C’est le vent d’été … – ( RC )
peinture : Alexander Brook
C’est le vent d’été
qui a couché les blés ,
un silence s’est fait parmi les bruits :
c’est bientôt la pluie
qui va nourrir la terre,
celle qui désaltère,
et que l’on attend
depuis si longtemps :
Pendant que le ciel oscille :
l’orage plante ses faucilles
concentre ses flèches
rebondit sur la terre sèche.
Il éparpille les jours torrides,
remplit les poitrines vides,
gonfle les ruisseaux,
cherche dans les rocs des échos,
qu’il trouve jusque dans ta voix :
cette soif insatiable que rien ne combat :
la vie est revenue d’une longue absence
Elle remercie la providence,
envisage un nouvel avenir :
je vois tes seins s’épanouir,
l’herbe reverdir,
et le désert refleurir…
J’ai beaucoup appris de tes paysages,
de l’attente et des passages,
des courbes de tendresse
où le temps paresse
de tes frissons secrets
et des lits défaits
où se courbe la rivière,
où se love la lumière :
Après l’orage et le calme revenu,
au silence dévêtu,
la chair embrasée,
enfin apaisée…
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RC – avr 2019
L’abri de l’obscur ( RC )

photo Clémence Ayrolles Chapelle St Michel Sous Terre, Vidauban, Var
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A l’usure des siècles,
L’écriture liquide
Qui patiemment fore
Des passages dans la pierre,
Les ponts de roche jetés sur la rivière
Un chaos basculé, envahi par les arbres
Centenaires, et racines avides,
Un grand âge des oublis
Masquant par son rideau
L’ouverture secrète
Le chemin détrempé
Et la voûte obscure
Habillée de suie
– Chapelle dissimulée –
Aux abris d’ombre
Simplement indiquée
Aux temps d’inquisition
Par un chemin de chandelles
Chancelantes à la cécité de l’air
Et la fumée dissipée des mémoires
Gardienne des consciences
– Des libertés
Celles de penser autrement
Sous les rocs enchevêtrés,
Qu’un faux paysage
Sous l’exil du soleil
S’étalent dans la plaine
Au pied des croix
Et des échafauds.
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RC- 20 mars 2013
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Que deviendront tes yeux ? ( RC )
Que deviendront tes yeux
Quand le regard s’effacera
Et se pointera au-delà de moi ?
Tu y seras diffférente
Tu l’es déjà, à penser te trouver
Dans un présent qui t’a échappé,
Jusqu’à présent à la merci d’un chemin
Où tu n’as pas trouvé ta voie,
….. Et tu marches illuminée
Vers une étoile brillant pour toi
Seule, et indifférente aux autres
Et qui se joue de ta transe
Au delà des vallées, des rocs
Et des plaines, vers de sombres forêts
Où, justement, tu la perdras.
RC – 12 janvier 2013
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Vahagn Davtian – De pierre ici tout un pays
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De pierre ici tout un pays…
De pierre ici tout un pays, d’eau en furie
Murmure d’herbe ici dans la teinte du bleu
Corne des rocs dans les hauts monts hissés vers Dieu
Dans l’abîme jeté, pénitence de pierre.
Tout un pays où blanche et de glace est la plainte
Dans le fond des ravins, question des tempêtes
Vers le bas de la rive une clochette d’eau
Le chagrin du pétale et le pleur de la mousse.
Cri de cuivre et soupir de granit, le pays
À la beauté en croix sur la pierre de croix
Tout un pays face au soleil à l’infini
Toi prière à genoux et toi élan du rite.
Je suis de toi pays des longs siècles sans fin
Et je vais avec toi, hauteurs et précipices,
Furieux par la pierre et dans le vent de neige
Toi, chagrin du pétale et larme de la mousse.
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Vahagn Davtian , » De pierre ici tout un pays », extrait..
Traduction Rouben Mélik.
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