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le jardin de mon poème – ( RC )


peinture Otto Müller

Reconnaîtrais-tu ce jardin,
maintenant abandonné,
laissé à lui-même
alors que débordent les branches
du saule, que tu as connu
jeune encore, devant la maison?

Les heures de l’hiver
viendront tuer les fleurs,
arracher les feuilles
du chêne encore debout,
mais tu reconnaîtras le jardin de mon poème,
auquel subsistent quelques vers…


Frisson d’Avril – (Susanne Derève)


 

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Photo – montage RC

 

 

J’ai confondu le printemps et l’hiver

Il neige si fort ce matin

une bourre de soie légère

J’y vois frissonner Avril

 

Sur la promenade pleurent les saules

et leurs cotillons graciles

moussent doucement à nos pieds

nos chevelures en sont poudrées                                             

 

Neige douce que porte le vent

mollement   gorgé de pollens

un duveteux tapis de graines

festonné d’écume blonde

 

comme une averse féconde

qu’un souffle disperserait

 

 

 

inspiré d’un poème de René Chabrière :  http://welovewords.com/documents/une-neige-qui-nen-est-pas

 

 

 


Je suis parti pour un voyage ( RC )


photo perso: plaine de Montbel - Lozère  -2005

photo perso:                plaine de Montbel – Lozère    -2005

Je pars un peu, laisser derrière moi hautes collines et ravins d’ombre,

A compter la distance, je suis les flèches blanches,

Elles scandent les espaces, les forêts sombres…

Laissent place aux prairies, aux cultures, et enfin aux villes,

Le long de la route qui penche,

Virevolte, agile ,

S’élance et voltige,

Viaducs et ponts d’audace,

Défiant le vertige,

S’appuient sur monts et terrasses,

Avant de connaître la plaine,

Voisine d’une rivière serpente,

Sous le soleil, sereine…

on en oublie le souvenir des pentes.

Le miroir d’eau accompagne,

Sur les kilomètres parcourus,

La route de campagne,

La traversée des villages, bientôt disparus,

Ils changent peu à peu de style,

La pierre cédant à la brique,

L’ardoise à la tuile,

Répondant, en toute logique

Aux régions qui se succèdent,

Au fil des heures interprétées

Que la lumière encore possède,

D’entre les nuages… c’est l’été.

J’approche de chez toi,

Les maisons aux façades vives,

Le chant de ses toits,

La tour de l’église et ses ogives,

Je laisse sur la droite,

Le vieux village,

Et ses voies étroites,

Magasins et étalages…

Quelques rues encore,

La barre des bureaux

Après le drugstore,

Et puis le château d’eau…

Coupant le moteur,

J’ouvrirai enfin,

Le havre de fraîcheur,

L’abri de ton jardin,

Il y a toujours,

La porte bleue ouverte,

Sur la salle de séjour,

Le bassin aux lentilles vertes,

Et les chaises anciennes,

Laissées au vent,

–      Attendant que tu reviennes,

Je m’assois lentement

A côté des plantes

Les pieds dans les lentilles,

Et pousses verdoyantes,

Je ne vois plus mes chevilles

Mais le reflet du saule

Et puis ton visage,

Qui me frôle l’épaule,

Les seins sous le corsage,

Les mots s’enroulent dans les violettes, *

Ta peau a la couleur de blondes prunes

Prêtes à d’autres cueillettes,

Je vais te retrouver sous la lune,

Je suis parti pour un voyage – dans tes bras.

RC 19 août 2013

la belle expression « Les mots s’enroulent dans les violettes » est de Nath