gif animé Erica Anderson
Notre premier lit sera une nuit de pluie. Ta main et la mienne larmes semblables. Je goûterai ce que font les rivières aux corps de sable. Je profiterai des vertus de l’eau pour envahir ton monde, là où la main ignore, là où le nez, la langue et les cheveux ne savent rien. Je t’engloutirai, du secret de ton sexe à la tempe sourde. Il faudra. Tu ne sauras rien de ce baptême, je serai transparente, liquide averse. Tu ne sentiras qu’un frisson, le froid délicieux qui embrasse l’être et le pousse à chercher des épousailles.
extrait du blog de l’auteure
WordPress: J’aime chargement…
01/16/2022 | Catégories: auteurs à découvrir | Tags: Anna Jouy , froid , langue , nez , pluie , rivières , sable , sexe , tempe , vertus | Poster un commentaire
Photo RC – alentours de Sainte-Enimie (amont)
.
Partout des pierres,
hors et dedans l’eau,
dans le fil des ruisseaux et le lit des rivières,
aux berges lentes des chenaux,
abimées dans de sombres reflets d’émeraude
où serpentent doucement les nuages
comme de blancs bateaux qu’y jetterait le ciel
.
Des pierres écrasées de soleil
comblant les grandes drailles désertes de l’été
éraillant le ventre des Causses
parmi les lavandes, les blés,
les roues de lumière des carlines
.
Tapies dans la profondeur des sous-bois,
– les sombres sapinières , l’aile légère
des grands hêtres –
.
Schistes parcheminés, marnes grises,
et le vertigineux calcaire érodé par les fleuves
où l’œil abasourdi chancelle
.
WordPress: J’aime chargement…
12/11/2021 | Catégories: Susanne Derève | Tags: calcaire , carlines , causses , pierres , rivières , ruisseaux , Sainte-Enimie , sous-bois | Poster un commentaire
Imaginez des soirs furtifs comme des palombes, des aubes de moire, des envols de velours, des crissements.
Imaginez dans le miroir des eaux glacées, des visages de jeunes femmes qui prennent aux heures leurs teintes : nacre, lavande, ou givre. Plus loin, au-delà des collines, au terme des rivières où s’éteignent les échos des bergeries, commence la frairie des oiseaux marins. Les fumées s’appuient aux herbes sur les grèves, sous le plafond des vents. Sans défaillance, la mer dévore et renaît.
La nostalgie toujours prête au festin, porte des mots d’adieu, à tout jamais désespérés, sur les vagues du large. Telle est la joie, douloureuse, l’enivrante blessure.
WordPress: J’aime chargement…
08/03/2021 | Catégories: auteurs à découvrir | Tags: collines , crissements , douloureuse , fumées , jeunes femmes , joie , lavande , oiseaux , rivières , temple , velours | Poster un commentaire
Les rivières si profondes,
tes yeux transparents,
la lune s’y reflète .
WordPress: J’aime chargement…
11/03/2018 | Catégories: photography , self creation | Tags: chabriere , lune , profondes , reflet , rivières , yeux | 2 Commentaires
monument aux morts de Bergues (59)
C’est un mas solitaire au fond d’un val oublié
Sur un chemin de pierre qui court au long des pans de rochers
On dit que des rivières essaient encore de chanter
Dessous les tapis de lierre. On dit : « Le temps a dû s’arrêter
Un jour de misère
Que tonnaient, tonnaient, tonnaient les canons de guerre »
On dit
Qu’à l’ombre un peu légère que fait encore un laurier
Au creux d’un lit de bruyère, une fille alla s’allonger
On dit que vint l’hiver sans qu’elle ait pu détourner
Les yeux du chemin de pierre que de la neige allait effacer
On dit d’elle encore
Qu’aux nuits de pleine lune elle s’en revient des morts
Saluez les ailes élimées du vent qui se mêle à nos champs
Sally est revenue chez les vivants souffler la chandelle aux amants
Saluez les ailes élimées du vent mais fermez l’oreille à son chant
Sally est revenue, Sally est le vent qui tourne et tourne et tourne et…
On dit qu’un célibataire natif du bourg d’à côté
S’en vient les nuits de lumière dans le bel habit d’un officier
Le nez levé en l’air, la main posée sur l’épée
Qu’avait dû porter son père, ou bien le père de son père, qui sait ?
Au temps de misère
Où tonnaient, tonnaient, tonnaient les canons de guerre
On dit
Qu’à l’ombre un peu légère que fait encore le laurier
On en vit deux cents naguère… Mais l’amour n’est plus ce qu’il était
Moi qui n’ai, pauvre erre, pas plus d’épi que d’épée
Je vais au mas des mystères dès que mon cœur est triste à pleurer
Et je sais alors
Qu’aux nuits de pleine lune elle s’en revient des morts
Saluez les ailes élimées du vent qui se mêle à nos champs
Sally est revenue chez les vivants souffler la chandelle aux amants
Saluez les ailes élimées du vent mais fermez l’oreille à son chant
Sally est revenue, Sally est le vent qui tourne et tourne et tourne et…
C’est un mas solitaire au fond d’un val oublié
Sur un chemin de pierre qui court au long des pans de rochers
On dit que des rivières essaient encore de chanter
Dessous les tapis de lierre.
On dit :
« Le temps a dû s’arrêter… »
WordPress: J’aime chargement…
07/16/2018 | Catégories: auteurs à découvrir , sculpture | Tags: épée , bruyère , canons , chanter , Frédéric Clément , guerre , lierre , lune , misère , morts , officier , rivières , rochers , vent | Poster un commentaire
C’est une soif,
immense, inextinguible,
Elle ferait se vider les lacs ,
assécher les rivières,
si tu étais ce géant,
décrit dans tant de légendes .
Mais il y a plus fort que toi :
on peut voir couramment
des nuages
avaler des montagnes .
–
RC – mars 2018
WordPress: J’aime chargement…
04/11/2018 | Catégories: Art , fine arts , self creation | Tags: chabriere , géant , lacs , légendes , montagnes , nuages , rivières , soit | Poster un commentaire
Dans le rouge trois rivières d‘argent coulant à l’oblique
Allongée je dormais,
Cuite dans une pâte moite de terre ourse,
Profondément, si bien.
Des rubans de racines ornementaient ma nuque.
Allongée je songeais.
À ma bouche s’effritait la croûte brune.
Arriva un homme.
Il entoura ma pierre de lianes d’aristoloche.
L’aristoloche à siphons
Je la regardais depuis des paupières scellées.
Elle appelait vers moi
Agitant feuille douce : je ne pouvais répondre.
Je gisais dans le pain,
Et ceux qu’il nourrissait vinrent pour me manger ;
Car j’étais morte,
Cela m’apparut, longtemps je l’avais oublié.
Ma paire d’yeux :
Deux moignons de bougies consumées friables.
Ma souple chevelure :
Mixture de boue et fouillis de plantes marécageuses.
Lumière du langage :
La souris fouisseuse place son nid dans ma gorge.
Je ne la dérange pas. –
Une coulée blanche scintille depuis mon âme,
Elle plonge se ruant
Pour arroser la fleur verte de la tombe
Et se divise en trois
Pour irriguer de grands royaumes rouges.
La triple rivière s’enfonce.
Je suinte laminée chuchotante, disparaissant.
Mes restes sont bus
par une merlette et par l’aristoloche.
Source : Gertrud Kolmar : Preußische Wappen , Berlin 1934. Traduit de l’allemand par Jean-René Lassalle.
d’autres textes de cet auteur sont visibles sur poezibao
WordPress: J’aime chargement…
12/30/2017 | Catégories: auteurs étrangers , d'images | Tags: aristoloche , blason , boue , Gertrud Kolmar , morte , ourse , paupières , rivières , rubans , souris , tombe | Poster un commentaire
Et la nuit s’étend partout,
sur les collines, les rivières,
les forêts et les déserts.
Je m’étends sur le sol.
Les herbes devant moi
oscillent dans la fraîcheur du matin,
à peine visibles dans le ciel de velours noir.
Il y a toujours des astres qui scintillent
et dansent dans leur feu d’artifice.
Elles semblent soudain si proches,
qu’on pourrait les croire à portée de main.
D’ailleurs en voila qui zigzaguent,
dans une trajectoire imprévue
et clignotent en dansant .
Ce sont des lucioles,
comme des étoiles miniatures,
dont la lumière se dissout peu à peu
avec l’arrivée de l’aube.
–
RC – mai 2017
WordPress: J’aime chargement…
10/11/2017 | Catégories: photography , self creation | Tags: astres , aube , étoiles , chabriere , collines , fraîcheur , herbes , lucioles , rivières , trajectoire , velours | 1 commentaire
peinture: Isabelle Levenez
–
Les visages apparaissent dans la nuit comme des prières,
avec des hymnes gravés sur leur front,
et comme les rivières l’ont fait, la terre l’a fait,
ce siècle est de les noyer,
les plier dans des pages non lues de l’histoire.
Avril est rempli de sons du printemps
et la voix des duduks sur le sable.
Je ne peux pas enterrer le passé tranquille,
Ainsi, chaque année j’écris au printemps,
lorsque le sang saigne des fleurs.
Click to hear the audio clip of Faces appear at night like prayers
read by Lola Koundakjian.
Faces appear at night like prayers,
with hymns etched upon their foreheads,
and as rivers did, as land did,
this century is drowning them,
folding them into history’s unread pages.
April is full of the sounds of spring
and the voice of duduks on the sand.
I can’t bury the quieted past,
so every year I write in spring,
when blood bleeds from flowers.
–
du site de la poésie arménienne, traduction perso.
–
WordPress: J’aime chargement…
10/01/2013 | Catégories: Art , auteurs étrangers , english translation , peinture | Tags: Ara Babaian , fleurs , histoire , passé , prières , rivières , sable , sang , visages | Poster un commentaire
poésie arménienne: Ara Babaian: dont j’ai légèrement modifié la traduction pour mieux l’adapter – selon moi – au sens
Cliquer pour écouter le clip audio de visages apparaissent dans la nuit comme une prière lue par Lola Koundakjian.
peinture Ake Göransson
La nuit des visages viennent
aux apparences de prières
avec des hymnes à leur front
et comme, les rivières, avant,
comme la terre,
notre siècle
les noie, les insère aux pages
d’histoire qu’on ne lit jamais
Avril résonne de printemps
du son des flutes sur la grève
je ne peux pas enterrer
le passé qu’on a fait taire
alors j’écris chaque printemps
lorsque les fleurs
perdent leur sang
Ara Babaian
traduit par Sylvie M. Miller
WordPress: J’aime chargement…
04/09/2013 | Catégories: Art , auteurs étrangers , fine arts , peinture | Tags: Ara Babaian , grève , passé , prières , printemps , rivières , sang , taire | Poster un commentaire
–
A chaque goutte d’eau, le cycle recommencé
ce qui s’enfuit en vapeur, retombe un peu plus tard,
en condensé, et les grandes rivières s’en vont leur chemin
saluées par les arbres qui s’inclinent sur leur destin,
Enracinés d’un apparent immobile,
pendant que plus d’un printemps, des saisons alternées
promettent d’autres senteurs, de nouvelles nappes.
–
On remet de couvert, pour des années dansées,
à l’égard de temps, pour nous, recommencés.
mais en se posant un peu, la tête sur les épaules,
sous les mêmes ponts, coulent des eaux semblables…
la Saône a conservé sa couleur olive,
et le Rhône le bleu-vert , au long cours,
lorsqu’ils se rencontrent en noces liquides.
–
rien ne semble changé, les enfants jouent toujours au parc
nous avons perdu la clé, ce ne sont pas les mêmes,
qui se succèdent, sous l’œil bienveillant
des mères ,tenant par ailleurs très bien leur rôle
à l’ombre des saules…
On aurait pourtant pensé, filmée en accéléré,
que l’éternité se déroulait, recommencée,
–
comme deux gouttes d’eau, dit-on
poursuivant leur cycle
au delà des saisons.
–
RC – 5 mars 2013
–
WordPress: J’aime chargement…
03/08/2013 | Catégories: photography , self creation | Tags: éternité , chabriere , clé , couvert , cycle , eau , enfants , gouttes , immobiles , nappe , noces , pont , rôle , Rhône , rivières , Saône , saison , saisons | Poster un commentaire
–
C’est, extrait du livre de l’enfance,
Le Petit Prince, qui met le pied
Sur une frêle planète,
On y entend, si on écoute, une brise
Qui chante dans les arbres, la vie
loin de avions qui passent
Et la caresse chaude des jours de l’été.
Le Petit Prince progresse, il ne lui faut pas longtemps
Pour faire le tour de la terre, et passer le gué
Des îles aux continents, sans se mouiller les pieds.
Il s’interroge avec insistance, sur la forme des montagnes,
Le silence blanc des déserts, l’aventure des rivières
La succession des villes, et des maisons jouets
Sagement alignées, le long des routes,
Et les supermarchés,sont une grande attraction.
S’il veut dessiner des moutons, demander son chemin,
Il n’obtient pas de réponse, car on ne le comprend pas,
Déjà les hommes ne se comprennent pas d’une région à une autre
Et se barricadent chez eux, derrière des frontières,
Mais au-delà des murs on entend de la musique
Qui passe sans rien dire
Comme le vol des colombes
Sur la frêle planète
On entend, si on l’écoute,
Tout de l’amour, et des langages, sans paroles.
Elle ne disait rien, et finit par tout nous dire.
–
RC- 18 octobre 2012
–
WordPress: J’aime chargement…
10/16/2012 | Catégories: d'images , mythology , self creation | Tags: avion , îles , chabriere , chemin , continent , frontières , gué , langages , mouton , musique , planète , prince , région , rivières , soutes , supermarchés | 5 Commentaires
peinture nature morte hollandais du XVIIè siècle- fruits et champignons -Wydeveld
Autrement dit, l’amour
pour F.
Il y a,
il y a des jours de raisins doux, de pommes d’or,
de quoi faire taire notre vieille soif.
Et l’eau qui court, torrents, rivières,
court sous la peau, enrobe nos cœurs, calme nos doigts.
Rien ne manque, rien n’est mieux,
et quand la nuit vient, elle affiche pour nous deux
un jeu complet d’étoiles.
Il y a des jours de fruits amers,
quand les pépins écrasés
nous blessent un peu la langue,
nous font former des mots moins beaux.
Il y a des jours de courte paille
où trois fois l’on tire la plus courte.
Les enfants sont un peu trop loin
pour qu’on entende leurs rires
et le chien qui murmure des rêves moroses
semble ne plus nous reconnaître.
Il y a des jours où tu m’aimes,
des jours où tu m’aimes bien.
Ainsi nous avançons, nous souvenant
et oubliant, marée haute, marée plate,
que le bonheur est un mélange
et que jamais il ne ressemble
ni tout à fait à ce que nous croyons
ni à lui-même,
–
WordPress: J’aime chargement…
07/10/2012 | Catégories: Art , auteurs à découvrir , d'images , les arts nous parlent , peinture | Tags: amour , étoiles , Francis Dannemark , fruits , langue , marée , nuit , paille , raisins , rires , rivières , soif , torrent | Poster un commentaire
A la mer retirée…
–
Comme si on avait tiré un drap de dessous
La mer s’est retirée à regrets des plateaux
Basculé petit à petit, sans faire de remous
En laissant des îles comme des grumeaux
L’eau qui portait sa patience
La grande patience d’un ressac renouvelé
L’eau nourricière des bancs de poissons denses
A glissé sur le dos d’un pays soulevé
A laissé exsangue les plateaux dénudés
A la chaleur d’août, sans couverts, la poussière
La caillasse , la bourbe des abandonnés
Et le sinueux des premières rivières
Je vois aussi les stupides bancs de sable
Que ne marque plus la plage et ses parasols
Mais le sel incandescent sans terre arable
La rectitude d’un horizon sans heurts ni sol
En parcours géographique si c’est d’Aral
La mer, ou plutôt son souvenir rétréci
Les carcasses penchées des bateaux de métal
Disent qu’il y a plus d’ailleurs qu’ici
Le vent les tourmente et les habite
La rouille multiplie son cancer
De ces bâtiments en fort gîte
Qu’ ont connu l’eau avant le désert
Les embruns, les mouettes et les orages
Les vagues porteuses, et les algues
Mais aujourd’hui sont en paysage
Aussi incongrues que des chouettes
Au milieu d’un repas d’anniversaire.
Ces anciens navires en partie désossés
Marquent en sinistre l’avancée somnifère
D’une léthargie gluante aux ailes affaissées
Aux herbes vénéneuses, qui s’insèrent
D’un péril sournois nous envahit
Même , de ces forteresses et châteaux de fer
L’image d’une vie qui file et trahit.
Ce texte créé le 25 octobre 2011 , est en quelque sorte une prolongation du « heurt des ombres fait silence » , écrit 5 mois plus tôt….
puisque , des grands plateaux calcaires, du Larzac au Sauveterre, c’est bien de çà dont il s’agit, d’une mer qui a tout laissé « en plan »
–
voir aussi « feuilleter le recueil des causses » ( mai 2013)
–
Photo personnelle; Causse de Sauveterre, vers Montmirat ( Lozère)
WordPress: J’aime chargement…
10/25/2011 | Catégories: d'images , photography , self creation | Tags: aral , bateaux , chabriere , chouette , horizoncancer , mouette , patience , ressac , rivières , rouille , somnifère | 8 Commentaires