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Articles tagués “sculpture

Colombes – (Susanne Derève) –


sculpture : The flight ( Etienne , France) Raffles city , Singapour
Laisse une porte entr'ouverte sur le passé
là où ma voix se brise je veux encore chanter

J'ai remisé au grenier les lits les draps
les vêtements d'enfants les mols édredons 
de percale

les colombes ont pris leur envol
oiseaux des terres lointaines
cygnes cigognes aigrettes blanches

leurs plumes ont l'étincelante pâleur des avalanches
et leur voyage l'aridité des terres brûlées  


extrait de : Suite malaise : voyage Malaisie- Singapour ( Septembre Octobre 2022)

(voir partage de Susanne)


L’homme qui marche est LE mouvement – ( RC )


Sculpture – Giacometti – l’homme qui marche

L’homme qui marche file :
en interprétant la sculpture,
on ne se fie qu’à son allure
traversant la terre aride.
Il distribue les heures vides
en allongeant le pas.


Il l’allonge tant, que les pieds
ont leur poids de présence.
Il faut marcher, marcher toujours
et peut-être ne pas laisser de traces…

Ailé comme la victoire de Samothrace,
l’homme s’est fixé une destination,
but ultime de son parcours,
mais on ne la connaît pas…

Le corps paraît porté
par son déplacement régulier.
Les bras sont plus légers,
ils pourraient tomber
ou devenir des ailes.

( poids superflu de métal,
même de bronze patiné)
on ne va pas s’encombrer,
une vie entière
à porter ces bras de pierre …

Ainsi la flèche de l’archer
une fois décochée,
prend plus d’importance
que la cible, malgré la distance.

Le corps en déplacement
est toujours LE mouvement .


.sculpture Rodin : l’homme qui marche

RC


le vieux manteau, au square du jardin de ville – ( RC )


Je suis resté immobile
avec mon vieux manteau
couvert de feuilles mortes
au square du jardin de ville :
je suis venu chaque jour d’hiver,
j’attendais ta chanson:
le froid fut sévère,
mais n’eut pas raison de ma passion….


Ce ne fut qu’au printemps
que le gel libérant les sèves,
fit que toi, ma fontaine,
retrouvas tes eaux…
Ta sculpture au regard fier,
tes jupes de pierre
retrouvant leur souplesse
alors j’ai quitté mon banc
et laissé mon manteau,
qui, de détresse,
partait en lambeaux…


Jean Sénac – Matinale de mon peuple –


Anna Quinquaud – Femme Pita au panier –

 

                                                                                                           Pour Baya

 

Tu disais des choses faciles

travailleuse du matin

La forêt poussait dans ta voix

des arbres si profonds que le cœur s’y déchire

et connaît le poids du chant

la tiédeur d’une clairière pour l’homme droit qui revendique

un mot de paix

un mot à notre dimension.

Tu tirais de sa solitude

le rôdeur qui te suit tout pétri de son ombre

celui que voudrait écrire comme tu vois

comme tu tisses comme tu chantes

apporter aux autres le blé

le lait de chèvre la semoule,

et si dru dans le cœur et si fort dans le sang

la bonté de chacun

le charme impétueux des hommes solidaires

Parle ô tranquille fleur tisseuse des promesses

prélude au sûr éveil de l’orge

dis que bientôt l’acier refusera la gorge

bientôt le douar entamera la nuit.

Tu m’apprends à penser

à vivre comme tu es

Matinale arrachée à l’obscure demeure.

 

 

Matinale de mon peuple, Subervie. Rodez, 1961.

Quand la nuit se brise

Anthologie

Poésie Algérienne

Points

 

 sur  Anna Quinquaud

quelques images 

                                     


André Fromont – le silence n’existe pas


document extrait d’un des nombreux albums « d’images » de André Fromont  » vous me suivez »


A qui l’on prête son âme … – ( RC )


Cours et stages de sculpture modelage

Il a prêté son âme à son corps,
et d’une masse inerte,
a favorisé son essor..

De la fraîcheur de la courbe des jambes
à celle de la poitrine,
il n’y a qu’un cercle qui les rejoint,
presque clos.

Il a enfoncé ses doigts
dans la lumière,
et la tension des muscles,
dociles comme le sont
ses épaules et sa cambrure.

Il appuie sur la bouche,
et la modèle avec une spatule,
et la voila qui sourit
de son visage de glaise !

Il faudra bien la lester
d’un lourd socle aux pieds,
pour qu’elle reste à sa place.

Elle ne s’en plaindra pas .


Luis Aranha – Poème Pythagore 11


Résultat de recherche d'images pour "planet tetraedr"

 

 

Après un tableau
Une sculpture
Après une sculpture
Un tableau
Anti-anatomique
Trait de vie sur une toile morte
Extravagant
Je voudrais être peintre !
J’ai dans mon tiroir des esquisses de bateaux
Je n’ai réussi que les marines
Nous sommes les primitifs d’une ère nouvelle
Egypte art synthétique
Mouvement
Excès de lignes
Bas-reliefs de Thèbes et de Memphis
Partir en Egypte
Comme Pythagore
Philosophe et géomètre
Astronome
Je découvrirais peut-être le théorème de l’hypothénuse et la table de multiplication
Je ne me rappelle plus
J’ai besoin de retourner à l’école
Le ciel est un grand tableau noir
Pour les enfants et pour les poètes
Circonférence
Le cercle de la lune
De Vénus je trace une tangente lumineuse qui va toucher quelque planète inconnue
Une ligne droite
Ensuite une perpendiculaire
Et une autre droite
Une sécante
Un secteur
Un segment
Comme la Terre qui est ronde et la lune une circonférence
il doit bien y avoir des planètes polyèdres des planètes coniques des planètes ovoïdes
Evoluant parallèlement elles ne se rencontrent jamais
Trapèzes de feu
Les astres décrivent dans le ciel des cercles des ellipses et des paraboles
Les ronds s’adossent les uns aux autres et tournent comme les roues dentées de machines
Je suis le centre
Autour de moi tournent les étoiles et voltigent les corps célestes
Toutes les planètes sont des ballons de baudruche colorés que je retiens par des ficelles entre mes mains
Je tiens dans mes mains le système planétaire
Et comme les étoiles filantes je change de place fréquemment
La lune pour auréole
Je suis crucifié sur la Croix du Sud
Avec dans le cœur
L’amour universel
Globules de feu
Il y a des astres tétraèdres hexaèdres octaèdres dodécaèdres et isocaèdres
Certains sont des globes de verre opaque avec des lumières à l’intérieur
Il y en a aussi de cylindriques
Les coniques unissent leurs pointes en tournant en sens contraire autour de l’axe commun
Prismes tronqués prismes obliques et parallélépipèdes lumineux
Les corps célestes sont d’immenses cristaux de roche colorés qui tournent dans tous les sens
La chevelure de Bérénice n’est pas une chevelure
Le Centaure n’est pas un centaure et le Cancer n’est pas un crabe
Musique colorée qui résonne dans mes oreilles de poète
Orchestre fantastique
Timbales
Les cymbales de la lune
Claquement des castagnettes des étoiles !
Elles tournent sans cesse
Furieusement
Il n’y a pas d’étoiles fixes
Les fuseaux filent
La voûte céleste est le hangar de zinc d’une usine immense
Et la laine des nuages passe dans l’engrenage
Trépidations
Mon cerveau et mon cœur piles électriques
Arcs voltaïques
Explosions
Combinaisons d’idées et réactions des sentiments
Le ciel est un vaste laboratoire de chimie avec cornues creusets tubes éprouvettes et tous les vases nécessaires
Qui m’empêcherait de croire que les astres sont des ballons de verre pleins de gaz légers qui se sont échappés par les fenêtres des laboratoires
Les chimistes sont tous des imbéciles
Ils n’ont découvert ni l’elixir de longue vie ni la pierre philosophale
Seuls les pyrotechniciens sont intelligents
Ils sont plus intelligents que les poètes car ils ont rempli le ciel de planètes nouvelles
Multicolores
Les astres explosent comme des grenades
Les noyaux tombent
D’autres montent de la terre et ont une vie éphémère
Astéroïdes astérisques
Fusées de larmes
Les comètes se désagrègent
Fin de leur existence
D’autres explosent comme des démons du Moyen Âge et des sorcières du Sabbat
Feux d’antimoine feux de Bengale
Moi aussi je me désagrégerai en larmes colorées le jour de ma mort
Mon cœur vaguera dans le ciel étoile filante ou bolide éteint comme maintenant il erre enflammé sur la terre                        Etoile intelligente étoile averroïste
Vertigineusement
En l’enroulant dans le fil de la Voie Lactée
J’ai jeté la toupie de la Terre
Et elle vrombit
Dans le mouvement perpétuel
Je vois tout
Bandes de couleurs
Mers
Montagnes
Forêts
Dans une vitesse prodigieuse
Toutes les couleurs superposées
Je suis seul
Grelottant
Debout sur la croûte refroidie
Il n’y a plus de végétation
Ni d’animaux
Comme les anciens je crois que la Terre est le centre
La Terre est une grande éponge qui s’imbibe des tristesses de l’univers
Mon cœur est une éponge qui absorbe toute la tristesse de la Terre
Bulles de savon !
Les télescopes pointent le ciel
Canons géants
De près
Je vois la lune
Accidents de la croûte refroidie
L’anneau d’Anaxagore
L’anneau de Pythagore
Volcans éteints
Près d’elle
Une pyramide phosphorescente
Pyramide d’Egypte qui est montée au ciel
Aujourd’hui elle est intégrée dans le système planétaire
Lumineuse
Son itinéraire calculé par tous les observatoires
Elle est montée quand la bibliothèque d’Alexandrie était un brasier illuminant le monde
Les crânes antiques éclatent dans les parchemins qui se consument
Pythagore l’a vue quand elle était encore sur terre Il a voyagé en Egypte
Il a vu le fleuve du Nil les crocodiles les papyrus et les embarcations de santal
Il a vu le sphynx les obélisques le temple de Karnak et le bœuf Apis
Il a vu la lune à l’intérieur du caveau où se trouvait le roi Amenemhat
Mais il n’a pas vu la bibliothèque d’Alexandrie ni les galères de Cléopâtre ni la domination anglaise
Maspero découvre des momies
Et moi je ne vois plus rien
Les nuages ont éteint ma géométrie céleste
Sur le tableau noir
Je ne vois plus la lune ni ma pyrotechnie planétaire
Une grande paupière bleue tremble dans le ciel et cligne
Un éclair farouche zèbre le ciel
Le baromètre annonce la pluie
Tous les observatoires communiquent entre eux par la télégraphie sans fil
Je ne pense plus car l’obscurité de la nuit tempétueuse pénètre en moi
Je ne peux plus mathématiser l’univers comme les pythagoriciens
Je suis seul
J’ai froid
Je ne peux écrire les vers dorés de Pythagore!…


Sculpteur de poème – ( RC )


Image associée

 

sculpture    Jaume Plensa      Yorkshire park

Tu t’imagines sculpteur
en travaillant le volume d’un poème….

Tu as à ta disposition,
comme celui du métier,
une matière malléable
qui serait comme la terre glaise
avec laquelle tu modèles tes idées.

Elles peuvent prendre toute forme
et le dire , en être rugueux
ou volontairement lisse,
selon le choix des verbes.

Tu travailles rapidement,
rajoutes, enlèves, soudes,
crées les espaces nécessaires,
associes les nuances,
se froissant même,
au parcours des sons.

Tourne donc autour de ta sculpture :
tu l’envisages sous un autre angle,
évidant les mots,
multipliant les arabesques.

Regarde l’ombre portée des phrases.
Creuse encore, où les sonorités s’affrontent ;
Imagine d’autres couleurs,
portées par d’autres voix.

Comment respire l’ensemble,
s’il se dilate avec le souffle,
s’il a la fluidité d’un marbre poli.

Il se nourrit de lumières et d’ombres
au foisonnement des images :
métaphores cristallisant l’imagination
avec la magie des vers:
le poème vibrant de son propre espace.


RC – mai 2017


Une sculpture fragile ,une chemise de nuit, et un nuage de dentelles – ( RC )


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peinture:  Anselm Kiefer

 

Sur le socle, une sculpture fragile ,
une chemise de nuit, et un nuage de dentelles.
Elle protège ton corps, hautement inflammable .
Ceci a à voir avec la magie :
tu repousses la pénombre,
celle des fumées, qui ont fini – autodafés –
par fermer le monde d’un couvercle.

Le bitume se fendille, la terre ouvre des crevasses.
Elle a soif.
Les gens ont des robes de béton,
et des voiles noirs
qui pèsent autant que s’effacent les couleurs.
Ils essaient de sauver quelques objets,
ce qu’ils ont pu emporter
sur une charette.

Ils m’ont pris pour l’un des leurs,
car j’avais sous le bras
ton portrait inventé,
dans une chemise de nuit,
et un nuage de dentelles.

RC – mai 2017


Le bruit du sang dans les veines ( RC )


art: bracelet romain en forme de serpents. site d’Alain Truong

 

 

Vivre  avec le bruit du sang dans les  veines,
Et le treillis  rouge ,             modelant la vie,
Noué tout contre le corps,   et qui nous lie,
Aussi bien          le sang d’encre de la peine

Circule à notre insu, à l’abri des lumières
Les anneaux se contractent, et donnent leur poison,
Le coeur  sous le feu de  la trahison,
Ces artères, ces veines se changent en vipères…

Il est du corps  comme une  sculpture,
A l’âme habillée  de chair,
Qui soupire , dans l’inconnu, erre
Mais connaît aussi du serpent, sa morsure.

 

 

RC   – 5 avril 2013

 


Visite nocturne au musée ( RC )


  –

visite nocturne au musée (RC)

C’était le reflet furtif, des rais rapides sur le sol
Des points de lumière mouvants, les lucioles épaisses
Qui virevoltaient et s’écrasaient sur les pieds, des visages
Blancs
Blancs d’une vie arrêtée dans la pierre
Noirs d’une vie coulée dans le bronze
Cet enchantement nous décrivait cette balade nocturne,
le blanc, le noir alternativement
et quelquefois un trait de couleur – c’était un doré juxtaposé à un bleu profond
la grâce d’une main retournée, d’un voile soulevé, et d’un visage poupin

Puis les contre-jours mobiles poursuivaient leur quête,
Vaguement inquiets qu’aux gestes suspendus, la vie ne revienne
Derrière leur passage.
Qu’au labyrinthe posé ne se cache le faune.
Et rassurés de la présence lointaine d’autres lucioles
Dans l’enfilée des salles, et du parquet à chevrons qui grince,
et du marbre claquant sous les escarpins.

Sans s’attarder , du neutre cartel explicatif, à une signature pâteuse,
La Diane baroque, suivait notre passage, d’un regard pas tout à fait gris
Peut-être.

L’aube était loin, l’art était une surprise, une marche d’obstacles
Une source close d’étoiles, en élans contenus.
Du solennel en douceur de marbre, j’aurais pu souligner la courbe d’une jambe,
La douceur d’une joue, la rudesse d’une glaise de métal.

Pourtant, de notre passage, il fallait laisser au jour, aux gardiens somnolents,
La pâte fougueuse des Delacroix éteints,
la généalogie des portraits flamands qui chuchotent
En silence, le temps des étoffes précieuses et batailles lointaines.
Aux amateurs indiscrets, les heures sanglantes de Judith à Holopherne
Et la lumière tranchante du Caravage, revenue à la nuit

 

 

 

Que je complète  avec ma variation,  sur

« le musée des moulages »…

 

Au musée des moulages,

les idées n’ont pas d’age,

s’il faut que le regard voyage,

et que la main partage,

les creux et puis les lisses,

les seins et les cuisses,

que plus rien de farde,

au pays du marbre,

des statues de plâtre,

sensations folâtrent…

 

6- 03-2012

art:                                                     Maes :   portrait de femme                 Gand


Talmont, sentinelle ( RC )


 

photo perso – reliefs-sculptures –                 tympan de l’église Ste Radegonde     de Talmont .         Gironde

 

Les sculptures romanes sont en patience
Et les  fleurs  se redressent

Au temps   suspendu …
Gris-vert  de  marée montante

Aux saveurs d’Atlantique
Sentinelle de Gironde

Talmont peut l’attendre,
Ce vent venu du large

Essaims de moules
Recouverts d’écume

RC–  14 et 15 juillet  2012


Matités et brillances ( Rodin) – (RC)


sculpture: Rodin, musée Rodin, photo perso 2010

Le regard parcourt matités et brillances
Qui se lovent dans les empreintes des mains

Elles ont saisi le bloc, trituré la glaise
Torsadé les corps,   modèles –

Rodin: Cathedrale

En tensions musculaires, en force figée de bronze
Des pesanteurs de bures de métal

S’assourdit en creux,       dérapages de lisses
La lumière joue des creux et des têtes

Mais n’arrête pas l’homme qui pense
L’homme qui marche et          – dense

Car dense , le corps dressé d’un bloc

Un homme, un bloc,                     Balzac

Bronze, sentinelle de l’esprit
Indifférent à l’oxydation verte
Au jardin du parc,                   présence
Intemporelle, comme celle des mains

Les mains-cathédrale, la sculpture du vide
La césure laissée au marbre

Pour qu’en creux, la pensée respire, et soit…
Celle de Rodin,          – et nous accompagne.

RC      25 avril 2012

The eyes runs  through shine and matte effects
Which are coiled in the handprints

They seized the block, triturated clay
Twisted bodies,      models –

In muscle tension, static strength of the  bronze
Weight                             of  the metal burdens

Is deafening hollow, smooth skids
Light plays between heads and hollows

But the thinking man does’nt  stop
The man who walks , and –     dense

Dense,because, upright body as a block
A man, a block,                    Balzac

Bronze                  sentinel  of mind
Indifferent to the green oxidation

In the garden of the park, timeless presence
like the hands

Hands-cathedral,      sculpture of the emptiness

The break left in the marble

For that , hollows,      thought breathes,        and will be…
That of Rodin –   who accompanies us.

sculpture: Rodin, musée Rodin, photo perso 2010 : le sommeil


Corps fleur, une rose (RC)


peinture: aquarelle perso - nu allongé - Bordeaux 2011

 

 

Si c’est une  toile  blanche

Qui attend  en silence

Que le pinceau  s’élance

Au dessin de tes hanches

 

Alors sur ce modèle

Corps et délits

Je le forme  et le plie

Et pourrais  ajouter  des ailes

 

En appelle  « l’inspiration »

Le bras, je vais le déplacer

La main, je vais  l’effacer

Et puis , varier la position

 

peinture: aquarelle perso - nu allongé - Bordeaux 2011

 

 

Tes courbes  opposées

Enlacées de lumière

Sans plus de frontières

Allonges , du corps  reposé

 

Modelée de sculpture

Mon geste te compose

Corps fleur, une rose

De créature, nouvelle parure

 

Et c’est ainsi que tu nais

Calligraphie,  déliés  et pleins

Arabesques de tes seins,

Sur la page du carnet …

 

dessin perso - nu 2011

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Henri Michaux – Je n’ai pas entendu l’homme


sculpture: Jacques Lipschitz femme drapée 1919

 

 

 

 

Je n’ai pas entendu l’homme, les yeux humides de piété, dire au serpent qui le pique mortellement: « puisses-tu renaître homme et lire les védas ». Mais j’ai entendu l’homme comme un char lourd sur sa lancée écrasant mourants et morts, et il ne se retournait pas.

 

 


Son nez était relevé, comme la proue des embarcations vikings, mais il ne regardait pas le ciel, demeure des dieux, il regardait le ciel suspect d’où pouvait sortir à tout instant des machines implacables, porteuses de bombes puissantes.

 

extrait de Ecce Homo

sculpture; Ossip Zadkine


Richard Brautigan – la courbe des choses oubliées


 

 

sculpture: Ellsworth Kelly: Carré d’art Nîmes – photo personnelle – 2010

 

 

Les choses s’incurvent lentement hors de vue
jusqu’à disparaître tout à fait.

Après ne reste plus
que la courbe.

(Richard Brautigan)


Bienveillance des mains, en silence ( RC)


peinture Abbaye de St-Hilaire - Aude - logis abbatial

 

 

Le bonheur, la bienveillance
Et mes mains  en silence
Posées sur ta silhouette fine
Sont serpentines

Le compotier de tes fruits mûrs
Aura ses couleurs les plus pures
Et le nectar auquel je vais aduler
Aux rouges de tes joues, acidulés

Et ta sculpture mobile parade
En toutes facettes, une myriade
De points de vue élastiques
Aussi variés que touristiques.