Marine Giangregorio – Signe
photo: Francesca Woodman
Un signe, elle attendait
Un signe, une pluie
Un regard, une odeur
Le sursaut!
Elle en vint à prier
La larme
De lui offrir une caresse
Pour que la peau vive
Sente, que ses lèvres
Gouttent une présence
Mais comme le mot
La larme résiste
La peau est froide
Le signe, croyait-elle
Irriguerait
L’inspiration
La faim
Le désir
La colère
Le regret
Ses artères seraient
Semblables à de petits torrents
Où la vie s’emporte, se révolte
Il lui fallait
Que lui aurait-il fallut?
Un peu d’amour de soi
Un peu de dégoût aussi
Non de l’indifférence
« L’absence à soi
C’est le pire des sentiments »
Se dit-elle,
Attendant un signe
Un signe d’elle
Et comme rien n’arrivait
Elle se mit face au grand miroir
Scellé au mur
Regarda longuement
L’image reflétée
Y enfonça le crane
Tête baissée
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Alda Merini – j’ai besoin de poésie
photo: Julie Blackmon ( hommage à Balthus : Olive & Market street )
Je n’ai pas besoin d’argent.
J’ai besoin de sentiments,
de mots, de mots choisis avec soin,
de fleurs comme des pensées,
de roses comme des présences,
de rêves perchés dans les arbres,
de chansons qui fassent danser les statues,
d’étoiles qui murmurent à l’oreille des amants.
J’ai besoin de poésie,
cette magie qui allège le poids des mots,
qui réveille les émotions et donne des couleurs nouvelles.
Alda Merini
Balthus: le passage du commerce St André
Anna Niarakis – L’état triste des humains
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L’état triste des humains
Des humains avec leurs sens perdu
avec des sentiments perdus
qui suffoquent sous des draps chair,
ci-dessous des solitudes empruntées
– recherchant
la béquille de l’ existence
Je te veux, m’ont dit tes yeux
Je te veux, m’a dit ton corps
Et je,
je recherche états d’étoiles
différentes de celles que mes antennes
capturent
identiques à celles que tes veines
dictent.
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