
photo : John Finnan
Un mouvement continu brasse la terre.
Whitman écrit que l’herbe, c’est peut-être les cheveux des morts, il y a tant de monde en dessous qu’au bout d’un moment ils refluent, ils sont les arbres, le lierre, les roches, c’est pour ça aussi que la nature nous est si familière.
WordPress:
J'aime chargement…
08/18/2019 | Catégories: photography | Tags: Amandine Monin, arbres, cheveux, herbes, morts, mouvement, rochers, terre, Whitman | Poster un commentaire
monument aux morts de Bergues (59)
C’est un mas solitaire au fond d’un val oublié
Sur un chemin de pierre qui court au long des pans de rochers
On dit que des rivières essaient encore de chanter
Dessous les tapis de lierre. On dit : « Le temps a dû s’arrêter
Un jour de misère
Que tonnaient, tonnaient, tonnaient les canons de guerre »
On dit
Qu’à l’ombre un peu légère que fait encore un laurier
Au creux d’un lit de bruyère, une fille alla s’allonger
On dit que vint l’hiver sans qu’elle ait pu détourner
Les yeux du chemin de pierre que de la neige allait effacer
On dit d’elle encore
Qu’aux nuits de pleine lune elle s’en revient des morts
Saluez les ailes élimées du vent qui se mêle à nos champs
Sally est revenue chez les vivants souffler la chandelle aux amants
Saluez les ailes élimées du vent mais fermez l’oreille à son chant
Sally est revenue, Sally est le vent qui tourne et tourne et tourne et…
On dit qu’un célibataire natif du bourg d’à côté
S’en vient les nuits de lumière dans le bel habit d’un officier
Le nez levé en l’air, la main posée sur l’épée
Qu’avait dû porter son père, ou bien le père de son père, qui sait ?
Au temps de misère
Où tonnaient, tonnaient, tonnaient les canons de guerre
On dit
Qu’à l’ombre un peu légère que fait encore le laurier
On en vit deux cents naguère… Mais l’amour n’est plus ce qu’il était
Moi qui n’ai, pauvre erre, pas plus d’épi que d’épée
Je vais au mas des mystères dès que mon cœur est triste à pleurer
Et je sais alors
Qu’aux nuits de pleine lune elle s’en revient des morts
Saluez les ailes élimées du vent qui se mêle à nos champs
Sally est revenue chez les vivants souffler la chandelle aux amants
Saluez les ailes élimées du vent mais fermez l’oreille à son chant
Sally est revenue, Sally est le vent qui tourne et tourne et tourne et…
C’est un mas solitaire au fond d’un val oublié
Sur un chemin de pierre qui court au long des pans de rochers
On dit que des rivières essaient encore de chanter
Dessous les tapis de lierre.
On dit :
« Le temps a dû s’arrêter… »
WordPress:
J'aime chargement…
07/16/2018 | Catégories: auteurs à découvrir, sculpture | Tags: épée, bruyère, canons, chanter, Frédéric Clément, guerre, lierre, lune, misère, morts, officier, rivières, rochers, vent | Poster un commentaire

Je repasse inlassablement le même air,
– comme pour vérifier que rien n’a changé.
Ainsi, faisant face à un paysage renouvelé :
je m’assure que les rochers sont bien à leur place.
Les accords se suivent, sans fausse note,
et même, on oublie qu’il y a une composition,
des musiciens, chacun à leur instrument,
l’oeil rivé sur la partition,
emportés par le flux de sons,
s’y fondant littéralement .
L’oreille s’est faite familière ,
moulée dans la forme du concerto,
les prestos , les andante ,
suspendue au défilé des mesures .
Il n’y a pas de surprise,
– pourtant on attend le thème,
sous les doigts du pianiste
comme s’il venait de fleurir à l’instant,
creusant son sillon
d’une fraîcheur renouvelée .
Les cordes se superposent,
s’entraînent l’une l’autre dans un entrelac,
où les archets caressent la mélodie,
ou lui répondent .
C’est un flux d’amour,
d’une alchimie savante,
qui parait pourtant spontanée ,
née du souffle des cuivres
et du rythme lancinant des basses,
comme un orgasme sonore qui enfle .
….enfle et finit par se déverser,
à la manière de la grande vague d’Hokusaï :
( on en vient même à regretter la progression de la musique,
lorsque le finale s’achève, et que le disque s’arrête ) .
–
RC – sept 2017
WordPress:
J'aime chargement…
02/18/2018 | Catégories: self creation | Tags: accords, alchimie, amour, chabriere, concerto, cordes, cuivres, disque, Hokusaï, mesures, musiciens, orgasme, partition, paysage, pianiste, rochers, sillon, surprise | Poster un commentaire

photo: le vase de Sèvres . Corniche du causse Méjean ( Lozère). provenance site causses et cévennes
–
Il faut écouter la poussée du vent,
Bien sûr, parcourir sa transparence,
Les secousses, qui bousculent,
Les sommets des arbres,
Et parfois les couchent.
Comme la voile qui se tend,
Offerte en sa béance,
Ce cap, cette péninsule,
Sous les rafales, se cabre ,
Tendue à l’extrême , farouche.
Puis, soudain, se déchire,
Sur toute la longueur,
Désormais livrée à elle-même,
Lambeaux agités
dans la tourmente.
Sans s’infléchir ,
> Si c’est un vent libérateur,
Les graines se sèment,
Dispersées en quantité,
Comme une pluie bienfaisante.
Elle transmettent leurs gênes,
Aux mains ouvertes de la terre,
Toujours prêtes à les accueillir,
Alors que les pierres chantent,
De leur corps minéral.
Une réponse au chant des sirènes,
Gardiennes de la mer,
De la brise aimable et ses soupirs ,
Ainsi les rochers sur les pentes,
Leur présence immémoriale …
Mais il arrive que par l’usure des temps,
Ce qu’on croyait éternel,
Selon notre mémoire,
Même la plus ancienne,
Un pan de montagne bascule…
Et si c’est la puissance du vent,
Celle de l’eau et du sel,
A conjuguer leurs pouvoirs,
> L’histoire devient incertaine
Equilibre précaire du funambule…
–
RC – mai 2015
WordPress:
J'aime chargement…
02/07/2017 | Catégories: photography, self creation | Tags: arbres, béance, chabriere, graines, mémoire, pierres, puissance, rochers, sirènes, soupirs, terre, transparence, vent | Poster un commentaire

Photo perso – source du pêcher – Florac
Des pas d’oiseaux dans la boue,
eux qui mènent à la source,
dont on perçoit le murmure
contournant les rochers.
Mais d’où vient-elle, cette eau,
sinon du secret de la montagne obscure,
des vallons habillés de mousse,
du souffle du temps,
– une résurgence mystérieuse.
où s’étire le liquide ?
et c’est le miroir facétieux des neiges
dissoutes par le printemps :
une langue muette qui se délie
et s’infiltre dans toutes les failles,
pour s’unir à d’autres langues, bruire
comme un oiseau nouveau né,
grossir son cours
s’élargir, chanter, puis rugir
à mesure que se dessinent les pentes.
Elles n’en retiennent, une fois apaisées,
que le reflet des arbres pensifs,
les nuages qui se mirent,
dans leur substance même
courant et nourrissant le sol.
–
RC – nov 2016
WordPress:
J'aime chargement…
12/17/2016 | Catégories: self creation | Tags: boue, chabriere, cours, failles, langue, montagne, murmure, neiges, oiseaux, pentes, résurgence, reflet, rochers | Poster un commentaire

suite broutante – photo perso : le Beyrac Lozère 10/2015
–
C’est un troupeau dans un enclos en pente ;
Il se gorge de l’herbe grasse,
– un corps solidaire à têtes multiples –
dont la masse dissimule
ce qui reste de sol.
A les voir moutonner, se presser en vagues
de laine à palper du regard,
à défaut des doigts,
dans la tiédeur confuse
ondulée par le soleil .
Lui, rebondirait sur ces îles.
Elles se séparent et gravissent ensemble la pente ;
elles se suivent, et dessinent en beige clair
le tracé du chemin , laissant sur place
les têtes de rochers, nues .
Brebis et bêlements se déplaçant aussi.
( J’aurais voulu plonger dans leur manteau blanc,
les boucles autour des doigts,
connaître de mes paumes
le museau fébrile de l’agneau ).
Mais du troupeau, maintenant hors de vue,
stationné, peureux, sur une autre pente.
Il n’est resté, quelques instants plus tard,
qu’un enclos désert,
derrière les mailles de son grillage .
–
RC – nov 2015
WordPress:
J'aime chargement…
12/19/2015 | Catégories: photography, self creation | Tags: agneau, brebis, chabriere, enclos, grillage, laine, mailles, manteau, rochers, sol, troupeau, vagues | Poster un commentaire

photo: R Constantin – 2011
–
Il y a des creux dans l’eau.
Des collines s’y précipitent et tourbillonnent .
Avec des feuilles et des brindilles arrachées,
Un peu plus en amont.
Toujours au même endroit, bordés d’écume .
On suppose que leur contour, mal défini ,
Correspond, plus bas, à des rochers cachés,
Entre lesquels rôdent des truites .
Le chemin de l’eau se poursuit ainsi,
En plages profondes, où les saules se regardent,
Offertes à la caresse du vent,
Confondant les reflets et le frissonnement du jour .
–
C’est une chanson d’un jour de printemps,
Au murmure liquide, qui a oublié,
La furie des eaux boueuses,
Où des troncs furent emportés :
L’enchevêtrement inextricable de végétaux,
Parfois suspendus à grandes hauteurs,
Comme des vêtements de misère,
Habillant encore des branches.
La rivière palpite, s’enfle ou se dégonfle,
Au gré du menu des saisons,
Ainsi le corps vivant, qui respire
Pouvant rugir ou se taire.
–
L’été de sécheresse, la réduisant
A quelques bras maigres,
Serpentant entre les pierres,
Comme si on en voyait le squelette.
L’étendue du minéral , mis à nu
Et le volume des blocs empilés,
Laisse présager la puissance du courant,
Un instant suspendu, à titre provisoire .
Car au loin fleurissent des cumulus,
Qui pourraient bien, s’ils se déversent,
Donner au cours , un tout autre aspect,
Et marquer la fin du sursis.
–
RC – mai 2015
–
photo : Stephen Penland
WordPress:
J'aime chargement…
05/20/2015 | Catégories: photography, self creation | Tags: écume, branches, chabriere, collines, corps, cumulus, eau, feuilles, frissonnements, reflets, rivière, rochers, squelette, sursis, troncs, truites | Poster un commentaire

photo: D Erard
–
Ecoute le tressage des abeilles
Le bourdonnement de la ruche,
L’alphabet des métaphores…
Je dois contempler la lumière ,
M’agenouiller pour regarder
Les gouttes d’étoiles prisonnières d’une toile d’araignée,
Après avoir suivi des cours d’eau
Leur course étalée comme les doigts
Ou les nervures d’une feuille sur le sol,
La palette du ciel abrite toutes les nuances du vent
C’est un haut clocher,
On ne peut pas l’atteindre sans s’arracher au sol
Et les strates empilées des terres et rochers
Une colline est une voix à l’intérieur ,
Les arbres essaient d’en saisir les mystères,
En creusant plus profond encore,
Et dialoguent avec l’appel des saisons.
Peut-être y a-t-il beaucoup à lire,
Sous l’écorce de la matière,
Les nuances de l’écriture qui y est cachée,
Passent de l’anthracite à l’ivoire,
En ne négligeant aucune couleur de l’arc-en-ciel.
–
RC- mars 2015
WordPress:
J'aime chargement…
03/24/2015 | Catégories: d'images, photography, self creation | Tags: abeilles, anthracite, anthracuite, araignée, écriture, étoiles, chabriere, ciel, clocher, colline, doigts, ivoire, lumière, matière, mystères, nervures, palette, rochers, ruche, saisons, strates, vent, voix | Poster un commentaire

photo: Jan-Joseph Stok
–
Qu’est-ce que c’est, un fleuve ? Un peu de boue et beaucoup d’eau.
De l’eau.
Cette chose qui coule.
Il y a, dans un fleuve, une multitude de vies et de morts, de chemins, une multitude de galets, de sable, de rochers, et tout ça se soutenant seul et formant une grande cicatrice où l’eau coule.
Et puis il y a les rives. Au-dessus de ce que nous sommes en secret, il y a les rives, où le fleuve quelquefois déborde, emportant tout ce qu’il peut, mais qui sont d’habitude libres, dans la lumière.
extrait de « Congo » voir les » notes de lecture »
WordPress:
J'aime chargement…
08/24/2014 | Catégories: auteurs à découvrir, d'images, photography | Tags: cicatrice, Eric Vuillard, fleuve, galets, rives, rochers, sable | Poster un commentaire

photo perso- Croix sculptée, Vallée du Lot, Lozère
–
Pierre sculptée avec croix
Dans les épines,
dans les rochers,
dans le vent,
dans les tempêtes,
à travers les neiges
à travers le grillage
inamovible
têtu
l’effritement
droit
indéchiffrable
simple,
seul et modeste
contre le ciel
contre le soleil
un pilier de la douleur
une colonne de conscience
contre le temps
, comme la beauté
crucifiée.
—
Stone Carved with Crosses
Vahagn Davtian
In the thorns,
in the rocks,
in the wind,
in the storms,
through the snows
through the scorch
unmovable
stubborn
crumbling
straight
undeciphered
simple,
alone and modest
against the sky
against the sun
a pillar of grief
a column of conscience
against time
like beauty
crucified.
WordPress:
J'aime chargement…
10/21/2013 | Catégories: auteurs étrangers, d'images, english translation, photography, sculpture, self creation | Tags: Arménie, épines, conscience, croix, douleur, frillage, neige, pierre, pilier, rochers, sculpté, tempêtes, vent | 3 Commentaires

-Bobo Diolasso, vallée sacrée (Dafra) . Burkina FASO
A l’ombre d’un arbre dont je ne saurais dire
Ni le nom, ni le dessin des feuilles,
Cet homme, un être sans âge,
Presque nu, immobile,
– Et peut-être aveugle
Gisant, endormi, sous la voûte des feuillages,
Sur un gros bloc
A l’entrée d’une cathédrale de rochers.
Des lianes pendaient dans l’ombre végétale,
Et m’habituant à elle, je la perçus moins obscure,
> Accompagnée du frêle murmure,
D’une eau, s’écoulant , paresseuse,
De bassins en vasques naturelles.
Dans cette espère ce château creux, inversé,
habité de relents lourds, gras, écoeurants,
Ne devant rien à la profusion végétale.
Il n’y avait pas d’idole incrustées dans les parois,
> Pas de sphinx de pierre, dans ce lieu reclus,
Isolé d’un ciel , qui claque sous le soleil,
Mais un sol presqu’entièrement couvert de plumes,
Et progresser parmi le chaos rocheux,
N’était possible, qu’en foulant aux pieds
De multiples ossements
S’affaissant sous mon poids.
Peut-être étais-je habité par le non-savoir,
Enfui trop vite de la lumière,
> Vers ces profondeurs
Où le ruissellement d’une eau rare
S’associant aux rituels millénaires
Où l’amour et le vivant, meurent
Tranchés, par la lame de l’officiant,
> Le sang se mêlant à l’eau lente…
Peut-être, n’ai-je pas dans l’esprit,
– Celui de faire un voeu
Quand on lit l’avenir
Selon , que la bête sacrifiée
Prolonge ou non son agonie
Sur le ventre ou le dos,
Et , que se vide son corps
Palpitant encore, au milieu des pierres.
Mais , l’homme endormi,
Au pied des carcasses suspendues,
> Et des toisons dépecées
Rêvait peut-être de la vie qui s’enfuit,
Et du murmure indéfinissable,
– Des dieux primitifs,
Offrant, dans ce lieu reclus,
Des promesses de prospérité.
–
RC – 26 janvier 2013

photo perso -repos de l’officiant – Bobo Diolasso, vallée sacrée. Burkina FASO
–
A noter qu’à Dafra, le cours d’eau se continue en mares, où vivent d’énormes poissons chats ( silures), nourris avec les restes des animaux sacrifiés: voir photo de Brad 177:

WordPress:
J'aime chargement…
05/21/2013 | Catégories: Afrique, photography, self creation | Tags: arbre, Burkina faso, carcasses, cathédrale, chateau, idole, osssements, plumes, prospérité, rituel, rochers, sang, sphinx, toison, ventre, voeu | Poster un commentaire

photo: Lewis Wickes Hine (1931)
–
Suspendu dans le vide,
Quelque part sur les hauteurs,
J’entends crier la voix du vent,
Sous le regard étonné des nuages
— Ne reconnaissent pas mes mots
Au delà des précipices…
Ravins obscurs d’où monte une brume
Qui déjà m’enveloppe .
Ce n’est pas une corde
Qui serait le fil me reliant à la vie
Entre deux rochers
Mais juste ton cou que j’entoure,
Suspendu à ton regard,
Au-delà du vertige.
–
RC – 18 avril 2013
–

photo Lewis Wickes Hine – Icare
WordPress:
J'aime chargement…
04/28/2013 | Catégories: photography, self creation | Tags: brume, chabriere, corde, fil, nuages, précipices, regard, rochers, vertige, voix | Poster un commentaire

la rumeur de la mer. photographe non identifié
–
A l’écoute indécise,
Tu entends les vagues,
En tendant l’oreille
A la conque de soleil
Et la vie s’enroule,
Se love sur elle-même,
Aux ressacs, sur les rochers,
Elle donne son écume…
Ainsi mes doigts joints
Autour de ton attente
Qui forment la coquille
Portée dans ta main.
Tu es sur le sable
Etendu sous la lune
Les algues enroulées sur tes pieds
Intensément, tu m’écoutes
En corne de brume
–
RC – 1er nov 2012

WordPress:
J'aime chargement…
11/15/2012 | Catégories: d'images, photography, self creation | Tags: algues, attente, écume, brume, chabriere, coquille, corne, doigts, lune, main, oreille, rochers, sable, soleil, vagues | 1 commentaire

photo:Pentti Sammallahti
A tous les rivages et au murmure des vagues
Les paroles croisées, le bonheur d’une inspiration
Ainsi, le ressac régulier, et l’écume
Qui prend et donne, reprend encore
L’appel des sirènes s’est perdu dans la brume
———Personne n’en propose de traduction.
Le pays s’est usé de son voisinage,
Pour tatouer la mer de rochers,
C’est une lente métamorphose,
Qui transporte les éléments
Sous les yeux fertiles du temps
Au-delà du plein chant du soleil
Les falaises parait-il reculent
Et cèdent au liquide des arpents de prés,
Les remparts de la ville s’approchent du bord
Et seront un jour emportés,
Comme le sont les siècles
Aux haleines des brises et tempêtes.
Faute d’apprivoiser le temps
Il faut faire avec son souffle
Et le berger pousse ses troupeaux sur la plaine
Puis les plateaux, qui offrent
A toutes les transhumances, leurs drailles séculaires
D’un parcours recommencé, au cycle des saisons.
RC – 14 octobre 2012
–
WordPress:
J'aime chargement…
10/14/2012 | Catégories: photography, self creation | Tags: amporter, berger, bord, brises, brume, chabriere, cycle, drailles, falaises, fertiles, inspiration, parcours, plaine, remparts, ressac, rivages, rochers, saisons, sirènes, soleil, souffle, tatouer, tempêtes, traduction, transhumances, vagues | Poster un commentaire

photo l’Express – agence REUTERS / Mike Hutchings
Un reflet sur les flaques visqueuses
C’est le clin d’oeil d’une lumière qui s’élance
D’une lune voilée, qui va, vient et danse
Au milieu de nuées et fibres laiteuses
La mer est lourde d’un ressac hagard
Elle porte un couvercle si lourd
Qui confisque son souffle, son amour
——–Et ne nous rend pas notre regard.
C’est d’un calme, une menace immobile
Les oiseaux englués de désespoir
Ils ne verront plus l’air, en marée noire
Ce qu’on dirait – une mer d’huile –
La mer, l’amère ne se jette plus sur les rochers
Elle n’a plus d’écume, que le goudron
Au rendez-vous du sable, plus de poumons
Silences de vie ôtée, kilomètres de déchets
–
RC – 27 septembre 2012
–
WordPress:
J'aime chargement…
09/29/2012 | Catégories: actualités, d'images, photography, self creation | Tags: amour, écume, chabriere, déchets, fibres, flaques, goudron, huile, lune, marée, noire, regard, rochers | 2 Commentaires

photos et montage perso… viaduc de Douvenant, st Brieuc, Côtes d’Armor août 2012
Des verticales rares, fichées au sol,
suivent les partitions lentes,
celles des portées électriques,
Celles des portées électives,
Je me souviens, comme elles dansaient
Lorsque le regard restait sur l’horizontale
Et que défilait le paysage du point de vue ferroviaire
Au « Cloc-loc », régulier, des interstices des rails.
Je vois maintenant le plateau
Caressé par la lumière du soir
Qui déborde des stries des plantations
Et prend vie des ondulations douces,
Presque un soupir, au sens musical
Quand la terre reprend son souffle
Après une journée torride, juste apaisée
Par un léger mouvement des airs.
Il y a l’ombre portée des arbres
Sur le sol, qui s’allonge démesurément.
Il y a encore, plus loin l’étendue qui varie
Et qui d’une autre lumière aussi, se marie
Et qui fait suite, avec ,on s’en doute,
Des transitions brusques, celles, qu’on ne voit pas
Qu’on ne vit pas avec nos yeux,
Car buvant une ombre déja profonde.
Puis, les messagers ailés, tirent des traits
En s’appuyant sur l’air, ne craignent pas la chute
Et encore viennent, virevoltent et volutent
Franchissant d’élans plus faciles
Espaces et distances que de plus audacieux ouvrages
Appuyés sur le sol, l’épaule des rochers,
Quelque part, au souvenir des courbes et des contours,
En progression obstinée, dans la paume d’ocre,
Le pays, sans doute s’arrondit plus loin
Au vécu tragique, d’un ciel antique
Lorsque le disque solaire
Masqué de temps en temps par les collines
Qui dansent aussi, à notre trajectoire
Finit par quitter la scène
Et que les oiseaux fuient
Au prélude à la nuit .
RC – 8 aout 2012
WordPress:
J'aime chargement…
08/11/2012 | Catégories: d'images, photography, self creation | Tags: électrique, chabriere, ferroviaire, horizontale, nuit, ocre, ondulation, ouvrage, paume, profonde, rochers, scène oiseaux, solaire, soupir, torride, verticales | Poster un commentaire

Surplombant le vide et prête à tomber,
après la tempête, le feu, les larmes,
la lave s’accumule en strates
projetée des entrailles,
Une fleur surgit, des rochers calcinés,
c’est, la lente reconquête de morceaux de vie,
les insectes ,les lézards, qui se chauffent au soleil
ou bien aux bassins souffrés encore fréquentés de fumerolles…
Où cette jeune pousse a –t-elle bien pu trouver à survivre et s’accrocher ?
–
D’où est venue la graine ? échappée du bec d’un oiseau venu de l’autre rive ?
De la poche du scientifique venu mesurer la densité des gaz, rôdant encore dans les poches ?
De la même façon que le soldat mort, allongé, déchiqueté, dans le Guernica de Picasso, tient, avec son épée brisée, la jeune fleur qui donne tout son sens au tableau…
Comme il est écrit que la vie récuse la crasse et les vertiges du néant
Pour toujours reparti de l’avant.
RC – 13 juillet 2012 ( en écho au très beau texte de Lambert Sav, à voir sur « les vents de l’inspire » )
–
–
WordPress:
J'aime chargement…
07/13/2012 | Catégories: photography, self creation | Tags: épée, brisée, chabriere, crasse, Guernica, insectes, lézards, néant, oiseau, Picasso, pousse, rochers, vertige | 5 Commentaires

image: montage perso
–
C’est la mémoire des pays froids
Vers un ciel sans ride
Sur la banquise lisse
Où l’ourse blanc se repose
A se fondre dans la neige
Plutôt, son paysage,
Elle prendrait cette pose
En fourrure alanguie,
Etalée sur les glaces
Bien sûr, il y a la place
Pour les grands espaces
des aurores boréales,
Marsouins, phoques et dauphins
C’est quand même mieux qu’au zoo
Où, derrière les barreaux
Il y a les cousins
A quémander la pitance
Au large goût de rance
Dans des bacs en plastique
Sur de faux rochers gris.
La famille d’ours bruns
Dont la fourrure se traîne
Derrière les grilles de Vincennes
En milieu urbain.
RC – 6 juillet 2012
WordPress:
J'aime chargement…
07/07/2012 | Catégories: self creation | Tags: banquise, barreaux, boréale, chabriere, deuphin, glacé, grille, neige, ours, phoque, rochers, Vincennes, zoo | 1 commentaire

J R Orozco : peinture murale à San Ildefenso
–
Vincente Huidobro
(poète chilien, 1893-1945)
Altazor
Altazor pourquoi as-tu perdu ta sérénité première
Quel mauvais ange s’est arrêté à la porte de ton sourire
L’épée à la main
Qui a semé l’angoisse parure divine
Sur les plaines de tes yeux
Pourquoi un jour subitement en toi la terreur d’être
Et cette voix qui t’a crié vis
Le diamant de tes rêves s’est brisé dans une mer de stupeur
Tu es perdu Altazor
Seul au milieu de l’univers
Seul
Comme note qui fleurit sur les hauteurs du vide
II n’y a ni bien
ni mal
ni vérité
ni ordre
ni beauté
Où es-tu Altazor
Tombe
Tombe éternellement au fond de l’infini
Tombe au fond du temps
Tombe au fond du Je
Tombe au profond du fond
Tombe sans vertige
Au travers de tous les espaces et de tous les âges
Au travers de toutes les âmes de tous les désirs
De tous les naufrages
Tombe brûle au passage les astres les mers (…)
C’est fini
La mer anthropophage bat la porte des rochers impitoyables
Les chiens aboient sur les heures qui meurent
Et menacent les heures à l’heure de leur mort
Le ciel écoute le pas des étoiles qui s’éloignent
Tu es seul
–
V. HUIDOBRO (1919)
» Altazor » ( » Manifestes « )
(Trad. G. de Cortanze, Champ Libre 1976)
WordPress:
J'aime chargement…
04/19/2012 | Catégories: Art, auteurs à découvrir, auteurs étrangers, fine arts, peinture | Tags: épée, chiens, désirs, diamant, mort, naufrage, rêve, rochers, sourire, univers, vide, Vincente Huidobro | Poster un commentaire