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Roland Dauxois – Hors la ruche du monde


 

Photo Tim Walker--drive boat - cinema   mort aux  trousses

Photo Tim Walker–drive boat – cinema mort aux trousses

 

 

 


Hors la ruche du monde
nous habitons les ossuaires du verbe,
notre métier : tisser en haute lumière
la lice où nos paroles s’affrontent.
Hors la ruche du monde
nos fronts sont brûlants de fièvre,
en nos cœurs
flux précipité
du sang de notre langue,
fleuve noir emportant les arbres,
les racines de ces arbres.

Nous avons soif d’oracles et de signes,
soif d’ ombres mêlées de terres et de vents,
soif de marches sur les sommets du monde,
soif de réponses,
de visions magiques.





Extrait de « Hors de » 2003    RD

 


Thomas Pontillo – Incantation 01


peinture: Roland Dauxois

peinture:       Roland Dauxois

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

J’étais si près que je me perds auprès de moi,
j’ai dans mes bras les ruines du bonheur,
et les draps mon seul repos mon seul tombeau
sont vides et humides de toutes les larmes versées
en souvenir du temps qui déborde des mots.

voir ,  de Thomas Pontillo  « présence poétique »


Roland Dauxois – L’étrange nuit des pierres


 

 

 

 

Encre sur papier:                         Roland Dauxois, voir son site de reproductions

 

 

Soumis nous sommes


à l’étrange nuit des pierres,


à l’étrange loi des
incendies

,
qui ruinent parfois nos yeux


sous nos paupières.


La nuit travaillée

 


Roland Dauxois – Phénix l’oeuvre au rouge



 

 

 

 

 

lave de volcan, voir site astrosurf.com

C’est le feu qui porte nos blessures,

c’est le feu sous la terre,
le feu mystique qui tremble
s’évapore et mue.
C’est le feu dans l’athanor  de l’initié,
c’est un feu de lutte et de fraternité,
c’est un feu partagé
dont la leçon est inscrite dans le ciel,
c’est le feu d’un seul livre ouvert
sur la page blanche d’une prière murmurée.
C’est le feu d’un jardin
retourné de fond en comble
par de faux chercheurs d’or
et vrais pilleurs de tombes.
C’est le feu d’un esprit jamais vaincu,
le feu sous l’écorce de l’arbre solide,
le feu vivant d’un savoir persécuté,
le feu de la foudre,
le feu de l’oiseau messager,
le feu de la forge et du volcan,
le feu des dieux révoltés,
le feu sous la cendre,
le feu d’un autre feu jamais éteint.

« Phénix l’oeuvre au rouge  »  RD

 

 


Roland Dauxois – Circonférence des exclus


 

tableau de « collages » africain

Du blog  de Roland Dauxois,  toujours  riche  de confrontation image  et texte…
J’écoute la vie jamais sereine,
sève chaude en nos veines,
cette vie se précipitant
en ce vaste corps incarcéré.

Chant de mise au tombeau,
chute d’un homme pour une parcelle de terre brûlée,
chant où se pleure l’arbre et la mer.

Nombreuses sont les passeuses d’anges
en ces usines du ciel,
armées d’encre et de fer,
trafiquantes de venins
œuvrant pour des cieux mécaniques.

« Circonférence des exclus »

 


Roland Dauxois – Max Ernst


Roland Dauxois,  dont  je cite  encore  une  de ses parutions,  voir  son blog… « les imprévisibles »

 

fait ici  directement  référence à Max  Ernst, le peintre  surréaliste,  dont  j’ai  appris  à  « apprivoiser »  la production multiforme…

 

image: variation numérique perso, sur une peinture de Ernst: " Day & night" (2000)

 

 

 

 

En cette forêt dernière
des crânes bleus dorment profondément sous les racines,
la terre frémit à peine sous les cavalcades de ces ombres
chevauchant tout là-haut l’immense pour féconder l’invisible,
pour la nourrir de subtils venins et poisons.
Nos noces sont d’acier sous les arches de cette nuit végétale

et nos corps dressent leurs savants et vains épouvantails
en ces vallées où l’esprit ne connait plus ni semailles ni moissons.

Roland Dauxois: – Le vent soulève des présages


Le vent soulève des présages,
nous allons vite, tous les vivants vont trop vite,
et le coursier noir qui emportait lénore
nous emporte aussi en une course absurde.

Nous allons vite, tous les vivants vont aujourd’hui trop vite
en abandonnant la lenteur
nous avons peu à peu déserté les paysages de la pensée.

In chez Ma ( photo-montage 'et photos perso)

Que nous importe de rejoindre une autre rive lointaine
en quelques heures ou minutes
si notre esprit est enchaîné à ce corps
mué en un seul véhicule,
que nous importe cette liberté
si la distance amoindrie dans l’espace physique
devient un gouffre pour nos rêves.

 

 

Merci à Roland Dauxois,  pour  ses publications  toujours appréciées…  voir  son blog…


Roland Dauxois: vous ne supportez pas cette ombre dans vos jours


vous ne supportez pas cette ombre dans vos jours


un texte de Roland Dauxois

Vous ne supportez pas l’ombre

vous ne supportez pas
cette ombre dans vos jours,

vous n’avez plus de jour en vous,
vos nuits se prolongent
étendent leurs territoires glacés,
votre tête est devenue fenêtre
mais les volets restent obstinéments clos
et peu à peu
tout votre être s’est mis à détester cette fenêtre
qui ne mérite plus son nom,
cette issue qui n’en est plus une.