’est-à-dire de gouttière

Le bruit d’un réveil

Les paroles des proches

Mangeant le pain et la pastèque

Flattant le chat

Disant les choses du jour

Lançant l’argile dont chacun fait les statuettes de ses rêves

Comme si parfois on auscultait

Ces contours lents

D’un instant

Intact

Jean-Jacques Dorio


Au 27 lumineux (RC)


Au matin,  venu d’une nuit à gestes longs

J’ai émergé de tes bras au sourire blond.

Bercé de l’empreinte de ta souche

Venue verser la tendresse de ta louche

Nous avons joint nos doigts d’écriture

Pour faire des duos fabuleux en lecture

De gestes enveloppants,   nuées  d’étincelles

Parsemés d’épices, de crème renversée, et de sel.

 

La nuit aurait  pu t’absorber et diluer

Ton image, la chaleur  de ton corps se muer

En mirage, cendre d’imaginaire agacé

Fugace, illusion sitôt vue, sitôt effacée…

Mais le matin descendit du ciel, comme nacelle

Ton esprit me guide en pensée et au réel,

Tu es une statue sortie des fées électroniques

Le vœu de Pygmalion concrétisé d’authentique.

ris, photo personnelle, printemps 2011

 

————–

Mais le temps (au delà de la nuit)

Peut-il – dans tout le bruit

Environnant, faire que change

L’empreinte de l’ange ?

 

(complété de 6 décembre 2011)

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