Blaise Cendrars – West
sculpture non identifiée
WEST (fragment)
Le vieux savant et les deux milliardaires sont seuls sur la terrasse
Magnifique jardin
Massifs de fleurs
Ciel étoilé
Les trois vieillards demeurent silencieux prêtent l’oreille
bruit des rires et des voix joyeuses qui montent des fenêtres illuminées
Et à la chanson murmurée de la mer qui s’enchaîne au gramophone
Biaise CENDRARS
la vibration d’un gong, un arrière plan de toile – ( RC )
–
C’est comme la vibration d’un gong : cela frissonne,
puis cela frémit, dans un froissement qui monte en puissance,
En s’amplifiant jusqu’à la parole délivrée de l’étain.
Un point critique nait de la rencontre de la mailloche et du disque de métal.
Un germe du sensible : Un geste le précède.
Mais le son qui s’en extrait, cache son envers, sa mutité,
sa « face silencieuse », en quelque sorte , dans l’objet.
Celui -ci pourrait être joliment décoratif,
mais sa matière, sa forme, recèle en puissance le son.
Même lorsqu’il est silencieux.
Et pour une peinture, c’est parallèlement, la rencontre des formes,
des couleurs et des contrastes, qui révèle
de la toile « silencieuse », les dialogues de la lumière avec l’ombre,
de la matière même du geste de peindre,
et ce qui fait la personnalité de son auteur.
Cet arrière plan de toile, entend les soleils,
écoute les matins blêmes, et retransmet, comme le gong, dès qu’on la regarde,
ce frissonnement des éléments « dans un certain ordre agencés ».
Cachée, elle peut, comme un instrument de musique, demeurer muette,
ses potentialités ne s’éveillent que sous la caresse du regard.
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RC – avr 2015
François Corvol – vivre comme tu vis
vivre comme tu vis. ivre de vivre. dans ton périmètre. dans ta voix. ce timbre ici-bas. dans ta bouche. dans le creux. bleu. noir. le cadran solaire. cousu de fil d’or. avec les chats. dans le ciel. ouvert dans le pôle. dans le manteau blanc. le tableau. la main du maître. pour l’enchantement. la minute. sur le bord de l’eau. saturne. pour la tiédeur. sans mouvements. écoulée. par le hublot. les heures. le temps. que le sortilège. dans la vase. et la fumée. ton portrait. sur la page. parmi les oiseaux. tour à tour. replongent. les bêtes. à cent lieux. après que la lave. avec l’orage. coula. recousu. une meute. le piano. à la forme de ton oeil. ouvert. attrapé. bruissement d’insecte. pelé. dans les os. pour la nuit. sur le dos. souvenir. abrité. tendu. parole de nerfs. en-dessous. la peau. figurine. où le rêve. contigu. se ressource. surpris. loin de la chambre. achevé. sitôt formé. en fumée. inconnu. déjà. imagine. un instant. a duré. par la fenêtre. le rideau. mouvant. invité. silencieux. persistances. par petits bouts. son histoire. obstinée. remuer. son corps. le poids. sur la terre. un moment. encore. et marcher. avec la musique. et les crampes. les pas. un à un. sur la mer. gelée. diurne. ivre. vivre comme tu.
Eugène Durif – L’étreinte, le temps 02
Cela,
ne pouvons le voir ni l’approcher que par trouées intermittentes, _ espace silencieux des signes, les gestes frôlés des choses posées dans l’ en-face.
Elles disparaissent, unes et déchirées, la lumière se retire d’elles, les laisse exsangues.
sur ce chemin qui descendait, ouvrait sur le vide à contre-ciel? Une poussée répétée,
douce fut la nuit comme taie sur l’œil
et si nous parlions
c’était en cris déchirés,
langue énigmatique dans l’oubli de la nuit.