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Robert Vigneau – la vigne


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Au blé, accordez les plaines,
Il vous apporte le pain.
Offrez l’ombre des fontaines
Aux légumes des jardins.
À moi, la part indigente
Dont personne ne voudra :
Le gravier brûlé des pentes,
Le roc sec, le sable ingrat.

Je m’y nourrirai du ciel.
Mes vins garderont vivants
Le rouge, l’or des soleils
Et les ivresses du vent.
J’élèverai dans ma sève
L’alcool aveugle : il conduit
Les extases — et vos rêves
Vers enfer ou paradis.

Qu’ai-je besoin de la terre?
Racinée dans le divin,
Je fleuris par la prière
À la bouche du devin.

Noé s’endort en famille
Dans mes berceaux de sarments
Et Dionysos dans mes vrilles
S’enroule éternellement.
Mon raisin, Messie des anges,
Vous verse à boire les cieux
Par le jus de ma vendange
Devenu le sang de Dieu.


Vesna Parun – la vague


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J’écoute la rumeur basse de la mer

Qui surgit de la vague et se répercute,

Masquée par un agave antique, j’épie

Sa gorge qui se change en une mouette

Pour s’envoler avec un gémissement

Vers l’or des nuages. Et de l’airain du ventre

Somptueux s’érige sombrement le roc

En fleur qui porte un cortège de princesses

Fascinantes, de fées surgies des légendes.

 

I listen to the down rumor to the sea
That emerges from the wave and reverberates,
Masked by an ancient agave, I watch
Her throat that turns into a seagull
To fly away with a moan
To the gold of the clouds. And belly brass
Sumptuous rises darkly the rock
In bloom carrying a procession of princesses
Fascinating, fairy tales arisen from legends.
.

.


Guillevic – Carnac 5


 

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Pas besoin de rire aussi fort,
De te moquer si fort
De moi contre le roc.

De toi je parle à peine,
Je parle autour de toi,

Pour t’épouser quand même
En traversant les mots.


Max Pons – Pierre de caresse


La Sardaigne, une île de lumière - GEO

photo GEO: rocher modelé  ( Sardaigne )

Pierre de caresse
Pierre maternelle
Baignée de patience aquatique
Poisson immobile
La nage des eaux t’a modelé.

Tu ouvres tes yeux de taupe secondaire
Quand le carrier jette à la lumière
Tes cents millions d’années
De reclus
La pluie te rend la mémoire
De l’eau première
Et le soleil te redonne
À l’enfance du feu

Le roc s’est ouvert
Cette carrière
Devient chair,
Ici
On se perpétue

Roc bleui à force
De regarder le ciel
Rôti à coups de grand soleil
Tu portes ta charge d’homme
Une tour éblouie du blanc
De la carrière.

[…]


Daniel Biga – menues pierres de taille


 

photo : provenance   http://www.pipouroubiworldtour.fr/

 

 

MENUES PIERRES DE TAILLE

Le sable
qui est pour le pied de l’enfant
chose parmi les plus douces
vient du roc le plus dur du monde

quant à la fourmi le grain de sable
est pour elle
menhir de granit

(Biga « Stations du chemin » ed le dé bleu, page 117)


Mercredi dans les Alpes (RC)


photo perso: lumière du matin dans les Cévennes ( St Cirgues en Montagne)

——–

Pourquoi j’ai choisi ce titre ?

Hein,  -sans doute parce que

Cà sonne comme un jour  changeant ,

Et les sonnailles du bétail dispersé.

 

Le lendemain, transforme le monde,

Les murailles  gris bleu sont maintenant orange

En tournant la tête, je déchire   quelques  nuages

Cavalcade  de quelques bouquetins en  éboulis

 

Le lendemain est aussi tout à l’heure

L’épaule suspendue  de la montagne

Se teinte  d’éclairages  d’hiver et la fantaisie

d’oiseaux de Magritte englués dans le roc

 

Sages tracés de remontées mécaniques

striant les pentes de lignes mobiles

Ruches bourdonnantes d’immeubles agglutinés

Comme d’excroissances vénéneuses.

 

Le lendemain changeant me dit le pays voisin

Transformant la parole, en langage étranger

Mon père disait  » mâcher de la paille »

En absence – Prévert -de passage- muraille

 

Et de tunnels routiers audacieux

Et les spirales des voies ferrées d’antan

Forant des kilomètres  rocheux

Et jouant    des ponts si  improbables

 

C’est vers Tende, je me souviens

Me rappeler pourquoi, avant la mer

Les pentes  sont  encore les Alpes

Les replis gardant de petits  lacs miroirs

 

Autant de joyaux liquides

Aux balcons des pentes velours

Le lendemain qui transforme le monde

Attend en silence le départ de l’ombre

 

Le rideau de lumière, combattant la nuit

Après avoir happé les  crêtes,

Peu à peu lui grignote une part de jour

En allégeant son triangle- c’était en rosé

 

Le lendemain est aujourd’hui, posé

L’aube a relégué mercredi

D’un  éclairage nouveau le haut fantasme

de glaces                      construit le jeudi.

—-

RC

5 fev 2012

Peinture: René Magritte