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Le couple de pierre a perdu son ombrelle – ( RC )


 
photo perso – Gorges du Tarn,  vers le hameau de la  Croze
 

       

Je ne sais depuis combien de temps
         patientent ces gens
au sommet de la colline .
Ont-ils perdu leurs habits d’hermine
ainsi que leur ombrelle ?


Les voila changés en statues de sel,
        ces deux amants
            exposés au vent,
mais toujours aussi proches.


         Leur visage de roche
par un sculpteur,      immortalisé
         en prolongeant leur baiser
     en aplomb du précipice.


On pense à Philémon et Baucis
     dont l’existence réelle
      ne s’embarrasse pas d’ailes :
leurs branches enlacées , 
un face à face rapproché ,


où l’amour peut affronter
le passage des années,      pour l’éternité.


Blancs muets – (Susanne Derève)


Rodin - -

      Le Secret – Auguste Rodin  (1910)

 

 

Blancs muets
L’espace de silence du ciel
du lever du jour jusqu’à sa longue descente
vers la nuit
le langage retenu
les non-dits
l’e dérobé de l’indicible
(la page blanche du souvenir)

****

Blanc virginal
Petites mains pressées
l’aiguille s’affaire sur les voiles gansés
tulles crêpes aubes
ourle faufile
ardente
sous la lampe

****

Blanc repentir
Cette autre main tachée de plâtre
épurant patiemment la matière
y traçant les lignes de vie
gommant le trait
pour en tirer obstinément
une poussière aveugle inanimée

****

Et d’elle au souvenir bien moins
qu’un voile de mariée,
l’épaisseur d’une plume au vent,
la transparence végétale
d’une fleur de printemps
l’aile ténue d’un soupir


le marbre blanc, d’où s’est retiré mon sang – ( RC )


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Photo:  Mimmo Judice

 

 

C’est un incident malencontreux
qui fendit ma joie
de tout mon poids :
en quelque sorte ,   un désaveu.
          Je suis tombé de ma hauteur
mon socle a vacillé, par malheur:

             L’avenir est bien étroit :
il suffit d’être maladroit,
         et me voila par terre :
mon sourire en éclats,    comme du verre
qu’il faudrait qu’on recolle :

Ils sont sur le sol :
avec mes émois
        – quelque chose de froid
dans le marbre blanc
d’où s’est retiré mon sang:
                  comme par erreur…
Il faudrait retrouver le sculpteur …


RC – nov 2017


Rien ne sera comme avant – ( RC )


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sculpture:  tête  géante  des jardins Boboli (Toscane ) provenance  site: http://www.lumieresdelombre.com

A même la fleur,
Qu’un frisson effleure,
Les effluves se respirent,
A la façon du soupir
du jasmin rose .
Sa métamorphose
se poursuit jusqu’à l’oubli,
Au parc des jardins Boboli.

Une tête géante surveille
Les allées du sommeil,
Et s’extrait dans la douleur,
Du rêve brisé du sculpteur,
comme si le temple détruit,
retournait à sa nuit.

Les racines farouches,
issues de vielles souches
entourent, monotones,
les anciennes colonnes
évoquant la figure de plantes :
le décor de feuilles d’acanthe,
ainsi précipité au sol, roulé
… des siècles s’étant écoulés .

La jungle des fougères
envahit la pierre.
Le jardin d’abondance
sombre d’indifférence.
Nous sommes vers Florence,
un cheval ailé s’élance,

mais reste attaché au sol,
comme un symbole,
dont l’empreinte désuète,
devenue muette
d’un rêve dissous,
s’enfonce peu à peu dans la boue.

Le lieu retourné à sa solitude,
affiche sa décrépitude.
On voit même dans les bassins,
pousser des arbres assassins.
Des restes de troncs
ayant sombré dans le fond.

Les statues renversées,
étalent leurs membres blessés.
Personne ne venant à leur rescousse,
que le parcours des mousses.
On lit dans la pierre,
(en quelque sorte leur chair),
le frisson d’en finir,
avec leur passé pour avenir.

Rien ne sera comme avant,
comme nous le raconte le vent.


RC – dec 2015