Sedna – Sanguine
J’ai apprivoisé les feux du soleil couchant
Pour les clouer sur nos deux cœurs pastel
Combinaison d’écumes chauffées à blanc
Offertes au soir comme un reflet du ciel.
Voici que dans le lac de mes yeux ouverts
Ton bâtonnet s’approprie l’eau lacrymale
Pour tenter une esquisse à ras de terre,
Caresser de sa brume, l’horizon pictural.
Sur le sable rouge des pensées bonheur
Nos corps portés par les désirs hématite
S’envolent vers le grand large sans peur
Abandonnant les ombres qui s’irritent.
Là-bas, c’est l’hiver qui roule sa bosse
Le long des sentiers où le pas s’enlise.
Ici, les heures s’habillent et endossent
Un drapé arabique aux couleurs cerise.
Sur les carnets où dégouline ton talent
Le chuchotement de nos mains bouscule
Le silence allongé sur la ramure du vent
En filigrane, nos bouches se congratulent.
Si mon regard est rempli de tes étoiles
C’est avec ton sourire qu’il se nourrit
Tout comme ma plume, qui sur la toile
Essaie avec toi, une autre chorégraphie.
Au verso des rêves, des perles d’amour
Se sont échappées d’une romance perdue
Pour envahir l’ébène de tous ces jours
Chassant les étés de coquelicots repus.
Et le fusain improvise des flous voluptueux
Installe les soupirs au bord de nos racines
Nous invite sur le rivage du merveilleux
J’aime être là, avec toi, sur la sanguine.
Sedna – dans l’encrier
Le blog « la poésie que j’aime », de Sedna, rassemble beaucoup de textes intéressants –
pn peut aussi trouver de ses productions rassemblées ici (chez Emirelo)
voila aussi l’adresse de son blog où sont réunies les poésies qu’elle a choisies.
DANS L’ENCRIER
Dans l’encrier de la nuit, ma plume nécrophage
Daigne s’abandonner sur le rivage des sanglots
Quand frissonnent les étoiles derrière le nuage
Je me noie dans la vague d’un océan sans eau
Dans l’encrier du vent, j’ai volé cette chanson
Pour l’offrir au marchand de sommeil étonné
Paroles de cristal sur la chaleur de l’édredon
Qui réchauffent la neige du rêve consommé
Dans l’encrier de la vie, je puise les souvenirs
Cartes postales sentant des passés endormis
Lambeaux chiffonnés de ce qu’il faut retenir
Amours de poussière disparus avec la pluie
Dans l’encrier de rosée, j’ai déposé le silence
Sur la forêt aux reflets de cendres obscures
Et la chemise du soleil change d’apparence
Quand point la giboulée et ses éclaboussures
Dans l’encrier de ta bouche, j’écris une page
Dont les mots se déroulent comme un ruban
Leur parfum ouvre tendrement mon corsage
Le monde s’assoupit, suspendu à ce moment
Dans l’encrier du cœur, je me suis désaltérée
Pour boire à la source de l’amour inépuisable
Le regard tourné vers les étoiles enneigées
Peut-être que demain n’est pas inéluctable
( 20 janvier 2008)