Le jour passe sa ronde – ( RC )

montage RC
Le jour passe sa ronde,
et cherche sa géographie
sans l’écrire .
Une bulle viendrait crever
à la surface de la vie,
et voilà que ton sourire m’inonde.
Ce serait le clair-obscur des nuits,
où l’attente finit par trouver une issue.
C’est ainsi que je suis né
pour toi,
toi, qui portais le monde sur ton dos,.
Tu as délaissé ton passé,
la grisaille de l’enfance,
pour m’entraîner sur les chemins de l’avenir.
Ces chemins qui se sont ouverts,
avec nos pas,
précédant nos ombres.
Le jour passe sa ronde,
et nous l’avons suivi.
( un écho au texte de S Derève « géographie du silence » )
Joe Bousquet – ronde d’enfants
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A -cette ronde d’enfants
Que tant de peine a suivie
Vous n’étiez vous qu’en passant
Chansons qui fûtes ma vie
Vous dont je fus la clarté
Beaux jours courbés sous leur ombre
J’ai vécu de vous compter
Je mourrai de votre nombre
Possédant ce que je suis
Je saurai sur toutes choses
Que la chambre où je grandis
Dans mon coeur était enclose
Joe Bousquet, La connaissance du soir (1945)
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Réminiscences ( la complainte du phoque en Alaska) – (RC)
Réminiscences
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Il reste Ce qui reste de nostalgie quand la danseuse, tourne, et tourne,
et tourne encore sur elle –même.
Ce couvercle ouvert de la boîte à musique qui multiplie la mémoire entrebaillée
des instants précieux. « Et Qu’çà nvaut pas la peine de laisser ceux qu’on aime,
pour aller faire tourner des ballons sur son nez… »
Il reste toujours quelque chose du geste de ta main.
Il reste ton regard incrusté dans le mien,
plus dru que je pourrais jamais en faire écho sur ma toile.
Il me reste plus qu’un bout du jour, pour voyager avec ta barque d’aquarelle,
qui se dilue dans la brume, et n’arrive jamais, – au voyage immobile comme l’est ma mémoire.
Sur elle la nuit n’aura jamais de prise.
Avec la chanson d’Aubert, rêver d’une autre terre
Qui resterait un mystère… tu serais sa réalité.
Et la terre serait ronde.., si j’étais un phoque en Alaska, j’inventerais une ronde,
en emportant le jour, en emportant les vagues… et nous verrions les berges d’un pays neuf,
au lever du jour, enfin remisé du cadre…
je pourrais alors fermer le couvercle de la boîte à musique, qui me dit en ton nom
cette attente, la complainte.
« Qu’çà nvaut
pas la peine de laisser ceux qu’on aime,
pour aller faire tourner… »
RC 3 juin 2012
PS: tout le monde aura bien sûr reconnu mon rappel de la chanson de « Beau Dommage », écrite par Michel Rivard… l’aquarelle ci-dessous est de Martine Bernier.
Inspiré du dernier post de Nath: « le fond de la coupe »
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