Un ciel nocturne, et cette masse sombre qui semble dormir : pour elle, on dirait que c’est déjà la nuit.
Comme elle boit ce qui reste de lumière, les moindres particules dérivent lentement marquées de points fluorescents.
S’épanouissent les fleurs molles aux formes délicates, à la bouche vorace : comme ces parapluies ouverts ne craignant pas les flots.
Ce serait presque le monde à l’envers : les ombrelles se laissant porter par le moindre courant, comme le font les nuages au plus petit vent .
Elle s’étalent, vaporeuses dans leur royaume, mystérieuses ignorent la frêle silhouette humaine qui glisse; à la surface du lac , silencieuse dans sa barque…
Je traverse la béance du jour. La créance du vide. Les tempêtes s’agitent dans l’état d’être. Je suis l’animale inquiétude, la douceur de mémoire, le bonheur à l’instinct. Je traduis je t’aime par le mot inconnu. Il frissonne de la part manquante ou ajoutée. Je com-prends tout jour sans le connaître. Chaque lettre déclinée jusqu’à la voix des mains invente un poivre vif. Cet éternuement.
Bleu.
Toute pensée, tout geste marche en terre brûlante, lumière silencieuse, incontournable amour. Plus haut que les tiédeurs, les habitudes, loin des fioritures, du collectif, au-dessus des glaces, des feux, sans apparences ni contorsions je veux. Le simple rayonnant. Le tour de force de la bonté. Poivre bleu, le livre dira peu. J’écrirai encore.